C’était le dernier événement culturel de l’année 2017 organisé le 12 décembre, par la Délégation permanente du Liban auprès de l’UNESCO. Dernier événement qui vient aussi clôturer les cinq ans de mandat de Son Excellence, M. l’Ambassadeur Khalil Karam.

« Ce récital, Noël d’Orient et d’Occident, nous fait découvrir les traditions musicales syriaque, byzantine et occidentale, en éclairant leurs similitudes, leurs différences et la façon dont elles se répondent entre elles. A l’heure où des voix cherchent à répandre la haine et la violence, la division et le repli sur soi, ce voyage musical entre les cultures est un puissant remède et un impératif culturel.

Le poète libanais Gibran Khalil Gibran disait de la musique qu’elle est « le langage des âmes » et qu’elle donne le sentiment d’une identité culturelle commune. Ce message résonne au plus profond du mandat de l’UNESCO et nous travaillons à le mettre en œuvre, notamment dans le cadre de la Décennie internationale pour le rapprochement des cultures (2013-2022). Les chants et musiques de Noel tirent leur force d’un appel universel à la solidarité et à l’espérance. Cet espoir en musique doit nous donner l’énergie de construire ensemble un monde plus solidaire et plus pacifique. Je remercie la Délégation permanente du Liban auprès de l’UNESCO et tous les artistes présents ce soir de nous offrir ce récital et de fortifier cet esprit.» (Mot de SE, Mme Audrey Azoulay Directrice générale de l’UNESCO)

Cinq années d’intenses événements organisés par notre Ambassadeur, le Professeur Khalil Karam, viennent de s’achever, portant haut la culture du Liban, « notre culture en général mais notre patrimoine musical en particulier dont il a si bien compris l’importance et qu’il n’a eu de cesse de promouvoir et de faire diffuser » (Zeina Kayali, chargée des affaires culturelles à la Délégation permanente du Liban auprès de l’UNESCO).

Accueilli par un Standing Ovation, amplement mérité, par un public fidèle et ému, notre Ambassadeur, nous a fait son au revoir, à sa façon, avec un programme exceptionnel, nous faisant voyager entre Mozart à Kanaan, en passant par Berlioz et Mendelsohn pour aller vers Emiyan, sans oublier notre cher Daccache, interprète et compositeur, socle de ces soirées musicales à l’UNESCO. Nous avons également eu « la chance d’entendre des pièces extraites d’un patrimoine vocal traditionnel non écrit, donc immatériel puisque nous sommes à l’UNESCO, et qui date de près de 2000 ans. Tout cela vous est présenté par d’excellents interprètes que je remercie vivement pour leur présence et leur engagement. »

« Si je vous disais, à l’instar de Nietzche que « sans la musique la vie serait une erreur, une besogne éreintante, un exil », je pense que vous me croirez. Et vous conviendrez avec moi, que ces dernières années, la Délégation permanente du Liban a essayé d’alléger votre fardeau en organisant régulièrement des récitals, des concerts et des événements culturels que vous avez fidèlement suivis. Je suis heureux de vous retrouver encore ce soir, dans un programme tout à fait inédit. Jusqu’ici, nous vous avions surtout proposé de découvrir le patrimoine musical libanais. Rassures-vous nous n’abandonnons pas les compositeurs libanais, si chers à notre cœur, ils sont bel et bien présents. Mais, autour du thème de la nativité, pourquoi ne pas parcourir le monde et s’intéresser à la façon dont chaque culture a célébré cet événement fondateur ? » (SE, M. l’ambassadeur Khalil Karam, 12 décembre 2017).

Aperçu sur les Interprètes et compositeurs ?

Georges Daccache, piano et composition
Pianiste et compositeur, installé à Paris depuis 2004. Diplomé de l’Université Saint-Esprit de Kaslik-Liban (Classe de Laure Akiki), du Conservatoire Russe « Serge Rachmaninoff » et de l’Ecole Normale de musique à Paris. Il est également spécialiste de la pédagogie japonaise Suzuki pour l’apprentissage de la musique aux tout petits à partir de 3 ans et ce, après avoir obtenu son diplôme de l’Association européenne Suzuki de Londres. Il est titulaire également d’un Diplôme d’Etat en piano du Pôle d’Enseignement Supérieur de la musique d’Ile-de-France. Concertiste confirmé, Georges a donné plusieurs concerts au Liban, France, Belgique, Italie, Colombie et au Venézuela, en tant que soliste, chambriste, organiste et chef de chœur Il a partagé la scène avec des musiciens et ensemble de grandes .

Concertiste confirmé, Georges Daccache est très attentif à la création musicale libanaise contemporaine qu’il s’attache à diffuser le plus largement possible. Il fut aux côtés du CPML (Centre du Patrimoine Musical Libanais) au moment de son inauguration du « Patrimoine Musical Libanais » afin de faire connaitre « la richesse de ce dernier et le préserver pour le transmettre aux générations futures ». Il est actuellement, professeur à l’Académie Musicale de Paris et à l’Institut Suzuki de Paris, et en même temps il occupe le poste d’organiste et de chef de chœur en la Cathédrale Notre-Dame du Liban à Paris. Parallèlement à son activité musicale intense, Georges est doctorant en histoire économique à l’Université Paris-Sorbonne (Paris V)

Iyad Kanaan, composition
Né en 1971 à Beyrouth, il étudie en parallèle à sa carrière juridique la composition musicale avec le professeur Guy Habib et reçoit son diplôme en matières théoriques du Conservatoire national libanais (1998) avec le professeur Joseph Fakhry. Depuis 1999, son œuvre vocale a été mise en lumière par le chœur NDU qui reçut le premier prix de concours de laval – Canada (2007) en interprétant son Magnificat en langue arabe.
Sa musique instrumentale figure périodiquement dans les programmes des deux principales formations orchestrales du pays, le LPO (l’Orchestre philarmonique libanais) et le LOO (l’Orchestre oriental libanais), sous la baguette de Walide Golmieh (1938-2011), Hanin, Alain Pâris, poème symphonique, le retour, Manfred Musauer, Credo en langue arabe, Lubnan Baalbaki, Hymne à la déclaration universelle des droits de l’homme, Garo Avessian, Adagio.

En 2012, sort son premier CD Portrait d’une âme, suite de musique de chambre pour violoncelle et piano, reflétant la vie de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus.
Son cycle de Lieder, Liban en images et en musique, sur des poèmes d’Antoine Raad, est crée en juin 2016 à l’UNESCO par le baryton Shadi Torbey et le pianiste Georges Daccache.
Stepan Emiyan, composition (1930-1994)

Pianiste, compositeur, improvisateur, accompagnateur, Stepahn Emiyan était un musicien complet. Sa carrière de professeur se déroule entre le Conservatoire de Beyrouth, l’Université Saint-Esprit de Kaslik et l’Académie Libanaise des Beaux Artas, où il a formé plusieurs générations de musiciens libanais. Sa musique, souvent pleine de nostalgie, s’inspire du folklore arménien et oriental. Son catalogue compte de nombreuses pièces pour piano et pour chœur.

Olivier Plaisant, Direction
Chanteur de formation, Olivier Plaisant a suivi l’enseignement d’Elisabeth Sandri à Marseille puis d’Alain Aubin et de Marie-Claire Cottin à Paris. Directeur musical d’ensembles vocaux depuis 1998, il fonde son projet musical sur l’exploration, la technique et l’interprétation propre à la formation vocale de chambre. Il dirige également le chœur de chambre les Divertissements.

La Petite Suite, Ensemble Vocal
Créée en 2006 à Paris par Olivier Plaisant, cette formation se compose de 25 chanteurs ayant tous une expérience de musique de chambre vocale en solistes ou en petit effectif. Elle est constituée en Association loi 10901 depuis 2014: Association VIA LA PETITE SUITE

La petite Suite acquis sa réputation par les concerts du Cycle Jean-Sébastien Bach, donnés en 2006-2007 à Paris en l’Eglise Saint Thomas d’Aquin et en l’Eglise des Billettes, avec à l’orgue; Jean-Marc Leblanc, Eric Ampeau et Hiroko NAkayama.

Marie-José Matar Soprano
Premier pris à l’unanimité du concours « Des mots et des notes » (2016). Au-delà de son répertoire opératique, Marie-Josée affectionne particulièrement celui de la musique sacrée. Son intérêt pour la musique libanaise, l’amène à travailler en étroite collaboration avec des compositeurs libanais nationaux et internationaux tels que Toufic Souccar, Bechara El Khouryn Gabriel Yared, Iyad Kanaan et tant d’autres. Défendant avec passion ce répertoire, elle donne tant au Liban qu’en France, de nombreux récitals avec le pianiste Goerges Daccache.

Père Naoum Khoury, Ténor
« Cette voix qui vient du pays des Cèdres et qui maitrise le chant dans les deux traditions, orientale et occidentale, est mise ici au service d’un disque de Noël exceptionnel ».
Elevé à Beyrouth chez les Frères des écoles Chrétiennes, il est attiré dès son enfance par la musique vers laquelle ses dons le portent, il chante en Solo durant les offices et les fêtes au Collège Notre-Dame. C’est le chant et la musique qui le conduiront vers Dieu.

Imad Morcos, Qânoun
Il est l’in des grands maîtres du Qanûn dans le monde arabe actuellement. Durant ses années d’études au Conservatoire de Beyrouth, il intègre un des rares ensembles vocal et instrumental au sien de l’établissement dirigé par Marcel Khalifé. Cet ensemble avait pour vocation l’interprétation des œuvres des Frères Rahbani et de Zaki Nassif. Sa rencontre avec le Père Louis Hage fut également très importante ; Ce dernier l’initie au chant syro-maronite et au « mouachahat » موشحات.

Père Youhanna Geha, Moine Libanais Maronite
Musicien et flutiste autodidacte, il consacre ses talents au développement, l’enregistrement, la promotion, la diffusion et l’enseignement du chant liturgique maronite. Dans les années 1990, le Père Geha commence à étudier et analyser les règles de compositions de la musique sacrée maronite édictée par les Pères Youssef el Khoury, Boulos El Achkar et le Père Louis Hage. Dans les annéees 2000, il a été nommé directeur de la Chorale de l’Université Saint-Esrpit avec laquelle il entreprend l’enregistrement et l’édition d’une cinquantaine de disques traditionnelle syro-maronite. Auteur de Poésie liturgique, il tient à conserver l’identité de cette Eglise Patriarcale orientale. Il est actuellement le conseiller liturgique de Mgr Maroun-Nasser Gemayel, Evêque de l’’Eparchie Maronite de France.

Quant aux partenaires qui ont permis la réalisation de ce récital, nous tenons à les citer et les remercier, sans eux, nous n’aurions pas pu assister à cette magie d’Orient et  d’Occident : Robert A. Matta – Fondation pour l’Art et la Culture, Fondation Amine Nader SFeir, Infocube, éditeur de logiciel.

Nos hommages à Son Excellence, M. l’ambassadeur Khalil Karam, nous lui souhaitons le meilleur au Pays du Cèdre…

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