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La France intensifie son implication diplomatique : Jean-Yves Le Drian à Beyrouth

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Le 27 mars 2025, Beyrouth a accueilli Jean-Yves Le Drian, envoyé spécial du président Emmanuel Macron, marquant un retour remarqué de la diplomatie française au Liban. Selon Al Joumhouriyat, cette visite illustre une volonté de Paris de reprendre un rôle actif dans un pays en crise, après une période de moindre visibilité. Rencontres au sommet, messages clairs et promesses de soutien ont rythmé ce déplacement, centré sur la relance des réformes et la stabilisation institutionnelle.

Une série de rencontres au plus haut niveau

Jean-Yves Le Drian a enchaîné les entretiens avec les principaux acteurs politiques libanais. Il s’est d’abord entretenu avec le président Joseph Aoun au palais de Baabda, avant de rencontrer le président du Parlement Nabih Berri, le Premier ministre Nawaf Salam et le ministre des Affaires étrangères Joe Raji. Ces discussions, détaillées par Al Joumhouriyat, visaient à réaffirmer l’engagement de la France envers le Liban, tout en sondant les intentions des dirigeants face aux défis multiples qui paralysent le pays.

Le choix de Le Drian, ancien ministre des Affaires étrangères et figure expérimentée, souligne l’importance accordée par Paris à cette mission. Sa venue intervient dans un contexte délicat : le Liban peine à sortir d’une crise économique historique, aggravée par l’instabilité politique et les séquelles de la guerre de 2024 entre le Hezbollah et Israël. La France, historiquement liée au pays du Cèdre, semble déterminée à ne pas laisser le vide s’installer.

Un message clair : réformes ou rien

Lors de ses échanges, Le Drian a porté un message ferme, rapporté par Al Joumhouriyat. Il a assuré que le président Macron suivait de près le dossier libanais et souhaitait voir des progrès concrets dans les réformes administratives, économiques et judiciaires. « Le soutien de la France à la souveraineté, à la stabilité et à l’unité du Liban est intact », a-t-il déclaré, tout en conditionnant une aide accrue à des avancées tangibles. Parmi les priorités évoquées, le déblocage des nominations aux postes clés de l’État – comme la Cour des comptes ou l’Inspection centrale – figure en tête de liste. Pour Paris, ces nominations sont un préalable à toute coopération bilatérale renforcée ou à un soutien financier international.

Ce discours fait écho aux exigences des bailleurs de fonds, notamment le Fonds monétaire international (FMI), qui a suspendu son aide faute de réformes structurelles. Le Drian a ainsi pressé les responsables libanais de « prendre leurs responsabilités », une injonction qui résonne comme un ultimatum dans un pays où les querelles politiques bloquent souvent les décisions cruciales.

La réponse de Joseph Aoun : gratitude et promesses

Le président Joseph Aoun a accueilli favorablement cette démarche française. Selon Al Joumhouriyat, il a exprimé sa gratitude pour le soutien constant de la France, rappelant son rôle historique dans les moments difficiles du Liban. « Les réformes sont ma priorité absolue », a-t-il affirmé, soulignant son intention de relancer les négociations avec les institutions financières internationales, comme le FMI et la Banque mondiale. Il a également évoqué la nécessité de restaurer la confiance des citoyens dans l’État, un défi colossal alors que la population, épuisée par des années de crise, doute de la volonté réelle des dirigeants.

Aoun a profité de l’occasion pour dévoiler une ambition plus large : relancer des initiatives économiques régionales. Il a mentionné des projets de coopération avec des pays voisins, sans entrer dans les détails, laissant entrevoir une volonté de repositionner le Liban comme acteur économique malgré ses fragilités internes.

Une diplomatie française en quête d’influence

Cette visite s’inscrit dans une stratégie plus vaste de la France pour renforcer son influence au Moyen-Orient, où elle concurrence d’autres puissances comme les États-Unis et la Russie. Après avoir piloté l’initiative d’aide post-explosion du port de Beyrouth en 2020, Paris avait vu son rôle s’estomper face à l’inertie politique libanaise. Le retour de Le Drian marque une tentative de reprendre la main, en s’appuyant sur des relations historiques et une rhétorique de partenariat. Al Joumhouriyat note que cette offensive diplomatique pourrait aussi viser à contrer l’influence croissante de l’Iran via le Hezbollah, bien que ce point n’ait pas été explicitement abordé lors des rencontres.

Des enjeux à court et long terme

À court terme, la visite de Le Drian vise à débloquer l’impasse institutionnelle qui paralyse le Liban, notamment autour des nominations administratives et judiciaires, comme évoqué dans les médias locaux ce même jour. À plus long terme, elle cherche à poser les bases d’une stabilisation durable, conditionnée à la capacité des dirigeants à surmonter leurs divisions. La France, via Macron et Le Drian, joue ici un rôle de facilitateur, mais aussi de gardien des engagements pris par Beyrouth auprès de la communauté internationale.

Une lueur d’espoir dans la crise ?

La présence de Jean-Yves Le Drian à Beyrouth offre une lueur d’espoir dans un paysage politique libanais morose. Cependant, le succès de cette initiative dépendra de la réponse des acteurs locaux. Si le tandem Aoun-Salam parvient à transformer ces promesses en actions concrètes, la France pourrait redevenir un partenaire incontournable. Dans le cas contraire, cette visite risque de n’être qu’un énième symbole d’impuissance face à la crise libanaise.

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Newsdesk Libnanews
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