Un vif échange s’est déroulé entre le Premier Ministre Saad Hariri et son allié – en principe-, l’ancien député druze Walid Joumblatt. Ce dernier s’en était préalablement pris à Saad Hariri, l’accusant d’unilatéralisme et d’avoir abandonné sa fonction de chef du gouvernement, laissant notamment la formation – selon lui – du nouveau cabinet, au ministre des AF Gébran Bassil.

L’ancien député druze a également accusé Gébran Bassil de dicter la prochaine déclaration gouvernementale qui devrait permettre au cabinet de devenir fonctionnel. Il a estimé que par conséquent, cela remet en cause les accords de Taëf.

“Si Hariri veut renoncer aux accords de Taëf, cela pourrait provoquer une crise majeure dans ce pays”
Walid Joumblatt

Le Ministre des AF avait précédemment indiqué que 3 axes principaux seront présents dans la déclaration d’intention du prochain gouvernement, l’économie, la corruption et la question des réfugiés. Le député druze Walid Joumblatt interprété ces propos comme une remise en cause des accords de Taëf.

À ce sujet, Walid Joumblatt se rendra avec une délégation du PSP auprès du Président de la République, le Général Aoun et auprès du Président de la Chambre Nabih Berry, pour les interpeler sur cette question.

Le Premier Ministre réplique

Le Premier Ministre Saad Hariri a répliqué par un communiqué aux propos du député druze, estimant qu’il s’agissait d’attaques contre sa fonction, son prestige et que cela vise à le paralyser.

Selon le communiqué, “la personne du Premier Ministre ne sera une cible facile pour personne… et elle n’a pas besoin de conférences sur les normes constitutionnelles et les exigences de qui que ce soit”, allusion à Walid Joumblatt, que Saad Hariri accuse de “falsifier les faits, notamment en ce qui concerne la rédaction de la déclaration de politique générale du cabinet.” Sur les accusations de corruption, il s’agirait pour Walid Joumblatt de nuire à l’action gouvernementale.

Une crise qui a débuté avec la suspension d’un officier des FSI proche du dirigeant druze et qui s’étend depuis sur plusieurs dossiers.

Pour rappel, la crise entre les 2 hommes a débuté avec la suspension de 5 officiels des forces de sécurité intérieure dont 1 Wael Malaeb – proche de l’ancien député druze par le général Imad Othman, lui même proche de Saad Hariri. Ces derniers sont suspectés de corruption.

Lors de l’annonce de la formation du gouvernement Hariri III, tout en félicitant Saad Hariri, Walid Joumblatt avait indiqué s’opposer à toute dilapidation des fonds publics notamment au niveau de la centrale électrique de Deir Amar et de la raffinerie de Tripoli, où s’est installé une compagnie russe, Rosneft, 2 projets conduits par les ministres Courant Patriotique Libre.

Il y a 2 semaines déjà, un journal proche de l’ancien député avait annoncé que le Premier Ministre laisserait tomber la formation du gouvernement à l’issue d’une réunion entre les 2 hommes et chose qui s’est révélée être inexacte par la suite.

Pour sa part, Saad Hariri se serait montré déçu par le refus de Walid Joumblatt à céder le ministère de l’industrie au Président de la Chambre Nabih Berry.

Ce refus aurait pu encore retarder la formation du gouvernement, si les Forces Libanaises n’avaient pas, de leur côté, accepté l’échange du Ministère de la Culture contre celui du Développement administratif. Cette tentative de retarder la formation du gouvernement a été confirmé par les déclaration de l’ancien député ne croyant pas à la proclamation prochaine de la composition du cabinet.

Autre point de litige entre les 2 hommes, la nomination de Saleh Gharib, comme ministre aux réfugiés. Ce dernier proche de l’adversaire politique de Walid Joumblatt, Talal Arslan, est accusé d’être proche du régime syrien par l’ancien député druze.

Newsdesk Libnanews
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