Un appel au changement dans un contexte de crise politique
Le 8 janvier 2025, Amos Hochstein, envoyé spécial américain pour le Moyen-Orient, a lancé un appel clair et direct lors de ses discussions à Beyrouth : le Liban doit élire un président réformiste capable de sortir le pays de sa crise actuelle. Cette déclaration survient à un moment où le blocage politique persiste, alors que le pays attend avec impatience la session parlementaire cruciale prévue le 9 janvier.
Une déclaration aux implications multiples
Lors d’une réunion avec des représentants libanais, Hochstein a insisté sur l’importance de choisir un président qui incarne des valeurs fondamentales telles que la transparence, la réforme et l’indépendance politique. Il a déclaré : « Les réformes ne sont pas simplement une exigence nationale, mais une attente internationale. Elles sont essentielles pour rétablir la confiance des investisseurs et des alliés étrangers dans le Liban. »
Selon Al Akhbar (8 janvier 2025), cette déclaration met en avant les priorités des États-Unis : l’établissement d’une gouvernance capable de restaurer la stabilité économique et politique du pays. Bien que Hochstein n’ait pas explicitement soutenu un candidat, son discours a laissé entendre une préférence pour le général Joseph Aoun, considéré comme une figure consensuelle pouvant rassembler les acteurs locaux et internationaux.
Le rôle des réformes dans la stratégie américaine
Hochstein a également rappelé que le Liban ne pouvait espérer une aide internationale significative sans des réformes substantielles. Parmi les priorités mentionnées figurent :
- La lutte contre la corruption endémique.
- La mise en œuvre des résolutions internationales, notamment la résolution 1701.
- L’amélioration de la transparence dans les institutions publiques.
Ad Diyar (8 janvier 2025) a rapporté que Hochstein a souligné l’importance de respecter les engagements internationaux pour assurer la stabilité régionale. Il a ajouté que les réformes économiques, telles que la restructuration du secteur bancaire, seraient une condition sine qua non pour débloquer les fonds du FMI et rétablir la confiance des investisseurs.
Réactions internes : une polarisation persistante
La déclaration de Hochstein a provoqué des réactions mitigées parmi les acteurs politiques libanais. Si certains partis, comme le Bloc du Changement, ont salué cet appel comme une incitation à accélérer les négociations, d’autres y ont vu une ingérence étrangère. Nida’ Al Watan (8 janvier 2025) a souligné que cette polarisation complique encore davantage la tâche des parlementaires, alors que le consensus sur un candidat reste difficile à atteindre.
Une pression internationale croissante
La visite de Hochstein à Beyrouth s’inscrit dans un effort diplomatique plus large pour débloquer la situation au Liban. Comme le souligne Al Joumhouriyat (8 janvier 2025), l’émissaire américain n’est pas le seul acteur impliqué. La France, l’Arabie saoudite et d’autres pays cherchent également à promouvoir un candidat capable de répondre aux exigences internationales.
La stratégie américaine, cependant, semble particulièrement ciblée. En soutenant implicitement un candidat comme Joseph Aoun, Washington cherche à affaiblir l’influence du Hezbollah, tout en renforçant les institutions libanaises. Cette approche est perçue comme une tentative de repositionner le Liban dans le jeu géopolitique régional.