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Joseph Aoun appelle les USA et la France à soutenir le Liban face à l’occupation israélienne

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La demande pressante de Joseph Aoun aux alliés occidentaux

Mardi 29 avril 2025, le président libanais Joseph Aoun a exhorté les États-Unis à s’engager activement pour garantir la stabilité de son pays. Lors d’une déclaration officielle, Aoun a insisté sur le rôle clé que Washington pourrait jouer :

« Il est dans l’intérêt des États-Unis que le Liban demeure un pays stable et sécurisé ; par conséquent, ils doivent nous aider à atteindre cet objectif », a-t-il affirmé.

Cette déclaration intervient dans un contexte de vives tensions régionales, exacerbées par la récente intensification des frappes israéliennes sur le territoire libanais malgré un cessez-le-feu instauré en novembre 2024.

Pressions internationales après de nouvelles frappes israéliennes

Le président Aoun avait déjà appelé, quelques jours auparavant, la France et les États-Unis, garants du cessez-le-feu du 27 novembre, à contraindre Israël à stopper ses attaques. Cette requête s’est faite plus urgente après une frappe aérienne israélienne sur les faubourgs sud de Beyrouth, connue sous le nom de Dahieh.

En condamnant fermement cette attaque, Aoun a également pressé Washington et Paris « d’assumer leurs responsabilités » pour garantir que Tel-Aviv respecte ses engagements internationaux et cesse immédiatement ses frappes.

Multiplication des démarches diplomatiques libanaises

Face à la gravité de la situation, les responsables libanais ont renforcé leurs contacts diplomatiques avec des puissances étrangères. Leur objectif : faire pression sur Israël afin de mettre un terme aux opérations militaires sur le sol libanais.

D’après le quotidien Al-Akhbar, ces démarches visent également à « obtenir des garanties contre toute agression future », notamment en vue des prochaines élections municipales et locales prévues dans les mois à venir.

Joseph Aoun s’est entretenu avec l’ambassade des États-Unis à Beyrouth et a eu un entretien téléphonique avec le général américain Jasper Jeffers, chef du comité international de surveillance du cessez-le-feu dans le sud du Liban. Ce dernier était attendu à Beyrouth pour une série de rencontres stratégiques avec les trois présidents libanais : Joseph Aoun, Nabih Berri (président du Parlement) et Nawaf Salam (Premier ministre).

Les défis persistants pour l’armée libanaise

Au cours de ses déclarations, Aoun a mis en avant l’engagement de l’armée libanaise pour maintenir la stabilité dans le Sud, malgré les obstacles :

« L’armée libanaise accomplit les missions qui lui sont demandées et bénéficie d’une reconnaissance internationale manifeste, mais c’est l’ennemi israélien qui entrave le déploiement et les missions par ses violations continues et son occupation de cinq points stratégiques », rapportait Al-Akhbar.

Les positions concernées dans le sud du Liban restent, à ce jour, occupées par les forces israéliennes qui les considèrent stratégiques pour leur sécurité nationale.

Blocages et tensions autour du comité de cessez-le-feu

Le comité de surveillance du cessez-le-feu, dirigé par les États-Unis, pourrait se réunir ce jeudi après une suspension de ses activités. Cette suspension faisait suite à une décision américaine visant à remplacer le comité militaire technique par des comités diplomatiques, initiative que le Liban a catégoriquement rejetée.

Selon Al-Akhbar, Paris aurait tenté de réactiver les travaux du comité sans pour autant excuser les attaques israéliennes, contrairement aux États-Unis qui continuent d’offrir un soutien implicite à Tel-Aviv. Cette différence d’approche entre Paris et Washington complexifie davantage les efforts de médiation.


Bilan humain lourd malgré le cessez-le-feu

Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu du 27 novembre 2024, la situation sur le terrain reste dramatique. Selon les autorités libanaises, 190 personnes ont été tuées et 485 blessées par des frappes israéliennes.

IndicateurNombre
Morts liés aux frappes israéliennes190
Blessés liés aux frappes israéliennes485
Collines occupées au Sud5

Israël a multiplié les opérations militaires, justifiant ses frappes par des violations présumées du cessez-le-feu par le Hezbollah. L’armée israélienne a revendiqué plus de 50 frappes ciblant ce qu’elle appelle des « objectifs terroristes » sur le sol libanais depuis le début du mois d’avril 2025.

Détérioration progressive du cessez-le-feu

Dimanche dernier, des avions de chasse israéliens ont de nouveau bombardé la banlieue sud de Beyrouth après avoir lancé un avertissement préalable. Il s’agissait de la troisième frappe dans cette zone depuis la signature du cessez-le-feu.

Dans une déclaration, l’armée israélienne a affirmé que :

« Plus de 50 cibles terroristes à travers le Liban ont été frappées ce mois-ci en réponse aux violations du cessez-le-feu et des ententes entre Israël et le Liban, qui menaçaient la sécurité de l’État d’Israël et de ses citoyens ».

Les enjeux géopolitiques derrière l’escalade

L’implication des États-Unis et de la France, ainsi que la pression internationale croissante, soulignent l’importance géopolitique du Liban dans l’équilibre régional.

Selon plusieurs analystes, l’objectif de Tel-Aviv serait d’imposer un rapport de force favorable avant toute négociation d’un cessez-le-feu durable, tandis que le Hezbollah chercherait à préserver son influence politique intérieure sans provoquer une guerre ouverte.

La France, traditionnellement proche du Liban, tente d’imposer une médiation plus équilibrée. Quant aux États-Unis, leur soutien traditionnel à Israël complique leur position diplomatique vis-à-vis de Beyrouth, même si Washington semble conscient du risque qu’une déstabilisation accrue du Liban représenterait pour l’ensemble de la région.

Conséquences potentielles sur les élections locales

La sécurité reste un enjeu majeur alors que le Liban se prépare à des élections municipales et des maires. De nouvelles escalades militaires pourraient menacer non seulement la tenue du scrutin, mais aussi la fragile cohésion nationale.

Les autorités libanaises craignent qu’une extension du conflit n’aggrave encore les divisions politiques internes et ne retarde les réformes institutionnelles attendues, notamment dans les secteurs de l’économie et de la justice.

Une situation économique déjà extrêmement précaire

La tension militaire s’ajoute à une crise économique sans précédent. Depuis 2019, le Liban connaît une dépression prolongée : la livre libanaise a perdu plus de 90 % de sa valeur face au dollar américain, le taux de chômage a explosé et plus de 80 % de la population vit aujourd’hui sous le seuil de pauvreté selon la Banque mondiale.

En cas d’escalade prolongée, l’impact humanitaire pourrait être dramatique, notamment avec la multiplication des déplacements de population dans le Sud du pays.

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Newsdesk Libnanews
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