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Le volume de marchandises au port de Beyrouth augmente de 9 % sur un an début 2025

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Un redémarrage progressif après des années de crise
Selon les dernières statistiques du Port de Beyrouth (PoB), le trafic de marchandises a atteint 880 100 tonnes durant les deux premiers mois de l’année 2025, contre 806 500 tonnes sur la même période en 2024, soit une hausse de 9,1 % en glissement annuel. Il s’agit du volume le plus élevé enregistré depuis le début de la crise économique en 2019, témoignant d’une reprise partielle des flux commerciaux entrants.

Croissance synchronisée du nombre de conteneurs
Parallèlement, le nombre de conteneurs manutentionnés au port a progressé de 9,5 %, atteignant 84 794 unités contre 77 414 un an plus tôt. Cette hausse s’inscrit dans une dynamique de normalisation des opérations portuaires après plusieurs années de baisse. Elle contraste fortement avec le repli de 4,9 % enregistré entre 2023 et 2024, indiquant un effet de rattrapage. L’année 2025 marque ainsi une inflexion positive dans les tendances logistiques.

Une baisse du nombre de navires mais une efficacité accrue
Malgré ces hausses de volume, le nombre de navires accostant au port a diminué, passant de 241 en 2024 à 225 en 2025, soit une baisse de 6,6 %. Ce recul traduit probablement une rationalisation des flux, avec des navires de plus grande capacité ou mieux chargés. L’augmentation de la taille moyenne des cargaisons pourrait expliquer la hausse du tonnage total malgré un nombre de navires en baisse.

Effondrement du transbordement
À l’inverse, l’activité de transbordement (conteneurs réexpédiés vers d’autres destinations) a chuté de 32,9 %, passant de 39 115 à 26 229 conteneurs. Ce déclin intervient après une croissance de 12,1 % observée entre 2023 et 2024. Ce retournement suggère un repositionnement stratégique des routes maritimes ou une perte de compétitivité du port libanais face à d’autres hubs régionaux, tels que le port de Mersin (Turquie) ou celui de Haïfa (Israël), dans un contexte géopolitique volatil.

Tableau récapitulatif de l’activité du Port de Beyrouth

Indicateur2M 20242M 2025Évolution (%)
Quantité de marchandises (milliers t)806 500880 100+9,1 %
Nombre de conteneurs77 41484 794+9,5 %
Nombre de navires241225-6,6 %
Transbordements (conteneurs)39 11526 229-32,9 %

Tendance mensuelle : légère contraction en février
À un niveau mensuel, le mois de février 2025 a enregistré un volume de 411 600 tonnes, en repli de 3,5 % par rapport à février 2024 (426 500 tonnes). Le nombre de conteneurs sur la période reste en hausse de 9,7 % (39 126 contre 35 657), alors que le nombre de navires a reculé de 13,9 % (105 en 2025 contre 122 un an auparavant). Ce contraste entre volumes en hausse et fréquences en baisse confirme la concentration des flux sur un nombre réduit d’escales.

Taux de récupération des volumes d’avant-crise
Le taux de récupération par rapport à la période pré-crise (février 2019) a atteint 77,5 %, contre 71 % en 2024. Il s’agit du taux de redressement le plus élevé depuis 2019, confirmant une tendance haussière, bien qu’incomplète. La reprise reste fragile, dépendante d’une stabilité politique intérieure et d’un rétablissement durable des circuits bancaires et financiers, qui conditionnent la fluidité du commerce extérieur.

Comparaison régionale : position du port de Beyrouth dans le bassin est-méditerranéen
Malgré son redressement, le Port de Beyrouth reste loin de ses capacités historiques, alors qu’il avait traité plus d’un million de tonnes par mois avant 2019. En comparaison, le port de Mersin (Turquie) dépasse régulièrement 1,5 million de tonnes mensuelles, tandis que celui de Haïfa en Israël renforce sa position stratégique avec des investissements massifs en infrastructures logistiques.

Limites structurelles et risques de saturation différée
Le manque de modernisation du port, combiné à une gouvernance encore peu transparente, limite la possibilité d’un rebond rapide. De plus, la réduction des transbordements pourrait affaiblir le rôle du port comme hub régional. À cela s’ajoute l’absence de stratégie nationale de transport maritime intégrée, qui empêche de capter les flux de manière concurrentielle.

Données institutionnelles : Port de Beyrouth (PoB)
Le Port de Beyrouth est historiquement le principal point d’entrée du commerce libanais, assurant environ 70 % des importations nationales avant la crise de 2019. Avant l’explosion du 4 août 2020, il traitait en moyenne 1,1 million de tonnes par mois. Sa reconstruction, lente et morcelée, repose aujourd’hui sur des partenariats publics-privés limités et un contexte de crise institutionnelle. Aucun plan global de redéveloppement n’a encore été adopté par les autorités à la date du rapport.

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Newsdesk Libnanews
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