Bilan global : repli généralisé des exportations libanaises
En 2024, la valeur totale des exportations libanaises s’est établie à 2,7 milliards de dollars, contre 2,986 milliardsl’année précédente, enregistrant ainsi une baisse de 9,6 % sur un an. Cette diminution intervient dans un contexte de ralentissement industriel, de perturbations logistiques liées à la guerre régionale et d’un accès restreint à certains marchés clés.
Année | Exportations (M USD) | Variation annuelle |
---|---|---|
2023 | 2 986 | – |
2024 | 2 700 | -9,6 % |
Les exportations représentent désormais moins de 15 % du PIB, ce qui souligne la faible ouverture commerciale du Liban, un problème structurel pour une économie de petite taille.
Produits alimentaires : seul secteur en progression
Le seul segment ayant résisté à la baisse généralisée est celui des produits alimentaires, qui ont enregistré une hausse de 2,7 % sur l’année. Leur part dans le total des exportations a atteint 15,3 %, traduisant une reconnaissance croissante de la qualité de l’agroalimentaire libanais sur certains marchés ciblés.
Cette performance s’explique par :
- La diversification des destinations, notamment vers l’Afrique et les pays du Golfe
- La compétitivité prix accrue grâce à la dévaluation de la livre libanaise
- La stabilité relative des filières agricoles et de transformation alimentaire, moins touchées par la crise énergétique
Bijoux, produits métalliques et équipements en fort recul
À l’opposé, les bijoux, qui représentaient encore 21,1 % des exportations totales, ont chuté de 4,3 %. Cette baisse reflète la réduction des marges dans l’artisanat haut de gamme, la difficulté d’acheminement et la contraction de la demande dans les pays clients traditionnels.
Autres secteurs en baisse :
- Équipements électriques : -1,6 %
- Produits végétaux : -0,1 %
- Produits métalliques : +0,7 % (progression très limitée)
- Produits chimiques : +2,3 %, mais à partir d’une base modeste
Produits exportés | Part dans le total | Variation 2024 |
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Bijoux | 21,1 % | -4,3 % |
Produits alimentaires | 15,3 % | +2,7 % |
Produits chimiques | 12,2 % | +2,3 % |
Produits métalliques | 15,0 % | +0,7 % |
Produits électriques | 11,3 % | -1,6 % |
Produits végétaux | 6,8 % | -0,1 % |
Analyse par pays partenaires : repli quasi généralisé
Les exportations libanaises ont reculé vers la majorité des marchés historiques :
- Turquie : -4,1 %
- Émirats arabes unis : -0,7 %
- Égypte : -0,5 %
- Suisse : -0,5 %
Seuls deux partenaires ont connu une progression des importations de biens libanais :
- États-Unis : +1,6 %
- Irak : +0,7 %
Cela reflète une stratégie d’ancrage bilatéral de certains secteurs agro-industriels et la résilience des relations commerciales avec des pays à forte présence libanaise expatriée.
Une dépendance préoccupante à quelques produits et destinations
Le profil des exportations reste peu diversifié, avec une concentration excessive sur les bijoux et certains produits agricoles. De plus, la logistique reste fragile, les coûts de fret sont élevés et l’insécurité régionale pèse sur les flux.
Sans stratégie industrielle d’export et sans soutien ciblé à la production locale, la balance commerciale restera structurellement déficitaire (cf. article 12), et les exportations continueront à refluer.
Enjeux pour 2025 : compétitivité, innovation et logistique
Les perspectives de reprise des exportations reposent sur :
- Une meilleure infrastructure douanière et portuaire
- Un soutien à l’innovation industrielle (produits transformés, biotechnologies)
- Des accords bilatéraux ciblés pour ouvrir des débouchés non traditionnels
- La création de zones franches d’exportation pour attirer les investissements productifs
Une politique d’appui aux exportateurs est essentielle pour restaurer la place du Liban dans les chaînes de valeur régionales.