Commentant le communiqué de la Banque du Liban qui estimait que les importateurs de médicaments avaient largement déjà dépassé dès la moitié de 2021 le niveau des commandes de 2020 et refusant par conséquent d’accorder les plus de 400 millions de dollars de lignes de crédit nécessaires pour financer les achats de ce secteur, le ministre sortant de la santé Hassan Hamad accuse la banque centrale d’avoir publié des informations déséquilibrées, notant que la période de 2020 ne peut pas être comparée à 2021 en raison de l’épidémie du coronavirus.

Nous devons être objectifs dans la simulation de crises, et ce n’est pas ainsi que la société et le ministère de la Santé publique sont récompensé dans les circonstances actuelles

Hamad Hassan, le 15 juillet 2021

Pour rappel, la banque centrale indiquait hier avoir déjà payer 536 millions de dollars d’importation de médicaments au 30 juin 2021, alors que la valeur soumise pour approbation préalable était estimée à 445 millions de dollars. La facture totale des importations atteindrait donc à cette date, 1.5 milliards de dollars alors que la Banque du Liban aurait financé pour 1 173 millions de dollars de médicaments en 2020. Par conséquent, la BdL n’aurait pas réglé un solde de 445 millions de dollars jusqu’à aujourd’hui.

Selon le ministre qui s’exprimait sur les ondes de la chaine Al Manar, la santé demeure plus importante que tout autre bien, estimant par ailleurs que subventionner au hasard des médicaments ne peut qu’augmenter les factures hospitalières et du secteur.

Il s’agit pour le ministère de contrôler les factures hospitalières sans perturber le système sanitaire et il appelle par conséquent la Banque du Liban à la prudence.

l’importation de médicaments et sa présence sur le marché sont directement liées aux transferts de la Banque centrale, tandis que le rôle du ministère se limite à réglementer et surveiller le marché des médicaments

Hamad Hassan, le 15 juillet 2021

La Banque du Liban aurait accepté de soutenir le secteur à hauteur de 50 millions de dollars par mois, note Hamad Hassan. Ses services auraient ainsi mis en place une liste de médicaments qui pourraient bénéficier ces sommes, il y a une semaine.

Ce financement serait également lié à l’utilisation de médicaments génériques de qualité identique, appelant par ailleurs les sociétés pharmaceutiques à la clémence en raison des conditions particulières dont souffre le Liban. Par ailleurs, l’industrie pharmaceutique locale devrait être stimulée et répondre avant tout au marché local avant d’exporter ses marchandises.

Une carte pour les bénéficiaires de médicemnts devrait être également lancée, en partenariat avec un groupe de bureaux scientifiques de sociétés pharmaceutiques internationales, qui contribueront à suivre le cheminement du médicament jusqu’aux patients pour éviter toute contrebande ou monopole.

Assem Araji décrit également la position de la Banque du Liban comme dangereuse pour la vie des libanais

Le président de la commission parlementaire de la santé publique, le député Assem Araji, a également commenté via Twitter le communauté de la Banque du Liban, estimant que “la santé des gens sera compromise par l’écart entre les chiffres des subventions aux médicaments dont la Banque du Liban a parlé aujourd’hui et les importateurs qui nient ces chiffres”.

Il estime ainsi que la population est victime de cet écart, soufflant que le plan de rationalisation des médicaments est prêt. En cas d’échec de l’importation des médicaments nécessaires, le Liban et sa population pourraient connaitre des conséquences désastreuses, souligne le parlementaire.

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