Présidentielle au Liban : l’avertissement de Nabih Berri face à l’impasse politique

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La présidentielle libanaise, prévue pour le 9 janvier 2024, s’inscrit dans un contexte de crise institutionnelle et économique sans précédent. Le président du Parlement, Nabih Berri, a récemment averti que « sans compromis, il n’y aura ni président ni réformes » (21 décembre 2024). Cette déclaration souligne l’urgence de dépasser les divisions pour élire un chef de l’État capable de relancer les institutions paralysées et répondre aux attentes des Libanais.

Un blocage institutionnel persistant

Depuis la fin du mandat de Michel Aoun en 2022, le Liban est plongé dans un vide présidentiel. Les multiples sessions parlementaires organisées pour élire un président n’ont produit aucun résultat en raison de l’incapacité des blocs politiques à s’accorder sur un candidat. Selon Al Liwaa (21 décembre 2024), cette impasse reflète la fragmentation croissante de la scène politique libanaise, dominée par des intérêts partisans et des ingérences étrangères.

Cette situation paralyse également le gouvernement, limité dans ses fonctions par l’absence d’un chef de l’État. Selon Al Diyar (21 décembre 2024), les dossiers cruciaux, tels que les réformes économiques et les négociations avec le Fonds monétaire international (FMI), sont bloqués, exacerbant les tensions sociales et économiques.

Le compromis, clé de la stabilité

Face à cette paralysie, Nabih Berri a exhorté les forces politiques à privilégier le compromis. Sa déclaration du 21 décembre 2024 insiste sur l’importance de mettre de côté les rivalités pour éviter une aggravation de la crise. Berri, en tant que président du Parlement et chef du mouvement Amal, joue un rôle central dans les négociations entre les factions politiques.

Selon Al Sharq Al Awsat (21 décembre 2024), son appel vise particulièrement les blocs parlementaires alignés sur les grandes puissances régionales, telles que l’Iran et l’Arabie saoudite. Ces alliances, souvent conflictuelles, compliquent la recherche d’un consensus autour d’un candidat de compromis.

Un climat économique et social explosif

L’absence de président aggrave la situation économique déjà désastreuse. Selon Al 3arabi Al Jadid (21 décembre 2024), plus de 80 % des Libanais vivent sous le seuil de pauvreté, et l’inflation galopante rend les produits essentiels inaccessibles à une grande partie de la population.

Les retards dans les réformes structurelles nécessaires pour obtenir des financements internationaux plongent le pays dans une spirale descendante. La Banque centrale, incapable de stabiliser la livre libanaise, applique des mesures restrictives qui affectent particulièrement les petites entreprises et les ménages. La déclaration de Berri reflète l’urgence de sortir de l’impasse pour éviter une dégradation supplémentaire des conditions de vie.

Un paysage politique fragmenté

La fragmentation politique est l’un des principaux obstacles à l’élection présidentielle. Selon Al Akhbar (21 décembre 2024), les alliances traditionnelles, comme le 14 Mars et le 8 Mars, sont affaiblies, tandis que de nouveaux acteurs tentent de peser sur les équilibres parlementaires.

Cette dispersion rend la recherche d’un consensus d’autant plus difficile. Chaque bloc défend ses intérêts, souvent dictés par des considérations régionales. Les influences de l’Iran et de l’Arabie saoudite, notamment à travers leurs alliés locaux, compliquent les efforts de médiation.

Les scénarios pour le 9 janvier

La session parlementaire prévue le 9 janvier pourrait être décisive pour l’avenir politique du Liban. Selon Al Joumhouriyat (21 décembre 2024), plusieurs noms de candidats de compromis circulent, mais aucun ne semble encore faire l’unanimité.

Un premier scénario envisagé est l’élection d’un président capable de rassembler une majorité parlementaire grâce à des concessions entre les différents blocs. Ce résultat, bien que souhaitable, reste incertain en raison des désaccords persistants.

Un second scénario serait la poursuite des sessions infructueuses, prolongeant le vide institutionnel et aggravant les tensions sociales. Ce blocage pourrait également affaiblir la position du Liban sur la scène internationale, notamment vis-à-vis des bailleurs de fonds.

Enfin, certains analystes évoquent une médiation internationale accrue, notamment de la part de la France, pour faciliter un accord. Cette option, bien que possible, dépendrait largement de la volonté des acteurs locaux de coopérer.

Les enjeux pour le Liban et la région

L’élection présidentielle au Liban ne concerne pas uniquement la politique interne. Selon Al Bina’ (21 décembre 2024), elle a des implications régionales, en particulier dans le cadre des rivalités entre l’Iran et l’Arabie saoudite. Un président capable de maintenir un équilibre entre ces influences pourrait contribuer à stabiliser le pays et renforcer sa position sur la scène internationale.

Pour les Libanais, cette échéance représente un espoir fragile de voir leurs institutions fonctionner à nouveau. La déclaration de Nabih Berri rappelle que sans compromis, cet espoir pourrait s’évanouir, laissant le pays s’enfoncer davantage dans la crise.

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Newsdesk Libnanews
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