Pourquoi je me présente au poste de Directrice Générale de l’UNESCO, Vera El Khoury Lacoeuilhe

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Si j’ai décidé d’engager toute mon énergie, ma volonté, ma conviction pour remporter ces élections et devenir la prochaine Directrice générale de l’UNESCO, c’est parce que j’ai la certitude intime et profonde que l’Organisation est à un moment clef de son existence et que son avenir est en jeu.

J’ai travaillé quotidiennement, sans relâche et avec enthousiasme pour cette noble institution, durant vingt-deux ans de ma vie.

J’ai acquis l’expérience, la connaissance et les compétences pour diriger l’UNESCO comme elle en a si ardemment besoin. En effet, les défis auxquels elle doit faire face aujourd’hui menacent son existence même. C’est la raison pour laquelle il est vital qu’elle soit menée par un leader, qui saura la protéger et placer ses intérêts au-dessus de toute autre considération.

Le prochain directeur général de L’UNESCO devra être une personnalité sincèrement préoccupée par le devenir de l’Organisation.

Le manque de ressources financières ne constitue que l’arbre qui cache la forêt des véritables difficultés que doit affronter l’Organisation dans la plus extrême urgence.

Car les plus grands dangers pour le futur de l’UNESCO se trouvent dans la politisation excessive de ses programmes, dans son incapacité à obtenir dans certains domaines, des résultats probants sur le terrain, et à influer, de manière positive et efficace, sur la vie des êtres humains.

A cause de ces difficultés, l’UNESCO souffre d’un déficit de crédibilité et il apparaît difficile, dans ces conditions, de solliciter États membres et donateurs pour qu’ils financent correctement une Organisation qui ne fonctionne pas aussi bien qu’elle le devrait.

Méfions-nous des miroirs aux alouettes. Ne soyons pas assez naïfs pour croire que cette Organisation qui nous tient tant à cœur sera sauvée par des promesses de financement « providentiel », dont nous savons que les motivations sont strictement électoralistes.

L’UNESCO a plus que jamais besoin d’un leader, capable d’inspirer le changement et l’innovation. L’éthique, la transparence et la responsabilité devront être les idées-forces qui guideront l’action de l’Organisation dans les années à venir.

L’UNESCO ne pourra se passer de la confiance et du soutien de ses États membres. C’est à cette condition que l’intérêt général de l’Organisation pourra être défendu avec vigueur, et que celle-ci parviendra à mener ses missions avec une exigence sans cesse plus élevée.

Je suis fière d’être la candidate présentée par le Liban, un pays qui porte haut les valeurs de la diversité, de la liberté religieuse, de la liberté d’expression, de l’ouverture, de la générosité, et qui incarne à lui seul l’humanisme universel dont l’UNESCO se doit être le garant le plus fervent.

J’ai besoin de vous tous. L’enjeu est immense.

Avec toute mon amitié,

Vera El Khoury Lacoeuilhe

Candidate du Liban au poste de Directrice générale de l’UNESCO

Jinane Chaker Sultani Milelli
Jinane Chaker-Sultani Milelli est une éditrice et auteur franco-libanaise. Née à Beyrouth, Jinane Chaker-Sultani Milelli a fait ses études supérieures en France. Sociologue de formation [pédagogie et sciences de l’éducation] et titulaire d’un doctorat PHD [janvier 1990], en Anthropologie, Ethnologie politique et Sciences des Religions, elle s’oriente vers le management stratégique des ressources humaines [diplôme d’ingénieur et doctorat 3e cycle en 1994] puis s’affirme dans la méthodologie de prise de décision en management par construction de projet [1998].

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