La chaine de télévision MTV Lebanon annonce que les pays membres du conseil de coopération du Golfe, à savoir, outre l’Arabie saoudite, qui a déjà annoncé l’expulsion de Farid Kabbara, le représentant du Liban à Riyad, le sultanat d’Oman, le Koweït, Bahreïn, les Émirats arabes unis et le Qatar.

D’autres mesures pourraient être également prises à l’encontre du Liban, indique la chaine de télévision.

Riad a également annoncé le rappel de son ambassadeur au Liban, Walid Boukhari, suite aux propos tenus le 5 août dernier, par le ministre de l’information Georges Cordahi, alors que le gouvernement Mikati III n’était pas encore constitué. 

Parallèlement, les autorités saoudiennes annoncent l’arrêt de toutes les importations en provenance du Liban. 

Il s’agirait de la crise diplomatique la plus grave entre le Liban et les autres pays arabes.

Georges Cordahi avait accusé alors l’Arabie saoudite et les Emirats Arabes Unis d’agression contre le Yémen, allusion aux opérations militaires saoudiennes et émiratis qui visent depuis 2014 principalement les rebelles chiites houthis dans une interview diffusée le 5 août dernier. Le ministre libanais a depuis reconnu “sa faute”, estimant qu’il fallait replacer ses propos dans le contexte “d’amour” au peuple saoudien et yéménite.

Pour sa part, l’Arabie saoudite avait considéré alors ces propos comme une insulte à son égard, rappelant que Riyad considère les houthis – soutenus par l’Iran – comme une menace à la sécurité et à la stabilité régionale. 

CES DÉCLARATIONS SONT INCOMPATIBLES AVEC LES NORMES POLITIQUES LES PLUS SIMPLES ET SONT INCOMPATIBLES AVEC LES RELATIONS HISTORIQUES ENTRE LES DEUX PEUPLES FRÈRES, DÉCLARANT QUE « COMPTE TENU DES RÉPERCUSSIONS QUE CES DÉCLARATIONS OFFENSANTES PEUVENT AVOIR SUR LES RELATIONS ENTRE LES DEUX PAYS, LE MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES A CONVOQUÉ AUJOURD’HUI L’AMBASSADEUR DE LA RÉPUBLIQUE LIBANAISE AU ROYAUME D’ARABIE SAOUDITE. IL A ÉTÉ REMIS UNE NOTE DE PROTESTATION OFFICIELLE À CET ÉGARD. 

Communiqué du ministère saoudien des affaires étrangères

Riyad avait considéré que seule la démission du ministre de l’information comme suffisante pour déminer la crise politique entre les 2 pays. 

Cette information intervient également alors que l’ambassadeur d’Arabie saoudite au Liban avait effectué aujourd’hui une tournée, rencontrant notamment le dirigeant des Forces Libanaises Samir Geagea.

1 COMMENTAIRE

  1. SOURCE: algerie54
    https://algerie54.dz/2021/10/30/liban-4/?fbclid=IwAR2VbPwQI8-o3dK6CwLm0TiP2uQHGQw9R4Y8zGuYABuNfeRrGFmvB9QYSRs
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    Liban- pays du Golfe: L’inquisition, comme modus operandi

    Les pays du Golfe font front contre le pays des cèdres, dans une logique d’inquisition à peine voilée. Les États du Golfe viennent de rappeler leurs ambassadeurs accrédités au Liban et ont déclaré les ambassadeurs libanais accrédités dans ses États respectifs persona non grata.

    La raison annoncée c’est la déclaration du ministre libanais George Kardani, sur le conflit au Yémen, faites le 5 août dernier, un mois avant même d’être nommé au poste dans le gouvernement Mikati , George Kardahi que l’engagement militaire de l’Arabie Saoudite au Yémen est absurde, jugeant les houthis en position de défense face à cette agression.
    George Kardahi, a-t-il atteint l’orgueil des saoudiens ? Que diront les libanais quand leur ancien chef du gouvernement Saad Al Hariri était séquestré à Ryad ? Une première dans les annales des relations entre les deux pays. Il est certain que Ryad et ses alliés du Golfe, et ceux de la classe politique libanaise, perdent du terrain et de l’influence dans un pays en faillite économique liée à la corruption et à cette main basse saoudienne sur le devenir du pays du cèdre. La dernière tentative de basculer le Liban dans une nouvelle guerre civile a échoué, face à la détermination d’une grande majorité des libanais à sortir du protectorat franco-saoudien au service de l’entité sioniste. L’engagement de la résistance libanaise à briser l’embargo occidental, pour approvisionner le pays en carburant iranien, puis en contraignant les américains à accepter l’approvisionnement du pays du cèdre, par le gaz égyptien acheminé via la Jordanie et la Syrie, n’a pas été digéré par les États du Golfe en premier lieu l’Arabie Saoudite . Ce revirement avait permis d’atténuer l’isolement de la Syrie et d’alléger les souffrances des libanais toutes confessions confondues. La confrontation armée des libanais concoctée par les régimes réactionnaires du Golfe, destinée à punir le mouvement de la résistance du Hizballah, a échoué et les cartes du juge chargé du dossier du port de Beyrouth, ainsi que l’engagement de l’agent de la sale besogne Samir Djaadjaa, des forces libanaises, pour pousser au pourrissement en vue d’une seconde guerre civile après celle de 1976, n’ont pas permis à Ryad de reprendre en main le dossier libanais .

    Omar Hilale et la médiation des pays du Golfe

    Le Liban a été puni, pour la simple raison qu’un journaliste libanais devenu ministre de l’Information avait jugé que l’engagement militaire de Ryad est absurde. Pourquoi donc, l’Arabie Saoudite, le Koweït et le Qatar avaient proposé leurs bons offices entre l’Algérie et le Maroc, après qu’Alger ait annoncé la rupture de ses relations diplomatiques avec son voisin de l’Ouest. Pourquoi ces pays n’ont pas condamné les propos d’atteinte à l’unité territoriale de l’Algérie, faites par le représentant du Maroc à l’ONU, Omar Hilale. Pire encore, l’Arabie Saoudite et le Qatar ont exprimé leurs soutiens à l’occupant marocain à l’occasion du débat à l’assemblée générale de l’ONU sur le dossier de la décolonisation des territoires du Sahara Occidental.
    Ces mêmes pays jouent la surenchère avec l’Algérie, pour ce qui de la tenue du prochain sommet arabe prévue à Alger, qui insiste sur la participation de la Syrie et son retour dans le giron de la ligue arabe dont elle est membre fondateur.

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