Selon un rapport de la banque Jp Morgan, le scénario du pire est toujours possible à éviter si les autorités libanaises présentent un plan rapide et crédible et bénéficient d’un soutien de la communauté internationale.

Cependant, la restructuration de la dette libellée en devise locale serait déjà acquise, selon les déclarations préliminaires du ministre des finances, note le rapport, allusion aux propos de Ghazi Wazni qui estimait difficile le retour à la parité de la livre libanaise aux niveaux précédents la crise économique.

Concernant la dette libellée en devises étrangères et notamment les émissions obligataires libanaises dont certaines arrivent à échéance au mois de mars 2020, elles pourraient également être restructurées.

Le rapport note que la Banque du Liban (BDL) avait proposé de swapper volontairement ces dettes, sans grand enthousiasme de ces dernières. Ce plan avait donc été suspendu dans l’attente de la formation d’un nouveau gouvernement. Par ailleurs, plusieurs agences de notations dont Fitch et Moody’s avaient estimé que cet échange pourrait constituer un défaut sélectif et donc un abaissement de la note attribuée aux obligations libanaises.

Selon Jp Morgan, la capacité du Liban à rembourser sa dette extérieure a diminué suite à l’adoption de mesures de contrôle des capitaux par les établissements bancaires et cela afin de faire face aux échéances actuelles de mars, mai et de juin. Autre dilemme, le maintien de la parité libanaise face à l’effondrement des réserves de changes.

Ainsi, JPMorgan estime qu’éviter des scénarios plus coûteux dépendra de l’adoption rapide d’un plan économique crédible et d’un soutien extérieur. Le rapport s’attend à ce que l’économie soit en profonde récession en 2020. Cependant, l’adoption d’un plan crédible et d’une certaine stabilité politique pourrait limiter son ampleur.

Aussi, la banque d’affaire note quelques progrès, dont la mise en place d’un gouvernement considéré être un cabinet de technocrates et d’experts, capables d’introduire des mesures de réforme que les partis politiques n’ont osé faire. D’autre part, les partis politiques pourraient être dans l’obligation de soutenir le gouvernement actuel par crainte d’un vide politique qui pourrait aggraver la crise économique.

Dernier facteur, les élections législatives prévues en 2022. Face à la crise et à la pression sociale, le gouvernement pourrait être forcé à organiser des élections législatives anticipées.

Aussi, Jp Morgan estime que pour l’heure, le nouveau cabinet pourrait disposer de suffisamment de temps pour jeter au moins les bases de réformes plus décisives, capable de le rendre crédible pour un possible accord avec le Fonds Monétaire International (FMI), nécessaire à amoindrir les effets de la crise économique.

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