Un blocage institutionnel sans précédent
Depuis plusieurs mois, le Liban est enlisé dans une crise politique qui semble sans issue. L’incapacité des responsables politiques à former un gouvernement aggrave la paralysie des institutions et accentue le marasme économique et social. Malgré plusieurs tentatives de médiation, les négociations entre le président, le Premier ministre désigné et les différents blocs parlementaires n’ont abouti à aucun accord, selon Ad Diyar du 5 février 2025.
La répartition des ministères, en particulier les portefeuilles régaliens tels que l’Intérieur, la Défense, les Finances et la Justice, demeure le principal point de blocage. Les partis politiques, ancrés dans un système confessionnel rigide, refusent de faire des concessions, chacun cherchant à préserver ses intérêts et son influence. Cette situation exacerbe les tensions entre les factions politiques et alimente la défiance de la population envers l’ensemble de la classe dirigeante, rapporte Ad Diyar du 5 février 2025.
Un pouvoir exécutif paralysé, des conséquences dramatiques
L’absence de gouvernement prive le pays de toute capacité d’action et de prise de décision, laissant les secteurs économiques, sociaux et administratifs à l’abandon. Les réformes exigées par la communauté internationale pour débloquer l’aide financière du Fonds monétaire international (FMI) et d’autres bailleurs de fonds restent lettre morte, aggravant la crise financière et la dévaluation de la livre libanaise, selon Al Akhbar du 5 février 2025.
Face à cette dégradation continue, les tensions sociales s’accentuent. La population, confrontée à une inflation galopante, une augmentation du chômage et une détérioration des services publics, exprime une colère croissanteà travers des grèves et des manifestations dans plusieurs régions du pays. Le climat politique devient explosif, la confiance dans les institutions étant au plus bas, rapporte Al Akhbar du 5 février 2025.
Le rôle des puissances étrangères : une ingérence qui complique la situation
La formation du gouvernement est également entravée par des ingérences internationales. Les relations diplomatiques et les alliances régionales des partis politiques libanais ralentissent le processus de négociation, chaque camp cherchant le soutien d’un acteur étranger pour consolider sa position.
D’un côté, les partis proches de l’axe Iran-Syrie-Hezbollah veulent un gouvernement qui reflète leurs intérêts stratégiques, tandis que les factions soutenues par l’Arabie saoudite, les États-Unis et la France plaident pour une réforme profonde et une limitation de l’influence du Hezbollah, explique Ad Diyar du 5 février 2025.
Cette rivalité géopolitique bloque toute tentative de compromis, rendant les négociations interminables et empêchant toute réforme structurelle indispensable au redressement du pays, analyse Al Akhbar du 5 février 2025.
Un système politique à bout de souffle
L’impasse politique actuelle révèle les limites du modèle de gouvernance libanais, basé sur le partage confessionnel du pouvoir. Ce système, conçu pour préserver un équilibre entre les différentes communautés religieuses, est désormais source de blocage et d’instabilité.
De plus en plus de voix s’élèvent pour réclamer une refonte totale du système, estimant qu’il favorise la corruption, l’immobilisme et la mainmise des élites politiques sur l’État. Cependant, toute tentative de réforme se heurte au refus des partis traditionnels, qui tirent profit du statu quo, rapporte Al Akhbar du 5 février 2025.
Le pays semble pris dans une spirale de crises successives, où chaque tentative de changement est entravée par des intérêts partisans et confessionnels. Sans réforme profonde et sans compromis politique, le Liban risque de plonger dans une instabilité durable et une détérioration encore plus grave de ses institutions, selon Ad Diyar du 5 février 2025.