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Les enquêtes sur la corruption au point mort

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Des dossiers bloqués par l’ingérence politique
Au Liban, les enquêtes sur la corruption avancent à pas lents, entravées par des ingérences politiques omniprésentes. Al-Akhbar (14 décembre 2024) rapporte que des dossiers majeurs, impliquant des figures politiques et des institutions bancaires, restent bloqués. L’absence de volonté politique et les pressions exercées sur le système judiciaire freinent toute tentative de faire la lumière sur ces affaires. Nida’ Al-Watan (14 décembre 2024) ajoute que les instances judiciaires manquent de moyens et de protection pour agir en toute indépendance.

Des affaires sensibles dans l’ombre
Parmi les dossiers restés sans suite, certains concernent des détournements de fonds publics, comme les scandales liés à l’électricité et à l’importation de carburant. Ad-Diyar (14 décembre 2024) souligne que les montants impliqués dépassent plusieurs milliards de dollars. Ces affaires, bien qu’initialement médiatisées, tombent dans l’oubli faute de procédures judiciaires concrètes.

Voici un récapitulatif des principaux dossiers mentionnés :


1. Les scandales liés au secteur de l’électricité

Ce dossier est l’un des symboles de la mauvaise gestion publique au Liban. Ad-Diyar (14 décembre 2024) rappelle que des milliards de dollars ont été dépensés depuis plusieurs décennies pour des projets d’infrastructure électrique, sans résultats tangibles. Les coupures de courant persistent, et des contrats opaques, notamment pour des barges électriques, sont accusés d’avoir servi à détourner des fonds publics. Cependant, aucune enquête n’a abouti jusqu’à présent, et les responsables présumés n’ont jamais été inquiétés.


2. L’importation de carburant

Un autre scandale implique des irrégularités dans les contrats d’importation de carburant. Selon Al-Akhbar (14 décembre 2024), des responsables auraient surfacturé les coûts de livraison et détourné des fonds via des sociétés intermédiaires. Malgré des dénonciations répétées par la société civile, les enquêtes restent au point mort, freinées par des pressions politiques et des conflits d’intérêt.


3. Les banques et la fuite de capitaux

Al-Sharq Al-Awsat (14 décembre 2024) rapporte que des banques libanaises sont accusées d’avoir permis le transfert massif de fonds à l’étranger pendant la crise financière, notamment en 2019-2020, alors que les citoyens ne pouvaient plus accéder à leurs économies. Des responsables politiques, ayant des participations dans ces institutions bancaires, sont soupçonnés d’avoir protégé les dirigeants de ces banques pour éviter des enquêtes approfondies. Ce dossier est l’un des plus sensibles, car il touche directement les élites économiques et politiques du pays.


4. La gestion des déchets

Selon Nida’ Al-Watan (14 décembre 2024), des fonds considérables ont été alloués à des projets de gestion des déchets, notamment des contrats pour la construction d’usines de recyclage. Ces projets n’ont jamais vu le jour, et le Liban continue de faire face à une crise des déchets, avec des décharges à ciel ouvert. Des soupçons de corruption entourent ces contrats, mais aucune investigation significative n’a été lancée.


5. Les fonds publics détournés par des responsables locaux

Des détournements de fonds au niveau des municipalités ont également été signalés. Al-Quds Al-Arabi (14 décembre 2024) indique que certains responsables locaux sont accusés d’avoir utilisé des fonds publics pour des projets fictifs ou mal gérés. Ces affaires restent généralement ignorées par le système judiciaire, notamment dans des zones où ces responsables bénéficient d’une immunité politique.


6. Les fonds destinés aux réfugiés syriens

Al-Araby Al-Jadid (14 décembre 2024) rapporte des irrégularités dans la gestion des fonds internationaux destinés aux réfugiés syriens. Des ONG locales, parfois liées à des personnalités politiques, sont accusées d’avoir détourné une partie de ces fonds, mais les enquêtes à ce sujet sont rares en raison du manque de transparence et des pressions exercées par des figures influentes.

Le rôle des banques dans la crise financière
Les enquêtes sur les banques, accusées d’avoir orchestré une fuite massive de capitaux, avancent difficilement. Selon Al-Sharq Al-Awsat (14 décembre 2024), des politiciens influents protègent les responsables de ces institutions pour éviter une mise en cause directe. Les déposants, quant à eux, restent privés de leurs économies, alimentant une colère sociale croissante.

Pendant les premières phases de la crise économique (2019-2020), des milliards de dollars ont été transférés à l’étranger par des responsables politiques, des élites économiques et certains dirigeants de banques, alors que les citoyens ordinaires étaient soumis à des restrictions sévères sur leurs dépôts en devises étrangères. Al-Sharq Al-Awsat (14 décembre 2024) rapporte que plusieurs banques ont joué un rôle actif en facilitant ces transferts malgré des directives officielles limitant les mouvements de capitaux. Ces transferts, qualifiés de « fuite organisée », auraient contribué à l’aggravation de la pénurie de devises dans le pays, accélérant l’effondrement de la livre libanaise.

Les comptes privilégiés des élites
Certains comptes bancaires appartenant à des politiciens et à des figures influentes ont bénéficié d’un traitement préférentiel. Nida’ Al-Watan (14 décembre 2024) souligne que ces comptes ont été exemptés des restrictions appliquées aux petits déposants. Cette discrimination a alimenté la colère populaire et renforcé la méfiance envers le secteur bancaire.

Les pratiques frauduleuses des banques
Des accusations de pratiques frauduleuses sont dirigées contre les banques : Al-Quds Al-Arabi (14 décembre 2024) rapporte que plusieurs institutions ont manipulé leurs bilans financiers pour masquer les pertes, notamment en surévaluant leurs actifs ou en transférant leurs pertes sur des déposants ordinaires. Les banques ont également imposé des taux de change arbitraires pour les retraits et les transactions en devises étrangères, souvent très désavantageux pour les clients.

Le rôle des banques dans la dette publique
Les banques libanaises ont longtemps profité des rendements élevés des titres de la dette publique émis par la Banque du Liban. Ad-Diyar (14 décembre 2024) explique que cette dépendance excessive à l’égard de la dette souveraine a fragilisé le système bancaire lorsque l’État a cessé de rembourser ses obligations en 2020. Cette situation a révélé une gestion à haut risque, axée sur des profits rapides au détriment de la stabilité à long terme.

Les blocages dans les enquêtes judiciaires
Les enquêtes visant à établir les responsabilités des banques dans la crise sont au point mort. Al-Akhbar (14 décembre 2024) indique que des figures politiques influentes, qui détiennent des parts dans ces institutions ou entretiennent des relations étroites avec leurs dirigeants, freinent toute investigation. Les pressions sur les magistrats et les menaces de représailles ont également découragé les poursuites judiciaires. Les experts cités par Al-Liwaa (14 décembre 2024) notent que sans volonté politique, il sera impossible d’avancer sur ces dossiers.

L’absence de restructuration bancaire
Les réformes du secteur bancaire, exigées par le FMI comme condition préalable à tout soutien financier, sont bloquées en raison de l’opposition des élites. Al-Sharq Al-Awsat (14 décembre 2024) rapporte que la restructuration impliquerait des pertes importantes pour les actionnaires des banques, dont beaucoup sont des figures politiques influentes. L’absence de réforme perpétue la crise, laissant les déposants ordinaires porter le poids des pertes.

Des juges sous pression
Les magistrats travaillant sur ces affaires sont souvent la cible de menaces et de campagnes de diffamation. Al-Quds Al-Arabi (14 décembre 2024) rapporte que plusieurs juges ont renoncé à poursuivre certaines enquêtes par peur de représailles. Cette pression constante affaiblit la crédibilité du système judiciaire et renforce l’impunité des responsables impliqués dans des scandales de corruption.

Menaces personnelles
Les juges qui tentent d’avancer sur des dossiers sensibles, impliquant des personnalités politiques ou économiques influentes, sont fréquemment la cible de menaces. Al-Quds Al-Arabi (14 décembre 2024) rapporte que plusieurs magistrats ont reçu des intimidations directes, notamment sous forme d’appels anonymes ou de menaces physiques. Ces actes visent à les dissuader de poursuivre leurs enquêtes.

Campagnes de diffamation
Les campagnes médiatiques contre les juges sont courantes, particulièrement à travers des médias affiliés à des factions politiques. Al-Akhbar (14 décembre 2024) indique que certains juges, accusés de « partialité » ou de « politisation » de la justice, sont systématiquement discrédités pour affaiblir leur position et réduire leur crédibilité auprès du public.

Obstacles administratifs et institutionnels
L’appareil judiciaire lui-même est infiltré par des réseaux d’influence qui bloquent ou ralentissent les enquêtes. Selon Ad-Diyar (14 décembre 2024), des décisions administratives ou des transferts injustifiés de juges ont été utilisés pour entraver des investigations. Les ordres de suspension ou les réaffectations à des postes secondaires sont des pratiques courantes pour éloigner des magistrats trop zélés.

Manque de protection juridique et matérielle
Le système judiciaire libanais ne fournit pas aux magistrats une protection adéquate face à ces pressions. Al-Araby Al-Jadid (14 décembre 2024) souligne que les juges ne bénéficient d’aucune immunité effective, les rendant vulnérables aux représailles politiques. De plus, le manque de ressources matérielles pour mener des enquêtes approfondies constitue un obstacle supplémentaire.

Influence directe des personnalités politiques
Des personnalités politiques influentes utilisent leurs réseaux pour interférer directement dans le déroulement des affaires judiciaires. Al-Liwaa (14 décembre 2024) mentionne que certains responsables, liés à des dossiers de corruption ou au secteur bancaire, exercent des pressions sur les magistrats pour enterrer des accusations ou modifier des verdicts.

Climat de peur et autocensure
Sous la pression constante, plusieurs juges ont renoncé à poursuivre des affaires ou ont réduit l’ampleur de leurs enquêtes. Al-Quds Al-Arabi (14 décembre 2024) rapporte que ce climat de peur conduit à une autocensure parmi les magistrats, qui choisissent souvent de ne pas s’attaquer à des dossiers trop sensibles pour éviter des représailles personnelles ou professionnelles.

Une demande croissante pour une justice indépendante
Les citoyens libanais, soutenus par des ONG locales et internationales, réclament une réforme du système judiciaire. Al-Araby Al-Jadid (14 décembre 2024) met en avant des manifestations réclamant une justice indépendante et des mécanismes transparents pour juger les responsables corrompus. Cependant, Al-Liwaa (14 décembre 2024) note que ces appels restent largement ignorés par les décideurs politiques.

Un obstacle majeur aux aides internationales
L’absence de progrès dans la lutte contre la corruption bloque également l’accès aux financements internationaux. Ad-Diyar (14 décembre 2024) rapporte que des institutions comme le FMI conditionnent leur aide à la mise en place de réformes judiciaires et économiques. Le statu quo maintenu par les dirigeants libanais compromet donc toute chance de redressement économique.

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Newsdesk Libnanews
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