Les célébrations de Noël au Liban ont été marquées par plusieurs messes organisées par les principales communautés chrétiennes du pays. Le Patriarche Maronite, Cardinal Bechara Boutros Raï, a présidé la messe de Noël à la chapelle de la Résurrection située à Beyrouti, en présence de nombreux dignitaires politiques et religieux. Parmi les participants, figuraient des députés tels que Gebran Bassil, Ibrahim Kanaan, et des anciens ministres comme Ziad Baroud et Marwan Sharbel.
Lors de la cérémonie, le Patriarche a prêché un sermon intitulé « Gloire à Dieu dans les hauteurs et paix sur la terre », faisant référence au passage biblique Luc 2:14. Il a souligné que la naissance de Jésus-Christ représente un événement historique et théologique majeur, marquant l’incarnation de Dieu en tant qu’homme pour apporter la rédemption et la paix à l’humanité.
Le Patriarche a également évoqué le contexte actuel du Liban, insistant sur l’importance de la neutralité du pays dans les affaires régionales. Il a expliqué que la neutralité n’implique pas une isolation, mais plutôt un rôle actif dans les organisations internationales telles que l’ONU et la Ligue arabe, permettant au Liban de participer à la résolution des conflits sans être une victime des tensions extérieures.
Il a souligné l’urgence d’organiser une élection présidentielle, prévue le 9 janvier, après une vacance prolongée qui a paralysé les institutions étatiques. Selon lui, l’élection d’un nouveau président est essentielle pour restaurer l’unité nationale et mettre en œuvre des réformes administratives, financières et économiques indispensables au redressement du pays.
Dans un autre lieu de culte, le Catholicos des Arméniens, Raphaël Bedros XXI Minassian, a célébré la messe de Noël à l’église Saints Grégoire et Élie à Beyrouth. Il a insisté sur le symbolisme de la naissance de Jésus dans une humble étable, entourée de bergers et d’animaux, comme un exemple de simplicité et d’humilité. Il a appelé les fidèles à renouveler leur foi et à vivre selon les enseignements du Christ, favorisant l’unité et la paix sociale.
De même, l’Archevêque de Tripoli, Mgr. Youssef Soueif, a dirigé une messe nocturne dans l’église Mar Maroun, appelant à la paix et à la stabilité au Liban et dans la région. Il a dénoncé les violences récentes et a fait un plaidoyer pour la fin des conflits sectaires, soulignant que seule une société unie peut surmonter les défis actuels.
Le Métropolitain de Sidon et de la Monastère de Qamar pour les catholiques romains, Mgr. Eli Haddad, a également célébré une messe à la cathédrale Notre-Dame de la Transfiguration à Nabatieh. Son homélie a mis l’accent sur la nécessité de l’amour du prochain et de la réconciliation entre les différentes communautés religieuses et ethniques du pays.
Enfin, dans la ville de Kafour, à l’église Notre-Dame de la Victoire, le Père Youssef Samhan a dirigé une messe axée sur la dénonciation des guerres et des conflits, appelant à la repentance et au retour à Dieu pour retrouver la joie de Noël et la paix intérieure.
Les messes de Noël ont également été l’occasion pour les dirigeants religieux de rappeler l’importance de la foi dans la vie quotidienne des Libanais, particulièrement en ces temps difficiles. La crise économique, les tensions politiques et les menaces sécuritaires ont mis à l’épreuve la résilience de la population, et les sermons de Noël ont cherché à apporter réconfort et espoir.
Le Patriarche Maronite a insisté sur le rôle des églises comme centres de soutien communautaire, offrant assistance et solidarité aux nécessiteux. Il a également évoqué la responsabilité des chrétiens libanais de servir de médiateurs dans les conflits, en s’appuyant sur les enseignements du Christ pour promouvoir la paix et la justice.
De son côté, le Catholicos des Arméniens a évoqué la riche histoire chrétienne du Liban et l’importance de préserver l’héritage culturel et religieux du pays. Il a appelé à une coopération interconfessionnelle accrue pour renforcer le tissu social et encourager un dialogue constructif entre les différentes communautés.
L’Archevêque de Tripoli a souligné que la stabilité du Liban dépend en grande partie de la capacité des institutions politiques à fonctionner de manière efficace et transparente. Il a exhorté les citoyens à participer activement au processus démocratique et à soutenir les réformes nécessaires pour instaurer une gouvernance plus juste et équitable.
En outre, les messes de Noël ont été l’occasion de rappeler les valeurs de charité et de compassion, avec de nombreuses initiatives communautaires lancées pendant la période des fêtes. Des distributions de nourriture, des aides aux sans-abri et des programmes d’éducation ont été mis en place pour aider les plus vulnérables et renforcer le lien social.
Les célébrations ont également été marquées par des chants traditionnels, des prières communes et des rituels symboliques, créant une atmosphère de recueillement et de fraternité. Les fidèles ont pu exprimer leur dévotion et renouveler leur engagement envers les principes chrétiens de paix, d’amour et de tolérance.
Dans le contexte international, les leaders religieux libanais ont réaffirmé la nécessité de la paix au Moyen-Orient, appelant à la fin des hostilités et à la recherche de solutions pacifiques aux conflits. Ils ont mis en avant le rôle du Liban en tant que pont entre l’Est et l’Ouest, capable de jouer un rôle constructif dans la promotion du dialogue et de la coopération régionale.
Enfin, les célébrations de Noël au Liban ont été un témoignage de la diversité et de la richesse du paysage religieux du pays, où différentes confessions coexistent et collaborent pour le bien commun. Elles ont renforcé le sentiment de communauté et de solidarité parmi les chrétiens libanais, tout en invitant l’ensemble de la société à s’engager pour un avenir plus serein et prospère.