Les derniers articles

Articles liés

Réformes ou crise ? Ce que la nomination de Nawaf Salam signifie pour le Liban

- Advertisement -

Le 13 janvier 2025, Nawaf Salam, ancien juge à la Cour internationale de justice, a été nommé Premier ministre du Liban avec 84 voix issues des consultations parlementaires obligatoires. Ce choix a été perçu comme un signal fort en faveur du changement et des réformes dans un pays en proie à une crise multidimensionnelle.

Selon Al Joumhouriyat (14 janvier 2025), Salam est considéré par ses soutiens comme une figure de transparence et d’intégrité, mais sa désignation a également suscité des controverses majeures, en particulier parmi les blocs chiites Amal et Hezbollah. La nature inattendue de cette nomination a été décrite par des sources comme Al Akhbar et Al Diyar comme un développement révélateur de l’intensification des tensions politiques au Liban. Certains parlementaires ont qualifié ce processus de « coup de théâtre » orchestré par des influences étrangères.

Réactions des principaux partis chiites
La désignation de Nawaf Salam a immédiatement rencontré une opposition farouche de la part d’Amal et du Hezbollah, deux blocs majeurs du Parlement. Selon Al Bina’ (14 janvier 2025), Nabih Berri, président d’Amal, a critiqué une décision unilatérale qui, selon lui, compromet l’équilibre communautaire et politique au Liban. Berri a mis en garde contre une marginalisation de la communauté chiite, rappelant que le respect de la mīthāqīyah (charte de coexistence nationale) est essentiel à la stabilité du pays.

Le Hezbollah a également exprimé son mécontentement. D’après Al Akhbar (14 janvier 2025), le parti considère Salam comme un représentant des intérêts des puissances occidentales, accusant ce dernier de chercher à réduire l’influence de la résistance. Cette perception est renforcée par les liens étroits de Salam avec les institutions internationales et son passé en tant que diplomate. Les déclarations publiques de Mohammad Raad, chef de la « Bloc de la fidélité à la résistance », ont souligné que la nomination de Salam pourrait mener à une exclusion politique du Hezbollah et d’Amal dans la formation du gouvernement.

Pressions internationales et rôle des puissances étrangères
La nomination de Salam est largement interprétée comme un résultat des pressions internationales, notamment des États-Unis, de la France et de l’Arabie saoudite. Selon Al Diyar (14 janvier 2025), ces puissances ont vu en Salam une opportunité de promouvoir des réformes économiques et politiques tout en limitant l’influence iranienne au Liban. Les États-Unis auraient activement encouragé cette nomination en la présentant comme une réponse nécessaire aux demandes de réforme du FMI et des créanciers internationaux. La France, quant à elle, a appuyé Salam pour son expérience juridique et son engagement à respecter les principes de gouvernance. L’Arabie saoudite, selon Al Quds (14 janvier 2025), a vu en cette nomination un moyen de renforcer son influence régionale tout en affaiblissant les forces soutenues par l’Iran. Toutefois, ces interventions étrangères ont suscité des critiques internes, les blocs chiites les interprétant comme une tentative de subordination politique du Liban.

Impacts communautaires et confessionnels
La réaction des communautés chiites, sunnites et chrétiennes à la nomination de Salam varie considérablement. Selon Al Bina’, cette décision a été accueillie positivement par une grande partie de la communauté sunnite, qui voit en Salam une figure capable de rétablir la confiance dans le leadership sunnite après une série de crises politiques. Cependant, les critiques émanant des blocs chiites soulignent une crainte d’exclusion politique et d’une rupture avec les principes de coexistence confessionnelle. Al Joumhouriyat souligne que cette nomination intervient à un moment où la solidarité entre les communautés est essentielle pour surmonter les défis économiques et sociaux. Les partis chrétiens comme le Courant Patriotique Libre ont exprimé des opinions mitigées, mettant l’accent sur la nécessité d’un gouvernement inclusif.

Analyse des positions des blocs parlementaires
Les Forces Libanaises ont été parmi les premiers à soutenir Salam, considérant cette nomination comme une opportunité de rompre avec les anciennes pratiques politiques et de renforcer l’état de droit. Le Courant Patriotique Libre, bien qu’ambivalent, a insisté sur la nécessité d’un gouvernement capable d’assurer une représentation équilibrée de toutes les communautés. Les blocs indépendants, quant à eux, ont salué cette désignation comme un signe de progrès, tout en avertissant que la formation du gouvernement resterait un obstacle majeur. Selon Al Akhbar (14 janvier 2025), ces blocs espèrent que Salam pourra transcender les divisions politiques traditionnelles et introduire un véritable changement.

Réformes potentielles et obstacles à surmonter
Nawaf Salam s’est engagé à introduire des réformes économiques et politiques pour répondre aux attentes des donateurs internationaux et du peuple libanais. Al Nahar (14 janvier 2025) rapporte que Salam prévoit de relancer les négociations avec le FMI et de mettre en œuvre des mesures de transparence pour attirer les investissements étrangers. Cependant, la répartition des portefeuilles ministériels reste un sujet de discorde majeur. Les ministères clés comme celui des Finances, traditionnellement contrôlé par des représentants chiites, pourraient être au centre des tensions entre Salam et Amal. Selon Al Liwa’ (14 janvier 2025), le succès de Salam dépendra de sa capacité à bâtir un consensus parmi les blocs parlementaires tout en répondant aux exigences internationales. Par ailleurs, Salam devra naviguer dans un contexte institutionnel complexe, où les résistances internes pourraient ralentir la mise en œuvre des réformes nécessaires.

Lien avec la crise économique actuelle
Le contexte économique actuel du Liban, marqué par une inflation galopante et une dévaluation de la livre libanaise, accentue les attentes envers Nawaf Salam. Selon Al Quds, les réformes économiques qu’il propose, notamment la restructuration de la dette publique et la réforme du secteur bancaire, seront déterminantes pour restaurer la confiance des investisseurs. Toutefois, Al Diyar souligne que ces réformes risquent d’être entravées par les divisions internes et la résistance de certains blocs politiques.

- Advertisement -
Newsdesk Libnanews
Newsdesk Libnanewshttps://libnanews.com
Libnanews est un site d'informations en français sur le Liban né d'une initiative citoyenne et présent sur la toile depuis 2006. Notre site est un média citoyen basé à l’étranger, et formé uniquement de jeunes bénévoles de divers horizons politiques, œuvrant ensemble pour la promotion d’une information factuelle neutre, refusant tout financement d’un parti quelconque, pour préserver sa crédibilité dans le secteur de l’information.