L’Institut International des Finances a indiqué, au cours d’une conférence conjointe avec la Banque Byblos, que le programme présenté par la Banque du Liban et que l’augmentation qualifiée de modeste des exportations pourrait aboutir à un taux de croissance de 2,2% pour l’année 2015 et cela en dépit des incertitudes politiques et des problèmes sécuritaires impactant la confiance des consommateurs et des investisseurs potentiels.

Bien que plus importantes que celles des années précédentes, ce taux de croissance se révèle être insuffisant pour diminuer le taux d’endettement public et ainsi permettre de changer la dynamique actuelle de l’économie libanaise, a indiqué Garbis Iradian, chef économiste pour la région de cet Institut.

Selon lui, un rebond économique important pour les années 2015 et 2016 reste possible en cas d’amélioration de la situation sécuritaire, l’élection d’un nouveau président de la République, la fin de la guerre civile en Syrie ainsi que des réformes économiques et structurelles conséquentes.

Soulignant la résilience du système bancaire libanais, Garbis Iradian a cependant indiqué que ce dernier restait dépendant des revenus de la diaspora et ne serait pas affectée par la baisse du prix du pétrole. Il a également noté que le taux de change de la Livre Libanaise reste stable et que les avoirs étrangers de la BDL restent en constante augmentation. Gaby Iradian a également exprimé sa crainte de voir la dette publique passer à 143% cette année en l’absence de réformes fiscales estimant que l’augmentation des revenus de l’état devrait augmenter de 2,7% afin de baisser l’endettement de l’Etat.

Ainsi pour atteindre ces objectifs, l’Etat, selon ce dernier, devrait augmenter la taxe sur les revenus et combattre l’évasion fiscale, vendre des biens publics comme des terrains et augmenter la tarification de l’Electricité Publique qu’il rappelle avoir été gelé depuis 1996 alors que le prix du pétrole n’était que de 23 USD le baril. Aussi au nombre des propositions, une libéralisation du secteur des télécoms et l’appel au secteur privé dans le financement de projets infrastructures. Ces mesures, si adoptées, pourraient permettre une augmentation du surplus primaire à 5% du PIB et une diminution du déficit fiscal à 3,3% du PIB d’ici 2018. Ainsi, les déficits publics pourraient également baissés de 140% en 2014 à 117% en 2018

De son coté, le chef économiste et directeur du Département de Recherche d’Analyse Economique de la Byblos Bank, Nassib Ghobril, a indiqué que l’instabilité politique continue a impacter la confiance des consommateurs et des investisseurs, se déclarant ne pas être surpris par un taux de croissance qu’il qualifie de bas. Il a cependant estimé que le Liban devrait prendre avantage de la baisse des prix pétroliers et des matières premières pour réduire les déficits publics avant d’appeler à des changements radicaux “de la magnitude des accords de Doha” qui devront être accompagnés de réformes structurelles.

François El Bacha
Expert économique, François el Bacha est l'un des membres fondateurs de Libnanews.com. Il a notamment travaillé pour des projets multiples, allant du secteur bancaire aux problèmes socio-économiques et plus spécifiquement en terme de diversité au sein des entreprises.

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