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Revue de presse du 29/05/25: Fractures internes autour de la question du Hezbollah

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Dans Al Akhbar (29/05/2025), le ministre des Affaires étrangères Youssef Raji déclare que « la trilogie boisée [peuple, armée, résistance] est terminée », qualifiant le Hezbollah de « groupe armé hors-la-loi ». Il demande que le parti se transforme en « mouvement politique ordinaire ». Cette déclaration survient après une visite du bloc parlementaire du Hezbollah à Baabda, menée par le député Mohammad Raad. Al Bina’ (29/05/2025) précise que le chef de l’État Joseph Aoun a discuté de « dialogue et coopération » avec le Hezbollah. Le même jour, Ibrahim Moussaoui répond aux propos de Raji en affirmant que « l’équation dorée n’est pas une illusion, elle est la volonté du peuple ». Al Akhbar (29/05/2025) mentionne que cette tension verbale a été relayée par des figures religieuses et politiques sur les réseaux sociaux.

Al Joumhouriyat (29/05/2025) évoque une « déstabilisation de la cohésion gouvernementale », exacerbée par l’aggravation des échanges entre ministres et députés, y compris sur les réseaux sociaux. Des réunions internes ont été organisées pour « désamorcer une crise politique imminente », selon des sources anonymes citées par le journal. La même source rapporte que plusieurs ministres ont critiqué publiquement l’absence d’une position commune sur le rôle du Hezbollah dans l’État.

Pressions diplomatiques et négociations régionales

Les tensions locales sont amplifiées par les évolutions géopolitiques. Al Bina’ (29/05/2025) cite le président américain Donald Trump affirmant que « les négociations avec l’Iran avancent bien » et qu’il a « prévenu Netanyahou qu’une action militaire serait contre-productive ». Ces propos sont confirmés dans Al Liwa’ (29/05/2025), qui précise que Trump s’est dit « optimiste quant à un accord proche avec Téhéran ». Dans le même article, l’émissaire américain Steve Witkoff indique qu’un document de proposition de cessez-le-feu à Gaza est en cours de transmission.

Al Quds (29/05/2025) donne les détails du plan évoqué par Witkoff : retrait israélien complet, administration civile par une commission indépendante, libération d’otages israéliens et de prisonniers palestiniens. Le Hamas, selon la même source, confirme avoir accepté un cadre général pour une « cessation durable des hostilités ». Al Bina’ (29/05/2025) ajoute que le président Trump supervise directement ces discussions depuis la Maison Blanche.

Négociations nucléaires et enjeu du désarmement

Al Sharq Al Awsat (29/05/2025) révèle que l’Iran pourrait autoriser l’entrée d’inspecteurs américains de l’AIEA, à condition d’un accord final avec Washington. Rafael Grossi, directeur de l’agence, précise que « seule une supervision renforcée permettra de garantir la conformité iranienne ». Al Quds (29/05/2025) mentionne des avancées sur les niveaux d’enrichissement autorisés, tandis que le ministre iranien Mohammad Eslami affirme que « les inspections devront se faire dans le respect de la souveraineté nationale ».

Parallèlement, Ad Diyar (29/05/2025) annonce des pourparlers directs entre Israël et la Syrie, avec l’ouverture de discussions autour d’un possible traité de paix. Axios, selon le journal, rapporte que les négociations incluent l’ouverture d’ambassades réciproques et des garanties territoriales. La perspective d’une normalisation complète soulève des inquiétudes au Liban. Le quotidien rappelle que toute recomposition régionale sans concertation avec Beyrouth pourrait « repositionner le Liban comme simple variable d’ajustement ».

Tensions militaires et présence de la FINUL

La situation au Liban-Sud préoccupe également la presse. Al Akhbar (29/05/2025) affirme que des pressions israéliennes et américaines visent à réduire le contingent de la FINUL. Cette réduction pourrait affaiblir le dispositif sécuritaire dans une région historiquement instable. Selon le même journal, des discussions en cours à New York au Conseil de sécurité concernent un redéploiement limité aux zones à haute tension. Al Joumhouriyat (29/05/2025) note que les négociations sur le rôle de la FINUL coïncident avec des accusations israéliennes contre le Hezbollah concernant le stockage d’armes dans des zones civiles.

Blocages économiques et incertitudes sur les réformes

Al Sharq (29/05/2025) analyse le débat sur la gouvernance de la Banque du Liban. Le journal critique le fait que « les leviers économiques sont entre les mains d’un acteur unique sans véritable contre-pouvoir ». Il rapporte que des parlementaires appellent à une réforme de la gouvernance bancaire, avec un renforcement des prérogatives de la Commission de supervision. An-Nahar (29/05/2025) va plus loin et annonce que « le FMI a gelé ses engagements initiaux » en raison du manque de transparence et de coordination au sein de l’exécutif. Ad Diyar (29/05/2025) estime que « l’impasse actuelle sur la restructuration bancaire pourrait retarder l’arrivée des fonds internationaux ».

Al Liwa’ (29/05/2025) évoque la suspension temporaire de la couverture médicale pour les réfugiés syriens, en raison de « restrictions budgétaires urgentes ». Une source du ministère de la Santé précise que « les crédits alloués pour le second semestre ont été bloqués », ce qui provoque des tensions avec les ONG opérant sur le terrain. Al Sharq (29/05/2025) note que cette décision pourrait être revue sous pression de bailleurs étrangers, dont l’Union européenne.

Instabilité politique et fractures internes

Le climat politique se détériore. Al Joumhouriyat (29/05/2025) rapporte que les échanges violents entre membres du gouvernement ont dépassé les limites institutionnelles. Plusieurs ministres s’accusent mutuellement d’agir « sous influence étrangère ». Le journal cite une source à Baabda selon laquelle « le président Joseph Aoun a dû intervenir personnellement pour appeler au calme ». Dans le même numéro, une tribune évoque la « montée des rhétoriques sectaires sur les réseaux sociaux » comme facteur de division.

Al Diyar (29/05/2025) rappelle que toute tentative de transformation interne imposée de manière unilatérale a échoué au Liban. Le journal dresse un parallèle avec les événements de 1958, 1975 et 1990. Il souligne que « le consensus reste l’unique voie de réforme durable ». Les différences entre les approches de Joseph Aoun et de Nawaf Salam sont de plus en plus visibles : tandis que le président multiplie les ouvertures vers le Hezbollah, le Premier ministre défend une ligne plus conforme aux exigences des partenaires occidentaux.

Gaza : implications locales d’un conflit prolongé

La situation à Gaza pèse sur le Liban, d’autant plus que plusieurs camps palestiniens sont en alerte. Al Quds (29/05/2025) indique que des responsables de la sécurité libanaise ont renforcé la surveillance autour d’Ain el-Hilweh et de Beddawi. Des contacts entre le Hamas et des représentants palestiniens locaux ont été confirmés. Al Liwa’ (29/05/2025) ajoute que les autorités libanaises craignent une infiltration d’éléments extérieurs via les réseaux de soutien humanitaire. Le journal signale que « des contrôles accrus ont été mis en place à l’aéroport et au port de Beyrouth ».

Politique locale: affrontements institutionnels, instabilités municipales et recompositions stratégiques

Escalade autour du Hezbollah et fracture entre institutions

La question du désarmement du Hezbollah continue d’alimenter des tensions ouvertes entre les principales institutions de l’État. Dans Al Akhbar (29/05/2025), le ministre des Affaires étrangères Youssef Raji affirme que « le peuple libanais ne veut plus de la trilogie boisée » (peuple, armée, résistance). Il ajoute que « le Hezbollah est une organisation armée illégale » et appelle ses membres à « rejoindre la vie civile ou à se structurer comme parti politique non armé ». Ces déclarations ont provoqué une réaction immédiate de la part d’Ibrahim Moussaoui, député du Hezbollah, qui dénonce une « insulte à la volonté populaire » et affirme que « cette équation dorée est soutenue par les urnes et par les sacrifices du peuple ».

Al Bina’ (29/05/2025) rapporte que Mohammad Raad, chef du bloc parlementaire du Hezbollah, a été reçu par le président Joseph Aoun. Le journal évoque un « climat de coopération » entre les deux parties. Le président, selon la même source, cherche à apaiser les tensions en misant sur « l’unité nationale et l’inclusivité politique ». Ces propos contrastent avec ceux du Premier ministre Nawaf Salam, qui dans Al Akhbar (29/05/2025), réaffirme « l’engagement du gouvernement envers l’autorité exclusive de l’État sur la sécurité ». Cette divergence souligne une fracture au sommet de l’exécutif.

Al Joumhouriyat (29/05/2025) mentionne que ces différends ont paralysé plusieurs séances du Conseil des ministres. Des ministres proches du Courant patriotique libre ont quitté la salle lors d’un débat sur la position gouvernementale à adopter dans les négociations avec les Nations unies sur la réduction des effectifs de la FINUL. Le journal cite un conseiller gouvernemental anonyme affirmant que « les divisions internes sont telles que même une déclaration de principe sur la souveraineté est impossible à formuler ».

Blocages institutionnels et interférences diplomatiques

Al Diyar (29/05/2025) souligne que les lignes de fracture politique sont désormais recoupées par des lignes de fracture diplomatique. Le journal cite des diplomates occidentaux affirmant que « la tolérance zéro vis-à-vis des groupes armés s’applique aussi au Hezbollah », et que le maintien de l’aide financière dépendra « de garanties sur le respect de la souveraineté de l’État ». Dans ce contexte, le président Joseph Aoun tente de rassurer en multipliant les rencontres avec des ambassadeurs. Al Akhbar (29/05/2025) confirme une série de réunions organisées au palais présidentiel avec les ambassadeurs de France, d’Italie et du Qatar.

En revanche, Al Liwa’ (29/05/2025) note que Nawaf Salam n’a pas été convié à certaines de ces réunions, ce qui pourrait indiquer une marginalisation progressive du chef du gouvernement dans certains dossiers de politique étrangère. Le journal cite un proche du Premier ministre : « Salam entend défendre les institutions, mais il n’est pas prêt à cautionner un statu quo armé sous prétexte d’équilibre intérieur. »

Tensions locales : crises municipales et défis sécuritaires

Al Bina’ (29/05/2025) consacre un dossier à la montée des tensions dans plusieurs municipalités du Liban-Sud. Le journal fait état de différends sur la répartition des subventions gouvernementales et sur l’autorité des forces de sécurité. À Tyr, un conflit oppose le conseil municipal au gouverneur de Nabatiyeh sur l’usage des fonds d’aide internationale. La même source indique que des manifestants affiliés à des partis locaux ont bloqué des routes en signe de protestation.

Dans la Békaa, selon Al Joumhouriyat (29/05/2025), la situation est tendue à Baalbek où plusieurs incidents ont éclaté entre groupes rivaux au sein du conseil municipal. Des accusations de favoritisme dans l’octroi de permis de construire sont portées contre le maire, soutenu par Amal. Des élus de l’opposition évoquent un « système clientéliste consolidé depuis des décennies ». Le journal précise que des renforts de la gendarmerie ont été envoyés pour « prévenir un embrasement communautaire ».

Al Liwa’ (29/05/2025) signale que des responsables municipaux du Metn ont publié une lettre ouverte dénonçant le « désengagement de l’État dans les affaires locales ». La lettre évoque la « perte de contrôle sur les services de base » tels que l’eau, l’électricité et la collecte des déchets. Les auteurs accusent les ministères concernés de « négligence systémique ».

Réformes bloquées et recompositions politiques

An-Nahar (29/05/2025) observe que la situation politique locale bloque toute réforme. Le projet de loi sur la décentralisation, discuté depuis plus de dix ans, reste au point mort. Une commission parlementaire spéciale devait statuer sur la version révisée du texte, mais la réunion a été annulée faute de quorum. Le journal souligne que plusieurs députés boycottent les travaux pour protester contre « l’hégémonie des blocs confessionnels ».

Al Diyar (29/05/2025) évoque des tentatives de recomposition à droite, avec des contacts entre le parti Kataëb et des indépendants élus lors des dernières élections municipales. Une source proche de Samy Gemayel affirme que « la base est prête pour une plateforme de réforme locale fondée sur la transparence et la performance ». Le journal note également que certains maires issus de la société civile cherchent à créer une fédération alternative pour la gestion de services partagés.

Al Joumhouriyat (29/05/2025) relate que Walid Joumblatt, depuis Moukhtara, aurait évoqué en privé l’éventualité de réactiver un « dialogue intercommunautaire sur les institutions municipales ». Bien que ses propos n’aient pas été rendus publics, le journal cite un visiteur affirmant que le leader druze souhaite « remettre la question des équilibres locaux au centre du débat politique ».

Blocages budgétaires et ingérences locales

Al Sharq (29/05/2025) révèle que plusieurs municipalités n’ont pas reçu leur dotation annuelle du ministère de l’Intérieur. La raison officielle avancée est « l’absence de validation des comptes de l’année précédente ». Toutefois, le journal indique que ces retards semblent toucher principalement les communes dirigées par des opposants au pouvoir central. Dans le Akkar, les maires dénoncent une « sanction politique » et demandent la médiation du président Aoun.

Le même quotidien rapporte également un litige entre la Cour des comptes et la direction des finances locales concernant l’audit des dépenses engagées dans les zones frontalières. L’audit, selon la source, a été suspendu sans explication. Des ONG locales affirment que « les irrégularités constatées dans l’attribution des marchés publics ne sont jamais poursuivies faute de volonté politique ».

Diplomatie: initiatives régionales, repositionnement du Liban et jeux d’influence internationaux

Relance du dialogue israélo-syrien et implications régionales

Ad Diyar (29/05/2025) rapporte que des discussions secrètes ont été engagées entre Israël et la Syrie avec l’appui des États-Unis. Selon le journal, le média Axios a révélé que ces négociations incluraient l’échange d’ambassades, la reconnaissance mutuelle, et des engagements sécuritaires. Le journal souligne que ces pourparlers visent à éviter une escalade dans le Golan et à repositionner Damas comme un acteur stable dans la région. Al Quds (29/05/2025) mentionne également ces discussions, affirmant qu’elles sont menées sous la médiation de la Russie et que l’Arabie saoudite aurait été consultée.

Les implications de cette relance diplomatique inquiètent certains acteurs libanais. Al Joumhouriyat (29/05/2025) cite des diplomates européens anonymes évoquant la crainte que le Liban soit exclu de la redéfinition des équilibres régionaux. Un article signé dans Al Bina’ (29/05/2025) affirme que « toute stabilisation entre Israël et la Syrie pourrait marginaliser le Liban en tant que front tampon et affaiblir ses revendications sur les fermes de Chebaa ». Le journal appelle à une initiative diplomatique libanaise proactive pour « défendre ses droits dans les forums internationaux ».

Médiation américaine à Gaza et recalibrage des alliances

Al Bina’ (29/05/2025) indique que le président américain Donald Trump supervise personnellement la médiation menée par son conseiller Steve Witkoff pour un cessez-le-feu durable entre Israël et le Hamas. Ce dernier a présenté un plan en trois étapes : retrait israélien de Gaza, création d’une autorité civile conjointe, échange d’otages. Al Quds (29/05/2025) confirme que le Hamas a accepté la structure générale de l’accord et qu’il attend une réponse officielle d’Israël.

Les déclarations de Trump dans Al Liwa’ (29/05/2025) révèlent une volonté de repositionnement américain : « nous voulons mettre fin à cette guerre avant qu’elle ne contamine d’autres fronts ». Le journal ajoute que le département d’État envisage de relancer le processus de paix israélo-palestinien sur de nouvelles bases, en excluant temporairement l’Autorité palestinienne de la première phase. Cette perspective pourrait avoir un impact sur les équilibres internes des camps palestiniens au Liban, selon Al Akhbar (29/05/2025), qui cite des sources sécuritaires affirmant que « plusieurs factions attendent les résultats du plan Witkoff pour réévaluer leurs alliances ».

Pressions occidentales sur la diplomatie libanaise

Dans ce contexte, le Liban subit des pressions croissantes. Al Diyar (29/05/2025) évoque des discussions entre l’ambassadeur de France et le président Joseph Aoun autour de la question du Hezbollah. L’ambassadeur aurait souligné que « la communauté internationale attend des garanties sur la souveraineté libanaise ». Al Joumhouriyat (29/05/2025) affirme que ces discussions ont également porté sur l’avenir du mandat de la FINUL, dont la réduction est envisagée.

Al Akhbar (29/05/2025) cite un document confidentiel selon lequel les États-Unis ont proposé un redéploiement des forces de la FINUL, limité à des points de contrôle fixes, laissant certaines zones au contrôle exclusif de l’armée libanaise. La proposition américaine s’inscrit dans une stratégie visant à transférer plus de responsabilités aux forces locales. Le journal indique que cette option divise l’exécutif libanais : le Premier ministre Nawaf Salam y serait favorable, tandis que le président Joseph Aoun souhaiterait maintenir le déploiement actuel.

Al Liwa’ (29/05/2025) fait état de réunions organisées par le ministère des Affaires étrangères avec plusieurs ambassadeurs arabes. Le ministre Youssef Raji aurait insisté sur la « neutralité du Liban » et sa volonté de « ne pas être entraîné dans des axes régionaux ». Le journal note toutefois que cette position est fragilisée par les prises de position internes sur le Hezbollah, perçues comme des signaux contradictoires par les partenaires internationaux.

Le dossier du nucléaire iranien et ses répercussions

Al Sharq Al Awsat (29/05/2025) publie une enquête détaillée sur les négociations en cours entre les États-Unis et l’Iran. Selon le journal, l’accord envisagé inclut une réduction des niveaux d’enrichissement, un accès élargi aux sites nucléaires, et la levée progressive des sanctions économiques. Téhéran, de son côté, exige la fin du gel des avoirs iraniens en Europe et au Japon. Rafael Grossi, directeur de l’AIEA, cité dans le même journal, insiste sur la nécessité de « mécanismes de vérification renforcés pour éviter un contournement de l’accord ».

Al Quds (29/05/2025) rapporte que l’Arabie saoudite suit de près ces négociations. Le prince Fayçal ben Farhan aurait déclaré lors d’un forum diplomatique à Riyad que « toute entente régionale sur le nucléaire doit inclure un mécanisme de sécurité collectif ». Cette déclaration, relayée par Al Diyar (29/05/2025), intervient alors que plusieurs pays du Golfe demandent à être associés à toute formule post-accord. Le Liban, pour sa part, n’est mentionné dans aucune de ces consultations, ce qui alimente les critiques dans la presse locale sur « l’absence de stratégie diplomatique cohérente » (Al Joumhouriyat, 29/05/2025).

Représentation libanaise et voix discordantes à l’ONU

Al Akhbar (29/05/2025) indique que la mission permanente du Liban à l’ONU a été convoquée pour s’expliquer sur la position du pays dans les résolutions liées à la Syrie et à Gaza. Le journal précise que certains partenaires européens jugent « ambiguë » l’attitude libanaise, qui vote parfois avec les pays du Sud global et parfois avec le bloc occidental. Une source diplomatique citée dans Al Sharq (29/05/2025) parle de « double jeu mal perçu par les grandes puissances ». Le Liban n’aurait pas encore tranché sur son alignement diplomatique dans les instances internationales.

Al Liwa’ (29/05/2025) publie une tribune critiquant « l’illisibilité de la politique étrangère libanaise », affirmant que les initiatives diplomatiques se limitent à des visites protocolaires sans contenu stratégique. Le journal appelle à une session parlementaire spéciale pour débattre de la doctrine diplomatique du pays.

Politique internationale: reconfigurations diplomatiques, conflits persistants et nouvelles médiations

Accord nucléaire en négociation entre Washington et Téhéran

Al Sharq Al Awsat (29/05/2025) rapporte que les États-Unis et l’Iran sont engagés dans des discussions intensives sur un nouveau cadre d’accord nucléaire. D’après le journal, les pourparlers se déroulent en parallèle à Vienne et à New York, avec l’assistance technique de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Rafael Grossi, directeur de l’AIEA, affirme que « le niveau de coopération iranienne a augmenté ces dernières semaines » et que des experts américains pourraient être autorisés à inspecter plusieurs sites d’enrichissement.

Téhéran, selon les sources citées par Al Quds (29/05/2025), exige la levée de toutes les sanctions économiques imposées depuis 2018 et réclame la restitution de ses avoirs bloqués en Europe et en Asie. Le gouvernement de Donald Trump, quant à lui, conditionne la levée des restrictions à une réduction vérifiable du niveau d’enrichissement et à un accès inconditionnel aux installations nucléaires. Al Liwa’ (29/05/2025) indique que des clauses de retour automatique des sanctions en cas de non-respect sont à l’étude.

Al Diyar (29/05/2025) évoque une divergence majeure sur le calendrier : l’Iran demande une levée immédiate des sanctions à la signature, tandis que Washington propose une levée progressive après vérifications. Le journal note également que l’Arabie saoudite suit de près ces développements, exigeant une inclusion des préoccupations régionales dans le texte de l’accord. Le prince Fayçal ben Farhan aurait déclaré à Riyad que « toute entente doit prendre en compte les préoccupations sécuritaires des pays du Golfe ».

Enjeux stratégiques à Gaza et tentative de trêve

Le conflit à Gaza reste au centre de l’actualité internationale. Al Bina’ (29/05/2025) publie les grandes lignes du plan américain proposé par Steve Witkoff. Il comprend le retrait israélien de l’ensemble du territoire gazoui, l’établissement d’une autorité administrative indépendante avec participation internationale, et un échange d’otages. Le Hamas, selon Al Quds (29/05/2025), aurait accepté ces principes sous conditions, notamment l’arrêt des frappes aériennes et la levée du blocus.

Al Liwa’ (29/05/2025) cite des sources israéliennes affirmant que le Premier ministre Benjamin Netanyahou aurait exprimé des réserves, redoutant que le retrait soit perçu comme une défaite. Parallèlement, Al Akhbar (29/05/2025) indique que l’armée israélienne a intensifié ses opérations dans le nord de Gaza, causant la mort de 60 civils en 24 heures. Des manifestations ont eu lieu à Tel-Aviv, exigeant un cessez-le-feu immédiat. Al Quds (29/05/2025) parle d’un « tournant moral dans l’opinion publique israélienne ».

Al Joumhouriyat (29/05/2025) rapporte que l’administration Trump fait pression sur les deux camps pour accepter un compromis. Steve Witkoff aurait rencontré les délégations égyptienne et qatarie pour consolider un cadre de supervision arabe post-conflit. Une réunion ministérielle conjointe entre les pays de la Ligue arabe est prévue au Caire selon Al Sharq (29/05/2025), avec pour objectif de coordonner l’aide humanitaire et le soutien à une reconstruction encadrée.

Dialogue israélo-syrien: perspectives de normalisation

Ad Diyar (29/05/2025) révèle que des contacts ont été établis entre Israël et la Syrie pour une éventuelle normalisation diplomatique. Le journal cite Axios, selon lequel un échange d’ambassades est en cours de négociation, ainsi qu’un accord de non-agression et une coordination sécuritaire sur le Golan. Al Sharq Al Awsat (29/05/2025) précise que la Russie joue un rôle central dans ces échanges et que Moscou voit cette démarche comme un levier de stabilisation régionale.

Al Quds (29/05/2025) ajoute que le président syrien Bachar el-Assad a exigé des garanties sur le maintien de la souveraineté syrienne sur le Golan et un engagement écrit sur la non-intervention israélienne dans les affaires internes syriennes. En retour, Israël aurait demandé l’expulsion de certains groupes iraniens actifs en Syrie. Des analystes cités dans Al Joumhouriyat (29/05/2025) estiment que cette négociation pourrait bouleverser les équilibres régionaux, en repositionnant la Syrie comme un acteur diplomatique après des années d’isolement.

Renforcement des alliances stratégiques dans le Golfe

Al Diyar (29/05/2025) publie un article sur l’intensification des alliances stratégiques entre les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG). L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis multiplient les initiatives militaires conjointes, incluant des exercices navals dans le détroit d’Ormuz. Le journal indique que ces manœuvres ont été interprétées par l’Iran comme une « provocation directe ». Al Sharq (29/05/2025) confirme que le Qatar reste en retrait de ces mouvements, préférant se concentrer sur sa médiation entre l’Iran et les États-Unis.

Al Liwa’ (29/05/2025) rapporte que Bahreïn a signé un nouvel accord de coopération sécuritaire avec les États-Unis. Celui-ci prévoit l’installation d’un centre de surveillance satellitaire à Manama, dédié à la surveillance des mouvements maritimes iraniens. Selon le journal, cette installation sera opérationnelle avant la fin de l’année. L’Iran, dans un communiqué repris par Al Quds (29/05/2025), a dénoncé cet accord comme « une militarisation supplémentaire de la région sous couvert de coopération ».

Multiplication des foyers de tension en Afrique et en Europe

Al Akhbar (29/05/2025) consacre un dossier aux tensions croissantes dans la région du Sahel. Le journal indique que les affrontements entre groupes armés au Mali et au Burkina Faso ont causé plusieurs centaines de morts en mai. Des forces françaises et européennes ont été déployées à la frontière nigérienne, avec pour mission de sécuriser les corridors humanitaires. Al Diyar (29/05/2025) précise que la Russie étend son influence via le Groupe Wagner, désormais actif dans six pays africains.

En Europe, Al Joumhouriyat (29/05/2025) rapporte un regain de tension entre la Serbie et le Kosovo. Des accrochages ont eu lieu près de Mitrovica et l’OTAN a renforcé le dispositif de la KFOR. Al Sharq Al Awsat (29/05/2025) cite le secrétaire général de l’OTAN affirmant que « tout recours à la force entraînera une réponse immédiate ». L’Union européenne appelle au dialogue, mais les positions des deux camps restent figées.

Économie: blocage des réformes, tensions monétaires et perspectives de décrochage financier

Stagnation des négociations avec le FMI

An-Nahar (29/05/2025) revient longuement sur les relations tendues entre le Liban et le Fonds monétaire international. Selon le journal, plusieurs réformes structurelles promises par Beyrouth en 2023 n’ont toujours pas été mises en œuvre. Le FMI a ainsi gelé une nouvelle tranche d’aide de 1,2 milliard de dollars initialement prévue pour le second semestre 2025. Le journal cite un responsable du Fonds affirmant que « les promesses répétées du gouvernement libanais ne se sont pas traduites par des mesures concrètes et vérifiables ».

Al Diyar (29/05/2025) abonde dans le même sens. Le journal souligne que « l’impasse politique autour de la gouvernance bancaire bloque toute perspective de refinancement durable ». L’absence de budget approuvé pour l’exercice en cours est également pointée comme un obstacle majeur. La même source rappelle que les discussions sur la restructuration de la dette publique sont suspendues depuis janvier. Le gouvernement libanais n’a toujours pas soumis un plan détaillé de répartition des pertes entre créanciers, État, Banque du Liban et déposants.

Al Joumhouriyat (29/05/2025) mentionne que le FMI a demandé des garanties sur l’indépendance de la nouvelle autorité de supervision bancaire, prévue dans la loi de réforme financière. Or, les nominations récentes, fortement marquées par des équilibres politiques partisans, remettent en cause cette indépendance. Le journal note que « même les instances de contrôle internationales jugent que la réforme n’a été que cosmétique ».

Conflits autour de la Banque du Liban et manque de coordination

Al Sharq (29/05/2025) publie une analyse critique de la gouvernance monétaire. Le journal reproche à la Banque du Liban de conserver un rôle hégémonique dans la gestion économique du pays, malgré l’effondrement de la livre libanaise. Le quotidien souligne que les décisions importantes sont prises sans coordination avec le ministère des Finances ni consultation du Parlement. Un député cité dans l’article affirme que « la BDL agit comme une entité souveraine au-dessus de l’État ».

Dans la même veine, Al Liwa’ (29/05/2025) relève l’absence de coopération entre la BDL, la Commission de supervision des banques et l’Autorité des marchés financiers. Cette désorganisation institutionnelle complique le redressement du secteur bancaire. Le journal rappelle que plusieurs banques commerciales refusent encore de communiquer leurs bilans audités, en violation des normes imposées par le FMI.

Al Akhbar (29/05/2025) ajoute que les liquidités injectées récemment sur les marchés n’ont eu aucun effet durable sur le taux de change. Le dollar s’échangeait à 104 000 livres libanaises sur le marché parallèle, contre 97 000 début mai. Le journal souligne que « les mesures conjoncturelles ne suffisent pas face à l’absence de plan macroéconomique cohérent ». Plusieurs experts cités évoquent un « effondrement monétaire progressif, masqué par des artifices comptables ».

Retard des réformes fiscales et déséquilibres budgétaires

An-Nahar (29/05/2025) publie un tableau comparatif des recettes fiscales sur les cinq dernières années. En 2024, les recettes n’ont couvert que 47 % des dépenses publiques. Le déficit budgétaire a atteint 11,3 % du PIB selon les estimations du ministère des Finances. Le journal note que la réforme de la TVA a été repoussée à 2026, sous pression de groupes parlementaires opposés à toute hausse des prélèvements.

Al Sharq (29/05/2025) consacre une page à l’évolution des dépenses sociales. Le journal indique que 63 % du budget de l’éducation a été affecté au paiement des salaires, ne laissant que 9 % pour les infrastructures et équipements. Dans le secteur de la santé, la situation est similaire. Le ministère peine à renouveler les contrats de prestations avec les hôpitaux privés. Selon une source interne, « le financement de la couverture médicale des fonctionnaires pourrait cesser d’ici juillet en l’absence de rallonge budgétaire ».

Al Liwa’ (29/05/2025) ajoute que le programme de subventions résiduelles (blé, carburant, médicaments) est devenu insoutenable. La Caisse des dépôts et consignations a signalé une diminution de 38 % de ses réserves mobilisables par rapport à l’année précédente. Des représentants de la Banque mondiale, cités par le journal, ont demandé un « recentrage sur les subventions ciblées et contrôlées » sous peine de suspension des aides.

Marché du travail paralysé et inflation des coûts de base

Al Joumhouriyat (29/05/2025) publie une enquête sur le chômage des jeunes. Le taux atteint 43 % chez les moins de 30 ans selon les chiffres de l’Organisation internationale du travail. Le journal indique que plusieurs secteurs, notamment l’ingénierie, l’informatique et la médecine, sont touchés par une vague d’émigration. Des syndicats professionnels estiment que 9 000 jeunes diplômés ont quitté le Liban entre janvier et mai 2025. Le quotidien ajoute que « les perspectives locales sont trop incertaines pour encourager une installation durable ».

Al Akhbar (29/05/2025) donne la parole à des chefs d’entreprise du secteur industriel. Ceux-ci dénoncent l’explosion des coûts de production, due à la fluctuation des prix de l’énergie et des matières premières. Un patron d’une société textile déclare : « Nous avons réduit nos effectifs de moitié depuis février et n’avons aucune visibilité sur la prochaine commande ». Le journal note que plusieurs usines ont suspendu leur activité, en particulier dans la région de Zahle.

Al Bina’ (29/05/2025) relaie les protestations des syndicats agricoles. Le coût des engrais a doublé depuis janvier et les importations de semences sont bloquées à cause de retards bancaires. Des agriculteurs du Akkar affirment que leurs récoltes seront « divisées par deux cette saison ». Le journal souligne que le ministère de l’Agriculture n’a pas reconduit le programme de soutien lancé en 2022, faute de crédits.

Dégradation des services publics et projets à l’arrêt

Al Sharq (29/05/2025) annonce que les travaux d’extension de l’aéroport de Beyrouth sont suspendus pour une durée indéterminée. Le journal explique que l’appel d’offres a été gelé en raison de litiges entre le ministère des Travaux publics et la Direction générale de l’aviation civile. Al Diyar (29/05/2025) ajoute que les créanciers étrangers du projet ont demandé des garanties supplémentaires, notamment sur les mécanismes de contrôle budgétaire. Le journal révèle que le chantier du terminal 2 devait créer 1 200 emplois directs et indirects.

Al Liwa’ (29/05/2025) consacre un article à la situation des transports collectifs. La remise en service du réseau de bus publics à Beyrouth est encore repoussée. Le projet de réhabilitation des dépôts est bloqué depuis mars, en raison d’un conflit sur la maîtrise d’ouvrage. Le journal indique que les transports informels représentent désormais 78 % des trajets urbains, avec une hausse de 22 % des tarifs constatée en un an.

Justice: blocage des enquêtes, interférences politiques et crise de confiance judiciaire

L’affaire de la double explosion de Beyrouth toujours enlisée

An-Nahar (29/05/2025) consacre une pleine page à la situation du dossier judiciaire lié à la double explosion du port de Beyrouth survenue en août 2020. Le juge Tarek Bitar, initialement chargé de l’enquête, reste suspendu de facto dans ses fonctions, en raison de multiples recours en récusation. Le journal rappelle que 37 demandes d’annulation ont été introduites contre lui par des responsables politiques mis en cause. Aucune de ces procédures n’a été tranchée par la Cour de cassation, qui est elle-même paralysée par l’absence de quorum.

Al Diyar (29/05/2025) indique que la Cour suprême du Liban a vu son fonctionnement suspendu depuis janvier, faute de consensus sur la nomination des juges nécessaires à sa composition. Le journal dénonce une volonté politique manifeste d’enterrer l’enquête, en soulignant que « chaque camp protège ses alliés institutionnels par des moyens de procédure dilatoire ». Un avocat cité dans l’article affirme que « la justice est otage d’un système d’impunité organisé au plus haut niveau ».

Dans Al Akhbar (29/05/2025), un éditorial souligne que les familles des victimes se disent « trahies par l’État ». Le journal rapporte que plusieurs rassemblements ont été organisés devant le palais de justice, exigeant la relance immédiate de l’instruction. Le pouvoir judiciaire reste silencieux, et le ministère de la Justice n’a formulé aucun commentaire officiel malgré les appels croissants à réactiver l’enquête.

Lenteur des poursuites pour corruption systémique

Al Liwa’ (29/05/2025) revient sur plusieurs dossiers de corruption financière et administrative révélés depuis 2019. Parmi eux, l’affaire des commissions occultes sur les importations de carburants, impliquant des responsables du ministère de l’Énergie et des intermédiaires liés à des groupes politiques. Selon le journal, l’enquête piétine en raison du refus des banques d’ouvrir certains comptes suspects, invoquant le secret bancaire.

Al Joumhouriyat (29/05/2025) confirme que la Commission nationale anticorruption, mise en place en 2021, n’a produit qu’un seul rapport d’activité en trois ans. Le document ne mentionne aucune recommandation formelle ni transmission de dossiers au parquet. Un député interrogé dans le journal affirme que « cette instance n’a aucune autonomie fonctionnelle ni capacité d’enquête propre ». Al Sharq (29/05/2025) dénonce une absence totale de coopération entre la commission et la Cour des comptes, qui travaille en silo.

Al Bina’ (29/05/2025) révèle que les juges en charge de plusieurs affaires sensibles ont fait l’objet de pressions, parfois sous forme de menaces ou d’intimidations. Le journal évoque le cas d’un juge d’instruction ayant refusé d’ouvrir une enquête sur des contrats publics attribués sans appel d’offres, après avoir reçu une « lettre d’avertissement » de la part d’un haut fonctionnaire. Le Conseil supérieur de la magistrature n’a pas réagi à ces révélations.

L’affaire des détournements à la Caisse nationale de sécurité sociale

Al Akhbar (29/05/2025) publie une enquête sur des soupçons de détournement de fonds à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Selon le journal, des paiements fictifs auraient été validés pour des prestations médicales inexistantes. L’affaire, révélée en interne par un audit de la CNSS, impliquerait plusieurs agents et prestataires de services médicaux. Le dossier a été transmis au parquet financier, mais aucune mise en examen n’a été prononcée à ce jour.

Al Diyar (29/05/2025) précise que l’enquête concerne un montant estimé à 19 milliards de livres libanaises. Le journal cite un fonctionnaire affirmant que « la CNSS est une institution complètement infiltrée par des logiques de quotas politiques ». Les prestataires visés seraient liés à des courants politiques dominants dans la région du Metn et du Nord. Al Joumhouriyat (29/05/2025) ajoute que le président de la CNSS a sollicité une aide technique de la Banque mondiale pour revoir les procédures de validation des factures.

Crise dans les prisons et dysfonctionnements judiciaires

Al Liwa’ (29/05/2025) consacre un reportage à la situation des prisons libanaises. Le journal décrit des conditions de détention « inhumaines », avec des établissements fonctionnant à plus de 300 % de leur capacité. Dans la prison de Roumieh, les coupures d’eau et d’électricité sont devenues quotidiennes. Le personnel pénitentiaire est en sous-effectif chronique. Un gardien affirme que « nous devons gérer 60 détenus par étage avec deux agents de surveillance ».

Al Joumhouriyat (29/05/2025) révèle que 41 % des détenus sont en détention préventive sans jugement depuis plus d’un an. Le journal évoque plusieurs cas de malades chroniques ne recevant aucun traitement adapté. Al Akhbar (29/05/2025) cite une note interne du ministère de la Justice indiquant que « l’informatisation du système judiciaire est en panne, empêchant la gestion des calendriers d’audience ». Le journal rappelle que plusieurs appels d’offres pour la rénovation des prisons sont restés sans suite.

Société: fragmentation sociale, crises des services publics et tensions identitaires

Surcharge des infrastructures de base et inégalités territoriales

Al Liwa’ (29/05/2025) publie une enquête sur l’effondrement des services publics dans les régions périphériques du Liban. Dans le Akkar et la Békaa, les réseaux d’eau potable sont presque entièrement hors service. Des camions-citernes privés assurent la distribution quotidienne d’eau, facturée entre 800 000 et 1 200 000 livres libanaises par semaine. Le journal note que les familles consacrent jusqu’à 40 % de leur revenu mensuel à l’achat d’eau. Le ministère de l’Énergie, interrogé, évoque des « difficultés d’approvisionnement en chlore et pièces détachées ».

Al Diyar (29/05/2025) met en lumière les disparités dans l’accès à l’électricité. Le quotidien révèle que certaines localités n’ont droit qu’à deux heures de courant par jour, tandis que les quartiers centraux de Beyrouth bénéficient d’un approvisionnement privilégié, souvent via des accords avec des fournisseurs privés. Un rapport interne de l’EDL, cité par le journal, mentionne que « les groupes électrogènes de quartier sont devenus la norme, gérés par des réseaux clientélistes qui imposent leurs prix sans contrôle ».

An-Nahar (29/05/2025) pointe la dégradation du système de ramassage des déchets, notamment dans le Metn et le Sud. Des monticules de sacs plastiques s’amoncellent depuis plus de deux semaines dans plusieurs quartiers de Saïda et de Nabatiyeh. Le journal explique que la société en charge de la collecte n’a pas été payée depuis janvier. Le ministère de l’Environnement déclare que les transferts de crédits sont bloqués au niveau du Trésor public. Plusieurs ONG locales alertent sur des risques sanitaires graves.

Déstabilisation du système éducatif et émigration des enseignants

Al Joumhouriyat (29/05/2025) revient sur la crise du système éducatif. Les écoles publiques ont fonctionné seulement 89 jours depuis le début de l’année scolaire. Le reste du temps, les établissements ont été fermés à cause de grèves des enseignants, en raison de salaires jugés insuffisants. Selon une source du ministère de l’Éducation, « plus de 60 % des enseignants du secondaire sont à temps partiel ou en congé prolongé sans solde ». Le journal révèle également que des milliers d’élèves des écoles publiques se sont reportés sur des établissements communautaires ou privés low-cost.

Al Sharq (29/05/2025) souligne que l’université libanaise est également en crise. Plusieurs facultés sont en grève illimitée depuis avril pour protester contre l’absence de budget de fonctionnement. Les enseignants réclament le paiement de leurs heures supplémentaires accumulées depuis 2022. Le journal cite le président de l’université qui alerte : « Sans financement extérieur, nous ne pourrons pas assurer la rentrée 2025-2026 ».

Al Liwa’ (29/05/2025) indique qu’au moins 1 700 enseignants du secteur privé ont quitté le Liban depuis janvier 2025, selon les estimations des syndicats. Ce phénomène touche surtout les mathématiciens, informaticiens et linguistes, souvent recrutés à l’étranger via des plateformes spécialisées. Le journal note une baisse de qualité des programmes, certains établissements ayant réduit la durée hebdomadaire des cours à 18 heures faute de personnel.

Crise du logement et tensions foncières

Al Bina’ (29/05/2025) publie une série de témoignages sur l’explosion des loyers dans la banlieue sud de Beyrouth. Le coût moyen d’un appartement de 70 m² est passé de 4 à 8 millions de livres mensuelles en un an. La majorité des contrats sont désormais signés en dollars frais, excluant une partie importante de la population active. Le journal cite un avocat spécialisé qui dénonce « une marchandisation absolue du logement sans garde-fous ni encadrement ».

Al Diyar (29/05/2025) analyse les tensions foncières dans les régions rurales, notamment au Liban-Nord. Des conflits entre familles sur des titres de propriété ont provoqué plusieurs altercations violentes. À Dinniyeh, une dispute autour de terrains agricoles a dégénéré en affrontement armé, entraînant la mort d’un homme. Le journal note que la Direction des affaires foncières ne dispose plus du personnel nécessaire pour gérer les litiges. De nombreux dossiers sont bloqués en l’absence d’une numérisation complète des registres.

Al Akhbar (29/05/2025) souligne que la situation est aggravée par le gel des crédits du programme national de logement, qui permettait auparavant à des ménages à faibles revenus d’accéder à un prêt à taux subventionné. Le journal affirme que « 83 % des demandes de prêts déposées en 2024 n’ont reçu aucune réponse », provoquant un report massif des projets d’installation ou de mariage.

Exacerbation des tensions sociales et repli communautaire

Al Joumhouriyat (29/05/2025) publie une série d’entretiens sur la montée des discours de haine sur les réseaux sociaux. Le journal cite plusieurs spécialistes affirmant que les tensions intercommunautaires sont alimentées par des campagnes de désinformation visant à opposer les populations entre elles. Les tensions sont particulièrement fortes entre communautés libanaises et réfugiés syriens. Al Liwa’ (29/05/2025) rapporte que plusieurs municipalités ont pris des mesures de restriction visant les Syriens, notamment des couvre-feux nocturnes à Zahlé et à Chtaura.

An-Nahar (29/05/2025) mentionne que des collectifs de la société civile dénoncent ces mesures comme discriminatoires. Des manifestations ont été organisées à Beyrouth et Tripoli pour protester contre « la criminalisation systématique des réfugiés ». Le journal indique que plus de 100 000 Syriens ont quitté le Liban en 2024, dans un contexte de répression sociale croissante.

Al Sharq (29/05/2025) consacre un dossier au repli communautaire dans les écoles, les universités et les structures de loisirs. Plusieurs établissements scolaires ont décidé de n’accepter que des élèves de la même confession que leur direction, ce qui accentue les clivages sociaux. Le journal parle de « reconstitution d’enclaves communautaires autour des institutions éducatives et culturelles ».

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