Le siège de l'Association des Banques du Liban (ABL). Crédit Photo: NNA.
Le siège de l'Association des Banques du Liban (ABL). Crédit Photo: NNA.

Le juge Amani Salamé a décidé de geler les avoirs des banques et de leurs dirigeants, suite à une plainte déposée par un collectif de la société civile intitulé “Le peuple veut réformer le régime”

Cette plainte a été déposée au nom des déposants libanais. Les auteurs accusent l’ensemble des banques locales d’abus de confiance, de négligence, de faillite frauduleuse, d’escroquerie transfert de fonds, d’atteinte à la réputation financière de l’État, de blanchiment d’argent, d’enrichissement illicite et de violation de la constitution garantissant la propriété privée.

Les noms de personnes incluses dans cette plainte devraient être révélés

Cette décision a été immédiatement saluée par la procureur du Mont Liban, la juge Ghada Aoun sur Twitter.

“Je suis avec les juges libres contre ceux qui les ciblent de l’intérieur et de l’extérieur du pouvoir judiciaire. Je suis avec la révolution des mains propres. Je suis avec vous et j’en suis fier”
Ghada Aoun, le 28 avril 2021
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Une décision qui n’est pas une première

Une décision similaire avait été adoptée l’année dernière dans le cadre d’une enquête portant sur le transfert illégal de fonds à l’étranger par le procureur financier, le juge Ali Ibrahim; qui était ensuite revenu sur celle-ci à la demande du procureur de la république le juge Ghassan Oweidat. En effet, les dirigeants des banques avaient alors menacé d’une grève générale d’une durée indéterminée jusqu’à annulation de cette mesure.

Le juge Ali Ibrahim estimait que les banques locales avaient commis de sérieuses violations des lois financières du Liban à l’encontre de leurs clients en instaurant unilatéralement, suite à une décision de l’Association des banques du Liban (ABL) et non des autorités de tutelle, c’est-à-dire de la Banque du Liban (BDL) ou du ministère des Finances, un contrôle des capitaux. Ces mesures de gel des avoirs visaient notamment les dirigeants, les propriétaires mais aussi les membres des conseils d’administrations de ces établissements financiers.

L’ancien premier ministre Saad Hariri – dont le procureur Ghassan Oweidat est considéré comme un proche -, dont des proches possèdent la Bank Med, dénonçait cette mesure qualifiée de populiste et ayant des objectifs politiques. Ces mesures visaient également de hautes personnalités et certains proches de la majorité des partis actuels au sein de la majorité ou de l’opposition.

Parmi les banques concernées à l’époque, la Banque Audi, la Banque du Liban et d’outre-mer (BLOM Bank), la FransaBank, la Byblos Bank, la Société Générale de Banque du Liban (SGBL), la Bank of Beirut (BOB), la Bank Med, la Banque Libano-Française (BLF), le Crédit Libanais, la Banque intercontinentale, la First National Bank, la Lebanon & Gulf Bank, la Bank of Beirut and the Arab Countries sal (BBAC), la Banque Du Moyen Orient Et De L’Afrique, la CEDRUS Bank, la Federal Bank of Lebanon, la nouvelle société de la Banque de Syrie et du Liban, la Banque Libano-Suisse, la Bank Misr, la Saradar Bank et Bank el Mawarid

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