L’armée israélienne a annoncé avoir mené des frappes ciblées sur deux sites militaires au Liban dans la nuit de jeudi à vendredi, affirmant qu’ils contenaient des armes appartenant au Hezbollah. Ces attaques interviennent malgré un accord de cessez-le-feu toujours en vigueur depuis le 27 novembre.
Israël justifie une violation du cessez-le-feu
Dans un communiqué publié sur ses réseaux sociaux, l’armée israélienne a précisé que ces frappes avaient pour objectif des sites détenant des armes en violation des termes du cessez-le-feu.
« Les forces israéliennes ont mené une frappe précise sur le territoire libanais visant deux sites militaires contenant des armes du Hezbollah, en violation de l’accord de cessez-le-feu », a déclaré l’armée.
Le Hezbollah et les autorités libanaises n’ont pas immédiatement commenté ces accusations, mais les médias locaux ont rapporté plusieurs frappes aériennes visant la région de Iqlim al-Tuffah, la zone de Tebna près de Saïda, ainsi que des zones frontalières à l’est du pays.
Un cessez-le-feu fragile en place depuis novembre
L’accord de cessez-le-feu en vigueur depuis le 27 novembre 2023 a été conclu après plus d’un an de tensions et deux mois d’affrontements militaires intenses entre Israël et le Hezbollah. Cependant, les violations de la trêve sont devenues fréquentes, chaque camp accusant l’autre de ne pas respecter les engagements.
Le texte prévoyait notamment que :
- L’armée libanaise déploie ses forces dans le sud du Liban aux côtés des Casques bleus de la FINUL.
- Le Hezbollah retire ses troupes au nord du Litani, à environ 30 km de la frontière avec Israël, et démantèle ses infrastructures militaires encore présentes dans le sud.
- Les forces israéliennes amorcent un retrait progressif sur une période de 60 jours.
Toutefois, Israël a repoussé la date limite initiale du 26 janvier au 18 février, arguant que les conditions sécuritaires n’étaient pas réunies pour un retrait complet.
Des tensions qui remontent à la guerre de Gaza
Les affrontements entre Israël et le Hezbollah ont éclaté le 8 octobre 2023, soit un jour après l’attaque sans précédent du Hamas sur Israël, qui a déclenché la guerre actuelle dans la bande de Gaza.
Le Hezbollah, allié du Hamas et soutenu par l’Iran, a multiplié les tirs de roquettes et drones contre Israël en soutien aux factions palestiniennes. L’armée israélienne a répondu par des bombardements massifs sur le sud du Liban, visant les infrastructures du Hezbollah.
Depuis la trêve, le Hezbollah a continué de contester la présence israélienne à la frontière, tandis qu’Israël accuse le groupe libanais de ne pas respecter son engagement de retrait au nord du Litani.
Escalade ou impasse diplomatique ?
Les frappes israéliennes de jeudi interviennent dans un climat extrêmement tendu où le risque d’une reprise des combats reste élevé. Si la FINUL et la diplomatie internationale tentent de préserver la trêve, les récents incidents pourraient compromettre durablement l’accord.
Alors que le retrait israélien est censé s’achever d’ici le 18 février, la question demeure : le Hezbollah respectera-t-il ses engagements ? Ou bien assiste-t-on aux prémices d’une reprise des hostilités entre les deux ennemis historiques ?