dimanche, avril 27, 2025

Les derniers articles

Articles liés

Les stratégies de Donald Trump face aux conflits au Proche-Orient

- Advertisement -

Donald Trump est revenu à la Maison-Blanche le 20 janvier 2025 avec une promesse claire : imposer sa marque sur le Proche-Orient. Sa politique étrangère dans cette région, marquée par un soutien indéfectible à Israël, une ligne dure contre l’Iran et les Houthis, et une ambition de multiplier les accords de normalisation entre Israël et les pays arabes, dessine une stratégie à la fois audacieuse et controversée. En ce 20 mars 2025, alors que les tensions montent à Gaza, au Yémen et autour du programme nucléaire iranien, cette approche soulève des questions cruciales. Quelles sont les continuités et les ruptures avec ses prédécesseurs ? Et surtout, quel impact sur une stabilité régionale déjà fragile ? On décortique les choix de Trump, leurs racines et leurs conséquences.

Un soutien sans faille à Israël

Trump n’a jamais caché son parti pris. Dès son premier mandat, il s’est autoproclamé « meilleur ami » d’Israël, une posture qu’il renforce aujourd’hui. En 2025, son administration a repris là où elle s’était arrêtée en 2021 : un appui militaire et diplomatique massif à Tel-Aviv. Depuis janvier, les États-Unis ont accéléré les livraisons d’armes, débloquant des bombes de 2000 livres retenues sous Biden et approuvant des ventes pour plus de 10 milliards de dollars en février et mars. Ces décisions, prises souvent en contournant le Congrès, signalent un blanc-seing donné à Israël pour ses opérations, notamment à Gaza.

Le cessez-le-feu entre Israël et Hamas, conclu fin 2024 sous Biden, a volé en éclats début mars. Les frappes israéliennes ont repris, tuant plus de 400 Palestiniens en une nuit selon les autorités locales, après l’échec des pourparlers sur une extension de l’accord. Trump a justifié cette escalade, affirmant qu’Israël doit « terminer le travail » contre Hamas pour garantir sa sécurité. Cette ligne rappelle ses déclarations de 2024, où il pressait Israël de « viser la victoire » sans s’encombrer de détails. Contrairement à Biden, qui alternait soutien et appels à la retenue, Trump ne pose aucune condition. Cette rupture marque un abandon des efforts de médiation traditionnels au profit d’une logique de force brute.

Mais ce choix a un coût. Les relations avec les alliés européens, déjà tendues sous Biden par les divergences sur Gaza, se crispent davantage. La France et le Royaume-Uni, qui poussaient pour une trêve durable, critiquent en privé l’approche unilatérale de Washington. Dans la région, l’image des États-Unis comme arbitre neutre s’effrite, renforçant la défiance des populations arabes.

Une guerre ouverte contre l’Iran

L’Iran reste l’obsession de Trump. Sa sortie du JCPOA en 2018 avait relancé les tensions, et en 2025, il double la mise. Sa stratégie repose sur une campagne de « pression maximale » revisitée : sanctions économiques renforcées, menaces militaires et soutien à des frappes israéliennes. En février, Trump a averti Téhéran que tout mouvement vers une arme nucléaire ou une attaque contre les intérêts américains entraînerait une réponse « disproportionnée ». Le 15 mars, des frappes massives contre les Houthis au Yémen, alliés de l’Iran, ont tué au moins 31 personnes, marquant la plus grande opération militaire américaine dans la région depuis son retour au pouvoir.

Cette escalade s’appuie sur un contexte favorable. L’Iran est affaibli : ses proxies – Hamas, Hezbollah, les milices en Irak et en Syrie – ont subi des revers majeurs depuis 2023. La chute du régime Assad en décembre 2024 a coupé la route d’approvisionnement terrestre vers le Hezbollah, et les frappes israéliennes ont décimé ses cadres. Trump y voit une opportunité. Il veut forcer Téhéran à négocier un nouvel accord nucléaire, plus strict que le JCPOA, ou, à défaut, encourager Israël à frapper ses installations. Des conseillers proches, comme Mike Waltz et Marco Rubio, poussent pour une option militaire si la diplomatie échoue.

Par rapport à Biden, qui privilégiait les frappes ciblées et les canaux discrets avec Téhéran, Trump joue l’intimidation publique. Mais ce pari comporte des risques. L’Iran, dos au mur, pourrait accélérer son programme nucléaire – elle est à deux semaines d’une capacité d’arme selon des estimations récentes – ou riposter via ses milices restantes. Une guerre ouverte, impliquant les États-Unis et Israël, ferait flamber les prix du pétrole et déstabiliserait encore plus la région.

Les Houthis dans le viseur

Les Houthis, soutenus par l’Iran, sont une autre cible prioritaire. Depuis 2023, leurs attaques sur les navires en mer Rouge, en solidarité avec Gaza, ont perturbé le commerce mondial. Biden avait opté pour des frappes limitées, sans succès durable. Trump, lui, passe à la vitesse supérieure. Les bombardements du 15 mars sur Sanaa et Hodeida, menés par le CENTCOM, visent à « dégrader » leurs capacités militaires. Le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a prévenu : « Les attaques contre nos navires ne seront pas tolérées. L’Iran est averti. »

Cette offensive s’inscrit dans une continuité avec la désignation des Houthis comme terroristes sous Trump en 2021, annulée puis rétablie sous Biden. Mais l’ampleur des frappes marque une rupture : Trump ne cherche pas seulement à contenir, il veut écraser. Les Houthis, retranchés dans les montagnes yéménites, ont promis de riposter, menaçant les ports saoudiens et émiriens. Cette escalade pourrait raviver le conflit yéménite, gelé depuis 2022, et compliquer les relations avec Riyad, qui négociait une paix fragile avec le groupe.

Les accords de normalisation en standby

Trump rêve de rééditer le succès des Accords Abraham de 2020, qui avaient vu les Émirats, Bahreïn, le Maroc et le Soudan normaliser leurs relations avec Israël. En 2025, son objectif est plus ambitieux : intégrer l’Arabie saoudite à ce club. Mais la guerre à Gaza freine tout. Mohammed bin Salman, le prince héritier saoudien, conditionne tout accord à un « horizon » pour un État palestinien, une exigence renforcée par la colère populaire dans le monde arabe après les frappes israéliennes.

Sous Biden, les négociations avec Riyad avaient achoppé sur cette question et sur les demandes saoudiennes : un pacte de défense avec les États-Unis et un programme nucléaire civil. Trump, proche de MBS, pourrait relancer ces discussions. Il envisage un deal bipartite : garanties de sécurité américaines contre une normalisation sans condition immédiate sur la Palestine. Mais pour l’instant, la priorité reste l’Iran et Gaza, reléguant ce projet au second plan. Cette approche diffère de Biden, qui liait étroitement normalisation et paix à Gaza, mais reste dans la lignée transactionnelle du premier mandat de Trump.

Stabilité régionale : un mirage ?

Les choix de Trump bouleversent le Proche-Orient. Son soutien à Israël renforce Tel-Aviv militairement, mais alimente la radicalisation palestinienne et arabe. Sa guerre contre l’Iran et les Houthis pourrait briser l’axe de résistance de Téhéran, mais au risque d’un conflit régional incontrôlable. Les accords de normalisation, s’ils aboutissent, redessineraient les alliances, mais sans résoudre le nœud palestinien, ils resteraient fragiles.

Par rapport à Obama, qui misait sur la diplomatie multilatérale (JCPOA), ou Biden, qui jonglait entre fermeté et retenue, Trump opte pour une stratégie unilatérale et musclée. Ses succès – Abraham Accords, affaiblissement iranien – coexistent avec des échecs potentiels : instabilité accrue, alliés régionaux déstabilisés, et un Iran poussé dans ses retranchements. En ce 20 mars 2025, le Proche-Orient oscille entre une transformation imposée par la force et un chaos prêt à éclater.

- Advertisement -
Newsdesk Libnanews
Newsdesk Libnanewshttps://libnanews.com
Libnanews est un site d'informations en français sur le Liban né d'une initiative citoyenne et présent sur la toile depuis 2006. Notre site est un média citoyen basé à l’étranger, et formé uniquement de jeunes bénévoles de divers horizons politiques, œuvrant ensemble pour la promotion d’une information factuelle neutre, refusant tout financement d’un parti quelconque, pour préserver sa crédibilité dans le secteur de l’information.

A lire aussi