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Escalade au Sud-Liban : Israël dit riposter à des tirs

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Dimanche 16 mars 2025, le sud du Liban a été le théâtre de frappes aériennes israéliennes qui ont fait au moins quatre morts, selon les médias d’État libanais et le ministère de la Santé. Ces raids interviennent dans un contexte de trêve fragile, instaurée le 27 novembre 2024 entre Israël et le Hezbollah, et ravivent les tensions trois mois après l’accord visant à mettre fin à plus d’un an d’hostilités. Les autorités israéliennes ont lié ces opérations à un incident impliquant un tir depuis le Liban, tandis que les sources libanaises dénoncent des attaques répétées sur leur territoire.

L’Agence nationale de l’information (NNA) a rapporté qu’une frappe israélienne sur la ville d’Ainata, dimanche soir, a tué deux personnes. « L’attaque israélienne ce soir sur Ainata a entraîné la mort de deux individus », a indiqué l’agence, citant les services d’urgence du ministère de la Santé. De son côté, le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a déclaré que cette opération répondait à un tir – qualifié de « balle perdue » provenant des funérailles d’un membre du Hezbollah – ayant touché le pare-brise d’un véhicule dans la localité israélienne d’Avivim, près de la frontière. « Nous ne permettrons pas de tirs depuis le territoire libanais vers les communautés du nord », a-t-il affirmé, promettant une réponse ferme à toute infraction au cessez-le-feu.

L’armée israélienne a précisé avoir visé un quartier général de la force Radwan, une unité du Hezbollah, ainsi que des bâtiments associés au groupe dans le sud du Liban. Des médias libanais ont signalé qu’un hélicoptère Apache a bombardé les environs de Yaroun, tandis qu’une autre frappe sur trois maisons préfabriquées à Kfarkela, près de la frontière, a également coûté la vie à deux personnes. Plus tôt, l’armée israélienne avait indiqué qu’un « coup de feu avait atteint un véhicule stationné à Avivim, probablement en provenance du Liban », sans faire de blessés.

Une journée marquée par plusieurs incidents

Les événements de dimanche s’inscrivent dans une série d’incidents survenus dans les dernières 24 heures. Le ministère libanais de la Santé a confirmé qu’une personne avait été tuée dans une frappe sur Mais al-Jabal, où un drone israélien a visé un véhicule, selon la NNA. Une autre victime a été signalée à Bint Jbeil. Vers 2h00 du matin, une attaque au drone sur un véhicule tout-terrain près de Yater, dans le district de Bint Jbeil, a entraîné la mort d’un civil et blessé un autre. « La frappe aérienne israélienne sur un véhicule à Yater a conduit à la mort d’un citoyen et à la blessure d’un autre », a indiqué le ministère dans un communiqué relayé par la NNA.

La veille, samedi, une frappe sur un véhicule à Burj al-Moulouk avait déjà fait un mort, selon le ministère de la Santé libanais. L’armée israélienne avait alors annoncé avoir ciblé une personne impliquée dans des activités liées au Hezbollah dans la région de Kfarkela. Quelques jours plus tôt, mardi, une autre frappe avait tué un haut responsable du Hezbollah dans le sud du Liban, d’après les forces israéliennes. La NNA a qualifié l’incident de Mais al-Jabal de troisième raid israélien en 24 heures, soulignant une intensification des opérations.

L’armée israélienne a également revendiqué, dimanche, avoir éliminé deux membres du Hezbollah dans deux frappes distinctes. « Aujourd’hui, l’IDF a frappé et éliminé deux opérateurs de surveillance du Hezbollah impliqués dans des attaques dans les zones de Yater et Mais al-Jabal », a-t-elle indiqué. Les autorités libanaises ont confirmé une mort dans ces raids, la NNA précisant qu’un drone avait visé un véhicule à Mais al-Jabal.

Une trêve sous pression

Le cessez-le-feu du 27 novembre 2024 avait mis un terme relatif à plus d’un an de conflit entre Israël et le Hezbollah, incluant deux mois de guerre ouverte avec une incursion terrestre israélienne. L’accord prévoyait un retrait israélien du Liban avant le 18 février 2025 – après un premier délai manqué en janvier – mais des troupes restent présentes dans cinq zones considérées comme stratégiques par Israël. En contrepartie, le Hezbollah devait se replier au nord de la rivière Litani, à environ 30 kilomètres de la frontière, et démanteler ses infrastructures militaires dans le sud.

Depuis l’entrée en vigueur de la trêve, des frappes israéliennes sporadiques ont continué sur le sol libanais, souvent justifiées par des menaces présumées. Les incidents de dimanche surviennent après un échange de détenus : quatre Libanais capturés pendant la guerre ont été libérés par Israël mardi, suivis d’un soldat rendu jeudi après une détention début mars. Ces gestes n’ont toutefois pas empêché une montée des tensions, chaque partie accusant l’autre de violations.

Perspectives contrastées sur les événements

Du côté israélien, l’incident d’Avivim – un tir touchant un véhicule sans faire de victimes – a été présenté comme l’élément déclencheur des frappes. Les autorités ont lié ce tir à des funérailles au Liban, sans préciser les preuves à l’appui. Les cibles visées, comme la force Radwan et des bâtiments du Hezbollah, reflètent une volonté de neutraliser toute activité jugée hostile près de la frontière. Les médias libanais, quant à eux, ont mis l’accent sur les pertes civiles et les destructions, notamment à Ainata et Kfarkela, dénonçant des attaques disproportionnées dans une zone déjà éprouvée par le conflit.

Le Hezbollah n’a pas encore publié de déclaration officielle sur les événements de dimanche, mais les frappes israéliennes pourraient compliquer davantage sa position. Affaibli par des mois de combats et des pertes significatives, le groupe conserve une présence dans le sud malgré les exigences de la trêve. Les autorités libanaises, via la NNA et le ministère de la Santé, ont documenté les impacts humains, soulignant la récurrence des raids israéliens dans une région où la population vit sous la menace constante des violences.

Répercussions locales et régionales

Les quatre morts de dimanche alourdissent un bilan humain déjà conséquent dans le sud du Liban, où les combats de 2024 ont déplacé des dizaines de milliers d’habitants. Les frappes sur des zones résidentielles, comme à Kfarkela, et sur des véhicules civils, comme à Yater, suscitent des inquiétudes quant à la sécurité des populations locales. Le Liban, englué dans une crise économique et politique depuis 2019, peine à répondre à ces défis, tandis que le Hezbollah reste un acteur clé dans la région, malgré les pressions exercées par Israël.

Pour Israël, ces opérations visent à protéger ses communautés frontalières, telles qu’Avivim, tout en envoyant un message clair sur sa tolérance face aux incidents transfrontaliers. Cependant, la persistance de troupes au Liban, en violation apparente des termes du cessez-le-feu, alimente les critiques et les risques d’escalade. À l’échelle régionale, ces événements mettent à l’épreuve la viabilité de la trêve, sous le regard d’une communauté internationale jusque-là incapable d’imposer une désescalade durable.

Alors que le sud du Liban reste sous haute tension, les frappes de dimanche révèlent les limites d’un accord censé stabiliser la frontière. Les deux camps, engagés dans une dynamique de méfiance mutuelle, semblent loin de trouver un terrain d’entente, laissant planer le spectre d’une reprise des violences à plus grande échelle.

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Newsdesk Libnanews
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