Nous suivre sur

Liban : les États-Unis s’opposent au Hezbollah au gouvernement et mettent la pression sur Joseph Aoun

- Advertisement -

Morgan Ortagus a été désignée comme envoyée spéciale des États-Unis pour le Liban et la région, prenant ainsi la relève de Amos Hochstein, connu pour son rôle dans la médiation de l’accord sur la délimitation maritime entre le Liban et Israël en 2022. Son arrivée coïncide avec un moment de grande incertitude politique et économique au Liban, où les tensions avec Israël et la question de l’influence iranienne restent des sujets brûlants.

Elle a souligné l’importance de sa visite, affirmant qu’il s’agissait de son premier déplacement officiel à l’étranger depuis sa nomination. Elle a exprimé sa gratitude envers le président libanais et son gouvernement, rappelant les liens étroits entre le Liban et les États-Unis à travers la diaspora libanaise présente en Amérique.

« Il y a une grande communauté libanaise aux États-Unis, et nous avons un intérêt commun dans la stabilité et la prospérité du Liban », a-t-elle déclaré.

Elle a également noté un sentiment de renouveau et d’enthousiasme quant à l’avenir du pays, indiquant que cette dynamique pourrait être un signe encourageant pour les mois à venir.

Le Hezbollah écarté du gouvernement

L’un des points clés de sa déclaration concerne le rôle du Hezbollah dans la gouvernance du Liban. Ortagus a affirmé avec fermeté que l’organisation pro-iranienne ne participerait pas au prochain gouvernement libanais, une position alignée avec la politique américaine qui considère le Hezbollah comme une organisation terroriste.

« Nous nous assurerons que le Hezbollah ne sera pas un acteur dans le gouvernement libanais. Son temps est révolu », a-t-elle insisté.

Cette annonce s’inscrit dans une stratégie plus large des États-Unis visant à réduire l’influence du Hezbollah au sein des institutions libanaises, une question qui divise la scène politique locale.

Des positions tranchées contre le Hezbollah et l’Iran

Avant même sa nomination en tant qu’envoyée spéciale, Morgan Ortagus s’est toujours montrée critique envers le Hezbollah et l’Iran. Lorsqu’elle était porte-parole du Département d’État sous l’administration Trump, elle avait qualifié le Hezbollah d’« organisation terroriste responsable de la déstabilisation du Liban et de l’ensemble du Moyen-Orient ».

Concernant l’Iran, Ortagus a défendu une ligne dure, affirmant en 2020 que « le régime iranien utilise le Hezbollah comme un bras armé pour étendre son influence, semer le chaos et financer des activités illégales à travers la région ». Sa nomination s’inscrit donc dans une continuité de la politique américaine visant à contenir l’Iran et ses alliés dans la région.

Une organisation « militairement vaincue »

Ortagus a également évoqué la situation militaire du Hezbollah, affirmant que l’organisation avait été défaite militairement par Israël.

« Le Hezbollah a déjà été battu militairement. Son ère de terreur au Liban et dans le monde est terminée », a-t-elle martelé.

Cette déclaration fait écho aux tensions récurrentes entre Israël et le Hezbollah, avec des échanges de tirs et des frappes ciblées dans le sud du Liban.

Une politique américaine ferme face à l’Iran

L’envoyée américaine a également abordé la question du programme nucléaire iranien, un sujet sensible qui concerne directement l’équilibre des forces au Moyen-Orient.

« Nous nous assurerons que l’Iran ne parviendra pas à obtenir l’arme nucléaire et qu’il ne causera pas d’instabilité au Liban et dans la région », a-t-elle déclaré.

Cette prise de position s’inscrit dans la politique plus large de Washington contre Téhéran, qui reste le principal soutien du Hezbollah.

Depuis plusieurs années, Ortagus a régulièrement dénoncé la politique iranienne et son soutien aux groupes armés au Moyen-Orient. En 2019, elle avait accusé l’Iran d’« alimenter les conflits en Syrie, au Yémen et au Liban », et avait soutenu les sanctions américaines visant à limiter les capacités économiques et militaires de Téhéran.

L’impasse autour du gouvernement Nawaf Salam

Les déclarations de Morgan Ortagus interviennent alors que le Liban peine toujours à former un gouvernement, sous la direction de Nawaf Salam, chargé de composer un nouvel exécutif après des mois de blocage politique.

Le Hezbollah et ses alliés refusent d’accorder une marge de manœuvre totale à Salam, craignant une remise en cause de leur influence. De l’autre côté, Washington et plusieurs pays occidentaux poussent en faveur d’un cabinet indépendant, capable de mener des réformes économiques urgentes.

Malgré l’urgence de la situation, les blocages politiques internes persistent, retardant la mise en place d’un gouvernement capable de négocier avec le FMI et de gérer la crise économique.

Dans ce contexte, les déclarations d’Ortagus peuvent être vues comme une tentative de pression sur les forces politiques libanaises pour empêcher le Hezbollah d’imposer ses conditions dans le futur gouvernement.

- Advertisement -
Newsdesk Libnanews
Newsdesk Libnanewshttps://libnanews.com
Libnanews est un site d'informations en français sur le Liban né d'une initiative citoyenne et présent sur la toile depuis 2006. Notre site est un média citoyen basé à l’étranger, et formé uniquement de jeunes bénévoles de divers horizons politiques, œuvrant ensemble pour la promotion d’une information factuelle neutre, refusant tout financement d’un parti quelconque, pour préserver sa crédibilité dans le secteur de l’information.

A côté de l'actualité