Il faut bien admettre pour les plus grincheux et de mauvaise foi, que le défilé de l’indépendance au Centre Ville de Beyrouth était plus sympa et populaire que le défilé officiel, celui organisé au sein même du Ministère de la Défense, politique d’austérité et crises multiples obligent.

J’ai toujours regretté les années précédentes – et d’ailleurs je m’étais déjà exprimé à ce propos face à des responsables politiques et militaires – qu’une fête de l’indépendance ne doit pas être à huis clos comme cela était toujours le cas mais ouverte à la population, comme ailleurs, pour qu’il y ait une véritable communion populaire, comme cela est dans des pays comme en premier en France où l’on voit le peuple assister aux défilés du 14 juillet.
Binational, j’y étais présent moi aussi à ces 14 Juillets quand j’étais plus jeune. Ils m’avaient ainsi donné le sentiment réel d’appartenir à la Nation Française et j’aurais souhaité que ce type d’événements même puissent se dérouler au Liban, pour faire naitre un sentiment national et aussi surtout une fierté d’être libanais.

Le défilé officiel était une liesse populaire, peut-être mal organisée, mais en tout cas, une première au Liban et peut-être même dans le Monde, puisque organisée dans le feu de l’action d’un mouvement qui n’a pas de réel leadership.

Il semble aujourd’hui que le message était présent au niveau des symboles, entre un pouvoir coupé et isolé de son peuple, face à des demandes – lutte contre la corruption, un état de droit et un état civil qui dépasse désormais, comme le démontre cet évènement aujourd’hui, les frontières confessionnelles que le chef de l’état pourtant désigne lui-même comme légitimes d’ailleurs dans son discours prononcé à la veille de la fête de l’indépendance hier, – et un peuple dont les forces vives, anciens militaires, personnes handicapées professions de la santé, habitants des régions, et j’en passe, mais souvent des personnes qui se sentent aussi exclus et qui ressentent beaucoup plus les crises par lesquelles nous passons que beaucoup d’autres. Cela a duré au final plus de 2 heures, avec cette rue qui défile, unie quelles que soient la confession, la religion, le lieu où ils habitent. Tout ce qui, précédemment, divisait.

C’est ainsi qu’on se rapproche de l’idée même d’une Nation qui rassemble ses enfants, une notion que les dirigeants politiques ne semblent guère apprécier puisque pour eux, le vieil adage “diviser pour régner” sur 19 communautés, est un mal nécessaire qui semblait jusqu’à présent les prémunir de toutes les accusations et les maux dont ils étaient pourtant coupables, jusqu’à ces manifestations qui semblent ne pas en finir de les faire trembler en ce 37ème jour…

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