Les tensions persistantes entre Israël et le Hezbollah continuent de faire craindre une escalade du conflit dans la région. Mardi dernier, des hauts responsables américains et israéliens ont tenu une réunion virtuelle discrète pour tenter de trouver des solutions afin d’apaiser la situation au Liban et éviter une guerre totale entre Israël et le Hezbollah, selon des informations de plusieurs officiels israéliens et américains relayées par le portail d’actualités américain Axios.
Une réunion sous l’égide de l’administration Biden
Cette rencontre, non annoncée par la Maison Blanche ni par le gouvernement israélien, a été initiée par l’administration Biden. L’objectif principal était de prendre la température du côté israélien et de coordonner les politiques des deux pays face à la situation au Liban. La délégation américaine était dirigée par le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, accompagné des conseillers du président Biden, Amos Hochstein et Brett McGurk. Du côté israélien, c’est Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et proche de Netanyahu, qui a pris la tête des discussions.
La réunion, qui a duré une heure, a permis d’aborder plusieurs scénarios pour atténuer les tensions à la frontière israélo-libanaise, notamment dans le cadre d’un potentiel cessez-le-feu à Gaza. Les discussions ont également évoqué des solutions à plus long terme pour résoudre les affrontements entre Israël et le Hezbollah.
Les exigences israéliennes et la coordination avec les États-Unis
Selon un officiel israélien, les parties ont exploré les moyens d’obtenir un accord diplomatique durable avec le Liban qui permettrait à des centaines de milliers de déplacés israéliens et libanais de rentrer chez eux, en cas de trêve à Gaza. Cependant, ils ont également envisagé le scénario plus probable d’une absence d’accord à Gaza dans l’immédiat. La principale exigence israélienne est que tout accord diplomatique avec le Liban inclue le retrait de la force d’élite Radwan du Hezbollah à au moins 10 kilomètres de la frontière.
Le point crucial soulevé par Israël est la vérification du retrait des militants du Hezbollah et la garantie qu’ils ne reviendront pas dans la région frontalière. Les autorités israéliennes ont insisté pour que les États-Unis s’engagent à soutenir une action militaire israélienne si le Hezbollah devait reprendre position près de la frontière.
Le lien entre Gaza, le Liban et l’accord de normalisation avec l’Arabie saoudite
Amos Hochstein a également indiqué que la conclusion d’un cessez-le-feu à Gaza pourrait entraîner une désescalade au Liban, ce qui permettrait à Israël de concentrer ses efforts sur l’accord de normalisation avec l’Arabie saoudite.
Des frappes israéliennes meurtrières et une réponse du Hezbollah
Parallèlement aux efforts diplomatiques, les affrontements sur le terrain se sont poursuivis. Jeudi, un raid israélien a tué une personne et en a blessé une autre dans la ville de Kafra, au sud du Liban. Le Hezbollah a rapidement annoncé la mort de l’un de ses combattants, « sur le chemin de Jérusalem ». Cette déclaration intervient près de onze mois après le début des hostilités entre Israël et le Hezbollah, exacerbées par l’attaque surprise du Hamas contre Israël le 7 octobre, déclenchant ainsi la guerre dans la bande de Gaza.
Des frappes aériennes israéliennes ont également ciblé plusieurs localités dans le sud du Liban, y compris Aita al-Shaab, Qabrikha et Houla. Ces attaques ont tué une femme et blessé cinq autres personnes, dont un enfant. En représailles, le Hezbollah a lancé des salves de roquettes Katyusha sur le nord d’Israël, notamment sur la colonie de Neot Mordechai. Le ministère libanais de la Santé a rapporté que les frappes israéliennes ont causé la mort de 610 personnes au Liban, principalement des combattants du Hezbollah, mais aussi au moins 135 civils.
Critiques internes contre Netanyahu
Sur le plan politique israélien, des critiques croissantes se font entendre concernant la gestion des affrontements avec le Hezbollah. L’ancien ministre Benny Gantz a fustigé le Premier ministre Netanyahu, accusant son gouvernement d’échouer à protéger les habitants du nord du pays. Dans un message publié sur X (anciennement Twitter), Gantz a exprimé son mécontentement face à l’incapacité du gouvernement à ramener les résidents dans leurs foyers, appelant Netanyahu à démissionner en raison de son incompétence.