La livre libanaise est passée de 120 000 LL/USD hier soir à 140 000 LL/USD ce midi pour repasser à 105 000 LL/USD suite officiellement à une intervention du gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé annonçant la vente de devises étrangères par la Banque du Liban au taux de la plateforme électronique Sayrafa dès aujourd’hui, un taux mis à jour à 90 000 LL/USD à cette occasion.

Par le passé déjà, depuis l’instauration de sa plateforme électronique, la BdL a ainsi joué sur un relèvement des taux de celle-ci à chaque flambée du dollar dans les marchés parallèles. Mais jamais avec autant d’écart et autant de gains pour les spéculateurs qui semblent bien avisés et informés aujourd’hui…

Un tel rebond de 25% en l’espace de quelques minutes même et non de quelques heures a de quoi interroger d’autant plus que la livre libanaise se dépréciait de manière soudaine et sans contrôle aucun comme si certains acteurs sur le marché tentaient de la faire plonger jusqu’à engranger d’importants bénéfices et ainsi préparaient le terrain… Il leur aurait été mieux aviser de ne pas attendre de tels écarts afin de mieux dissimuler ce qui pourrait constituer des soupçons légitimes.

Ainsi, des sources financières indiquent qu’il y a forte présomption que certains acteurs aient pu vendre d’importantes quantités de dollars à 140 000 LL/USD pour pouvoir racheter des dollars à 90 000 LL/USD engrangeant dans trois jours à peine, à en croire le communiqué de la BdL qui assure mettre à disposition ces devises, une marge de 37,5%.

De nombreuses rumeurs circulaient ainsi depuis quelques mois sur les dérives d’une banque centrale qui achèterait d’importantes sommes sur les marchés parallèles contre des livres libanaises, faisant ainsi plonger la devise nationale en violation du code de l’argent et de la monnaie lui donnant le rôle de garants.

Un chiffre qui a de quoi interroger d’autant plus que la BdL ne dispose plus que des réserves obligatoires, donc de l’argent des déposants pour poursuivre ses opérations de “génie financier” en faveur de certains mais au détriment de l’immense majorité, alors qu’une grande partie des factures s’alignent désormais sur Sayrafa comme celles de l’électricité, des télécoms et ainsi de suite… tout comme la décision de dollariser une grande partie des prix des marchandises y compris de première nécessité.

Un commentaire?