mercredi, mai 21, 2025

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Revue de presse du 10/05/25: Montée des tensions autour du Liban et affrontements politiques internes

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Dans son édition du 10 mai 2025, Ad Diyar rapporte une intensification de la pression israélienne sur le Liban, illustrée par des raids aériens récurrents qui touchent même les zones proches de Beyrouth. Le journal décrit une stratégie israélo-américaine visant à affaiblir la résistance au Liban, en particulier le Hezbollah, en imposant une dynamique de négociation fondée sur la remise du dossier du désarmement comme condition préalable à toute avancée humanitaire ou économique. Ad Diyar (10 mai 2025) note que le président Joseph Aoun poursuit toutefois le dialogue avec les différents acteurs du gouvernement, malgré les divergences croissantes, notamment avec les partis chrétiens au sujet du désarmement du Hezbollah.

Al Akhbar (10 mai 2025) revient sur les tensions provoquées par l’introduction de projets de recensement démographique développés par des agences onusiennes et européennes, perçus comme une tentative d’ingérence dans la souveraineté nationale, dans le contexte des élections municipales. Le journal décrit un climat de méfiance envers l’implication britannique dans ces opérations, notamment à travers le programme UN-Habitat, accusé de chercher à pérenniser la présence syrienne au Liban.

Pressions diplomatiques internationales et déclarations controversées

Al Joumhouriyat (10 mai 2025) relève que le président Joseph Aoun a intensifié ses contacts avec plusieurs capitales internationales pour tenter de freiner l’escalade israélienne. Le journal souligne que des diplomates étrangers reprochent à Beyrouth la lenteur dans l’application des réformes, ce qui affaiblit la position libanaise sur le plan international. Un haut responsable cité anonymement déclare que « la priorité est au renforcement de l’immunité interne », tout en reconnaissant que la pression étrangère est constante pour faire avancer des chantiers structurels restés à l’arrêt.

Al Sharq (10 mai 2025) rapporte les échanges vifs entre Donald Trump et Benyamin Netanyahou au sujet de la gestion du conflit gazaoui. Selon le journal, Trump aurait averti Netanyahou de la nécessité de cesser les opérations militaires sous peine de rompre le soutien américain. Cette position contraste avec les initiatives locales du Premier ministre israélien qui, selon Al Sharq Al Awsat (10 mai 2025), s’inscrit dans un projet de transfert forcé de population à Gaza.

Conséquences régionales : de Gaza à la mer Rouge

Al Bina’ (10 mai 2025) met l’accent sur les conséquences régionales du conflit israélo-palestinien. Le journal rapporte que le Yémen continue d’imposer un blocus naval sur les navires israéliens dans la mer Rouge, en dépit des menaces américaines. Selon les sources de Al Bina’, la dynamique d’extension du conflit a déjà affecté les routes maritimes commerciales et renforce les tensions dans le Golfe.

Dans le même temps, Al 3arabi Al Jadid (10 mai 2025) documente la poursuite des dévastations à Gaza et dans les territoires occupés, en particulier à Naplouse et à Ramallah. Le journal rapporte la destruction systématique d’infrastructures civiles par l’armée israélienne, ainsi que des arrestations massives. Le même quotidien souligne que la réponse de la communauté internationale reste limitée à des appels génériques à la désescalade.

Position des grandes puissances et rôle des Nations Unies

Al Sharq Al Awsat (10 mai 2025) et Al Quds (10 mai 2025) montrent une certaine convergence dans les évaluations diplomatiques. Les deux journaux mettent en avant la position ambiguë des États-Unis qui, tout en se présentant comme médiateurs, continuent de soutenir stratégiquement Israël. Al Quds souligne aussi les critiques de l’ONU quant à la dégradation humanitaire à Gaza, tout en insistant sur l’absence de volonté internationale de prendre des mesures contraignantes.

Al Liwa’ (10 mai 2025) revient, quant à lui, sur les conséquences internes pour le Liban, appelant à un sursaut de cohésion nationale face aux menaces régionales et à la méfiance croissante envers les communautés internationales impliquées dans la gouvernance et la reconstruction. L’appel du cheikh Sami Chamoun à une « véritable réconciliation nationale » a été relayé comme un signal d’alerte sur les fractures communautaires.

Polarisation politique et répercussions électorales

La polarisation se renforce à l’approche des élections municipales. Al Akhbar (10 mai 2025) rapporte des conflits internes dans plusieurs localités, notamment à Batroun et Tripoli, marqués par des alliances contradictoires et des rivalités internes au sein des familles politiques traditionnelles.

De son côté, Al Joumhouriyat (10 mai 2025) souligne que le caractère tendu des élections est amplifié par la crise économique et la méfiance croissante envers les autorités. Plusieurs partis auraient adopté une stratégie de repli communautaire, accentuant les divisions au sein de l’opinion publique.

Politique locale : clivages partisans, enjeux électoraux et controverses administratives

Restructuration des alliances et tensions électorales régionales

Dans son édition du 10 mai 2025, Al Akhbar revient longuement sur les affrontements électoraux qui structurent les prochaines élections municipales. À Batroun, Gebran Bassil affronte une coalition tripartite regroupant les Forces libanaises, le Parti social national syrien (PSNS) et des figures indépendantes. Cette recomposition politique donne lieu à une confrontation tendue, renforcée par la mobilisation de ressources partisanes et les divisions internes au sein des familles influentes. Le journal cite également le cas d’Amchit, où la compétition oppose des candidats soutenus par le Courant patriotique libre et une liste appuyée par des anciens cadres du Kataëb.

Dans la région de Tripoli, les dynamiques sont marquées par des listes électorales multiples, sans plateformes claires, où les alliances semblent dictées par des logiques clientélistes ou communautaires. Selon Al Akhbar, ces listes sont souvent portées par des intérêts individuels ou familiaux, plus que par des visions politiques structurées. À Kfarhazir, des alliances inattendues voient le jour, comme celle entre la coalition pro-Bassil et des éléments proches du PSNS, révélant une stratégie de conquête électorale reposant sur le rejet de figures locales traditionnelles.

La campagne sous surveillance : défiance envers les institutions et tension sécuritaire

Al Joumhouriyat (10 mai 2025) insiste sur le caractère explosif des élections dans le nord, en particulier à Akkar et Zgharta, où les dispositifs de sécurité ont été renforcés. Le journal évoque des craintes de violences électorales dans des zones à forte polarisation confessionnelle. Il est fait mention de la coordination entre les ministères de l’Intérieur et de la Défense, avec un rôle accru pour les Forces de sécurité intérieure (FSI), notamment dans les secteurs ruraux proches de la frontière syrienne.

L’article souligne également l’importance des municipalités comme centres de pouvoir local. Certaines formations politiques chercheraient à contrôler ces instances pour y asseoir une autorité parallèle à celle de l’État central, surtout dans les régions où les services publics sont défaillants. Cette dynamique est décrite comme un prolongement des logiques de gouvernance communautaire qui traversent le pays depuis les années de guerre.

Polémiques sur le programme de recensement démographique

Dans une longue enquête, Al Akhbar détaille les polémiques autour du projet UN-Habitat mené en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). L’initiative vise à réaliser un recensement exhaustif des populations hôtes et déplacées, avec un accent particulier sur les réfugiés syriens. Le ministère de l’Intérieur, sous l’égide du ministre Bassam Mawlawi, a bloqué le projet en raison de son format jugé intrusif. Selon le journal, le projet prévoyait la collecte de centaines de données individuelles par municipalité via la plateforme IMPACT, ce qui a suscité des critiques sur la protection des données et l’indépendance des décisions locales.

Le journal souligne que les données devaient être centralisées et analysées hors du contrôle direct du gouvernement libanais. Le soupçon d’une manipulation démographique à des fins géopolitiques est exprimé par plusieurs élus locaux, en particulier ceux du Nord et de la Bekaa. Al Akhbar mentionne l’implication active de l’ambassade britannique et de certaines ONG locales, notamment SAIRN, dans la promotion du projet.

Critiques transversales sur la gestion du ministère de l’Intérieur

Plusieurs articles pointent les dysfonctionnements internes au ministère de l’Intérieur. Al Akhbar évoque des conflits entre directions techniques, notamment entre les responsables du système IMPACT et les agents administratifs traditionnels. La plateforme, déjà controversée depuis son usage lors des élections législatives précédentes, continue d’alimenter les débats sur la transparence et la souveraineté numérique.

Le journal précise que certains employés liés à des ONG reçoivent leurs salaires directement d’agences donatrices étrangères, ce qui soulève la question du statut juridique de leurs missions. Dans le contexte de la campagne électorale, ces pratiques alimentent une défiance accrue envers les institutions. La plateforme IMPACT est également critiquée pour son manque d’interopérabilité avec les services de l’État et sa dépendance aux fournisseurs technologiques privés.

Appels au dépassement des clivages et au retour de l’État central

Dans un discours relayé par Al Liwa’ (10 mai 2025), le cheikh Sami Chamoun a exhorté les partis libanais à « dépasser les logiques confessionnelles » et à « restaurer la légitimité de l’État à travers les élections municipales ». Il a insisté sur l’importance de transformer les mairies en vecteurs d’unité nationale plutôt qu’en bastions partisans. Son intervention a été perçue comme une critique indirecte de l’instrumentalisation politique de ces élections par les principales forces parlementaires. Le journal rapporte que cet appel a été relayé dans plusieurs mosquées lors du prêche du vendredi.

Al Joumhouriyat fait aussi écho à des prises de position similaires au sein de la Conférence des évêques maronites, qui appellent à une réforme de la loi électorale municipale afin d’introduire une représentation plus équilibrée des jeunes et des femmes. Le débat sur la révision du système électoral reste toutefois marginalisé par les urgences sécuritaires et économiques.

Tensions communautaires et fragmentation de la scène politique

Les journaux mettent en lumière une fragmentation croissante du paysage politique libanais à l’échelle locale. Les alliances électorales se font et se défont selon des critères parfois contradictoires, entre fidélités idéologiques, ambitions personnelles et nécessités électorales. Cette instabilité favorise l’émergence de micro-conflits au sein des communautés, comme le note Al Akhbar dans ses observations sur les rivalités internes entre candidats issus d’une même région ou d’un même parti.

La méfiance croissante envers les grands partis et le désengagement de certains électeurs traditionnels favorisent l’apparition de listes indépendantes, notamment dans les régions chrétiennes et druzes. Toutefois, leur marge d’action reste limitée par l’accès aux ressources logistiques, médiatiques et financières. Cette asymétrie de moyens contribue à maintenir une forme d’oligopole politique, masqué sous une apparente diversification électorale.

Diplomatie : tractations régionales, initiatives de médiation et repositionnements stratégiques

Tensions israélo-américaines et inflexion de la politique extérieure de Trump

Selon Al Sharq (10 mai 2025), les relations entre les États-Unis et Israël connaissent des turbulences, comme en témoigne l’échange verbal direct entre Donald Trump et Benyamin Netanyahou. Trump aurait conditionné la poursuite du soutien américain à un arrêt rapide de la guerre à Gaza. Le journal indique que cette inflexion marque une volonté de recentrer la politique étrangère américaine sur les intérêts internes, s’inscrivant dans une logique de désengagement progressif du Moyen-Orient.

De son côté, Al Sharq Al Awsat (10 mai 2025) cite des analyses diplomatiques selon lesquelles Trump préparerait un plan B impliquant la démilitarisation forcée de certains acteurs régionaux, à l’image de la stratégie adoptée en Libye en 2003. Le nom du diplomate américain Steve Whitcoff est évoqué comme porteur d’une initiative de reprise des négociations avec l’Iran à Oman, ce qui renforce les spéculations sur une recomposition des priorités stratégiques de Washington.

Redéploiement diplomatique iranien et dialogues indirects

Dans une perspective régionale, Al Bina’ (10 mai 2025) rapporte que les négociations entre les États-Unis et l’Iran pourraient reprendre sous médiation omanaise. Les discussions porteraient sur les garanties techniques autour du programme nucléaire iranien, ainsi que sur l’encadrement des capacités balistiques. Les sources du journal insistent sur le fait que Téhéran réclame une reconnaissance claire de son droit à un programme nucléaire civil. Parallèlement, les tensions sur les voies maritimes stratégiques (mer Rouge et détroit d’Ormuz) font partie des dossiers abordés dans les négociations multilatérales.

Al Sharq Al Awsat ajoute que la position iranienne est renforcée par le soutien implicite de certains membres du BRICS, en particulier la Russie et la Chine, ce qui complique la tâche des diplomates occidentaux. Le retour progressif de l’Iran dans les circuits diplomatiques multilatéraux est analysé comme une tentative de rééquilibrer le rapport de force au Moyen-Orient, alors que la région reste marquée par l’incertitude autour de la Syrie, du Liban et du Yémen.

La France et l’Europe cherchent un rôle d’équilibre dans les négociations régionales

Al Joumhouriyat (10 mai 2025) mentionne que le président Emmanuel Macron tente de se positionner comme médiateur potentiel entre Israël et ses voisins arabes, en profitant du recul américain. Le journal signale des contacts discrets menés par la diplomatie française avec le Qatar, l’Égypte et la Jordanie. L’initiative française vise notamment à réactiver le format de Paris pour la paix, gelé depuis 2017.

La diplomatie allemande et italienne, selon Al Quds (10 mai 2025), travaillent également à un mécanisme de surveillance humanitaire dans la bande de Gaza, centré sur la distribution d’aide et l’évacuation médicale des civils. L’Union européenne semble ainsi opter pour une stratégie humanitaire complémentaire aux démarches politiques, dans l’objectif de restaurer une certaine légitimité diplomatique sur la scène proche-orientale.

Interventions croisées sur la scène libanaise

Al Liwa’ (10 mai 2025) souligne que le Liban reste au cœur des préoccupations de plusieurs chancelleries arabes et occidentales. L’attitude de réserve affichée par certains partenaires traditionnels, comme les États-Unis, laisse un vide que tentent d’occuper la France et l’Allemagne. Le journal rapporte des efforts conjoints pour soutenir les élections municipales comme levier de stabilité politique interne. Les missions diplomatiques multiplient les rencontres avec les chefs de parti et les responsables locaux.

Dans cette même dynamique, Al Joumhouriyat évoque les visites récentes de diplomates européens et onusiens au Liban, qui expriment une impatience croissante face au blocage des réformes. La perspective d’un soutien conditionné à la mise en œuvre de la décentralisation et de la transparence budgétaire est souvent évoquée, même si aucun mécanisme contraignant ne semble en cours de négociation.

Position du Liban sur les conflits régionaux : neutralité relative et gestion de crise

Face aux évolutions régionales, le Liban cherche à maintenir une position de neutralité dynamique. Ad Diyar (10 mai 2025) rapporte que le président Joseph Aoun a multiplié les appels à la retenue, tout en renforçant les capacités de dialogue avec les différentes composantes internes et avec les voisins arabes. Le chef de l’État aurait engagé une série de contacts bilatéraux avec la Jordanie et l’Égypte pour coordonner les positions au sein de la Ligue arabe, dans le contexte de l’escalade à Gaza.

Le journal mentionne également des initiatives discrètes visant à garantir la sécurité des frontières sud, dans un climat d’incertitude sur les intentions israéliennes. Les efforts diplomatiques s’orientent vers une coordination plus étroite avec les forces de la FINUL (Force intérimaire des Nations unies au Liban), sans que cela ne débouche pour l’instant sur un nouvel accord sécuritaire.

Politique internationale : escalades militaires, réalignements stratégiques et enjeux globaux

Conflit en Palestine : intensification des frappes et déclarations controversées

Al 3arabi Al Jadid (10 mai 2025) rapporte la poursuite de l’offensive israélienne à Gaza et en Cisjordanie. Les attaques ont touché les camps de réfugiés de Tulkarem et de Nour Shams pour la 103e journée consécutive. Le journal décrit des scènes de destruction massive, des raids de drones, des tirs à balles réelles et des arrestations. Les infrastructures civiles, dont des écoles et des cliniques, sont également ciblées.

Al Quds (10 mai 2025) complète cette couverture en insistant sur le blocus humanitaire imposé à la bande de Gaza. L’ONU, par la voix de Stéphane Dujarric, appelle à lever immédiatement le siège. Malgré ces appels, les conditions de vie se détériorent, avec des centaines de milliers de civils sans accès à l’eau potable ni aux soins médicaux. Le journal fait état d’une stratégie de destruction systématique, corroborée par des témoignages recueillis sur le terrain.

Al Sharq Al Awsat (10 mai 2025) cite un discours de Benyamin Netanyahou devant des officiers de réserve, où il affirme que « Gaza doit être rasée et qu’il ne doit pas rester de lieu habitable pour les Palestiniens ». Ce positionnement radical est relayé comme une justification des frappes intensives, présentées comme une réponse à des actes de « terrorisme ».

Escalade au Yémen et réponse israélienne

Selon Al Bina’ (10 mai 2025), les forces houthis ont renforcé leur présence navale dans la mer Rouge, bloquant l’accès aux navires liés à Israël. Des sources militaires israéliennes évoquent une réponse armée imminente si les blocus se prolongent. La situation est décrite comme un bras de fer stratégique entre les Houthis et la coalition israélo-américaine.

Al Sharq (10 mai 2025) indique que l’un des missiles houthis a été intercepté au-dessus du territoire israélien. L’événement a entraîné l’interruption temporaire des vols à l’aéroport Ben Gourion. Les autorités israéliennes évoquent un acte de guerre, tandis que les Houthis maintiennent leur position en présentant cette attaque comme une riposte à la guerre à Gaza.

Conflit indo-pakistanais : affrontements frontaliers et préoccupations internationales

Al Quds (10 mai 2025) documente une série d’échanges de tirs entre l’Inde et le Pakistan dans la région de Kargil, au Cachemire. Le journal mentionne l’usage de drones armés, d’artillerie lourde et des incursions terrestres ayant entraîné la mort de dizaines de civils. Le porte-parole de la diplomatie pakistanaise, Shafqat Ali Khan, accuse l’Inde de vouloir entraîner les deux puissances nucléaires dans un conflit étendu.

Le journal rapporte que les États-Unis, via le vice-président J.D. Vance, appellent à la désescalade et affirment qu’ils ne s’impliqueront pas militairement. Des frappes auraient visé la ville d’Uri et des villages de la vallée de la Neelum, provoquant de nombreuses destructions et des déplacements de population. La tension reste vive, selon les observateurs régionaux cités.

Initiatives diplomatiques en Afrique du Nord

Al Sharq Al Awsat (10 mai 2025) publie une enquête sur les réformes institutionnelles engagées en Algérie. Le gouvernement vise à éliminer progressivement l’usage du français dans les documents officiels, une mesure interprétée comme un tournant identitaire. La décision fait suite à une série de lois linguistiques votées au parlement et à la création d’un Haut Conseil de l’arabisation. Le journal mentionne des critiques venant d’intellectuels algériens qui dénoncent une instrumentalisation de la langue au service d’un projet politique conservateur.

En Tunisie, Al Quds traite d’un projet de loi permettant aux notaires de prononcer des divorces par consentement mutuel sans intervention judiciaire. Ce texte, soutenu par une majorité parlementaire, est dénoncé par des ONG féministes comme une régression des droits des femmes. Le débat fait rage entre modernisation des procédures administratives et protection des acquis de la femme tunisienne.

Situation sécuritaire au Soudan : frappes et crise humanitaire

Al Quds signale que la ville de Port-Soudan continue d’être la cible de frappes de drones par les forces de soutien rapide. Trois enfants ont été tués à Omdurman après qu’un drone a touché une habitation civile. Le ministère soudanais de l’Information condamne ce qu’il qualifie de « stratégie de la terreur ». La situation humanitaire se dégrade à mesure que les infrastructures médicales sont détruites.

Le journal cite également des sources médicales indiquant des attaques répétées à Atbara et El-Obeid, et souligne les appels répétés des Nations Unies à protéger les civils. Le conflit entre l’armée régulière et les Forces de soutien rapide devient de plus en plus asymétrique, avec un recours massif aux drones kamikazes contre des cibles civiles et militaires.

Économie : indicateurs fragiles, tensions sur les aides et inertie des réformes

Pressions sur les finances publiques et lenteur des réformes structurelles

Dans son édition du 10 mai 2025, Al Joumhouriyat met en avant la persistance de la paralysie budgétaire au Liban, alimentée par l’absence de progrès dans la mise en œuvre des réformes exigées par le Fonds monétaire international. Le journal cite des sources gouvernementales selon lesquelles les autorités n’ont pas encore présenté de feuille de route budgétaire réaliste. Cette inaction alimente les critiques de plusieurs diplomates occidentaux, qui conditionnent toute aide supplémentaire à des réformes concrètes, notamment dans les secteurs de l’énergie, de la justice et de la fonction publique.

Ad Diyar évoque de son côté l’aggravation des tensions entre les forces politiques à propos du contrôle des institutions économiques de l’État. Des différends persistent sur la gouvernance de la Banque du Liban, en particulier sur la question de la transparence des réserves de change et des mécanismes de financement du déficit. L’article souligne que les ministres issus des partis chrétiens mettent en avant la nécessité d’une réforme immédiate, tandis que d’autres composantes gouvernementales appellent à une approche graduelle.

Situation des banques et inertie du secteur financier

Dans une série d’articles, Al Sharq (10 mai 2025) documente les inquiétudes croissantes des milieux économiques libanais concernant la stabilité du secteur bancaire. Le journal note que les restrictions continues sur les retraits en devises étrangères, ainsi que l’absence d’un plan clair de restructuration bancaire, ont exacerbé la méfiance des déposants. Plusieurs établissements bancaires opérant dans les régions périphériques auraient suspendu certaines de leurs opérations courantes, en raison d’un manque de liquidités.

Le journal relaie également l’appel de plusieurs syndicats bancaires et organisations patronales en faveur d’un accord immédiat avec le FMI. Ces acteurs soulignent que l’attentisme gouvernemental provoque une contraction continue des investissements étrangers et un gel de nombreux projets d’infrastructure.

Initiatives privées et limites du soutien international

Al Liwa’ (10 mai 2025) publie un dossier sur les stratégies de résilience mises en place par certains entrepreneurs libanais face à l’effondrement des institutions publiques. Le journal met en avant des initiatives dans les secteurs agricoles, pharmaceutiques et technologiques. Toutefois, il souligne que ces efforts restent limités par les coupures d’électricité, les blocages douaniers et l’instabilité réglementaire.

Le journal rappelle que plusieurs conventions de soutien avec la Banque mondiale sont suspendues dans l’attente d’une loi de finances votée. Des fonds prévus pour le développement rural et l’appui aux PME sont bloqués, faute de mécanismes administratifs capables d’en assurer la gestion. Les interlocuteurs interrogés évoquent une perte de confiance durable entre les bailleurs de fonds et les autorités libanaises.

Aide humanitaire et priorités conflictuelles

Al Akhbar (10 mai 2025) traite du rôle ambivalent de certaines ONG internationales dans la gestion de l’aide économique au Liban. Le journal cite des exemples de projets financés par des agences européennes dans le domaine de la gestion municipale et de l’assistance alimentaire, mais qui seraient pilotés par des acteurs privés étrangers. Certains élus municipaux critiquent une centralisation excessive des décisions, sans consultation des autorités locales.

L’article revient aussi sur les tensions autour de la plateforme IMPACT, utilisée dans la distribution de certaines aides. Cette technologie est perçue comme un outil de contrôle indirect par les bailleurs internationaux, suscitant des réserves croissantes chez les fonctionnaires locaux. Le journal indique que des maires de la Bekaa et du Akkar ont publiquement appelé à la suspension de ce dispositif.

Consommation des ménages et recul du pouvoir d’achat

Al Bina’ (10 mai 2025) publie un état des lieux de la consommation des ménages dans les quartiers populaires de Beyrouth et de Saïda. Les commerçants interrogés signalent une baisse de plus de 40 % des achats de produits non essentiels au cours des deux derniers mois. Le journal indique que l’inflation des produits alimentaires reste supérieure à 120 % sur une base annuelle, en particulier sur les importations de viande, de blé et de produits laitiers.

Les salaires du secteur privé n’ont pas suivi cette inflation, et les ajustements ponctuels accordés par certaines entreprises sont décrits comme symboliques. La Banque du Liban, toujours sans gouverneur confirmé, continue d’intervenir sur le marché des changes pour maintenir une stabilité artificielle de la livre, mais ces opérations sont critiquées pour leur opacité.

Classements économiques et indicateurs macroéconomiques

Aucune publication officielle récente n’est disponible sur la croissance ou le déficit. Toutefois, Al Sharq Al Awsat (10 mai 2025) fait état d’une enquête commandée par une agence multilatérale qui classe le Liban comme l’un des pays à plus haut risque d’instabilité macroéconomique en Méditerranée orientale. Les auteurs du rapport évoquent un risque d’effondrement systémique si aucune décision politique n’est prise dans les mois à venir.

Selon le journal, les discussions sur la révision de la grille des salaires de la fonction publique sont également bloquées, en raison de désaccords sur leur financement. Des responsables du ministère des Finances cités anonymement affirment que les marges de manœuvre budgétaires sont quasiment nulles, en l’absence d’une relance coordonnée du secteur productif.

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