Les secouristes libanais ont récupéré trois corps des décombres d’un immeuble détruit lors d’un raid aérien israélien en septembre dernier, selon un rapport des médias d’État publié ce vendredi. L’attaque, qui visait le chef du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, a causé des dégâts considérables dans le quartier de Haret Hreik, un bastion du groupe soutenu par l’Iran, au sud de Beyrouth.
Une frappe dévastatrice et des vies perdues
Le raid aérien du 27 septembre a réduit en poussière plusieurs immeubles résidentiels dans ce quartier densément peuplé. Bien que le ministère de la Santé n’ait pas encore communiqué de bilan précis, les conséquences humaines et matérielles sont manifestes. Parmi les victimes figure Hassan Nasrallah lui-même, leader charismatique et controversé du Hezbollah. Le groupe a confirmé sa mort ainsi que celle de quatre autres personnes, dont le commandant de la région sud du Hezbollah et un officier supérieur des Gardiens de la révolution iraniens.
Ce vendredi, les efforts de recherche ont repris dans les ruines de l’immeuble touché. Les secouristes, mobilisés dès l’aube, ont récupéré trois corps qu’ils ont qualifiés de « martyrs ». Les dépouilles ont été transportées à l’Hôpital universitaire Rafik Hariri de Beyrouth pour des tests ADN, afin de confirmer leur identité.
Des disparus toujours recherchés
Selon l’Agence nationale de l’information (NNA), sept personnes étaient portées disparues dans les décombres. Les recherches, bien que difficiles en raison de l’instabilité des structures restantes, se poursuivent activement. Cette mission, menée par les équipes de secours locales et les volontaires, illustre la détermination des autorités à rendre hommage aux victimes et à apporter des réponses à leurs familles.
Un conflit meurtrier et une trêve fragile
Le raid qui a coûté la vie à Nasrallah s’inscrit dans un contexte de conflit intense entre Israël et le Hezbollah, qui a culminé jusqu’à fin novembre. Une trêve, entrée en vigueur le 27 novembre, a mis fin à des semaines de combats sanglants ayant causé plus de 4 000 morts au Liban. Parmi eux, plusieurs hauts responsables du Hezbollah ont été tués, affaiblissant la direction de l’organisation.
Cependant, malgré la cessation officielle des hostilités, la situation reste tendue. Les frappes aériennes israéliennes ont continué à faire des victimes, avec plus de 20 morts au Liban depuis le début de la trêve, selon un décompte basé sur les chiffres du ministère de la Santé libanais. Les deux parties s’accusent mutuellement de violer l’accord de cessez-le-feu, alimentant un climat d’incertitude et de méfiance.
Les funérailles discrètes de Nasrallah
La mort de Hassan Nasrallah a marqué un tournant pour le Hezbollah. Considéré comme un symbole de la résistance face à Israël, sa disparition a été soigneusement gérée par le mouvement. Son corps aurait été enterré dans un lieu secret pour éviter d’éventuelles attaques israéliennes sur le cortège funéraire.
Le Hezbollah a néanmoins annoncé son intention d’organiser des cérémonies populaires pour honorer son leader. Aucune date précise n’a encore été communiquée, ce qui témoigne peut-être de la prudence du groupe face aux tensions toujours vives dans la région.
L’impact humanitaire et politique
Les frappes israéliennes, en ciblant des zones résidentielles densément peuplées, ont exacerbé une crise humanitaire déjà grave au Liban. Les infrastructures détruites, les milliers de personnes déplacées et les pertes humaines s’ajoutent à une situation économique et politique critique. Le Liban fait face à une inflation galopante, une pénurie de ressources essentielles, et un gouvernement paralysé par des divisions internes.
En parallèle, la mort de Nasrallah et d’autres leaders du Hezbollah a laissé un vide dans la direction du groupe. Bien que ce dernier ait montré sa résilience face aux défis, les observateurs estiment que ces pertes pourraient affaiblir sa capacité à mobiliser ses partisans et à maintenir son influence sur la scène régionale.
Vers une escalade ou une stabilisation ?
La trêve fragile entre Israël et le Hezbollah soulève de nombreuses interrogations. D’un côté, les frappes continues montrent que les tensions demeurent, laissant craindre une reprise des hostilités. De l’autre, les efforts internationaux pour stabiliser la région, notamment par des médiations menées par des puissances comme la France ou les États-Unis, pourraient offrir une lueur d’espoir.
Dans ce contexte, les secouristes et les familles des victimes continuent de fouiller les ruines, espérant retrouver les disparus et offrir un semblant de clôture à cette tragédie. Haret Hreik, symbole de résistance pour certains et de destruction pour d’autres, reste le théâtre de douleurs humaines profondes, mais aussi d’une résilience inébranlable.