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Revue de presse du 27/03/25: Controverse autour des prochaines nominations

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Les quotidiens libanais du 27 mars 2025 font état d’une situation politique, diplomatique et sécuritaire de plus en plus délicate. Entre nominations sensibles, pressions internationales, ingérences régionales et tensions à la frontière sud, la scène nationale est marquée par une série d’événements interconnectés.

Renforcement de la pression diplomatique française : la visite de Jean-Yves Le Drian à Beyrouth

Dans son édition du 27 mars 2025, Al Joumhouriyat rapporte en détail la visite de Jean-Yves Le Drian, envoyé spécial du président français Emmanuel Macron, à Beyrouth. Celui-ci a mené des entretiens avec le président Joseph Aoun, le président du Parlement Nabih Berri, le Premier ministre Nawaf Salam et le ministre des Affaires étrangères Joe Raji. Cette visite marque un regain d’activité de la diplomatie française dans le dossier libanais, avec pour objectif principal le déblocage des réformes institutionnelles, économiques et judiciaires.

Selon Al Joumhouriyat (27 mars 2025), Jean-Yves Le Drian a affirmé l’engagement renouvelé de la France à soutenir le Liban dans son processus de reconstruction, et a souligné le rôle personnel du président Macron dans la mobilisation du soutien international. Le président Aoun a de son côté indiqué que les priorités de son mandat incluent la relance des négociations avec le Fonds monétaire international, la reprise des réformes structurelles et la reconstruction des localités touchées par les bombardements israéliens lors du dernier conflit.

Toujours selon Al Joumhouriyat, le président Aoun a insisté sur la nécessité de restaurer la confiance des Libanais et des partenaires étrangers. Il a déclaré que le Liban dispose encore de leviers d’action, à condition de profiter du soutien français, tout en signalant que des mesures positives sur le plan administratif pourraient être prises prochainement. De son côté, Le Drian a mis l’accent sur l’importance de préserver l’unité nationale et de renforcer les institutions pour convaincre les acteurs internationaux de continuer à soutenir le pays.

Conflit latent au Sud : préoccupations croissantes autour de la frontière israélo-libanaise

La situation sécuritaire dans le sud du Liban demeure au centre des préoccupations. Ad Diyar (27 mars 2025) mentionne explicitement la poursuite des tensions le long de la frontière sud, en dépit de l’accord conclu en novembre 2024. Le président Aoun, toujours selon ce journal, a dénoncé la violation répétée de cet accord par Israël, notamment le maintien de l’occupation des cinq collines contestées et le refus de libérer les prisonniers libanais détenus par l’armée israélienne.

Le président a également évoqué, lors de sa rencontre avec Jean-Yves Le Drian, l’importance de faire pression sur Israël pour garantir sa bonne foi et l’exécution de ses engagements. Il a mis en garde contre le danger d’un retour à l’escalade, tout en réaffirmant l’attachement du Liban au cessez-le-feu et à la stabilité le long de la Ligne bleue. Ad Diyar souligne aussi la volonté du gouvernement libanais de contenir la situation, en s’appuyant sur la médiation internationale et l’engagement de la FINUL.

Le même journal souligne que l’armée libanaise, sous les ordres du président Joseph Aoun, maintient une présence renforcée dans les zones frontalières et multiplie les contacts diplomatiques avec les États-Unis et les Nations unies pour éviter toute extension du conflit.

Frictions persistantes à la frontière syrienne : méfiance renforcée envers Damas

Toujours selon Ad Diyar (27 mars 2025), la frontière nord et nord-est, avec la Syrie, reste une source d’inquiétude. Le quotidien rapporte l’absence de coordination directe entre Beyrouth et Damas depuis l’arrivée au pouvoir du président syrien Ahmed Char’a. Les autorités libanaises dénoncent des incursions de groupes armés opérant depuis le territoire syrien, ainsi qu’une tentative d’influence sur certaines localités libanaises frontalières. Le journal précise que malgré les demandes répétées de rencontres bilatérales de la part du ministre de la Défense Michel Sleiman, aucune réunion n’a encore eu lieu avec les responsables sécuritaires syriens.

Les tensions sont accrues par les mouvements des groupes armés, suspectés d’être liés à des organisations transfrontalières, dans des régions sensibles comme Hermel et Wadi Khaled. Ad Diyar mentionne également une volonté manifeste de Damas de réimposer son influence dans certaines zones frontalières, ce qui ravive les inquiétudes d’un retour aux pratiques d’occupation.

Nouvelles priorités économiques : lutte contre l’inflation et réforme bancaire en suspens

Le volet économique reste central dans les débats. Al Sharq (27 mars 2025) rapporte que la désignation du nouveau gouverneur de la Banque du Liban a une nouvelle fois été ajournée. L’intérim est toujours assuré par Wassim Mansouri. Ce dernier, cité par le journal, affirme que la politique monétaire adoptée depuis son entrée en fonction a permis de faire baisser l’inflation annuelle de 300 % à 18 %, bien que les pressions sur le système bancaire persistent.

Ce contexte économique difficile est également abordé par An-Nahar (27 mars 2025), qui fait état d’un climat social tendu, notamment en raison du gel des aides sociales et des retards dans le versement des salaires du secteur public. Le journal évoque les obstacles auxquels se heurte le gouvernement dans ses discussions avec le FMI, soulignant que les conditions imposées par l’organisme restent fermes, notamment en matière de restructuration bancaire et de levée des subventions.

Par ailleurs, Al Akhbar (27 mars 2025) revient sur les difficultés de finalisation du budget 2025, notant que plusieurs ministères, dont ceux de la Santé, de l’Éducation et de l’Intérieur, s’opposent aux coupes budgétaires proposées. Cette situation retarde l’adoption du texte au Parlement, alimentant la frustration populaire.

Pressions internes sur les nominations publiques et paralysie institutionnelle

Al Liwa’ (27 mars 2025) et Al Sharq Al Awsat (27 mars 2025) soulignent l’absence d’accord politique sur plusieurs postes-clés, notamment ceux liés à la Cour des comptes, la Commission de la concurrence et l’Inspection centrale. L’impasse institutionnelle empêche la finalisation des nominations, et reflète les divisions persistantes entre les blocs parlementaires.

La question des nominations fait aussi l’objet d’un traitement particulier dans Nida’ Al Watan (27 mars 2025), qui dénonce une “gouvernance par inertie” et accuse les partis traditionnels de bloquer les décisions afin de préserver leurs intérêts confessionnels. Le journal indique que l’exécutif a été sommé par plusieurs ambassades occidentales de débloquer ces nominations avant fin avril 2025, sous peine de suspension de certaines aides bilatérales.

Politique locale : désaccords institutionnels, nominations bloquées et recompositions silencieuses

Les quotidiens libanais du 27 mars 2025 font état d’une scène politique nationale marquée par une série de blocages institutionnels persistants, une paralysie autour des nominations à des postes clés de l’administration, et une configuration parlementaire où la majorité reste fluctuante selon les thématiques débattues. Plusieurs tensions internes, largement exposées dans les médias, ont occupé l’espace public, notamment en lien avec les discussions avortées autour des nominations dans la haute fonction publique, les positions exprimées par le président de la République Joseph Aoun, et la posture du Premier ministre Nawaf Salam face aux demandes de réformes et de transparence.

Blocage autour des nominations administratives et judiciaires

Dans son édition du 27 mars 2025, Nida’ Al Watan met en avant l’incapacité du gouvernement à trancher sur la série de nominations attendues dans plusieurs institutions étatiques clés, notamment la Cour des comptes, le Conseil de la fonction publique, la Commission de régulation de la concurrence et l’Inspection centrale. Le journal précise que ces postes, vacants depuis parfois plus d’un an, ne peuvent être pourvus en raison de l’absence de consensus au sein du cabinet, chaque formation politique exigeant une part de représentation.

Le quotidien rapporte également que les nominations liées au secteur de la justice, notamment les postes de procureurs régionaux et de juges d’instruction, sont également gelées. Le président Joseph Aoun, lors d’un échange avec des journalistes évoqué dans Al Liwa’, aurait dénoncé en privé la « logique du partage confessionnel appliquée même aux fonctions techniques », appelant à privilégier les compétences sur l’appartenance communautaire.

Selon Al Sharq Al Awsat (27 mars 2025), la situation autour des nominations n’est pas seulement politique mais également institutionnelle : le Premier ministre Nawaf Salam, en poste depuis le 8 février 2025, refuse de valider des listes de noms qu’il juge déséquilibrées ou imposées par des partis, en contradiction avec sa volonté de réformer l’administration selon des principes de mérite et de neutralité.

Le Conseil des ministres dans l’impasse : un agenda institutionnel paralysé

Al Joumhouriyat rapporte que la séance du Conseil des ministres prévue cette semaine a été ajournée après qu’aucun accord n’a été trouvé sur l’ordre du jour. Selon des sources citées par le journal, les ministres représentant le Courant patriotique libre et les Forces libanaises ont demandé le retrait de plusieurs points relatifs aux nominations, menaçant de boycotter la séance en cas de maintien de ces articles. Le président Aoun et le Premier ministre Salam se sont alors accordés pour reporter la réunion afin d’éviter un éclatement public du désaccord.

Ce même journal évoque aussi les désaccords au sein même de la coalition gouvernementale sur les sujets économiques, notamment la gestion du budget 2025 et les marges de manœuvre budgétaires à accorder aux ministères. Le ministre des Finances, selon Al Akhbar, a refusé de publier les annexes budgétaires sans arbitrage clair sur les affectations sectorielles, ce qui a été perçu comme une tentative de geler les négociations politiques sur les priorités économiques.

Reconfiguration discrète du paysage parlementaire

Ad Diyar note une dynamique plus silencieuse mais néanmoins significative au sein de la Chambre des députés. Le président du Parlement, Nabih Berri, a réuni dans les jours précédents une série de groupes parlementaires pour tenter d’esquisser un consensus sur la relance du dialogue national, mais aucun communiqué n’a été émis à l’issue de ces rencontres. Le journal rapporte que Berri aurait proposé l’idée d’une « table de concertation » centrée sur trois axes : les nominations dans les institutions de régulation, la stratégie de défense, et les relations avec la Syrie.

Toujours selon Ad Diyar, le Hezbollah, désormais dirigé par Naim Kassem, se montre favorable à une relance de ce dialogue, à condition qu’aucun débat sur le désarmement ne soit ouvert. Cette position a été relayée dans Al Akhbar, où l’on précise que le parti considère que toute discussion sur les armes de la résistance constitue une ligne rouge non négociable.

Dans le même temps, Nahar (27 mars 2025) revient sur le rôle du président Aoun dans cette période d’incertitude politique. Il y est mentionné que le chef de l’État souhaite initier une dynamique nouvelle, notamment par la convocation de conférences thématiques sur la réforme de l’administration, la décentralisation et la lutte contre la corruption. Le journal indique que ces conférences pourraient commencer dès le mois d’avril, avec le soutien de partenaires européens.

Pressions croisées sur le gouvernement Nawaf Salam

Le gouvernement dirigé par Nawaf Salam, en fonction depuis un mois et demi, fait face à des pressions croissantes selon Al Sharq (27 mars 2025). D’un côté, il doit répondre aux attentes de la communauté internationale, en particulier en matière de réforme judiciaire et de lutte contre la corruption ; de l’autre, il doit gérer des alliances internes fragiles, qui imposent des compromis constants sur les décisions exécutives.

Al Quds évoque indirectement la situation libanaise à travers une analyse régionale sur la perception des gouvernements réformateurs dans le monde arabe. Bien que le Liban n’y soit pas nommé explicitement, les parallèles faits entre les contextes libanais, irakien et tunisien soulignent les difficultés rencontrées par les Premiers ministres technocrates dans un environnement parlementaire fragmenté.

Toujours selon Nida’ Al Watan, le gouvernement Salam a mis en place une cellule de coordination avec les ministères techniques pour accélérer la mise en œuvre des réformes prévues dans le cadre du plan de relance économique présenté en mars. Toutefois, les blocages internes ralentissent la cadence, et certaines ONG locales dénoncent déjà une absence de résultats tangibles.

Diplomatie : activisme français, inertie syrienne et repositionnements régionaux

La diplomatie libanaise, bien que marquée par des moyens limités, s’est retrouvée au centre de plusieurs dynamiques géopolitiques dans les dernières semaines, à en croire les publications des quotidiens du 27 mars 2025. Tandis que la France renforce son rôle d’intermédiaire à Beyrouth, les relations avec la Syrie restent gelées malgré les tensions à la frontière, et les signaux en provenance du Golfe témoignent d’un intérêt prudent vis-à-vis du Liban.

La France intensifie son implication diplomatique : visite de Jean-Yves Le Drian à Beyrouth

Dans Al Joumhouriyat (27 mars 2025), la couverture de la visite de Jean-Yves Le Drian à Beyrouth occupe une place centrale. En qualité d’envoyé spécial du président Emmanuel Macron, Le Drian a rencontré le président Joseph Aoun, le président du Parlement Nabih Berri, le Premier ministre Nawaf Salam, ainsi que le ministre des Affaires étrangères Joe Raji. Le journal précise que cette visite s’inscrit dans le cadre d’un retour offensif de la diplomatie française au Liban, après plusieurs mois de faible visibilité.

Selon le compte rendu de Al Joumhouriyat, Le Drian a déclaré que le président Macron suivait personnellement le dossier libanais et espérait une relance des réformes administratives, économiques et judiciaires. Il a affirmé le maintien du soutien de la France à la souveraineté, à la stabilité et à l’unité du Liban. Le diplomate français aurait également insisté sur la nécessité pour les responsables libanais d’assumer leurs responsabilités en débloquant les nominations aux postes clés de l’État, condition jugée indispensable à toute aide financière ou coopération bilatérale renforcée.

Le président Aoun, dans les propos rapportés par le même journal, a remercié la France pour son appui constant et a souligné que les réformes figuraient en tête de ses priorités. Il a évoqué la reprise des discussions avec les institutions financières internationales et la nécessité de rétablir la confiance des citoyens dans l’État. Le journal insiste également sur l’intention du chef de l’État de relancer des canaux de coopération régionale à travers des initiatives économiques communes.

Relations libano-syriennes : gel diplomatique et méfiance bilatérale

Les relations entre Beyrouth et Damas sont l’objet d’un traitement détaillé dans Ad Diyar (27 mars 2025). Le journal rapporte qu’aucune réunion de haut niveau n’a été organisée entre les deux capitales depuis l’arrivée au pouvoir du président syrien Ahmed Char’a. Cette absence de contact officiel est interprétée comme un signe de crispation durable entre les deux régimes. Plusieurs ministres, dont celui de la Défense, auraient tenté d’organiser des rencontres bilatérales sur des questions sécuritaires urgentes, notamment les incursions de groupes armés depuis le territoire syrien vers la Bekaa, mais sans réponse concrète de la part des autorités syriennes.

Le journal évoque également les critiques implicites formulées par le Premier ministre Nawaf Salam à l’égard de Damas, qui n’aurait pas respecté les engagements de coordination sécuritaire pris lors d’accords précédents. Il est indiqué que la méfiance de Beyrouth repose sur des soupçons d’ingérence syrienne dans des zones frontalières sensibles, en particulier dans les zones rurales de Hermel et Akkar. L’absence de position officielle de Damas alimente ces tensions.

Dans Nida’ Al Watan (27 mars 2025), une source diplomatique affirme que la Syrie chercherait à restaurer une influence politique dans les institutions libanaises, notamment par des canaux indirects via certains partis alliés. Le journal note cependant que le gouvernement libanais se montre réticent à tout rapprochement non balisé, préférant s’appuyer sur des mécanismes multilatéraux avec le soutien de la Ligue arabe et de l’ONU pour toute question transfrontalière.

L’Arabie saoudite et la diplomatie discrète : médiation sécuritaire en cours

Dans Ad Diyar (27 mars 2025), il est aussi question d’une initiative discrète de médiation conduite par Riyad entre Beyrouth et Damas. Le ministre libanais de la Défense, Michel Sleiman, aurait eu des échanges indirects avec ses homologues saoudiens à propos de la sécurisation de la frontière nord. Selon le journal, l’Arabie saoudite cherche à stabiliser la région à la lumière de ses propres efforts de réconciliation avec la Syrie, et considère le Liban comme un terrain diplomatique sensible, où toute initiative doit éviter de renforcer les clivages internes.

Le journal évoque aussi un possible rôle de coordination entre les ambassades des pays du Golfe, notamment l’Arabie saoudite, le Qatar et les Émirats arabes unis, pour relancer les aides sectorielles suspendues depuis 2021. Il est cependant précisé qu’aucun plan concret n’a encore été annoncé, même si des visites bilatérales sont attendues dans les mois à venir.

Le rôle des ambassades occidentales : conditionnalité accrue et attentes renforcées

Toujours selon Nida’ Al Watan, plusieurs ambassades occidentales ont récemment transmis au ministère libanais des Affaires étrangères des notes diplomatiques appelant à la désignation rapide de responsables dans les institutions de régulation. Il est fait mention de la Cour des comptes, de la Commission de la concurrence et de l’Inspection centrale, comme postes essentiels à la reprise des programmes de coopération technique et budgétaire. Le journal précise que ces messages ont été accompagnés d’un avertissement clair : toute aide sera suspendue en l’absence de mesures concrètes avant fin avril 2025.

Al Liwa’ (27 mars 2025) revient sur une rencontre entre le ministre libanais des Finances et les ambassadeurs de plusieurs pays de l’Union européenne. Ces derniers auraient exprimé leur soutien à la stabilisation financière du Liban, à condition que le gouvernement adopte une transparence accrue dans la gestion des fonds publics et l’attribution des marchés publics. Le ministre aurait promis des réformes législatives rapides, notamment la réactivation de l’Autorité des marchés publics, mais aucun calendrier n’a été communiqué.

La diplomatie onusienne : mise en garde sur les tensions au Sud

La question de la stabilité au sud du Liban figure dans plusieurs journaux, notamment dans Al Sharq et Ad Diyar du 27 mars 2025. Des échanges de messages ont eu lieu entre le gouvernement libanais et les représentants de la FINUL, la force des Nations unies déployée au Liban-Sud. Ces derniers auraient exprimé leur inquiétude quant à la persistance de violations israéliennes de la Ligne bleue et à la possibilité d’une escalade.

Le président Aoun a renouvelé, selon ces journaux, son engagement en faveur de la paix et de la désescalade, appelant l’ONU à exercer plus de pression sur Israël pour qu’il respecte les termes de l’accord de cessez-le-feu de novembre 2024. Il a également proposé l’organisation d’une réunion tripartite à Naqoura sous l’égide de la FINUL pour éviter tout incident incontrôlé.

Politique internationale : intensification des fronts régionaux, réactivation diplomatique globale et tensions énergétiques

Les journaux libanais du 27 mars 2025 relaient une actualité politique internationale dense, marquée par les tensions militaires persistantes dans la bande de Gaza, les positions iraniennes vis-à-vis des États-Unis, l’évolution de la guerre en Ukraine, et l’activisme diplomatique saoudien. Cette actualité est complétée par les positions exprimées par les autorités libanaises sur certains de ces dossiers, notamment ceux liés à la cause palestinienne et aux conflits régionaux.

Escalade continue à Gaza : réactions internationales contrastées

Selon Al Quds (27 mars 2025), la situation dans la bande de Gaza demeure extrêmement tendue. Le journal fait état d’un bombardement israélien ayant visé le camp de réfugiés de Jabalia, entraînant la mort de plusieurs civils, dont des enfants. En réponse, les Brigades Al-Qassam ont revendiqué plusieurs tirs de roquettes sur le sud d’Israël. L’armée israélienne a annoncé avoir détruit des tunnels appartenant au Hamas et affirme poursuivre ses opérations jusqu’à l’éradication totale des capacités militaires de l’organisation.

Toujours dans Al Quds, les Nations unies appellent à un cessez-le-feu humanitaire immédiat. Le Conseil de sécurité reste bloqué par l’usage du veto américain, bien que la Chine et la Russie aient demandé une réunion d’urgence. L’Union européenne, pour sa part, a exhorté les deux parties à la retenue, tout en affirmant que la réponse israélienne semble « disproportionnée », selon des diplomates cités anonymement.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a rencontré une délégation du Qatar et du Hamas au Caire dans une tentative de médiation. Al Sharq Al Awsat (27 mars 2025) rapporte que l’Égypte insiste sur une trêve de trois jours pour acheminer l’aide humanitaire, sans obtenir à ce jour de réponse favorable d’Israël. Le journal précise aussi que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a été convoqué par le cabinet sécuritaire pour s’expliquer sur l’échec de la libération d’otages malgré les opérations militaires prolongées.

Tensions croissantes entre les États-Unis et l’Iran : bras de fer énergétique et militaire

Dans Al Sharq (27 mars 2025), un article détaille les récentes tensions entre l’Iran et les États-Unis à la suite de frappes américaines sur des dépôts d’armes appartenant à des milices pro-iraniennes en Syrie et en Irak. Le ministère iranien des Affaires étrangères a dénoncé ces attaques comme une « agression contre la souveraineté régionale », selon le quotidien. Téhéran a convoqué l’ambassadeur suisse, qui représente les intérêts américains, pour protester formellement contre ces opérations.

Par ailleurs, Al Akhbar (27 mars 2025) mentionne que l’Iran a mobilisé plusieurs unités navales dans le détroit d’Ormuz, en réaction aux manœuvres conjointes des marines américaine, britannique et saoudienne dans le Golfe. L’article indique que ces démonstrations de force ont pour but d’assurer la sécurité des routes maritimes mais sont perçues à Téhéran comme une provocation directe. Le commandant en chef de la Garde révolutionnaire aurait déclaré que « toute attaque contre les intérêts de l’Iran sera traitée avec une réponse immédiate et totale ».

Les tensions s’ajoutent à un contexte de pressions énergétiques croissantes, alors que les États-Unis ont annoncé vouloir réimposer des sanctions sur les exportations pétrolières iraniennes, en représailles à l’intensification du soutien militaire de l’Iran aux milices chiites de la région.

Ukraine et Russie : un conflit enlisé et un soutien occidental en mutation

Selon Al Quds (27 mars 2025), la guerre en Ukraine entre dans une nouvelle phase. Le journal rapporte que l’armée ukrainienne a mené une contre-offensive dans la région de Donetsk, tandis que les forces russes ont bombardé Kharkiv et Odessa. Le président Volodymyr Zelensky, cité par des sources européennes, a réclamé un soutien militaire accru lors d’un sommet virtuel avec les chefs d’État de l’OTAN.

Toujours dans Al Quds, il est précisé que les États-Unis ont approuvé un nouveau paquet d’aide militaire de 3,2 milliards de dollars, incluant des systèmes antimissiles Patriot et des drones longue portée. Le Kremlin, pour sa part, a réagi en mobilisant 100 000 réservistes et en renforçant sa présence militaire en Crimée. Le président Vladimir Poutine a déclaré que « l’Occident mène une guerre par procuration qui menace la stabilité mondiale ».

Al Liwa’ (27 mars 2025) revient sur les effets de la guerre sur les marchés mondiaux, notamment sur les prix du blé et du gaz. L’article souligne que la hausse des prix affecte particulièrement les pays du Sud, dont le Liban, en raison de la dépendance à l’importation de matières premières. Des experts économiques, cités anonymement, alertent sur le risque de famine dans certaines régions du Moyen-Orient si la guerre se prolonge.

Arabie saoudite : entre ouverture régionale et fermeté stratégique

Al Sharq Al Awsat consacre un dossier complet à l’activisme diplomatique saoudien. Le prince héritier Mohammed ben Salmane a entamé une tournée dans plusieurs pays d’Asie centrale, dont le Kazakhstan et l’Ouzbékistan, afin de renforcer les partenariats énergétiques et technologiques. Ce déplacement vise à élargir la coopération dans le cadre de Vision 2030 et à diversifier les sources d’investissement en dehors des circuits traditionnels.

Par ailleurs, le journal rapporte que Riyad a renouvelé son appel à la cessation des combats à Gaza et a condamné les bombardements israéliens « disproportionnés ». Le communiqué du ministère des Affaires étrangères saoudien appelle à la convocation d’un sommet arabe d’urgence pour traiter des développements en Palestine et redéfinir une position arabe unifiée.

Chine et diplomatie globale : montée en puissance stratégique

Dans un article de Al Sharq (27 mars 2025), la Chine est décrite comme un acteur diplomatique en pleine expansion. Pékin a organisé un forum pour la sécurité en Asie, auquel ont participé plusieurs ministres des Affaires étrangères de pays du Moyen-Orient, dont l’Iran, l’Arabie saoudite et la Turquie. Le journal note que la Chine propose un nouveau cadre de coopération régionale basé sur le respect de la souveraineté et la non-ingérence, contrastant avec les approches occidentales jugées interventionnistes.

La Chine a aussi annoncé une initiative conjointe avec la Russie pour soutenir la reconstruction post-conflit de certaines régions syriennes, en coordination avec le gouvernement de Damas. Cette démarche est perçue comme une tentative de contrebalancer l’influence américaine dans la région.

Économie : entre espoirs de redressement, tensions budgétaires et incertitudes monétaires

L’économie libanaise reste confrontée à des défis structurels majeurs, comme le rapportent les principaux quotidiens datés du 27 mars 2025. Les discussions autour du budget 2025, les performances de la Banque du Liban sous la direction intérimaire de Wassim Mansouri, les blocages administratifs liés aux réformes, et la pression internationale conditionnant toute aide à l’adoption de lois attendues par le Fonds monétaire international (FMI) forment les grands axes de l’actualité économique nationale.

Budget 2025 : tensions internes et arbitrages délicats

Selon Al Akhbar (27 mars 2025), le projet de budget 2025 suscite de fortes tensions au sein du gouvernement. Plusieurs ministres, notamment ceux de la Santé, de l’Éducation et de l’Intérieur, ont exprimé leur opposition à certaines coupes budgétaires jugées “inacceptables”, selon les termes rapportés par le journal. Ils reprochent au ministère des Finances de vouloir restreindre drastiquement les dépenses sociales et d’investissement public, alors même que la situation humanitaire reste critique.

Le ministre des Finances, interrogé par Al Akhbar, aurait défendu son projet en arguant que la priorité absolue est de réduire le déficit budgétaire et de rassurer les bailleurs de fonds. Le quotidien souligne que ce désaccord interne retarde la soumission du projet de loi au Parlement et pourrait compromettre l’agenda de réforme exigé par les partenaires internationaux. À ce jour, aucune version consolidée du budget n’a été distribuée aux blocs parlementaires.

An-Nahar (27 mars 2025) confirme cette information en mentionnant que plusieurs annexes du budget, notamment celles relatives aux affectations de dépenses ministérielles, sont toujours en cours de révision. Le journal rapporte aussi que les membres de la commission parlementaire des Finances se plaignent d’un manque de transparence dans la présentation des chiffres, évoquant des écarts entre les versions communiquées par le ministère et les chiffres transmis à la Banque centrale.

Stabilité monétaire : bilan contrasté de la Banque du Liban

Dans Al Sharq (27 mars 2025), l’action du gouverneur par intérim de la Banque du Liban, Wassim Mansouri, est au cœur d’un article revenant sur ses six mois de gestion. Le journal cite un rapport interne selon lequel l’inflation annuelle aurait été réduite de 300 % à 18 % depuis juillet 2024, grâce à un contrôle plus strict de la masse monétaire et à une meilleure gestion des réserves de change. Cette performance, bien que saluée par certains analystes, reste cependant entachée par des doutes sur la durabilité de la stabilisation sans réformes structurelles.

Le même journal mentionne que les transferts internationaux de fonds ont légèrement augmenté au premier trimestre 2025, atteignant 1,1 milliard de dollars, contre 980 millions au trimestre précédent. Toutefois, Al Sharq note que ces flux restent très inférieurs aux niveaux d’avant-crise, et que leur répartition demeure inégalement répartie entre régions.

De son côté, Al Liwa’ (27 mars 2025) revient sur les difficultés de la Banque centrale à mettre en œuvre une politique de taux cohérente. Le journal souligne que le taux de change parallèle fluctue entre 85 000 et 92 000 livres libanaises pour un dollar, malgré les interventions ponctuelles de la Banque pour stabiliser le marché. L’absence de gouverneur en titre, combinée à la méfiance des marchés, alimente cette volatilité.

Entreprises publiques et audits suspendus

Al Joumhouriyat (27 mars 2025) consacre une page à la situation des entreprises publiques, notamment Électricité du Liban (EDL), la compagnie des télécommunications Ogero, et le secteur des transports. Le journal révèle que les audits financiers lancés en 2023 ont été interrompus en raison du non-renouvellement des contrats avec les cabinets d’audit internationaux. Le ministère de l’Économie aurait refusé de valider les extensions de mandat, invoquant des irrégularités contractuelles.

Cette interruption compromet l’évaluation de la viabilité de plusieurs établissements publics, dont EDL qui reste fortement déficitaire. Le quotidien rappelle que l’entreprise ne couvre qu’environ 35 % de la demande nationale en électricité, et que les délestages continuent d’affecter de larges zones du pays, en particulier au nord et dans la Békaa.

Al Sharq Al Awsat (27 mars 2025) complète cette analyse en mentionnant que la Banque mondiale a gelé une partie des fonds alloués au programme de modernisation du réseau électrique en attendant la publication des résultats d’audit. Le journal cite une source proche du ministère des Finances indiquant que le Liban risque de perdre jusqu’à 110 millions de dollars si ces audits ne sont pas réactivés avant la fin du mois de mai.

Commerce et importations : dépendance chronique et ralentissement logistique

Selon Ad Diyar (27 mars 2025), les importations libanaises ont diminué de 12 % en glissement annuel au premier trimestre 2025. Le journal évoque les perturbations logistiques liées à la crise en mer Rouge et aux tensions dans le détroit d’Ormuz, qui ont entraîné une hausse du coût du fret maritime. Cette situation affecte en particulier les importations de produits pharmaceutiques, de denrées alimentaires et de pièces détachées.

Le quotidien mentionne aussi que les entrepôts du port de Beyrouth fonctionnent à 72 % de leur capacité, en raison de retards dans les opérations de dédouanement. Le syndicat des importateurs, cité par Ad Diyar, alerte sur le risque de pénuries temporaires de médicaments si aucune mesure de facilitation logistique n’est mise en place.

Al Quds (27 mars 2025) aborde indirectement cette question dans le cadre de la guerre en Ukraine. Le journal rappelle que le Liban dépend toujours à 85 % des importations de blé, principalement en provenance d’Ukraine et de Russie. La poursuite du conflit et la destruction de plusieurs installations portuaires ukrainiennes rendent incertaines les livraisons futures, ce qui pourrait obliger le Liban à revoir ses accords commerciaux avec d’autres producteurs.

Réformes structurelles en suspens et attentes du FMI

Al Joumhouriyat et Nida’ Al Watan (27 mars 2025) soulignent que le Liban n’a toujours pas finalisé les lois requises par le FMI pour débloquer le programme d’aide de 3 milliards de dollars signé en principe en 2022. Ces lois incluent la réforme bancaire, la restructuration de la dette et la création d’une autorité de régulation financière indépendante.

Selon Nida’ Al Watan, les experts du FMI sont de retour à Beyrouth pour une mission d’évaluation, mais ont exprimé leur frustration face à la lenteur des processus législatifs. Une source diplomatique citée par le journal précise que “les réformes promises depuis trois ans n’ont pas dépassé le stade de la déclaration d’intention”.

ustice : dossiers judiciaires en suspens, symboles de mémoire et luttes contre l’impunité

L’actualité judiciaire dans les journaux libanais du 27 mars 2025 fait ressortir des dynamiques complexes mêlant devoir de mémoire, blocages procéduraux et nouvelles tensions autour de l’indépendance de la justice. Les affaires judiciaires en cours concernent principalement les grands crimes politiques non résolus, les accusations persistantes contre le régime syrien, et les hommages appuyés aux figures assassinées dont les noms restent liés à l’impunité.

Justice pour Kamel Joumblatt : retour d’un symbole dans l’espace public

Dans son édition du 27 mars 2025, Nahar revient longuement sur la mémoire de Kamel Joumblatt, figure historique de la gauche libanaise, à l’occasion du 48e anniversaire de son assassinat. Le journal publie en une un hommage visuel sous forme de tableau commémoratif offert par la rédaction à Walid Joumblatt, en mémoire de son père tué en 1977. Ce geste est l’occasion pour Nahar de raviver l’appel à la justice, soulignant que le crime n’a jamais fait l’objet d’un procès équitable.

Le journal relie cette commémoration à l’arrestation récente, en Syrie, d’Ibrahim Houweijé, décrit comme l’un des agents impliqués dans l’assassinat de Kamel Joumblatt, sous la direction présumée des services du régime de l’époque. Cette arrestation, survenue après la prise de pouvoir du président syrien Ahmed Char’a, est vue comme un tournant potentiel dans l’ouverture de dossiers anciens restés sans suite.

Toujours dans Nahar, Walid Joumblatt est cité en ces termes : « l’histoire a fini par rendre justice, même avec retard », annonçant qu’il mettait un terme aux cérémonies annuelles organisées à la mémoire de son père. Il évoque cette décision comme un « acte de clôture symbolique » de ce cycle de douleur politique, tout en réaffirmant son attachement à une justice impartiale.

Accusations historiques contre le régime syrien : relance diplomatique ou justice différée ?

Les liens entre les assassinats politiques et les responsabilités du régime syrien sont également évoqués dans Al Sharq(27 mars 2025), qui consacre un article aux récents développements judiciaires autour de plusieurs figures disparues lors des années de guerre et d’occupation. Il y est notamment question de nouvelles pièces à conviction transmises par des ONG internationales à la justice libanaise concernant les disparitions de Samir Kassir, Georges Hawi et Gibran Tueni.

Ces documents, selon le journal, contiendraient des correspondances classées des services syriens, rendues publiques à la faveur de la transition politique en cours à Damas. Toutefois, la justice libanaise n’aurait pour l’instant ni ouvert formellement de nouveaux dossiers ni nommé un juge d’instruction en charge de leur examen.

Mobilisation médiatique contre l’impunité : le cas des journalistes tués

Toujours dans Nahar, un article met en avant l’engagement de la presse en faveur de la vérité dans les affaires d’assassinats politiques, en particulier ceux qui ont visé des journalistes. Le journal rappelle que l’assassinat de Gibran Tueni, directeur du quotidien, reste emblématique d’une période où la liberté de la presse a payé un lourd tribut à la violence politique.

L’initiative lancée par la rédaction de Nahar, baptisée « justice pour Gibran », appelle à la réouverture des enquêtes, à la levée des classifications secrètes sur certains documents judiciaires, et à la création d’un comité de juristes indépendants pour superviser les suites de ces dossiers. Le projet a été soutenu par plusieurs associations de défense de la liberté de la presse, selon l’article.

Absence de décisions judiciaires sur les affaires de corruption : inertie judiciaire persistante

Dans Nida’ Al Watan (27 mars 2025), un article critique ouvertement l’immobilisme des institutions judiciaires concernant les nombreux dossiers de corruption signalés depuis 2019. Le journal énumère plusieurs affaires restées sans suite : détournements de fonds dans les municipalités, surfacturations dans les ministères techniques, et subventions non justifiées à des ONG affiliées à des personnalités politiques.

Le journal dénonce également les blocages internes au sein du Conseil supérieur de la magistrature, accusé de ne pas permettre la nomination de nouveaux juges d’instruction pour traiter ces dossiers. Le ministère de la Justice, selon le quotidien, se défend en invoquant un manque de moyens et une pression politique exercée par certains partis pour entraver les procédures.

La question syrienne et ses ramifications judiciaires locales

Dans Ad Diyar (27 mars 2025), les tensions diplomatiques entre le Liban et la Syrie ont aussi un prolongement judiciaire. Le journal fait état de l’absence totale de coopération judiciaire entre les deux pays, malgré les demandes répétées des familles de disparus libanais qui soupçonnent que certains d’entre eux sont toujours détenus dans des prisons syriennes. Le journal indique qu’aucun accord bilatéral n’a été signé pour permettre l’accès aux archives de la sûreté syrienne.

Des associations de familles de disparus ont manifesté devant le ministère de la Justice, demandant au gouvernement de mettre en place une commission d’enquête nationale, appuyée par des experts de l’ONU. Cette proposition, relayée par un député cité anonymement dans Ad Diyar, a été transmise à la commission parlementaire des droits de l’homme, mais n’a pas encore été discutée en séance.

Société : précarité persistante, fractures sociales et appels à la solidarité

L’actualité sociale libanaise, telle que reflétée dans les journaux du 27 mars 2025, témoigne d’une société fragilisée par les effets prolongés de la crise économique, les tensions sécuritaires, la faiblesse des services publics et les inégalités croissantes. Les articles abordent la montée de la pauvreté, la pression sur les systèmes éducatifs et sanitaires, l’insécurité alimentaire, et l’absence de réponse structurée de l’État face à ces défis.

Pauvreté, chômage et désespoir social grandissant

Selon Al Akhbar (27 mars 2025), la pauvreté au Liban a atteint des niveaux inédits, avec des taux de chômage élevés parmi les jeunes diplômés et les classes moyennes en voie de disparition. Le journal rapporte que les aides sociales demeurent insuffisantes et inégalement distribuées, suscitant un profond sentiment d’injustice dans de nombreuses régions, notamment dans la Békaa et le Nord.

Le journal souligne également que plusieurs familles dépendent aujourd’hui de transferts financiers de la diaspora ou de l’aide fournie par des ONG internationales. Une étude publiée en interne par un organisme associatif montre que plus de 60 % des ménages interrogés ne disposent pas de revenus fixes, et que l’emploi informel est désormais la norme dans de nombreux secteurs, y compris les services et la petite industrie.

Dans Al Sharq Al Awsat (27 mars 2025), un article évoque les zones rurales oubliées, où la population survit grâce à l’agriculture de subsistance. Le journal pointe une aggravation des conditions de vie, aggravée par le manque d’infrastructures et l’effondrement des réseaux d’eau et d’électricité. Des ONG locales y signalent des cas de malnutrition chez les enfants et une forte désertion scolaire.

Éducation : déscolarisation, pression sur les écoles et enseignants en difficulté

Dans Nahar (27 mars 2025), l’état du secteur éducatif est évoqué dans plusieurs articles. Le journal rapporte une baisse significative de la fréquentation scolaire, notamment dans l’enseignement public. Des directeurs d’écoles expliquent que de nombreux parents ne peuvent plus assumer les frais de transport, de fournitures ou même de repas pour leurs enfants.

Le même journal indique que les enseignants du secteur public n’ont pas encore perçu plusieurs mois de salaires, ce qui a entraîné des grèves ponctuelles dans plusieurs régions, paralysant les examens de mi-semestre. Le ministère de l’Éducation aurait promis des mesures correctives, mais aucun calendrier n’a été communiqué.

Al Akhbar mentionne également que certaines écoles privées, autrefois accessibles aux classes moyennes, ont fermé leurs portes ou augmenté leurs frais de manière prohibitive. Le fossé entre les écoles subventionnées et non subventionnées se creuse, renforçant les inégalités éducatives dans tout le pays.

Santé et services sociaux : les limites de l’accès aux soins

Dans Al Sharq (27 mars 2025), la situation dans les hôpitaux publics est décrite comme critique. Le journal rapporte que plusieurs établissements manquent de médicaments essentiels, notamment pour les maladies chroniques. La crise du carburant affecte également les groupes électrogènes qui assurent le fonctionnement de certains blocs opératoires.

Le journal cite un responsable hospitalier anonyme indiquant que “les soins sont désormais réservés à ceux qui peuvent payer en dollars, les autres attendent ou renoncent.” Cette ségrégation médicale touche en particulier les personnes âgées et les réfugiés syriens, souvent exclus des circuits de soins officiels.

Al Liwa’ (27 mars 2025) évoque la pénurie de médicaments dans les pharmacies, soulignant que plusieurs traitements pour le diabète, l’hypertension et les troubles cardiaques ne sont plus disponibles sur le marché. Le journal pointe une libéralisation des prix par le ministère de la Santé, qui aurait aggravé la situation.

Insécurité, violence sociale et montée de la criminalité

Dans Ad Diyar (27 mars 2025), un article dresse un tableau sombre de l’insécurité dans certains quartiers de Tripoli et de Saïda. Le journal mentionne une augmentation des vols, des agressions et des cambriolages, souvent motivés par des besoins économiques urgents. Les forces de sécurité peinent à répondre à toutes les alertes, faute d’effectifs et de moyens logistiques.

Le journal mentionne aussi la recrudescence des violences domestiques, avec une hausse de 30 % des signalements reçus par les centres d’écoute spécialisés depuis le début de l’année. Les associations féministes interrogées estiment que cette hausse est liée à la détérioration des conditions de vie, qui accentue les tensions familiales.

Al Quds (27 mars 2025) consacre un reportage aux jeunes en situation de désœuvrement dans la banlieue sud de Beyrouth. Le journal souligne que de nombreux adolescents, privés d’école et sans emploi, sont exposés à la tentation de rejoindre des groupes armés ou criminels. Le manque de programmes de réinsertion ou de formation professionnelle aggrave ce phénomène.

Crise de logement et urbanisation désordonnée

Toujours dans Nahar (27 mars 2025), une enquête s’intéresse à la crise du logement. Le journal note que les loyers ont doublé en deux ans, notamment à Beyrouth, tandis que les revenus des ménages stagnent ou baissent. Cette pression immobilière pousse de nombreuses familles à quitter les centres urbains pour s’installer dans des quartiers périphériques mal desservis.

Le journal évoque aussi le développement de constructions illégales dans plusieurs localités du Mont-Liban et du Sud, souvent sur des terrains agricoles ou forestiers. Ces pratiques posent des risques environnementaux importants, en particulier en cas de glissements de terrain ou d’inondations.

Éveil des solidarités locales et initiatives citoyennes

Face à la paralysie des institutions, plusieurs initiatives citoyennes émergent, comme le rapporte Al 3arabi Al Jadid (27 mars 2025). Des réseaux d’entraide organisent des collectes de nourriture, des distributions de vêtements et des parrainages scolaires. Le journal souligne que ces actions, bien qu’insuffisantes à pallier l’effondrement des services publics, permettent de maintenir un lien social dans les quartiers les plus affectés.

Le journal mentionne aussi l’émergence d’un “syndicalisme de quartier”, avec des comités de citoyens négociant collectivement des tarifs préférentiels avec les distributeurs d’électricité privée ou les fournisseurs de gaz. Ces actions locales, selon plusieurs témoignages, redonnent un sentiment d’appartenance et de dignité à des populations souvent marginalisées.

Culture : figures de mémoire, fresques populaires et survivance artistique

La presse libanaise du 27 mars 2025 témoigne d’une scène culturelle résiliente, traversée par le poids de la mémoire et animée par des pratiques artistiques locales portées par des initiatives autonomes. Malgré l’absence de soutien institutionnel structuré, les artistes, musiciens, écrivains et acteurs culturels multiplient les formes d’expression, entre commémorations, créations visuelles et diffusion alternative.

Un hommage symbolique à Kamel Joumblatt : mémoire politique et héritage culturel

Dans son édition du 27 mars 2025, Nahar rend hommage à Kamel Joumblatt, figure centrale de la gauche intellectuelle libanaise, assassiné en 1977. Le journal publie en première page un portrait pictural offert à Walid Joumblatt, son fils, à l’occasion du 48e anniversaire de sa disparition. Cet hommage dépasse le cadre politique : il rappelle l’importance de Kamel Joumblatt dans l’histoire culturelle libanaise. Philosophe, essayiste et poète, il fut également un passeur d’idées et un défenseur du dialogue interreligieux.

Selon Nahar, Walid Joumblatt a annoncé, lors d’un entretien avec le journal, qu’il mettait fin aux cérémonies annuelles de commémoration de son père. “Il est temps de clore un cycle”, a-t-il déclaré, soulignant que cette décision ne relève ni du désengagement ni de l’oubli, mais d’un “choix de transmission plus intériorisé”. L’article analyse cette posture comme un recentrage vers une mémoire discrète, en rupture avec les usages militants de la figure de Kamel Joumblatt dans le discours public.

Les fresques d’Al Maktaba Al Muwaza’a : l’art mural comme acte social

Dans Al 3arabi Al Jadid (27 mars 2025), un reportage est consacré au collectif artistique “Al Maktaba Al Muwaza’a”, actif dans la banlieue sud de Beyrouth. Composé de jeunes peintres et graffeurs autodidactes, le collectif investit les murs d’espaces urbains négligés, notamment dans les quartiers de Ghobeiry et Haret Hreik. Leurs œuvres représentent des scènes inspirées de la guerre civile, de la vie populaire ou encore de récits traditionnels recontextualisés.

L’article insiste sur l’aspect communautaire de cette initiative. Les fresques sont produites collectivement, souvent en concertation avec les habitants, et réalisées avec des matériaux récupérés. Le journal cite l’un des membres du groupe : “Nos murs sont nos livres, nos couleurs sont notre mémoire collective.” Le collectif refuse toute affiliation politique ou confessionnelle et fonctionne sans subvention, en organisant des ventes d’objets dérivés ou des ateliers mobiles pour enfants.

Al 3arabi Al Jadid souligne aussi que ces fresques, loin d’être de simples décorations, deviennent des repères identitaires pour des quartiers où la mémoire architecturale s’efface sous les ruines et les constructions illégales. Certaines œuvres sont aujourd’hui protégées par des bâches transparentes installées par les riverains eux-mêmes.

Cinéma libanais : lueur à Rotterdam malgré une industrie en souffrance

Dans Al Sharq Al Awsat (27 mars 2025), un article revient sur la sélection du court-métrage libanais “Al Ghourfa Al Akhira” (“La dernière pièce”) au Festival international du film de Rotterdam. Réalisé par la jeune cinéaste Sara Abou Rizk, le film aborde la question du deuil et de la reconstruction psychologique dans un Beyrouth post-explosion, à travers le récit d’une adolescente confrontée à la disparition de son père.

L’article souligne que cette reconnaissance internationale est rare dans le contexte actuel. Le cinéma libanais traverse une phase de quasi-paralysie : plusieurs tournages ont été suspendus en raison de l’instabilité du taux de change et de la disparition des aides publiques. Le journal cite un producteur selon lequel “les projets ne survivent que grâce à des financements étrangers ou à des prix de festivals précédents.” Il évoque aussi la fermeture récente de deux salles à Jounieh et Saïda, illustrant la précarité du réseau de distribution.

Sara Abou Rizk, interrogée par Al Sharq Al Awsat, indique que son film a été tourné en deux jours, sans décor construit, avec une équipe de six personnes, et monté sur un logiciel libre. Elle insiste sur la nécessité de maintenir une narration locale malgré les conditions de production drastiques. “Le Liban doit continuer à se raconter, même sans subventions.”

Musique : Hiba Tawaji sur scène dans la Békaa et au Sud

Al Quds (27 mars 2025) rapporte deux concerts de la chanteuse libanaise Hiba Tawaji dans des régions rarement incluses dans les tournées culturelles : Zahlé et Nabatiyé. Les concerts, organisés dans des salles polyvalentes municipales, ont attiré un public varié, notamment des jeunes femmes et des familles. Le journal décrit une atmosphère chaleureuse malgré l’absence d’infrastructure scénique avancée.

Tawaji a interprété un répertoire mêlant chansons de Fairouz, morceaux issus de ses propres albums et adaptations de poèmes libanais mis en musique. L’artiste a déclaré, selon Al Quds, qu’elle souhaitait “reconstruire un lien direct avec les régions” et “ramener la musique là où elle a été oubliée”.

Le journal souligne que ces initiatives sont rares dans un paysage musical libanais fortement centralisé à Beyrouth. Le déplacement logistique, l’absence de subventions et les coupures d’électricité rendent difficile l’organisation de concerts en dehors de la capitale. Toutefois, cette tournée pourrait ouvrir la voie à d’autres artistes désireux de toucher un public plus large.

Exposition “Fragments de mémoire” : art contemporain et mémoire collective

Dans Al Liwa’ (27 mars 2025), un encart culturel présente l’exposition “Fragments de mémoire” qui se tient au centre Dar El Nimer à Beyrouth. L’événement réunit une dizaine d’artistes plasticiens libanais autour du thème de la mémoire urbaine. Les œuvres présentées mêlent peinture, photographie, collage et installation sonore. Chaque œuvre interroge une facette de l’histoire récente du Liban : guerre civile, explosions, migrations ou effondrement économique.

Le commissaire de l’exposition, cité par le journal, explique que le fil rouge de l’événement est “la reconstruction non pas des murs, mais du regard que l’on porte sur ce qui a été détruit.” Parmi les œuvres remarquées : une installation de Lina Traboulsi composée de morceaux de vitres collectées après l’explosion du port, et un polyptyque de Mehdi Dakroub représentant les stations-service abandonnées de la périphérie beyrouthine.

Le journal note aussi une forte fréquentation malgré l’absence de campagne publicitaire, preuve de l’intérêt du public pour une culture ancrée dans les réalités sociales.

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