Le Président de la Chambre Nabih Berri aurait admis devant ses proches, que la restructuration de la dette publique serait la meilleure solution alors que la somme de 1.2 milliards de dollars d’obligations arrivent à échéance, le 9 mars prochain et que le Liban est confronté à un taux d’endettement public record, atteignant 166% du PIB.

Pour rappel, la mise en défaut de paiement est un préalable nécessaire à l’ouverture de négociation avec les principaux créanciers et à la restructuration de la dette publique. Le Ministre des finances Ghazi Wazni est considéré comme un proche du Président du Parlement.
Ces propos pourraient donc être interprétés comme une prochaine annonce concernant une mise en défaut de la République Libanaise.

Ainsi, s’exprimant devant des journalistes, le député du mouvement Amal, Ali Bazzi, a également noté que Nabih Berri a estimé que le secteur de production de l’électricité publique nécessite une solution complète et compréhensive puisqu’il contribue à la moitié de la dette publique et des déficits publics.

Cette information intervient alors que les autorités publiques sont soumises à un intense travail de lobbying des banques locales mais également de certains fonds étrangers qui exigent le paiement des obligations arrivant à échéance.

Ainsi, on avait appris, début février, que des banques libanaises avaient refusé le SWAP proposé par la Banque du Liban pour les obligations arrivant à maturité en mars prochain, pour les revendre sur les marchés à des créanciers étrangers en dépit d’une chute du cours de ces obligations. 
Certaines de ces banques libanaises se seraient débarrassés d’une partie de ces obligations, auprès de 2 fonds en particuliers, Ashmore Group et Fidelity Group. Selon certaines informations, ces derniers tenteraient de faire pression sur les autorités libanaises alors que celles-ci envisagent d’annoncer un défaut de paiement. Les banques libanaises tenteraient ainsi également de faire ainsi pression sur les autorités afin de voir les obligations libanaises être honorées, et ainsi probablement de financer une partie de l’augmentation de leurs capitaux, conformément à une demande déjà véhiculée par l’Association des Banques du Liban (ABL).

Cependant, cette stratégie pourrait encore aggraver l’endettement public, un des plus importants au monde avec une dette atteignant 91.6 milliards de dollars alors que les experts indépendants notent que les réserves monétaires devraient plutôt servir à assurer le financement des produits de première nécessité, blé, médicaments ou essence à destination de la population libanaise durement impactée par la crise économique.

Alors que certains créanciers tenteraient actuellement de constituer un groupe pour négocier une restructuration de la dette publique, Ashmore Group ferait bande à part et exigerait un remboursement des obligations arrivant à échéance en mars prochain dont il détiendrait pour près de 300 millions de dollars.

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