Après le retour ce dimanche du premier ministre désigné Saad Hariri et sa réunion avec le Président du parlement Nabih Berri, un nouveau scénario est évoqué ce mardi. Ainsi, Saad Hariri devrait se rendre auprès du président de la république, le général Michel Aoun, ce vendredi, pour lui remettre la même formule gouvernementale qu’il avait déjà présenté, une formule déjà refusée par la présidence de la république au prétexte qu’elle ne répondait pas à la constitution libanaise ni au pacte national.

Celle-ci consisterait en 24 ministères conformément à l’initiative du Président de la Chambre Nabih Berri, accordant un tiers à la communauté chrétienne, un tiers à la communauté chiite et un tiers à la communauté sunnite, contredisant par conséquent le Pacte National stipulant une répartition à part égale entre communautés chrétiennes et musulmanes.

Cette proposition ne répondrait également pas à l’exigence de la présidence de la république de disposer des ministères de l’intérieur et de la justice, 2 ministères clés dans les dossiers liés à la lutte contre la corruption et le port de Beyrouth avec certains proches de Saad Hariri comme l’ancien ministre de l’intérieur, Nouhad Machnouk, le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé ou encore l’ancien directeur du port de Beyrouth, Hassan Koreitem dans le viseur de la justice tout comme le bras-droit du président de la chambre, l’ancien ministre des finances, Ali Hassan Khalil et un autre membre du mouvement Amal Ghazi Zoater.

En cas d’un nouveau refus du président de la république, Saad Hariri pourrait annoncer le retrait de sa candidature, permettant l’organisation de facto, de nouvelles consultations parlementaires pour nommer un nouveau premier ministre, 11 mois après la démission du gouvernement Hassan Diab dans la foulée de l’explosion du Port de Beyrouth et alors que la situation sociale et économique continue à se dégrader avec une livre libanaise qui a perdu 90% de sa valeur au marché noir par rapport au taux officiel, et des manifestations qui pourraient survenir. Pour rappel, près de 77% de la population libanaise ne mangerait désormais plus à sa faim ainsi que plus de 30% des enfants, selon un rapport de l’UNICEF. Quant au chômage, il toucherait 43% de la population active et plus de 65% de la population ne disposerait désormais plus que de 3 dollars par jour.

Pour l’heure, un retour de l’ambassadeur du Liban en Allemagne Mustafa Adib serait envisagé. Ce dernier s’est déclaré prêt à prendre le flambeau sous certaines conditions note le quotidien Al Akhbar, parmi lesquelles, celle d’une entente préalable entre les partis politiques au sujet de la répartition des prochains strapontins ministériels.

La nomination d’un nouveau gouvernement est pourtant nécessaire pour obtenir une aide internationale cruciale qui est conditionnée à une série de réformes économiques, monétaires et structurelles que certains redoutent au Liban, notamment dans le secteur bancaire.

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