Devant une délégtion du barreau de Tripoli, le président de la république, le général Michel Aoun, a souligné la nécessité devenue urgente de réunir le gouvernement Mikati III, “d’autant plus qu’il y a de nombreux dossiers qui se sont accumulés et qui nécessitent des décisions du Conseil”. Le chef de l’état a précisé que parmi les dossiers urgents, il s’agirait de sécuriser le financement des achats de médicaments, de fournitures médicales et le paiement des frais d’hospitalisation.

Il a ainsi dénoncé la paralysie de l’executif libanais en plus des perturbations “au travail de la magistrature”, allusion au boycott des ministres du mouvement Amal et du Hezbollah suite à la décision du juge Tarek Bitar en charge de l’enquête portant sur l’explosion du port de Beyrouth de mettre en examen l’ancien ministre des finances Ali Hassan Khalil, par ailleurs proche du président de la chambre Nabih Berri.

Le président de la république avait précédemment souligné “le lourd héritage et les accumulations héritées”, allusion à la crise économique induite par les politiques des précédents mandat ainsi que les obstructions faites à la mise en oeuvre du plan de sauvetage de l’économie libanaise.

Le chef de l’état estime ainsi que “l’effondrement de la situation financière au Liban, en raison de la façon dont la gouvernance dans le passé, a conduit à une augmentation significative de la valeur de la dette publique, en plus de ce qui s’est passé dans le secteur bancaire et la contrebande de fonds à l’étranger”. Il a également accusé les banques libanaises à chercher à se soustraier à leur responsabilité dans l’effondrement économique.

“Toutes ces accumulations ont coïncidé avec plusieurs catastrophes survenues dans la région et ont eu un grand impact sur le Liban et sa situation politique et financière, en particulier la guerre en Syrie et la fermeture de toutes les frontière”, note le chef de l’état, qui poursuit indiquant que la révolution d’octobre 2019 puis l’épidémie du coronavirus et l’explosion du port de Beyrouth ont encore aggravé la situation.

Le général Michel Aoun a également réitéré son souhait de voir les élections législatives se tenir en temps et en heure, “le renouvellement (de la chambre) étant ce qui conduit au changement souhaité”. “Ce n’est pas une vision pessimiste de ma part, mais c’est la réalité que nous vivons au Liban, et ce n’est pas une évasion de responsabilité, et vous êtes tous des gens de loi et vous connaissez les limites des pouvoirs de le Président de la République”, indique le général Michel Aoun, notant que la population n’est pas sans savoir qui se trouve actuellement à la tête du pouvoir législatif.

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