Liban / Jour 90 : Début de la semaine de la colère, fermeture des routes un peu partout

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Les manifestants l’ont déjà prévenu : à partir de ce Mardi, commencera la semaine de la colère. Chose promise, chose due. Depuis hier soir, le souffle de la révolution a repris au coeur de la capitale avec la fermeture de l’axe du Ring-Fouad Chehab par des centaines de manifestants, avec malheureusement l’absence d’une couverture médiatique : les principales chaînes libanaises ont poursuivi la diffusion de leurs programmes habituels.

Les routes fermées dans la matinée

A Beyrouth, les routes fermées sont les suivantes : Au niveau de la Cité Sportive, Autouroute Elias Hraoui, Tehouita-Furn el Chebbak, Nahr el Mot, au niveau d’Almaza.

Une importante manifestation a également lieu devant le siège de la Banque du Liban (BDL) où des incidents ont déjà eu lieu hier soir.
La route au niveau du rond point Cola a été fermée dans la matinée puis est de nouveau accessible.

A Jounieh, la route principale est bloquée au niveau du pont du Collège des Apôtres.
Dans la Békaa, la route de Saadnayel est bloquée par des pneus brûlés, ainsi que la route de Tarchich-Zahlé, Jib Jannine, et Kamed el Loz.
A Jbeil/Byblos, le rond point est actuellement fermé.
A Saida, au niveau du rond-point Elia.
Au Nord, les routes bloquées sont au niveau de Sahat el Nour, Palma, Tebbané et Minié.

L’armée libanaise tente d’intervenir pour rouvrir les routes à la circulation.

Rassemblements divers

Depuis le matin, des manifestants se sont rassemblés devant les locaux du Ministère des Finances et ont bloqué l’accès au bâtiment.

A Zahlé, les manifestants ont bloqué l’accès aux bureaux de Liban Post.

Des manifestants se sont rassemblés devant l’immeuble Alfa à Jounieh.

Des étudiants universitaires ont pénétré dans les locaux d’Ogero à Jbeil et ont réussi à le fermer.

Sur la place de Jdeidé, des centaines d’étudiants et d’écoliers se réunissent depuis ce matin afin de se lancer dans une marche vers la capitale.

Pour rappel, les manifestations ont débuté dans la nuit du 17 au 18 octobre 2019, suite au projet du précédent gouvernement d’instaurer des taxes alors que le Liban traverse une grave crise économique, sans précédent dans son histoire. Les protestataires dénoncent une classe politique accusée de corruption et d’avoir mené le Pays des Cèdres à la quasi-faillite économique. Le taux d’endettement public atteint 154% alors que le déficit budgétaire 2019 aurait atteint 11.9% en dépit de la promesse de le maintenir en dessous des 7% l’année dernière.

Autre motif d’inquiétude face aux déficits publics, l’effondrement de la parité entre livre libanaise et dollar. La monnaie locale aurait perdu 53% de sa valeur au marché noir, alors que le taux de parité du marché officiel est toujours à 1511.5 LL/USD en dépit d’une grave crise de liquidité en devises étrangères.

La population libanaise est lourdement impactée par cette crise économique, avec 50% de la population risquant de se retrouver vivant sous le seuil de pauvreté en 2020 contre 30% actuellement et 30% à 40% de la population active au chômage.

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