Une décision diplomatique à portée régionale
Dans ses éditions du 14 mai 2025, Ad Diyar revient largement sur la visite du président américain Donald Trump en Arabie saoudite, qu’il qualifie de « tournant diplomatique historique ». Le journal rapporte que Trump a annoncé la levée des sanctions américaines imposées à la Syrie, une mesure qu’il a justifiée par « un changement de leadership à Damas et des engagements arabes renouvelés envers la paix régionale » (Ad Diyar, 14 mai 2025). Cette décision a été dévoilée à l’occasion d’un forum économique tenu à Riyad, auquel ont participé plusieurs hauts responsables américains et saoudiens.
Al Joumhouriyat note que cette annonce marque la première visite officielle de Trump depuis le début de son second mandat présidentiel, et que celle-ci a été orchestrée dans une logique de « repositionnement stratégique des États-Unis au Moyen-Orient » (Al Joumhouriyat, 14 mai 2025). Le journal mentionne également que le président américain a souligné dans son discours que « le temps était venu pour donner une nouvelle chance à la Syrie, à ses citoyens et à la stabilité régionale ». Selon le même quotidien, le président américain a précisé avoir pris cette décision « après consultations avec le prince héritier Mohammed ben Salman ».
Réactions libanaises mesurées
Al Liwa’ indique que cette levée des sanctions a été perçue à Beyrouth avec une attention particulière. Le président libanais Joseph Aoun a salué cette décision en la qualifiant de « geste diplomatique majeur susceptible de transformer l’équation sécuritaire au Levant » (Al Liwa’, 14 mai 2025). Il a également rappelé que le Liban avait « tout intérêt à la stabilisation durable de la Syrie voisine », notamment pour faciliter le retour volontaire des réfugiés et redynamiser les échanges commerciaux transfrontaliers.
De son côté, le Premier ministre Nawaf Salam a exprimé une position prudente. Selon Al Sharq, il a déclaré que « si la levée des sanctions se traduit effectivement par une relance économique syrienne, alors le Liban pourrait s’en trouver indirectement bénéficiaire », tout en mettant en garde contre « toute instrumentalisation de cette dynamique à des fins de pression diplomatique sur Beyrouth » (Al Sharq, 14 mai 2025). Il a par ailleurs insisté sur le maintien de la neutralité libanaise vis-à-vis des conflits régionaux.
Un volet économique colossal
La visite présidentielle a également été marquée par la signature d’accords économiques majeurs entre les États-Unis et l’Arabie saoudite. Annahar souligne la dimension spectaculaire de ces accords, qui totalisent environ 600 milliards de dollars d’engagements, dont une commande militaire de 142 milliards de dollars qualifiée de « plus grande vente d’armes de l’histoire américaine » (Annahar, 14 mai 2025). Le quotidien détaille que cette vente inclut des systèmes de défense aérienne, des équipements terrestres avancés, ainsi que des technologies satellitaires.
Al Bina’ évoque, en complément, des accords portant sur l’intelligence artificielle, les infrastructures, la santé et l’éducation. Le journal précise que la société saoudienne « Hioumin », nouvellement créée, s’est engagée à investir massivement dans la création d’une infrastructure souveraine de traitement de données basée sur des technologies américaines (Al Bina’, 14 mai 2025). Le président de la firme Nvidia, présent lors de la signature des accords, a souligné « l’ambition saoudienne de devenir un leader régional du numérique », toujours selon Al Bina’.
Les implications régionales
Al Akhbar met en avant les dimensions politiques de ces accords, en affirmant qu’ils visent autant à renforcer les liens bilatéraux américano-saoudiens qu’à redéfinir les équilibres régionaux dans un contexte de tensions persistantes entre l’Arabie saoudite, l’Iran, et Israël (Al Akhbar, 14 mai 2025). Le journal précise que Trump a évoqué dans son allocution la possibilité que cette nouvelle dynamique conduise à « des avancées en matière de normalisation entre plusieurs pays arabes et Israël », bien que le sujet n’ait pas été officiellement mentionné dans les accords.
Dans la même édition, Al Akhbar souligne également que la réhabilitation progressive de la Syrie sur la scène diplomatique pourrait bouleverser certains calculs, notamment en lien avec la présence militaire iranienne sur le territoire syrien. Des analystes cités par le journal estiment que Washington pourrait chercher à contenir cette présence par des canaux diplomatiques plutôt que par la confrontation directe.
Le Liban au centre de calculs géopolitiques
Selon Al Joumhouriyat, la levée des sanctions sur la Syrie pourrait accélérer la relance de projets économiques bloqués, comme les interconnexions électriques et gazières avec le Liban. Le journal rapporte les propos de sources proches du ministère de l’Énergie libanais, qui indiquent que « la reprise du projet de gazoduc arabe pourrait être réactivée si les institutions financières internationales ne s’opposent plus aux transactions avec Damas » (Al Joumhouriyat, 14 mai 2025).
Ad Diyar rappelle cependant que cette ouverture ne sera pas sans contrepartie. Trump a clairement déclaré que « l’aide au Liban dépendra du comportement de ses dirigeants et de leur capacité à se dissocier des organisations terroristes », faisant ici allusion au Hezbollah. Le journal souligne que cette déclaration a été accueillie froidement par plusieurs factions politiques libanaises, notamment les formations chiites, qui y voient une tentative de conditionnalité politique déguisée.
Perspectives libanaises : attentes et inquiétudes
Dans son analyse, Al Bina’ évoque un climat d’attentisme à Beyrouth. Le journal note que « l’euphorie provoquée par la levée des sanctions ne doit pas occulter la réalité du désengagement financier des États-Unis à l’égard du Liban depuis plusieurs années » (Al Bina’, 14 mai 2025). Il rappelle que plusieurs aides budgétaires et programmes d’assistance ont été suspendus ou redirigés au profit d’États jugés plus alignés sur la stratégie américaine.
Al Sharq indique que des diplomates arabes en poste à Beyrouth considèrent que le Liban devra clarifier sa position régionale s’il veut tirer parti de la dynamique actuelle. Le journal rapporte que lors d’un dîner privé à l’ambassade saoudienne, plusieurs ambassadeurs du Golfe ont évoqué la nécessité pour le Liban de « s’aligner sur la voie de la stabilité et de la coopération constructive » pour bénéficier de nouveaux soutiens (Al Sharq, 14 mai 2025).
Politique locale : élections municipales, pressions diplomatiques et positionnements internes
Une campagne municipale à forte teneur politique
Dans son édition du 14 mai 2025, Annahar dresse un état des lieux de la deuxième phase des élections municipales et des conseils locaux. Le journal note que ces élections ont ravivé les rivalités interpartisanes, notamment dans les zones à majorité chrétienne, où les affrontements ont opposé le Courant patriotique libre, les Forces libanaises et les Marada. À Besherreh, les Forces libanaises sont arrivées en tête malgré un score jugé modeste, ce que le journal qualifie de « performance conforme aux prévisions » (Annahar, 14 mai 2025). À Zgharta, les résultats ont confirmé la montée des listes locales indépendantes, marquant un recul partiel du courant des Marada.
Selon le même quotidien, ces élections ont révélé des alliances électorales inattendues dans certaines localités, rassemblant des adversaires politiques traditionnels autour de projets de développement. Dans le Metn et le Keserwan, plusieurs listes ont été soutenues conjointement par des partis a priori rivaux, illustrant la plasticité des alliances locales.
Al Akhbar évoque des batailles locales hautement symboliques. À Jazeen, un duel intense s’est tenu entre le camp aouniste et les Forces libanaises. Le journal parle d’un affrontement « sous tension » où l’issue reste incertaine. À Baalbek-Hermel, le scrutin s’est déroulé « sous le signe de la résistance », avec une mobilisation forte autour des listes soutenues par le tandem Amal-Hezbollah (Al Akhbar, 14 mai 2025).
Les tensions électorales dans le Nord
Dans le Nord, les tensions électorales à Tripoli ont été soulignées par plusieurs médias. Ad Diyar rapporte que « des mouvements de protestation ont perturbé l’opération de dépouillement », entraînant des appels au recomptage des voix. Une source du ministère de l’Intérieur, citée par le journal, mentionne « une volonté d’apaisement », mais admet que « les contestations sont nombreuses et touchent plusieurs bureaux de vote » (Ad Diyar, 14 mai 2025).
Al Liwa’ indique que des différends sont apparus à propos du décompte final, notamment dans des quartiers où le taux de participation a été jugé anormalement bas. Des voix s’élèvent pour réclamer la transparence et des garanties pour les prochaines phases électorales. Le quotidien met aussi en lumière le rôle de la société civile, qui a tenté de jouer un rôle de médiation, bien que limité par la polarisation partisane croissante (Al Liwa’, 14 mai 2025).
Le gouvernement face à ses promesses de réformes
Au-delà du processus électoral, l’actualité politique intérieure reste dominée par les réformes administratives annoncées par le gouvernement. Annahar rapporte que le Premier ministre Nawaf Salam, lors d’une visite à l’aéroport de Beyrouth, a réaffirmé « la volonté du gouvernement de continuer à réformer, en particulier dans les secteurs de la finance et de la fonction publique » (Annahar, 14 mai 2025). Il a déclaré : « Il n’est plus possible pour le Liban de fonctionner comme auparavant ; il faut une véritable réforme structurelle ».
Le journal cite également Salam sur la question des fonds déposés dans les banques : « La restitution des dépôts des citoyens est une priorité, mais elle ne peut s’étaler sur dix ans comme cela avait été proposé par les précédents gouvernements ». Il a aussi annoncé la relance de la création des organes de régulation, longtemps bloqués, et la mise en œuvre d’un nouveau mécanisme de nomination « fondé sur la compétence et la transparence ».
Al Sharq confirme cette orientation gouvernementale, en rapportant que Salam, en inspection au terminal de l’aéroport, a évoqué l’importance de moderniser les infrastructures. Il a insisté sur le besoin « de restaurer l’image du Liban comme porte d’entrée moderne vers le monde arabe » (Al Sharq, 14 mai 2025).
Positionnements des leaders politiques
Les positions des principales figures politiques libanaises continuent d’alimenter le débat public. Al Liwa’ consacre plusieurs pages aux préparatifs de la participation du président Joseph Aoun au sommet arabe de Riyad. Le journal souligne que cette présence a suscité un consensus au sein de l’exécutif, alors que Nawaf Salam doit se rendre à Rome pour une rencontre avec le Pape (Al Liwa’, 14 mai 2025). Le chef de l’État, selon les sources du journal, considère que cette participation reflète « le retour diplomatique du Liban sur la scène arabe » après des années d’absence relative.
Dans le même registre, Al Akhbar rapporte que des tractations sont en cours concernant des changements dans la diplomatie libanaise. Le journal évoque des nominations imminentes au sein des représentations à l’étranger, avec des consultations entre la Présidence et le ministère des Affaires étrangères pour « rééquilibrer les missions diplomatiques selon les nouveaux axes d’influence » (Al Akhbar, 14 mai 2025).
Le poids des influences régionales
La visite de Donald Trump en Arabie saoudite a également eu des répercussions internes. Plusieurs journaux notent que les déclarations du président américain, conditionnant l’aide américaine à la position du Liban vis-à-vis du Hezbollah, ont suscité des réactions mitigées à Beyrouth. Ad Diyar précise que si certains partis voient là une « incitation à la réforme et au désarmement », d’autres y perçoivent « une tentative de pression politique qui pourrait exacerber les tensions internes » (Ad Diyar, 14 mai 2025).
Al Joumhouriyat observe que « les calculs électoraux de plusieurs formations sont désormais influencés par cette nouvelle donne internationale ». Certains candidats évoquent ouvertement la nécessité de repositionner le Liban vis-à-vis de ses alliés arabes et occidentaux. Le journal note aussi que les déclarations de Trump sur « l’aide conditionnelle » ont trouvé un écho auprès des élites économiques, qui craignent que le Liban soit exclu des nouvelles dynamiques régionales d’investissement (Al Joumhouriyat, 14 mai 2025).
Diplomatie : repositionnement régional du Liban et dynamiques arabes renouvelées
Le sommet arabe de Riyad, vitrine du retour diplomatique libanais
Dans son édition du 14 mai 2025, Al Liwa’ met en lumière la participation du président libanais Joseph Aoun au sommet arabe tenu à Riyad, en soulignant qu’il s’agit d’« un retour diplomatique formel du Liban sur la scène régionale après des années de retrait » (Al Liwa’, 14 mai 2025). Selon le journal, cette présence a été saluée par plusieurs capitales arabes comme un signe de stabilité institutionnelle retrouvée. Le Liban, représenté à haut niveau, a tenu à réaffirmer son attachement aux résolutions arabes, à la cause palestinienne, ainsi qu’à la souveraineté des États.
Toujours selon Al Liwa’, le président Aoun aurait insisté en marge des travaux sur l’importance de maintenir des canaux diplomatiques ouverts avec tous les pays arabes, y compris ceux avec lesquels les relations étaient jusqu’alors distantes. Le quotidien cite des sources diplomatiques qui évoquent une série de réunions bilatérales entre le président libanais et plusieurs homologues arabes, notamment les représentants des Émirats, du Qatar et de la Jordanie. Le président aurait exprimé son « espoir de voir le Liban bénéficier des nouvelles dynamiques régionales en matière de coopération et d’investissements ».
La diplomatie active de Nawaf Salam : entre Rome et Riyad
De son côté, Al Sharq indique que le Premier ministre Nawaf Salam s’est rendu à Rome pour participer à des échanges avec des responsables du Saint-Siège. Le journal précise qu’il s’agit d’« une démarche de reconnaissance envers le soutien historique du Vatican au Liban », mais aussi d’un « message politique à l’égard des puissances occidentales » (Al Sharq, 14 mai 2025). Salam a rencontré le pape François ainsi que plusieurs cardinaux responsables des relations internationales, évoquant notamment le rôle du Liban comme carrefour des civilisations et modèle de coexistence religieuse.
Le journal mentionne également que le Premier ministre devait initialement se rendre au sommet arabe, mais que la division des tâches avec le président Aoun avait été convenue en Conseil des ministres, afin de renforcer la visibilité internationale du Liban sur plusieurs scènes en parallèle.
Réactivation des réseaux diplomatiques
Al Akhbar révèle qu’un mouvement est en cours dans les nominations diplomatiques. Le journal affirme que des instructions ont été données au ministère des Affaires étrangères pour revoir plusieurs affectations, notamment dans les postes clés au Moyen-Orient, en Europe et en Afrique. Selon des sources citées, la présidence souhaiterait « promouvoir une diplomatie d’influence » en mettant fin à « l’inertie qui a affecté de nombreuses représentations diplomatiques au cours des dernières années » (Al Akhbar, 14 mai 2025).
Ce renouvellement viserait aussi à rééquilibrer les affinités politiques au sein du corps diplomatique, certains postes ayant été historiquement attribués en fonction d’appartenances partisanes. Le quotidien évoque la nomination prochaine de nouveaux ambassadeurs au Caire, à Paris, à Téhéran et à Riyad, parmi lesquels figureraient plusieurs diplomates de carrière issus de concours récents.
Le rôle de l’Arabie saoudite dans la relance diplomatique libanaise
L’influence saoudienne sur les récentes évolutions diplomatiques est largement relayée par Ad Diyar, qui qualifie la participation libanaise au sommet arabe de « résultat d’un processus de réconciliation amorcé depuis plusieurs mois entre Beyrouth et Riyad » (Ad Diyar, 14 mai 2025). Le journal rappelle que la normalisation progressive des relations, gelées depuis la crise de 2021, s’est accélérée après l’élection de Joseph Aoun, dont la position modérée est jugée « rassurante » par les autorités du Golfe.
Selon Ad Diyar, les efforts saoudiens ne se limitent pas à la sphère protocolaire. Des discussions seraient en cours pour rétablir des mécanismes de soutien économique, conditionnés à des engagements réels du Liban en matière de réformes et de transparence. Un diplomate saoudien, cité par le journal, aurait déclaré : « Nous sommes prêts à accompagner le Liban dans sa reconstruction, à condition que le pays s’engage à s’éloigner des axes de confrontation régionale ».
L’approche américaine : entre encouragement et conditionnalité
Les déclarations du président Donald Trump lors de sa visite en Arabie saoudite ont été perçues à Beyrouth comme un message politique explicite. Al Joumhouriyat rapporte que Trump a évoqué le Liban dans son discours, affirmant que « l’administration américaine est prête à soutenir le Liban dans son chemin vers la stabilité, à condition qu’il tourne la page de l’ingérence du Hezbollah dans ses institutions » (Al Joumhouriyat, 14 mai 2025).
Selon le journal, cette déclaration a été interprétée différemment selon les camps politiques. Pour les proches de l’opposition, il s’agit d’une opportunité de redéfinir la diplomatie libanaise dans un sens plus occidental. À l’inverse, les formations proches du Hezbollah y voient une tentative de conditionner l’aide économique à des changements politiques internes. Le débat sur la posture diplomatique du Liban vis-à-vis des États-Unis s’en trouve ravivé.
Al Akhbar apporte une analyse plus critique en soulignant que « l’enthousiasme américain n’est pas sans arrière-pensée », rappelant que Washington a récemment réduit certaines aides à destination du Liban. Le journal évoque également les tensions persistantes avec le Département d’État, notamment sur les questions liées aux droits de l’homme et à la réforme du système judiciaire.
L’axe syro-libanais en suspens
Dans un contexte de levée des sanctions américaines sur la Syrie, les journaux s’interrogent sur l’avenir des relations diplomatiques entre Beyrouth et Damas. Al Bina’ note que « la normalisation avec la Syrie n’est plus un tabou, mais qu’elle reste suspendue à des considérations internes complexes » (Al Bina’, 14 mai 2025). Le président Aoun, tout en se félicitant de l’ouverture américaine, n’a pas annoncé d’initiative concrète vers son homologue syrien.
Ad Diyar souligne néanmoins que plusieurs ministres plaident en faveur d’un retour des relations formelles, notamment pour faciliter les dossiers transfrontaliers : transit commercial, retour des réfugiés, et coopération sécuritaire. Le journal indique qu’une cellule de travail interministérielle a été formée pour étudier les scénarios possibles d’une reprise partielle des échanges diplomatiques.
Politique internationale : tensions régionales, guerre à Gaza et repositionnements diplomatiques
Intensification de la guerre à Gaza
Dans son édition du 14 mai 2025, Al Bina’ rapporte que 28 personnes ont été tuées dans un bombardement de l’hôpital européen de Khan Younès, au sud de la bande de Gaza, perpétré par l’armée israélienne. Parmi les victimes figurent des malades, des soignants, ainsi que des membres de la défense civile, pris pour cible alors qu’ils tentaient d’évacuer les blessés (Al Bina’, 14 mai 2025). Ce nouvel épisode vient s’ajouter à une série d’attaques ayant ciblé les infrastructures médicales dans la région.
Ad Diyar évoque la poursuite des frappes israéliennes dans plusieurs secteurs de la bande de Gaza, mentionnant le bilan communiqué par le ministère de la Santé palestinien : 46 morts et 73 blessés en 24 heures. Le journal précise que les combats se sont intensifiés à l’est de la ville de Gaza, notamment dans le quartier de Choujaïya, où les brigades al-Qassam affirment avoir tué un soldat israélien lors d’un accrochage direct (Ad Diyar, 14 mai 2025).
Al Sharq rapporte également les propos du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, qui affirme que « la guerre ne s’arrêtera pas tant que la victoire totale contre le Hamas ne sera pas obtenue ». Selon le journal, Netanyahou a reconnu qu’un cessez-le-feu temporaire pourrait être envisagé, mais uniquement dans le cadre d’un échange de prisonniers, sans que cela ne constitue une trêve permanente (Al Sharq, 14 mai 2025).
Réactions de la communauté internationale
Al Joumhouriyat cite des extraits du discours de Donald Trump lors du sommet de Riyad, où il critique ouvertement la situation à Gaza : « Le peuple de Gaza mérite un avenir meilleur. Ce qui se passe actuellement est inacceptable. » (Al Joumhouriyat, 14 mai 2025). Trump a souligné que les États-Unis étaient prêts à soutenir une solution de paix, mais sans renoncer à leurs engagements sécuritaires envers Israël.
En parallèle, Al Akhbar mentionne un revirement dans le ton américain à l’égard de l’Iran. Le président Trump, tout en défendant une posture ferme, a reconnu que « les discussions en cours sur le nucléaire sont menées avec un certain réalisme de la part de Téhéran » (Al Akhbar, 14 mai 2025). Il a indiqué que les États-Unis souhaitaient reprendre les consultations multilatérales autour du traité de 2015, mais avec de nouvelles garanties.
Le dossier iranien en mutation
Toujours selon Al Akhbar, cette ouverture diplomatique envers l’Iran survient dans un contexte d’apaisement apparent entre Riyad et Téhéran. Le journal cite des diplomates saoudiens selon lesquels « l’heure n’est plus à l’escalade, mais à la coopération économique et à la sécurité partagée ». Cette volonté d’apaisement se manifeste aussi par l’absence d’attaques verbales entre les deux pays lors du sommet.
Al Sharq mentionne toutefois une inquiétude persistante dans certains cercles israéliens. Des personnalités politiques et militaires auraient accusé Donald Trump de semer la confusion par ses déclarations contradictoires, certains allant jusqu’à parler d’« abandon stratégique » si Washington venait à assouplir sa position vis-à-vis de Téhéran (Al Sharq, 14 mai 2025). L’ambassadeur américain en Israël aurait tenté de rassurer les autorités israéliennes en affirmant que « la sécurité d’Israël reste une priorité absolue ».
Dossier yéménite et tensions sur les routes maritimes
Sur un autre front, Al Joumhouriyat revient sur les tensions en mer Rouge, où les Houthis ont visé à deux reprises le terminal de l’aéroport de Ben Gourion, provoquant sa fermeture temporaire. Selon le journal, les frappes ont été revendiquées comme un acte de solidarité avec Gaza, et comme une réponse aux sanctions saoudiennes contre le Yémen (Al Joumhouriyat, 14 mai 2025). Trump a déclaré que les États-Unis avaient « frappé plus de 1100 fois les bases houthies », tout en admettant que « les rebelles restent déterminés à perturber les flux commerciaux dans la région ».
Al Bina’ note par ailleurs que les Houthis ont menacé d’étendre leurs frappes à d’autres capitales du Golfe si les attaques contre Gaza ne cessaient pas. Le journal cite des experts militaires qui s’interrogent sur la capacité de Washington à contenir à la fois l’Iran et ses alliés régionaux tout en évitant une confrontation directe.
Économie : vers un repositionnement régional et une reprise sous conditions
Levée des sanctions sur la Syrie : un levier pour les échanges régionaux
Dans son édition du 14 mai 2025, Al Akhbar consacre une large analyse aux retombées attendues de la levée des sanctions américaines sur la Syrie. Le journal explique que cette décision pourrait accélérer plusieurs projets économiques régionaux affectant directement le Liban, notamment le projet de gazoduc arabe et les échanges commerciaux par voie terrestre (Al Akhbar, 14 mai 2025). Le journal rappelle que les sanctions avaient gelé le fonctionnement d’entreprises libanaises actives en Syrie, entravant les investissements dans l’immobilier et les services logistiques. La reprise de ces activités pourrait être immédiate si les circuits financiers entre Beyrouth et Damas sont rétablis.
Selon Al Akhbar, plusieurs entreprises libanaises ont exprimé leur intention de relancer leurs projets en Syrie. Parmi elles, des sociétés de fret, de commerce de gros, mais aussi des bureaux d’ingénierie. Le journal cite une source au ministère de l’Économie affirmant que « le retour de la Syrie dans l’environnement commercial libanais pourrait ramener une dynamique d’affaires utile au redémarrage économique du pays ».
Al Liwa’ confirme que les milieux d’affaires libanais voient dans cette évolution une « fenêtre d’opportunité », bien que les incertitudes liées aux risques politiques persistent. Le journal souligne également que le président Joseph Aoun a évoqué « la nécessité d’un encadrement législatif pour sécuriser les flux d’investissements vers la Syrie » (Al Liwa’, 14 mai 2025).
Relance de la coopération économique américano-libanaise
Ad Diyar rapporte qu’une délégation libanaise conduite par le président de l’Association des industriels, Nabih Fadel, a participé à la conférence Select USA tenue à Washington. Le journal précise que la participation libanaise a été saluée par la diplomatie américaine comme « un signe de résilience et d’ouverture au commerce mondial » (Ad Diyar, 14 mai 2025). Lors de cette rencontre, les échanges ont porté sur les voies d’accès des start-ups libanaises au marché américain, notamment dans les domaines technologiques, agroalimentaires et pharmaceutiques.
Dans le même article, Ad Diyar cite la déclaration de la cheffe de mission américaine à Beyrouth, Lisa Johnson, qui a affirmé que « les États-Unis souhaitent accompagner les entreprises libanaises dans leur stratégie d’exportation et de conformité réglementaire internationale ». Le journal note que plusieurs entreprises libanaises ont déjà entamé des démarches pour lever des capitaux aux États-Unis, grâce à des programmes d’incubation proposés par la diaspora libanaise.
Réformes structurelles et conditionnalité des aides
La dimension structurelle des réformes économiques est abordée par Annahar, qui évoque la volonté du Premier ministre Nawaf Salam de relancer le processus de réforme bancaire. Le journal indique que Salam a affirmé vouloir « un cadre légal juste pour la restitution des dépôts, sans sacrifier la stabilité financière » (Annahar, 14 mai 2025). Il s’agit notamment de mettre en œuvre un plan de réorganisation du secteur bancaire assorti d’une feuille de route précise, fondée sur des indicateurs de transparence et de gouvernance.
Al Sharq complète cette perspective en rappelant que le chef du gouvernement s’est engagé à soumettre « dans les deux mois » un texte de loi sur la réforme des institutions financières publiques, notamment la BDL et la Commission de contrôle des banques (Al Sharq, 14 mai 2025). Le journal évoque aussi des projets de réforme du code des investissements, avec pour objectif d’attirer des flux de capitaux stables et orientés vers l’économie productive.
Rôle accru des pays du Golfe
Le soutien des pays du Golfe au redressement économique libanais fait l’objet d’un développement dans Al Liwa’. Le journal rapporte que la Chambre de commerce saoudo-libanaise a exprimé sa volonté de relancer les échanges bilatéraux. Trois forums économiques seraient prévus d’ici la fin de l’année à Beyrouth, dont l’un consacré à la relance des investissements saoudiens dans le secteur touristique, hôtelier et médical (Al Liwa’, 14 mai 2025). Ce retour progressif est toutefois conditionné à « une réelle séparation entre économie et politique », selon des sources citées par le quotidien.
Dans le même sens, Al Sharq mentionne la perspective d’un grand forum économique régional prévu à Bagdad en partenariat avec le Liban, la Syrie, la Jordanie et l’Égypte. L’objectif de cette initiative serait de créer un corridor économique terrestre et énergétique reliant la Méditerranée au Golfe (Al Sharq, 14 mai 2025). Cette initiative pourrait offrir au Liban un rôle stratégique comme plateforme logistique et financière.
Croissance du secteur privé et créations d’entreprises
Al Akhbar fournit un aperçu des nouvelles immatriculations d’entreprises enregistrées au registre du commerce entre février et avril 2025. On y recense plusieurs dizaines de sociétés opérant dans les domaines de l’import-export, de la technologie, du consulting et de l’agriculture. Le journal cite notamment les sociétés “Eye Wear SARL”, “Nama Lib”, “Web Boxed” et “Dar Alma Holding”, qui affichent des ambitions nationales et régionales (Al Akhbar, 14 mai 2025).
Parmi ces sociétés, certaines visent explicitement les marchés syriens et jordaniens, avec des produits adaptés aux standards régionaux. Le journal note une volonté des jeunes entrepreneurs libanais de contourner la paralysie interne en misant sur des modèles économiques tournés vers la sous-traitance et les partenariats extérieurs.
Justice : enquête sur le port, réforme du système pénitentiaire et lutte contre la corruption électorale
Blocage et relance des enquêtes judiciaires
Dans son édition du 14 mai 2025, Ad Diyar rapporte que les investigations liées à l’explosion du port de Beyrouth connaissent une nouvelle dynamique après une période prolongée de paralysie. Le journal indique que « le juge d’instruction continue d’auditionner les responsables sécuritaires et administratifs », et que « des informations circulent sur une seconde visite attendue du parquet français à Beyrouth » afin de renforcer la coopération judiciaire (Ad Diyar, 14 mai 2025). Ce retour des autorités judiciaires françaises est perçu comme un levier potentiel pour « accélérer la publication de l’acte d’accusation et ouvrir la voie aux procès ».
Le journal ajoute que les efforts politiques ont permis de débloquer certains obstacles, notamment en autorisant l’audition de personnalités politiques et judiciaires jusque-là protégées. Ces avancées, bien que limitées, marquent un tournant pour une affaire emblématique de l’échec institutionnel libanais.
Système carcéral : une crise humanitaire ignorée
Le même quotidien livre un état des lieux alarmant du système pénitentiaire au Liban. Selon un haut magistrat cité par Ad Diyar, « les prisons, en particulier Roumieh, dépassent toutes les normes de dignité humaine », avec un surpeuplement massif, une absence de soins médicaux adéquats, une recrudescence des suicides et des cas de toxicomanie (Ad Diyar, 14 mai 2025). Le juge qualifie les établissements carcéraux de « miroir du naufrage institutionnel ».
Toujours selon cette source, 60 % des détenus seraient en détention provisoire sans jugement. Cette situation résulte d’un engorgement chronique des tribunaux, d’un manque de magistrats, et de reports de sessions faute de coordination entre les services de sécurité et la justice. Le journal dénonce un système de justice à deux vitesses, où « la lenteur équivaut à une négation du droit à un procès équitable ».
Ad Diyar insiste sur le caractère structurel de la crise : « l’absence de planification stratégique et le désintérêt politique chronique ont fait du dossier carcéral un champ de négligence systématique ». Le journal appelle à un plan de réhabilitation à moyen terme incluant la révision des procédures pénales et la création d’un mécanisme de libération conditionnelle basé sur des critères transparents.
Le débat récurrent sur l’amnistie générale
Le thème de l’amnistie générale revient avec insistance. Toujours dans Ad Diyar, un responsable judiciaire de haut rang affirme que « l’amnistie est transformée en instrument de marchandage confessionnel » (Ad Diyar, 14 mai 2025). Il souligne que cette mesure, pourtant essentielle dans certaines circonstances, est exploitée politiquement à l’approche des échéances électorales. Le juge avertit que « le traitement inégal des dossiers d’amnistie produit un système de justice sélective, alimentant la défiance envers l’État de droit ».
Le journal développe que les précédentes propositions d’amnistie ont été rejetées pour avoir exclu certaines catégories de détenus sur des bases politiques. L’appel est lancé pour une « loi fondée sur la gravité du crime, la situation sociale du détenu et la réhabilitation possible », rédigée par un comité indépendant et non par les blocs parlementaires.
Corruption électorale : premières poursuites
Dans le cadre des élections municipales, plusieurs journaux rapportent l’ouverture d’enquêtes judiciaires pour corruption électorale. Ad Diyar note que des cas d’achat de voix ont été signalés à Tripoli et dans d’autres régions du Nord. Des suspects, identifiés comme « donneurs d’ordres » dans les listes électorales, ont été déférés devant les tribunaux compétents après une enquête menée par les services de renseignements militaires et les forces de sécurité intérieure (Ad Diyar, 14 mai 2025).
Le journal cite également les propos d’un magistrat de Tripoli qui affirme que « ces poursuites ne doivent pas être symboliques, mais doivent déboucher sur des condamnations dissuasives ». Il ajoute que les procureurs généraux ont reçu des consignes claires du Conseil supérieur de la magistrature pour traiter les dossiers en priorité.
Réforme de l’administration judiciaire
En lien avec la situation des prisons et les lenteurs judiciaires, le Premier ministre Nawaf Salam a réaffirmé sa volonté de réforme. Selon Al Sharq, Salam a souligné lors d’un discours que « la restructuration judiciaire ne peut plus attendre » et que « des mécanismes transparents pour la nomination des juges et l’évaluation de leur performance » doivent être instaurés (Al Sharq, 14 mai 2025).
Il a évoqué la mise en place imminente d’un Conseil supérieur de la justice réformé, avec une nouvelle composition équilibrée entre magistrats élus et experts nommés. Annahar confirme que cette réforme fait partie du programme gouvernemental et est incluse dans les négociations avec les bailleurs internationaux pour restaurer la confiance institutionnelle (Annahar, 14 mai 2025).