Après la lecture de la déclaration gouvernementale ce matin par le Premier Ministre Hassan Diab, la session parlementaire s’est ouverte en début de l’après-midi en présence de 84 députés au final sur les 128 que comptent le parlement.

La confiance a été accordée par 63 voix pour, 20 contre et une abstention.

Parmi les blocs parlementaires qui ont accordé la confiance, celui du Liban Fort (Courant Patriotique Libre), du mouvement Amal ou encore de la Loyauté à la Résistance (Hezbollah), alors que le Courant du Futur de l’ancien premier ministre, les forces libanaises ou encore le partir socialiste progressiste ont voté contre. Parmi les absents, le bloc parlementaire du rassemblement démocratiques et les députés dissidents du CPL, le Général Chamel Roukoz et l’homme d’affaire Neemat Frem.

Alors que le débat parlementaire était prévu pour reprendre demain, les députés ont choisi de le poursuivre jusqu’à cette nuit afin de procéder au vote accordant la confiance au Gouvernement Diab en raison de la présence de nombreux manifestants autour du périmètre sécurisé du Parlement.

De graves incidents ont ainsi opposé armée libanaise, force de sécurité intérieure et même membres du mouvement Amal dont un sympathisant a tiré avec une arme à feu dans le quartier de Zokat el Blatt, contre les manifestants. Selon un bilan toujours provisoire de la Croix Rouge Libanaise, 300 personnes ont été blessées et 40 ont dû acheminé dans les hôpitaux de la région, parfois gravement blessés.

Parmi les principales réactions suite à la lecture de la déclaration gouvernementale, le dirigeant du CPL Gébran Bassil a appelé le cabinet Diad à imposer un plan monétaire en coordination avec la Banque Mondiale et à la tentation d’emprunter de l’argent à des taux d’intérêts importants et à résister aux pressions et au chantage politique et des manifestants.

Gébran Bassil a également appelé à la fin du maintien de la parité entre Livre Libanaise et dollar qu’il estime d’être couteuse et un grand mensonge. Sur le plan économique également, Gébran Bassil a appelé à réguler et légaliser le contrôle des capitaux, au retour des fonds volés et à l’exposition des personnes coupables. Il a estimé nécessaire la restructuration de la dette libanaise et la protection des petits déposants, la fusion des banques et la restitution des fonds de la banque centrale utilisées dans les ingénieries financières du gouverneur Riad Salamé.

Nous donnerons qu’une chance et si le gouvernement n’agit pas rapidement et différemment sans céder au chantage, ce sera nous qui le renverserons et nous n’attendrons personne. Nous agirons contre cela au Parlement et dans la rue. Attention car le temps est serré et les options sont claires, alors ne perdez pas le temps ni la chance

S’exprimant au nom du bloc parlementaire du Hezbollah, le député Mohammed Raad que “ce gouvernement ne ressemble pas à notre camp politique, mais nous l’avons tous accepté pour faciliter la mission de formation et nous sommes convaincus que les visions peuvent être réconciliées entre ses composantes”.

“Il s’agit de gagner la confiance des gens dépend de la mise en œuvre de mesures anti-corruption sérieuses”, a conclu le député.

La député des Forces Libanaises Sethrida Geagea a annoncé que le bloc parlementaire FL n’accordera pas confiance au nouveau gouvernement. Elle a également attribué la situation désastreuse aux «actes continus des responsables et à leur incapacité à trouver des solutions. (…) Nous finirons par le soutenir s’il lance des mesures drastiques et rapides pour sauver le pays, sinon nous serons parmi ses adversaires les plus féroces ».

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