Incontournable sur l’échiquier du paramédical au Liban et au Moyen-Orient, la société pharmaceutique spécialisée dans le domaine de la désinfection hospitalière, Maximed, a réussi un défi de taille, un challenge digne du nom de sa dirigeante, Sandra Bakhos Moussallem, une franco-libanaise qui a organisé au Liban, le 11 février 2023, avec la Société Libanaise des Maladies Infectieuses, un congrès sur le thème de « la prévention et du contrôle des infections ». http://libnanews.com/prevention-et-controle-des-infections/

Avec toutes les difficultés que traversent le pays, réussir un tel projet est un exploit qui mérite d’être cité et reconnu surtout quand on sait que la réussite de ce congrès fut le fruit de longues journées de préparations et organisations afin de pouvoir réunir l’ensemble des professionnels dans ce domaine dans tout le Liban.

Fort de son succès, Libnanews a été à la rencontre de Mme Sandra Bakhos Moussallem, Présidente fondatrice de Maximed, pour partager avec nos lecteurs des lignes d’espoir, d’une volonté de fer de cette femme qui ne baisse pas les bras et qui avance contre vents et marées.

JM : Mme Sandra Bakhos Moussallem, l’écho de réussite de votre congrès, en dépit des circonstances, me pousse à vous interroger sur vos motivations d’organiser ce rassemblement professionnel de tout un secteur dans le domaine de l’Hygiène et la Prévention. Qu’est-ce qui vous a motivé à le faire ?

SBM : Depuis 2019 le Liban traverse des crises inédites économiques, sanitaires et sécuritaires qui ont contraint les libanais à gérer difficilement leur quotidien. Ce fut la dévaluation économique, l’arrivée de la Covid 19 et l’explosion du port de Beyrouth, le 4 août 2020. Le secteur de la santé a souffert de ces crises particulièrement.

L’idée du congrès était, d’une part, de faire le point sur les nouveautés et les recommandations internationales en matière de désinfection hospitalière mais aussi un message que notre système de santé reste avant-gardiste et poursuit son évolution dans les sillons des normes internationales.

Maximed a tenu à organiser ce congres malgré les circonstances particulières que traverse le pays en collaboration avec la Société libanaise des Maladies infectieuses, ceci témoigne de cette volonté de poursuivre le chemin de l’évolution ; en espérant que le Liban retrouvera sa place en tant qu’Hôpital du Moyen Orient.


JM : le congrès s’est tenu à l’amphithéâtre du Collège Saint-Grégoire des pères jésuites, à Beyrouth, à Achrafieh-Geitaoui, pourquoi ce lieu ?

SBM : Ce congrès a réuni une assistance prestigieuse de médecins infirmiers et hygiénistes du Liban tout entier, dans un Lieu symbolique qui a été détruit par l’explosion du port de Beyrouth et aussitôt reconstruit.

Ceci témoigne de la volonté des libanais de refuser la résilience et de la volonté du système de santé de poursuivre son évolution et de ne jamais reculer face aux difficultés. La participation massive de l’assistance témoigne elle aussi de la volonté de dépasser les déchirements et les clivages politiques aux profits de la science et du progrès. Ceci a été largement démontré pendant la séance d’ouverture quand l’assistance a chanté l’Hymne national libanais a capella.

JM : Qui dit succès dit aussi organisation, voudriez-vous nous parler des difficultés rencontrées en dépit de votre organisation indéfectible ?

SBM : Les craintes de Maximed étaient de pouvoir assurer la logistique d’un tel évènement dans un contexte particulièrement précaire où on pouvait s’attendre à tout moment à un évènement pouvant empêcher les déplacements des congressistes et compromettre la tenue du congrès. C’était la journée du malade et la volonté des congressistes de participer et de balayer toutes les difficultés

JM : En dernier, quels sont les messages que l’on peut retenir de l’experte que vous êtes ?

SBM : Trois messages importants :
– Message scientifique par son contenu et sa collaboration avec la Société Libanaise des maladies infectieuses que nous remercions par le biais de sa Présidente Dr Madona Mattar
– Message de rassemblement de toutes les régions et toutes les communautés libanaises.
– Message d’espoir d’un Liban immortel qui arrive toujours à se relever.


Jinane Chaker Sultani Milelli
Jinane Chaker-Sultani Milelli est une éditrice et auteur franco-libanaise. Née à Beyrouth, Jinane Chaker-Sultani Milelli a fait ses études supérieures en France. Sociologue de formation [pédagogie et sciences de l’éducation] et titulaire d’un doctorat PHD [janvier 1990], en Anthropologie, Ethnologie politique et Sciences des Religions, elle s’oriente vers le management stratégique des ressources humaines [diplôme d’ingénieur et doctorat 3e cycle en 1994] puis s’affirme dans la méthodologie de prise de décision en management par construction de projet [1998].

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