Des livres libanaises. Crédit Photo: François el Bacha pour Libnanews.com

Le billet vert continue de voir sa valeur refluer face à la livre libanaise en ce début de matinée au marché noir, avec un taux de parité de 27 500 LL/USD à l’achat et de 28 000 LL/USD à la vente, un différentiel très important entre les 2 valeurs, au lendemain des déclarations du gouverneur de la Banque du Liban annonçant une injection importante de devises étrangères qui seront offertes aux déposants contre la monnaie locale au taux de sa plateforme électronique Sayrafa.

Le gouverneur de la Banque du Liban a en effet annoncé l’élargissement de l’offre de devises étrangères aux déposants possédant des comptes en livre libanaise au taux Sayrafa via les banques libanaises. Selon le communiqué, “tous les détenteurs de comptes en livre libanaise, citoyens et institutions, qui veulent les convertir en dollar américain, sur la base de la circulaire 161 et de ses effets, et articles n ° 75 et 83 de la loi monétaire et de crédit, devront soumettre des demandes aux banques libanaises, à partir de lundi prochain.” Ces livres seront converties au taux de change SAYRAFA, à condition que ces demandes soient entièrement satisfaites dans les 24 heures et cela quotidiennement.”

Il a également annoncé l’ouverture des banques libanaises jusqu’à 18 heures durant 3 jours à partir de ce lundi, cela afin de satisfaire la demande locale.

Cependant, les observateurs estiment cette mesure temporaire, avec comme seule inconnue, la capacité réelle de la banque centrale à soutenir un tel effort alors que plus de 1.8 milliards de dollars auraient été ainsi dépensés depuis le début de l’année pour soutenir la livre libanaise en faveur des banques et des changeurs agréés. Un autre facteur à observer est constitué par l’épuisement prochain des réserves disponibles de la Banque du Liban et le recours aux réserves obligatoires, ce qui avait déjà été annoncé par Riad Salamé dans une lettre adressée à l’association des Banques du Liban. Ce recours serait alors remboursé aux banques et donc indirectement aux déposants en livres libanaises à hauteur du taux Sayrafa. Cependant, l’ABL aurait déjà présenté un recours non suspensif face à cette décision.

Aussi, ces experts s’attendent à une détérioration de la valeur de la livre libanaise rapide à l’issue de l’épuisement des capacités de la BdL avec comme seule inconnue le temps nécessaire pour y parvenir faute de transparence des comptes de banque centrale.

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