Le parquet monégasque a indiqué poursuivre les enquêtes en cours concernant les accusations de détournement de fonds et de blanchiment d’argent visant le premier ministre libanais Najib Mikati, cela malgré l’abandon par la justice libanaise des procédures qui étaient pourtant ouvertes en 2018 et qui s’étaient soldées par un non-lieu comme annoncé par le procureur de la république Ghassan Oweidat, sur fond d’accusation par des ONG libanaises d’ingérence politique locales dans ce dossier.

Najib Mikati ainsi que plusieurs de ces proches sont ainsi accusés d’avoir bénéficié de prêts à taux réduit accordés par la Banque du Liban et normalement destinés à permettre l’achat de biens immobiliers pour les personnes les plus vulnérables.

La poursuite des enquêtes en cours pourrait suggérer que la justice monégasque a rejeté les conclusions du procureur de la république libanais, qui intervenait un mois seulement après une demande d’entraide judiciaire. Il s’agissait, selon certaines sources monégasques de protéger le premier ministre, une des plus grandes fortunes du pays. Côté des proches du premier ministre, on insiste à dire que ces procédures auraient des visées politiques notant par ailleurs que le caractère confidentiel de l’enquête a été violé.

Pour rappel, cette enquête a débuté après la fuite d’informations de la commission de contrôle bancaire en 2018. Les fonds détournés de la Banque du Liban et obtenus via la Banque Audi auraient notamment servi au financement de biens immobiliers à Monaco amenant à l’ouverture d’une enquête par la juge Ghada Aoun, enquête transmise par la suite par le procureur de la république au juge Charbel Abou Samra, lui même également en charge aujourd’hui du dossier Riad Salamé qui fait l’objet d’accusations de détournement de fonds et de blanchiment d’argent. Au total, 9 prêts auraient été accordés à 6 sociétés du groupe M1, un de 14.6 millions de dollars en 2010 et un autre de 14 millions de dollars en 2013.

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