Un accueil un peu glacial du secrétaire d’état américain Rex Tillerson au Liban

Le Liban rejette catégoriquement les revendications israéliennes sur ses zones économiques maritimes.

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Le secrétaire d’état américain Rex Tillerson est arrivé au Liban en compagnie de l’envoyé spécial américain au Proche Orient, David Satterfield, où il a eu un accueil quelque peu glacial des autorités libanaises. Il lui aurait ainsi été demandé d’attendre quelques minutes au salon officiel du Palais de Baabda avant d’être reçu par le Président de la République Michel Aoun et le Ministre des Affaires Etrangères Gébran Bassil. Etait également présent, le Général Abbas Ibrahim, le directeur de la Sureté Générale Libanaise.

Le responsable américain est notamment au Liban pour discuter des revendications israéliennes sur certaines parties de la zone économique exclusive libanaise. Il devrait ainsi proposer que 55% de la zone disputée revienne au Liban et 45% serait accordé à Israël, conformément aux propositions déjà véhiculées par l’ancien spécial américain David Satterfield plus tôt ce mois-ci. Egalement au menu des discussions, la construction d’un mur par les autorités israéliennes sur la ligne bleu, ligne de démarcation de 1949 entre les 2 pays. Beyrouth indique que ce mur contrevient en 15 points à la frontière entre les 2 pays, frontière délimitée par la ligne Paulet Newcombe de 1923.

Aucune déclaration n’a été faite par Rex Tillerson à l’issue de la rencontre. Il a cependant salué “l’accueil chaleureux et ouvert, et les discussions franches et productives” conduites, selon un communiqué de l’ambassade des Etats Unis au Liban.

Selon un tweet de la représentation diplomatique américaine, ont été abordés la question des relations bilatérales entre les 2 pays et du soutien américain à l’Armée Libanais.

Les Etats-Unis ont également réaffirmé le soutien à un liban stable, fort et prospère.

Tillerson s’est ensuite rendu au Palais de Ein Tineh, pour y rencontrer le Président de la Chambre Nabih Berry puis au Grand Sérail d’où il tiendra une conférence de presse commune avec le Premier Ministre Saad Hariri.

Le Hezbollah possède un rôle politique au Liban (Rex Tillerson)

Hier alor en déplacement en Jordanie, Rex Tillerson avait reconnu que le Hezbollah possédait un rôle politique au Liban. Il s’agissait d’une reconnaissance par le responsable américain de l’impact du mouvement chiite au Liban alors qu’il ne le considérait jusqu’à présent que comme organisation terroriste.

“Nous devons également reconnaître la réalité qu’ils font aussi processus politique au Liban” a déclaré le responsable américain tout en dénonçant l’influence iranienne sur le Pays des Cèdre, influence décrite comme n’aidait pas le Liban sur le long terme. Il a cependant estimé positif la politique de dissociation conduite par le Premier Ministre libanais.

Le Liban rejette les propositions américaines

Les autorités libanaises ont informé  le secrétaire d’état américain de leurs rejets des propositions visant à accorder 45% des zones économiques maritimes contestées à Israël, annoncent des sources ministérielles. Les USA avaient demandé à ce que cette zone soit démarquée selon la ligne “Hoff” du nom d’un ancien responsable américain, Frederick Hoff, accordant 550 kilomètres carrés à Tel Aviv en 2011. Cette zone hébergerait d’importantes ressources gazières et pétrolières que le Liban compte bien exploité, conformément au droit internationale qui le lui accorde.

La semaine dernière, le ministre de la défense israélien, Avigdor Lieberman avait menacé les entreprises, Total, ENI et Novatek, qui ont gagné l’appel d’offre de Beyrouth pour l’exploitation du Bloc 9 situé à proximité d’Israël.

Une région où résonnent les bruits de bottes

Cette visite intervient alors que les tensions régionales sont de plus en plus importantes notamment après qu’un avion de chasse israélien de type F16 ait été abattu la semaine dernière par les défenses anti aériennes syriennes. Ces tensions ont également été exacerbées par la décision américaine début décembre 2017, de déménager leur représentation diplomatique de Tel Aviv à Jérusalem,

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