Exprimant son scepticisme face aux promesses de réformes économiques en début de la l’assurance affichée lors de la présentation du Ministre des finances face aux investisseurs détenant des obligations internationales, le 27 mars derniers, la Bank of America Merril Lynch note que les autorités libanaises n’ont, pour l’heure, pas fourni de proposition de restructuration pour les créanciers, et seulement dévoilé les pistes pour l’élaboration d’un plan de réformes globales.

Aussi, la banque note le retrait par le conseil des ministres de son projet de loi sur le contrôle des capitaux en raison de l’opposition de certains partis, mais également l’absence de nominations pour les postes de vice-gouverneurs et des instances de contrôles financières, au sein de la Banque du Liban, plus d’un an après l’expiration de leur mandat.

Aussi la restructuration de la dette publique est complexe, indique Bank of America. Il sera ainsi difficile pour les personnes détenant des obligations libanaises de préserver leurs avoirs en livres libanaises, comme en devises étrangères.

Aussi les prêts bilatéraux pour un montant de 2 milliards de dollars ainsi que le paiement des services de la dette qui y sont liés devraient être exclus de la restructuration de la dette.

Pour l’heure, autre sujet d’inquiétude que note Bank of America: les autorités libanaises se concentreraient sur le rétablissement de la viabilité de la dette publique, au lieu de minimiser le coût de la recapitalisation du secteur bancaire, qui pourrait faire face à de nombreuses difficultés.

La méthode choisie pour renégocier la dette fait également l’objet de critiques: Ainsi, l’état souhaiterait ne pas traiter avec un comité de créanciers mais mener des consultations avec les détenteurs de la dette publique.

Citant une étude publiée par banque d’investissement mondiale Morgan Stanley, Bank of America estime par conséquent que la situation actuelle qui pourrait aboutir au scénario d’une restructuration sévère selon une probabilité actuelle de 60% Il s’agira d’une forte réduction des montants des obligations internationales, un haircut sous forme de bail-in et un effacement d’une partie des obligations en livres libanaises.

En dépit de cela, le ratio entre dette publique et PIB, qui pourrait être réduit à 34.4 milliards de dollars, pourrait atteindre 280% en 2020, ce qui pourrait amener à une réduction supplémentaire des montants obligataires.

Aussi face au coronavirus, le Liban qui pourrait demander un accès à un prêt pour un montant de 500 millions de dollars de la part du Fonds Monétaire International pourrait voir sa demande refusée, en raison d’une dette publique déjà qualifiée d’insoutenable et en l’absence de la publication d’un plan de relance économique.

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