Le siège du Grand Sérail avant l'explosion du Port de Beyrouth.
Le siège du Grand Sérail avant l'explosion du Port de Beyrouth.

Après des rumeurs faisant état de sa possible démission d’ici 24 heures, le bureau du premier ministre Najib Mikati indique que ce dernier poursuit ses efforts en vue de réactiver son gouvernement. Il aurait également réitéré devant le président du parlement Nabih Berri ses positions concernant l’indépendance de la justice. Najib Mikati aurait ainsi rejeté toute ingérence politique pour démettre le juge Tarek Bitar de l’enquête qu’il mène dans le cadre du dossier de l’explosion du port de Beyrouth, le 4 août 2020, affaire dans laquelle le magistrat a mis en examen plusieurs proches du président de la chambre des députés.

Nabih Berri aurait reproché au premier ministre de soutenir le juge d’instruction Tarek Bitar qui mène l’enquête concernant l’explosion de 2730 tonnes de nitrate d’ammonium qui se trouvaient à l’intérieur du port de Beyrouth, le 4 août 2020. 

Jusqu’à présent le premier ministre hésitait à convoquer une nouvelle session du gouvernement dans l’attente d’un règlement politique aux menaces du mouvement Amal et du Hezbollah à démissionner. 

Ces derniers jours ont été marqués par l’appel du président de la république à ce que soit organisé un conseil des ministres y compris en cas de boycott des ministres du mouvement Amal et du Hezbollah. 

Le premier ministre aurait ainsi indiqué souhaiter appeler à un conseil des ministres, ce à quoi le président de la chambre aurait rétorqué que les lettres de démission des ministres Amal et Hezbollah sont prêtes, menaçant ainsi de dissoudre le cabinet Mikati III, indiquent des sources proches d’Ein Tineh.

Pour sa part, l’agence nationale d’information a indiqué que le premier ministre a évoqué avec le président de la chambre la situation actuelle sans faire aucune déclaration à l’issue de la rencontre. Najib Mikati est ainsi sorti de la rencontre en coup de vent. 

Pour rappel, plusieurs proches du président de la chambre dont l’ancien ministre des finances Ali Hassan Khalil et l’ancien ministre des travaux publics Ghazi Zoaiter ont été mis en examen pour homicide involontaire et négligence criminelle. Nabih Berri considère que cette décision le viserait personnellement. 

Depuis le mois de novembre, après la publication d’un mandat d’arrêt à l’encontre d’Ali Hassan Khalil, ce dernier ne s’étant pas présenté devant le juge, les ministres du mouvement Marada, du Hezbollah et du mouvement Amal ont annoncé leur boycott des réunions du gouvernement, paralysant ainsi le conseil des ministres alors que le premier ministre Najib Mikati souhaitait obtenir la signature d’un mémorandum d’entente avec le FMI dans le cadre de l’aide internationale au Liban face à la crise économique. 

Tout comme le président de la république, le premier ministre aurait souligné la nécessaire indépendance de la justice libanaise refusant ainsi le limogeage du juge Tarek Bitar, dont l’enquête est également étroitement surveillée par la communauté internationale comme preuve de l’indépendance de l’appareil judiciaire face aux ingérences des partis politiques locaux et donc qui pourrait conditionner l’aide au Pays des Cèdres.

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