Les derniers articles

Articles liés

Gébran Bassil redéfinit les relations avec le Hezbollah

- Advertisement -

Une rupture avec un ancien allié

Le chef du Courant Patriotique Libre (CPL), Gébran Bassil, a déclaré mardi que son ancien allié, le Hezbollah, ne peut plus avoir de rôle militaire et doit se conformer à la Constitution libanaise ainsi qu’aux lois en vigueur. Cette annonce met fin à une entente qui liait les deux parties depuis des années.

Bassil a précisé que « nous avions une entente, mais elle n’existe plus », soulignant une rupture définitive avec le Hezbollah. Il a insisté sur le fait que cette relation, autrefois basée sur une compréhension mutuelle, a été rompue à cause des actions récentes du groupe.

Il a ajouté que, malgré cette cassure, le Hezbollah reste un parti libanais avec lequel le CPL doit continuer à dialoguer. « C’est encore un parti libanais et nous devons leur parler comme à tous les autres partis », a-t-il dit, marquant une distinction claire entre la fin de l’alliance et la nécessité de maintenir des échanges.

Cette prise de position reflète un changement radical dans l’approche de Bassil envers le Hezbollah, tout en reconnaissant son statut de composante politique au sein du paysage libanais, mais sous des conditions strictes liées à son rôle armé.

Une accusation de guerre non désirée

Bassil a accusé le Hezbollah d’avoir entraîné le Liban dans une guerre qui ne sert pas les intérêts du pays. « Ils sont entrés dans une guerre qui n’était pas dans l’intérêt du Liban », a-t-il déclaré, pointant du doigt les récents affrontements avec Israël comme une décision unilatérale du groupe.

Il a affirmé que cette guerre a « grandement affaibli » les relations entre le CPL et le Hezbollah. Selon lui, cet engagement militaire a mis en péril la stabilité du Liban sans que cela ne corresponde à une volonté nationale ou à un objectif partagé.

Bassil a développé son accusation en soulignant que cette initiative du Hezbollah n’a pas été concertée avec ses anciens alliés ou avec les autres forces politiques. Il a présenté cette guerre comme un choix imposé au Liban, contre les intérêts de la population et de l’État.

Cette critique directe met en lumière une fracture profonde, Bassil reprochant au Hezbollah d’avoir privilégié ses propres objectifs au détriment du bien-être collectif du pays, ce qui a conduit à la fin de leur entente historique.

Un appel à une défense nationale unifiée

Bassil a appelé les Libanais à protéger leur patrie contre toute agression, tout en précisant qu’ils ne doivent pas s’engager dans une guerre qui « n’est pas la nôtre ». Il a suggéré que le Hezbollah soit intégré dans une stratégie de défense nationale sous l’autorité de l’État.

Il a insisté sur le fait que « le Hezbollah est une partie du peuple libanais et doit être accepté comme tel », mais a ajouté une condition clé : « il doit aussi accepter que son rôle militaire n’est plus acceptable ». Cette déclaration vise à limiter l’autonomie militaire du groupe.

Bassil a développé cette idée en affirmant que le Hezbollah « ne peut pas protéger le Liban tout seul ». Il a souligné que cette responsabilité incombe à l’État libanais, qui doit assumer pleinement la défense du territoire à travers ses institutions officielles.

Il a proposé une intégration du Hezbollah dans un cadre national, où ses capacités seraient alignées avec une stratégie étatique, plutôt que de fonctionner comme une force parallèle. Cet appel reflète une volonté de centraliser la défense sous le contrôle de l’État, en mettant fin au rôle militaire indépendant du groupe.

Une relation affaiblie mais maintenue

Bassil a reconnu que les relations avec le Hezbollah ont été « grandement affaiblies » par les récents événements, notamment la guerre avec Israël. Il a attribué cet affaiblissement à des choix stratégiques du Hezbollah qui ont divergé des intérêts du Liban.

Malgré cette rupture, il a maintenu que le Hezbollah reste un parti libanais avec lequel le dialogue est nécessaire. « Nous devons leur parler comme à tous les autres partis », a-t-il répété, suggérant une approche pragmatique pour préserver des liens politiques minimaux.

Il a insisté sur le fait que cette faiblesse dans leur relation ne signifie pas une coupure totale. Bassil semble vouloir garder un canal de communication ouvert, même si l’entente passée n’a plus de validité à ses yeux.

Cette position équilibrée montre une intention de redéfinir les rapports avec le Hezbollah, en passant d’une alliance étroite à une interaction plus distante, tout en évitant une confrontation directe qui pourrait compliquer davantage la scène politique libanaise.

Une évaluation de la puissance du Hezbollah

Bassil a estimé que le Hezbollah a été affaibli dans sa guerre contre Israël, soulignant les pertes subies par le groupe dans ce conflit. Il a noté que cette guerre a eu un impact significatif sur ses capacités militaires, réduisant son efficacité sur le terrain.

Cependant, il a ajouté que le Hezbollah « reste fort » sur le plan intérieur. Cette force réside dans son ancrage politique et social au sein de la société libanaise, où il conserve une base de soutien et une influence notable.

Bassil a également affirmé que « le Hezbollah ne peut pas être éliminé ». Il a présenté cette réalité comme une donnée incontournable, reconnaissant que le groupe, malgré ses revers, demeure une composante durable du paysage politique et communautaire du Liban.

Cette évaluation met en lumière une dualité : un Hezbollah diminué militairement par la guerre, mais toujours résilient dans le contexte interne, ce qui oblige Bassil et le CPL à composer avec sa présence tout en contestant son rôle armé.

- Advertisement -
Newsdesk Libnanews
Newsdesk Libnanewshttps://libnanews.com
Libnanews est un site d'informations en français sur le Liban né d'une initiative citoyenne et présent sur la toile depuis 2006. Notre site est un média citoyen basé à l’étranger, et formé uniquement de jeunes bénévoles de divers horizons politiques, œuvrant ensemble pour la promotion d’une information factuelle neutre, refusant tout financement d’un parti quelconque, pour préserver sa crédibilité dans le secteur de l’information.

A lire aussi