Depuis plusieurs décennies, la bande de Gaza est un théâtre de tensions intenses entre Israël et le mouvement palestinien Hamas, exacerbées par des projets israéliens de contrôle militaire et territorial de cette région. La communauté internationale, et en particulier la Cour pénale internationale (CPI), observe de près ces actions, les qualifiant de possibles violations du droit international. Cet article examine en détail la carte des projets israéliens dans la bande de Gaza, la position de la CPI sur ces pratiques, ainsi que les récentes déclarations d’analystes comme Itay Epshtain, révélant une stratégie israélienne de fragmentation et de contrôle permanent du territoire.
1. La Division Géographique de Gaza : Projets de Zonage et Contrôle
La carte analysée présente un découpage géographique précis de la bande de Gaza, mettant en lumière les zones sous contrôle israélien ou avec des restrictions militaires strictes. Plusieurs secteurs clés comme Khan Younès, Deir al-Balah et Rafah sont identifiés comme des points stratégiques de contrôle, avec une segmentation qui vise à maintenir une présence militaire permanente ou à établir des « zones humanitaires » sous surveillance israélienne.
Ces projets de zonage ne sont pas nouveaux dans la stratégie israélienne de gestion des territoires palestiniens. Ils rappellent le découpage systématique que l’on observe également en Cisjordanie, où la construction de colonies illégales transforme le paysage en y implantant des populations israéliennes, tout en déplaçant des populations palestiniennes ou en les empêchant d’accéder à certaines zones. Ici, la bande de Gaza semble être divisée en plusieurs zones d’influence, contrôlées directement ou indirectement par Israël.
Des secteurs comme ceux de Rafah et Khan Younès sont particulièrement ciblés par ce type de gestion militaire, avec la création de corridors et de zones tampon qui limitent l’accès des Palestiniens à ces régions. Ces zones de « désescalade » ou de « protection » sont souvent justifiées par Israël au nom de la sécurité, mais elles constituent un isolement accru des populations palestiniennes.
2. Les Commentaires d’Itay Epshtain : Stratégie de Contrôle Permanent
Les récents commentaires de l’analyste et activiste Itay Epshtain, publiés sur Twitter le 3 septembre 2024, mettent en lumière la mise en œuvre de cette stratégie israélienne à Gaza. Selon lui, la région centrale de Gaza, incluant Deir al-Balah et Khan Younès, serait maintenue sous contrôle israélien avec une présence militaire permanente, tout en envisageant la possibilité d’une « administration civile locale ». Cependant, cette administration resterait sous l’influence directe d’Israël, rendant l’autonomie palestinienne quasi inexistante.
Il mentionne également la création d’un corridor Sufa, qui mènerait à la région d’Al Mawasi, une zone désignée comme « hub humanitaire ». Ce concept de « hub » pourrait se substituer à une gestion palestinienne classique, en introduisant une nouvelle forme de contrôle israélien, cette fois-ci sous couvert d’une aide humanitaire.
Plus au sud, Rafah, une zone historiquement clé en raison de sa proximité avec la frontière égyptienne, serait placée sous une présence militaire israélienne permanente. Cette région serait séparée du reste de Gaza et de l’Égypte par un corridor paramétrique profond de plusieurs kilomètres, rendant la circulation et l’accès des Palestiniens à l’Égypte ou à d’autres régions de Gaza extrêmement difficile, voire impossible. Ce projet renforcerait l’enclavement de Gaza, accentuant les conditions déjà précaires des populations palestiniennes.
3. Le Statut Illégal de la Colonisation Selon le Droit International
Le projet israélien de contrôle de Gaza, bien qu’il prenne la forme d’un contrôle militaire et de zones tampons, s’apparente indirectement à un projet de colonisation. La colonisation, dans les territoires occupés par Israël, est une violation flagrante du droit international, notamment de la Quatrième Convention de Genève de 1949, qui interdit le transfert de populations civiles dans des territoires occupés. Cette interdiction s’applique non seulement à la Cisjordanie, où les colonies israéliennes se multiplient, mais également à toute forme de contrôle territorial visant à restreindre les droits des populations locales, comme c’est le cas à Gaza.
La Cour pénale internationale (CPI) a ouvert en 2021 une enquête sur les crimes présumés commis dans les territoires palestiniens occupés depuis 2014. Cette enquête inclut la question de la colonisation israélienne en Cisjordanie, à Jérusalem-Est, et le traitement des civils palestiniens à Gaza. La procureure de la CPI, Fatou Bensouda, avait déjà mis en garde contre le fait que ces pratiques pourraient constituer des crimes de guerre.
Israël, quant à lui, refuse de coopérer avec cette enquête, affirmant qu’il ne reconnaît pas la juridiction de la CPI sur cette question. Toutefois, la communauté internationale, à travers des instances comme les Nations Unies et l’Union européenne, continue de condamner ces projets de colonisation et de gestion militaire, les qualifiant d’illégaux.
4. L’Impact sur les Populations Civiles
La carte et les projets de zonage militaire israéliens présentés par des analystes comme Itay Epshtain révèlent une intention claire d’accentuer le contrôle territorial tout en limitant la mobilité et les droits des civils palestiniens. Les populations locales se trouvent déjà dans des conditions de vie extrêmement difficiles à cause du blocus israélien de Gaza, et la création de ces corridors et de ces zones de « désescalade » ou de « protection » ne ferait qu’aggraver la situation.
La région de Khan Younès, par exemple, est connue pour être une des plus densément peuplées de Gaza. Une telle fragmentation limiterait l’accès aux services de base, augmenterait les tensions entre les communautés et pourrait mener à des crises humanitaires plus graves. De plus, la création d’enclaves humanitaires comme celle d’Al Mawasi évoque un modèle de gestion où l’aide humanitaire est subordonnée au contrôle militaire, rendant toute autonomie palestinienne impossible.
Vers une Nouvelle Fragmentation du Territoire
Les projets israéliens dans la bande de Gaza, comme illustré par la carte et détaillés par les récents commentaires d’Itay Epshtain, montrent une volonté claire de contrôle militaire et territorial permanent. Ces initiatives, bien que présentées sous couvert de sécurité et d’efforts humanitaires, s’inscrivent dans un cadre plus large de colonisation et de fragmentation des territoires palestiniens.
La communauté internationale, notamment à travers la Cour pénale internationale, continue de condamner ces pratiques comme des violations du droit international, mais le manque de coopération d’Israël complique les efforts juridiques pour mettre fin à cette situation. Pendant ce temps, les populations civiles palestiniennes de Gaza continuent de subir les conséquences directes de ces stratégies de contrôle, rendant la recherche d’une solution pacifique de plus en plus difficile.
Le processus de paix, incluant la solution à deux États, semble chaque jour plus éloigné, et les perspectives d’un État palestinien véritablement souverain sont remises en question par ces nouvelles divisions territoriales.
Faux. Israel va se retires de Gaza, mais veut maintenir une presence sur le corridor de Philapelphie poue le controle de contrabande d´ armes.