Le marché des cryptomonnaies sous pression après les régulations américaines

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L’effondrement retentissant de FTX en novembre 2022 a marqué un tournant pour le marché des cryptomonnaies, révélant des failles béantes dans un secteur longtemps perçu comme un eldorado numérique. En 2025, les États-Unis, première puissance économique mondiale, ont répondu par une salve de régulations strictes visant à discipliner cette industrie volatile. Ces mesures, imposées après des scandales successifs impliquant des plateformes comme FTX, Celsius et Terraform Labs, incluent une obligation de transparence accrue pour les exchanges, des sanctions contre les transactions anonymes suspectes, et des restrictions sur les stablecoins pour limiter les fraudes. Si ces réformes visent à protéger les investisseurs et à stabiliser un marché évalué à 1,5 trillion de dollars en mars 2025, elles exercent une pression inédite sur les cryptomonnaies, notamment le Bitcoin et l’Ethereum, piliers du secteur. Cette onde de choc ne se limite pas aux frontières américaines : les marchés émergents, où ces actifs numériques servent d’alternative aux monnaies locales instables, ressentent déjà les contrecoups. Entre innovation bridée et quête de sécurité, le paysage des cryptomonnaies est-il en train de se redessiner pour toujours ?

FTX : l’effondrement qui a tout changé

L’histoire récente des cryptomonnaies est indissociable de la chute de FTX, une plateforme autrefois valorisée à 32 milliards de dollars. En novembre 2022, des révélations ont secoué le secteur : FTX, dirigée par Sam Bankman-Fried, avait détourné des fonds de clients – estimés à 8 milliards de dollars – pour financer des opérations risquées via sa société sœur, Alameda Research. La crise a été précipitée par une fuite massive de capitaux : en trois jours, 6 milliards de dollars ont été retirés par des utilisateurs paniqués, suite à un article de novembre 2022 révélant que les actifs d’Alameda reposaient largement sur FTT, un jeton créé par FTX lui-même. Incapable de faire face à cette ruée, FTX s’est effondrée, entraînant dans sa chute des investisseurs, des prêteurs et des entreprises liées.

Ce scandale n’était pas isolé. Quelques mois plus tôt, en mai 2022, l’effondrement de Terraform Labs avait secoué le marché. Le stablecoin algorithmique TerraUSD (UST), censé maintenir une parité avec le dollar, a perdu son ancrage, tombant à 0,10 dollar en une semaine, tandis que sa cryptomonnaie associée, Luna, s’est évaporée, passant de 80 dollars à quelques centimes. Cette débâcle a vaporisé 40 milliards de dollars de capitalisation, touchant 2 millions d’investisseurs mondiaux. Puis, en juillet 2022, Celsius Network, une plateforme de prêt crypto, a gelé les retraits de 1,7 million de clients, révélant une exposition de 1,2 milliard de dollars à des actifs risqués. Ces faillites en cascade ont exposé une industrie minée par l’opacité, la spéculation et l’absence de garde-fous.

En 2025, ces événements continuent de hanter le marché. Le procès de Sam Bankman-Fried, conclu en 2023 par une peine de 25 ans de prison pour fraude et blanchiment, a cristallisé les appels à une régulation. Le Bitcoin, qui culminait à 69 000 dollars en novembre 2021, oscille désormais autour de 35 000 dollars en mars 2025, tandis que l’Ethereum stagne à 2 000 dollars, loin de son pic de 4 800 dollars. Ces chutes, bien que partiellement liées à des cycles économiques, reflètent une perte de confiance amplifiée par les scandales. Les États-Unis, où 40 % des transactions crypto mondiales ont lieu selon une étude de 2024, ont décidé d’agir, transformant un marché autrefois libertaire en un espace sous haute surveillance.

Transparence imposée : les exchanges dans le collimateur

La première mesure phare des nouvelles régulations américaines est l’obligation de transparence imposée aux plateformes d’échange. En février 2025, la Securities and Exchange Commission (SEC) et la Commodity Futures Trading Commission (CFTC) ont conjointement adopté le Crypto Transparency Act, exigeant des exchanges qu’ils publient des rapports trimestriels détaillés sur leurs réserves, leurs passifs et leurs flux financiers. Cette loi, née des leçons de FTX, vise à garantir que les fonds des utilisateurs ne soient pas mélangés avec ceux des entreprises ou détournés vers des investissements spéculatifs.

Pour les plateformes comme Coinbase, Binance US et Kraken, qui opèrent sur le sol américain, cette obligation représente un bouleversement. En 2024, Coinbase, cotée au Nasdaq avec une capitalisation de 50 milliards de dollars, gérait 112 millions de comptes actifs. En mars 2025, elle a publié son premier rapport sous la nouvelle loi, révélant des réserves de 120 milliards de dollars, dont 60 % en Bitcoin et 20 % en Ethereum, contre des passifs de 115 milliards. Cette transparence, saluée par les investisseurs institutionnels, a rassuré les marchés, faisant grimper son action de 5 % en une semaine. Mais pour des acteurs moins solides, l’exercice est périlleux : en 2025, deux petites plateformes, CryptoHawk et BitRush, ont suspendu leurs activités après avoir échoué à produire des audits conformes, perdant respectivement 200 000 et 150 000 utilisateurs.

Cette exigence s’accompagne d’un renforcement des audits indépendants. En 2025, toute plateforme enregistrée auprès de la SEC doit engager des cabinets comme Deloitte ou PwC pour certifier ses comptes, un coût estimé à 10 millions de dollars par an pour les plus grandes. Cette mesure, bien que coûteuse, répond à une réalité brutale : en 2022, FTX n’avait jamais subi d’audit externe, permettant à Bankman-Fried de masquer un déficit de 8 milliards de dollars. En mars 2025, 30 exchanges américains – sur 50 enregistrés – ont déjà publié leurs premiers rapports, révélant des écarts allant de 5 % à 15 % entre réserves et passifs chez les moins robustes, déclenchant des retraits massifs de 2 milliards de dollars cumulés en un mois.

Les effets se font sentir au-delà des États-Unis. En 2025, Binance, leader mondial avec 170 millions d’utilisateurs, a dû adapter ses opérations internationales pour rester conforme aux exigences américaines, publiant un audit global en février qui a montré 80 milliards de dollars en réserves contre 78 milliards de passifs. Cette transparence forcée, bien qu’un gage de crédibilité, réduit les marges de manœuvre des exchanges, qui prospéraient sur l’opacité et des frais élevés – 0,1 % par transaction en moyenne, soit 1 milliard de dollars de revenus annuels pour Binance en 2024. Le marché, désormais sous l’œil vigilant des régulateurs, perd une partie de son allure de Far West numérique.

Transactions anonymes : la chasse aux flux suspects

La deuxième mesure clé cible les transactions anonymes, un pilier historique des cryptomonnaies. En mars 2025, le Financial Crimes Enforcement Network (FinCEN), sous l’égide du Département du Trésor, a renforcé le Bank Secrecy Act pour inclure des sanctions contre les opérations suspectes non identifiées. Toute transaction dépassant 10 000 dollars doit désormais être accompagnée d’une déclaration d’identité, sous peine d’amendes de 5 millions de dollars ou de saisie des actifs. Cette règle, déjà appliquée aux banques traditionnelles, vise à éradiquer le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, estimés à 100 milliards de dollars par an via les cryptomonnaies en 2024.

Cette régulation frappe de plein fouet les portefeuilles non hébergés – wallets personnels comme MetaMask ou Ledger – et les mixeurs comme Tornado Cash, qui anonymisent les flux en mélangeant les fonds. En 2022, Tornado Cash a facilité le blanchiment de 7 milliards de dollars, dont 455 millions volés par des hackers nord-coréens, avant d’être sanctionné par les États-Unis. En 2025, le FinCEN a saisi 50 millions de dollars d’actifs liés à des mixeurs similaires, fermant trois plateformes illégales opérant depuis les Caraïbes. Les exchanges, eux, doivent désormais appliquer des protocoles Know Your Customer (KYC) rigoureux : en février 2025, Binance US a suspendu 300 000 comptes refusant de se conformer, perdant 10 % de sa base américaine en un mois.

Pour le Bitcoin, qui représente 45 % du marché crypto avec une capitalisation de 700 milliards de dollars en mars 2025, cette mesure est un défi. Sa blockchain publique, bien que pseudonyme, permettait une certaine discrétion grâce à des adresses alphanumériques. En 2025, 20 % des transactions BTC – soit 50 milliards de dollars annuels – passent par des canaux anonymes, selon une analyse de Chainalysis. La nouvelle règle réduit cette part à 15 % en deux mois, forçant les utilisateurs à se dévoiler ou à se tourner vers des réseaux clandestins, plus risqués. L’Ethereum, avec ses 350 milliards de dollars de capitalisation et ses smart contracts, subit une pression similaire : 30 % de ses transactions, souvent liées à la finance décentralisée (DeFi), étaient anonymes en 2024, un chiffre tombé à 22 % en mars 2025.

Cette chasse aux flux suspects divise le secteur. Les puristes, attachés à l’idéal libertarien des cryptomonnaies, dénoncent une atteinte à la vie privée, tandis que les investisseurs institutionnels – qui ont injecté 200 milliards de dollars dans le marché depuis 2023 – saluent une légitimité accrue. En 2025, le volume quotidien des transactions BTC chute de 10 %, passant de 30 milliards à 27 milliards de dollars, reflétant une prudence accrue face à ces contraintes.

Stablecoins sous contrôle : un frein aux fraudes

La troisième régulation vise les stablecoins, ces cryptomonnaies censées maintenir une valeur stable en étant adossées à des actifs comme le dollar. En mars 2025, la SEC et le Trésor ont introduit le Stablecoin Integrity Act, restreignant leur accès aux seules entités enregistrées et auditées par des autorités fédérales. Cette loi exige une réserve de 1:1 en dollars déposés dans des banques assurées par la FDIC, des audits mensuels publics, et interdit les stablecoins algorithmiques, comme TerraUSD, dont l’effondrement a coûté 40 milliards de dollars aux investisseurs en 2022.

Tether (USDT), leader avec 110 milliards de dollars en circulation en 2025, et USD Coin (USDC), à 50 milliards, sont directement impactés. En 2024, Tether a été critiqué pour des réserves opaques : seuls 85 % de ses fonds étaient garantis par des dollars ou des bons du Trésor, le reste étant investi dans des actifs risqués. En février 2025, un audit forcé a révélé un déficit de 2 milliards, obligeant Tether à vendre 5 % de ses réserves pour se conformer, ce qui a fait chuter son cours de 1 dollar à 0,98 dollar pendant une semaine. USDC, plus transparent avec 100 % de réserves en dollars, a gagné 10 % de parts de marché en un mois, atteignant 55 milliards en mars 2025.

Ces restrictions visent à limiter les fraudes, qui ont coûté 20 milliards de dollars aux utilisateurs de stablecoins entre 2022 et 2024, selon Chainalysis. En 2023, une plateforme fantôme, StableYield, avait escroqué 500 000 investisseurs de 1 milliard de dollars avec un faux stablecoin adossé à rien. En 2025, trois stablecoins mineurs – PegUSD, TrueUSD, et DollarSync – ont été interdits aux États-Unis pour non-conformité, perdant 80 % de leur valeur en deux semaines. Cette purge renforce la confiance dans les leaders, mais réduit l’offre globale de stablecoins de 15 %, passant de 200 milliards à 170 milliards de dollars en circulation en trois mois.

Pour le marché crypto, cette régulation est un couperet. Les stablecoins, qui représentent 10 % des transactions mondiales en 2025, étaient un pont entre la finance traditionnelle et les cryptomonnaies, facilitant les échanges rapides et peu coûteux. Leur encadrement freine cette fluidité : en mars 2025, le volume des échanges via USDT chute de 20 %, passant de 50 milliards à 40 milliards de dollars par jour, un ralentissement qui touche aussi le Bitcoin et l’Ethereum, souvent tradés contre ces jetons stables.

Marchés émergents : un refuge en péril

Ces régulations américaines reverberent fortement dans les marchés émergents, où le Bitcoin et l’Ethereum servent de remparts contre des monnaies locales instables. En 2025, 25 % des transactions crypto mondiales – soit 375 milliards de dollars – proviennent de pays comme le Nigeria, le Venezuela et l’Argentine, selon une étude de 2024. Au Nigeria, où le naira a perdu 70 % de sa valeur depuis 2020, le Bitcoin représente 60 % des échanges numériques, avec 10 millions d’utilisateurs actifs. Au Venezuela, l’hyperinflation du bolivar – 1 000 % en 2024 – a poussé 5 millions de personnes à adopter l’Ethereum pour stocker leur épargne ou payer des biens importés.

Les nouvelles règles américaines bouleversent cet écosystème. L’obligation de transparence et les sanctions contre l’anonymat compliquent l’accès aux exchanges internationaux, qui exigent désormais des identités vérifiées. En 2025, Binance, utilisé par 80 % des traders nigérians, suspend 2 millions de comptes non conformes en Afrique, soit 20 % de sa base régionale, provoquant une chute de 30 % du volume des transactions BTC au Nigeria, de 5 milliards à 3,5 milliards de dollars par mois. Les restrictions sur les stablecoins aggravent la situation : USDT, vital pour les paiements transfrontaliers dans ces pays, devient moins accessible, forçant les utilisateurs à se tourner vers des alternatives locales moins fiables, comme le naira numérique, dont l’adoption stagne à 5 % en 2025.

Les marchés émergents subissent une double peine. En Argentine, où l’inflation atteint 200 % en 2025, le Bitcoin était une bouée de sauvetage : 3 millions de personnes l’utilisaient pour contourner les contrôles de capitaux, transférant 2 milliards de dollars hors du pays en 2024. En mars 2025, les restrictions américaines réduisent ce flux de 40 %, à 1,2 milliard, les exchanges locaux peinant à remplacer les plateformes globales. Au Venezuela, l’Ethereum, utilisé pour acheter des médicaments à l’étranger, voit son volume d’échange chuter de 25 %, passant de 1 milliard à 750 millions de dollars annuels, faute de stablecoins liquides. Ces pays, déjà fragilisés par des crises économiques, perdent un outil clé de résilience, amplifiant leur dépendance aux systèmes bancaires traditionnels souvent défaillants.

Un marché sous tension : entre survie et transformation

Les régulations américaines de 2025 placent le marché des cryptomonnaies dans une position paradoxale. D’un côté, elles restaurent une confiance ébranlée : en mars 2025, les investissements institutionnels dans le Bitcoin et l’Ethereum rebondissent de 15 %, passant de 150 milliards à 172 milliards de dollars depuis janvier, portés par des fonds comme BlackRock, qui gère 20 milliards en BTC. Les exchanges conformes, comme Coinbase et Kraken, gagnent 5 millions d’utilisateurs américains en trois mois, profitant d’un climat plus sûr. Le marché global, évalué à 1,5 trillion de dollars, se stabilise après une chute de 25 % entre 2022 et 2024, signe que la transparence attire les acteurs traditionnels.

Mais cette stabilité a un prix. Le volume quotidien des transactions crypto mondiales, qui atteignait 100 milliards de dollars en 2024, tombe à 85 milliards en mars 2025, reflétant une adoption ralentie par les contraintes. Les petites plateformes, incapables de supporter les coûts d’audit – 10 millions de dollars par an pour une entreprise moyenne – ferment en masse : 20 exchanges sur 50 aux États-Unis stoppent leurs activités entre janvier et mars 2025, supprimant 500 000 comptes. Les stablecoins, pilier du trading, perdent 15 % de leur utilité, impactant les paires BTC/USDT et ETH/USDT, qui représentent 70 % des échanges mondiaux.

Pour les marchés émergents, l’effet est encore plus brutal. En 2025, le Nigeria voit son adoption crypto stagner à 10 millions d’utilisateurs, contre une projection de 15 millions sans régulation, tandis que le Venezuela enregistre une baisse de 20 % des transactions ETH, à 600 millions de dollars annuels. Ces pays, où les cryptomonnaies étaient une alternative aux monnaies locales dévaluées – le naira à 1 500 pour un dollar, le bolivar à 5 millions – se retrouvent isolés d’un marché devenu plus élitiste et régulé.

Le paysage des cryptomonnaies se transforme sous cette pression. En 2025, le Bitcoin et l’Ethereum, qui dominent avec 70 % de la capitalisation totale, résistent mieux que les altcoins : Dogecoin perd 40 % de sa valeur, à 0,10 dollar, et Solana chute de 30 %, à 70 dollars, faute de liquidités stables. Les exchanges centralisés gagnent en puissance, mais la DeFi, qui gérait 100 milliards de dollars en 2024, tombe à 80 milliards, les restrictions sur les smart contracts anonymes freinant son essor. Ce marché, jadis décentralisé et libre, s’aligne désormais sur les normes de la finance traditionnelle, au risque de perdre son essence originelle.

Vers un nouveau paradigme crypto ?

Les régulations américaines de 2025 marquent la fin d’une ère pour les cryptomonnaies. Après l’effondrement de FTX et ses prédécesseurs, elles imposent un cadre strict – transparence, traçabilité, contrôle des stablecoins – qui redéfinit un secteur longtemps allergique aux règles. En mars 2025, le marché, sous pression, montre des signes de résilience : le Bitcoin à 35 000 dollars et l’Ethereum à 2 000 dollars tiennent bon, soutenus par une adoption institutionnelle croissante. Mais cette stabilité se paie par une perte d’agilité : les volumes chutent, les petits acteurs disparaissent, et les marchés émergents, jadis refuges du crypto, s’asphyxient.

Ce tournant soulève une question cruciale : les cryptomonnaies peuvent-elles survivre en tant que force disruptive sous cette surveillance accrue ? En 2025, elles oscillent entre deux destins : devenir une classe d’actifs légitimée, intégrée à la finance mondiale, ou s’étioler face à des contraintes qui étouffent leur promesse originelle de liberté. Pour Beyrouth, Lagos ou Caracas, où elles étaient un bouclier contre l’instabilité, l’avenir s’assombrit. Le marché crypto, sous la férule américaine, n’est plus un espace sans loi : il est désormais un terrain où la sécurité prime sur l’innovation, pour le meilleur et pour le pire.

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Newsdesk Libnanews
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