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Revue de presse du 17/04/25: désarmement au Liban et pressions diplomatiques croisées

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La journée du 17 avril 2025 s’est ouverte sur une intensification notable des tensions diplomatiques et militaires impliquant le Liban, ses alliés régionaux, et les grandes puissances internationales. Plusieurs journaux libanais et panarabes se sont focalisés sur des dynamiques interconnectées : la visite officielle du président libanais Joseph Aoun au Qatar, la pression exercée sur le Hezbollah pour un désarmement, et l’implication directe de puissances étrangères dans les négociations régionales, notamment sur fond de guerre continue à Gaza.

Visite présidentielle à Doha : soutien qatari renforcé

La rencontre officielle entre le président libanais Joseph Aoun et l’émir du Qatar, Tamim ben Hamad Al Thani, a occupé la première place dans les éditions de Annahar (17 avril 2025), Al Joumhouria (17 avril 2025), Nida’ Al Watan(17 avril 2025), Ad Diyar (17 avril 2025) et Al Liwa’ (17 avril 2025). L’émir qatari a réaffirmé son soutien « total et renouvelé » à l’armée libanaise, par un engagement financier immédiat de 100 millions de dollars, visant notamment à garantir le paiement des soldes militaires et à soutenir la mise en œuvre de la résolution 1701.

Selon Annahar (17 avril 2025), cette visite « marque une consolidation du partenariat stratégique » entre Beyrouth et Doha. Le président Aoun a salué un « tournant décisif » dans les relations bilatérales, tout en affirmant que le Liban n’acceptera pas de compromis sur sa souveraineté, en allusion implicite aux pressions visant le désarmement de certaines factions. La même source précise que l’émir a plaidé pour une « stabilité durable fondée sur le dialogue régional et la souveraineté des États ».

Dans son compte rendu, Al Joumhouria (17 avril 2025) souligne que le président Aoun a remercié Doha pour son « rôle moteur dans la stabilisation économique du Liban », et qu’il a évoqué une possible médiation qatarie pour réengager la coopération sécuritaire entre Beyrouth et Amman, en lien avec des arrestations récentes en Jordanie de membres présumés liés au Hamas.

Hezbollah et résolution 1701 : débats politiques et mise en garde internationale

La question du désarmement du Hezbollah, liée à la mise en œuvre complète de la résolution 1701, a occupé une place importante dans Al Akhbar (17 avril 2025), Al Binaa’ (17 avril 2025), Nida’ Al Watan (17 avril 2025), Ad Diyar (17 avril 2025) et Annahar (17 avril 2025). Le gouvernement libanais a tenu une séance exceptionnelle consacrée à cette problématique, à la suite de pressions exercées par les chancelleries occidentales.

Selon Nida’ Al Watan (17 avril 2025), « la conjoncture sécuritaire actuelle pousse plusieurs membres du cabinet à réclamer une clarification explicite de la position de l’État vis-à-vis des armes illégales ». Le journal précise que la France, par l’intermédiaire de son ambassade, a récemment transmis un message exprimant « une inquiétude croissante quant à la prolifération d’arsenaux non contrôlés au Liban-Sud ». Ad Diyar (17 avril 2025) évoque de son côté un « consensus grandissant » au sein de l’exécutif pour réactiver les mécanismes de coordination entre l’armée libanaise et la FINUL.

Dans un ton plus engagé, Al Akhbar (17 avril 2025) dénonce « une campagne régionale et internationale visant à criminaliser la résistance », en référence au Hezbollah. Le journal accuse notamment l’Arabie Saoudite d’orchestrer, avec la complicité d’éléments au sein de l’AUB, une stratégie de déstabilisation idéologique et sécuritaire. Une manifestation organisée dans l’enceinte de l’université a été fortement médiatisée, avec des slogans dénonçant l’interdiction d’exprimer toute critique envers Israël.

Affaire du Hamas : coopération judiciaire Jordanie-Liban

Un axe important de l’actualité, présent dans Nida’ Al Watan (17 avril 2025), Al Liwa’ (17 avril 2025), Al Akhbar (17 avril 2025) et Ad Diyar (17 avril 2025), concerne l’affaire dite de la « cellule jordanienne ». Amman a annoncé l’arrestation de plusieurs individus accusés de lien avec le Hamas et d’avoir suivi des entraînements militaires au Liban. Beyrouth a immédiatement ouvert une enquête parallèle.

Al Liwa’ (17 avril 2025) cite le président Aoun, qui a affirmé depuis Doha : « L’armée libanaise accomplit pleinement son devoir dans le sud, mais l’occupation israélienne et ses provocations entravent le déploiement complet des forces selon la résolution 1701. » Il a également révélé avoir ordonné au ministre de la Justice de « coordonner immédiatement avec son homologue jordanien pour échanger les données disponibles ».

Selon Nida’ Al Watan (17 avril 2025), les premières analyses suggèrent que les individus arrêtés faisaient partie d’un réseau structuré, et non de simples acteurs isolés. Cette situation réactive les interrogations sur la capacité du Liban à exercer un contrôle total sur certaines zones sensibles.

Conflit à Gaza : pressions américaines, intransigeance israélienne

La guerre en cours à Gaza a été évoquée dans Al Quds (17 avril 2025), Al Sharq (17 avril 2025), Al Akhbar (17 avril 2025) et Al Binaa’ (17 avril 2025). Israël a renforcé son offensive militaire, notamment autour des « zones tampons », qu’elle affirme vouloir contrôler même après une éventuelle trêve.

Al Quds (17 avril 2025) rapporte que le ministre israélien de la Défense, Yisrael Katz, a déclaré que « pas une seule aide humanitaire ne passera tant que le Hamas ne rendra pas les otages ». Le journal ajoute que des cargaisons d’armes lourdes ont été livrées à Tsahal par les États-Unis via la base de Nevatim.

Al Sharq (17 avril 2025) souligne les signaux croisés envoyés par Washington, où une partie de l’administration Trump pousse à un accord rapide avec l’Iran, pendant qu’une autre, selon Al Binaa’ (17 avril 2025), préfère « durcir le ton pour obtenir un désarmement accéléré de l’axe chiite dans la région ». Les négociations qui devaient se tenir à Oman ont été discrètement déplacées à Rome.

Dans une analyse publiée dans Al Akhbar (17 avril 2025), des sources diplomatiques libanaises expriment la crainte que le Liban ne devienne « la variable d’ajustement d’un deal global entre Washington, Téhéran et Tel Aviv ». Cette hypothèse s’appuie sur la simultanéité des pressions politiques internes, des négociations nucléaires, et des tentatives de médiation régionales.

Politique locale : tensions internes et repositionnements autour du Hezbollah, des élections et des réformes

La vie politique libanaise s’est trouvée, le 17 avril 2025, au cœur de mouvements contradictoires, combinant tensions sécuritaires, polémiques sur les armes du Hezbollah, préparation des élections municipales, et annonces institutionnelles concernant la réforme bancaire. La scène intérieure reste dominée par des préoccupations liées à la souveraineté nationale, à la cohésion sociale, et à l’avenir de l’État central, tandis que les formations politiques réajustent leurs stratégies en fonction des dynamiques régionales.

Pressions accrues autour du désarmement : clivages politiques renforcés

Le débat sur le désarmement du Hezbollah a de nouveau agité les cercles politiques, à la lumière des appels internationaux à la pleine application de la résolution 1701. Dans Al Akhbar (17 avril 2025), plusieurs observateurs estiment que la campagne menée contre le Hezbollah au sein même de l’Université Américaine de Beyrouth reflète une « volonté de réancrage idéologique pro-occidental dans certains milieux académiques, avec la bénédiction tacite d’ambassades étrangères ». Le journal rapporte l’interdiction faite à des étudiants d’exprimer publiquement leur opposition à l’impunité israélienne, présentée comme « un précédent grave » dans l’histoire de la vie universitaire libanaise.

De son côté, Ad Diyar (17 avril 2025) rapporte une série de déclarations du président Joseph Aoun, prononcées lors de sa visite à Doha, dans lesquelles il insiste sur « le devoir intégral de l’armée dans le sud, dans le respect de la résolution 1701 ». Il a cependant souligné que « l’occupation continue par Israël de zones libanaises empêche le déploiement total des forces armées », et s’est dit prêt à toute collaboration judiciaire et sécuritaire avec la Jordanie dans le cadre de l’affaire de la cellule du Hamas.

Le même journal note que plusieurs partis politiques, notamment ceux représentés au sein du gouvernement de Nawaf Salam, ont évoqué la nécessité de « repositionner le discours de l’État autour de la souveraineté exclusive de ses institutions militaires et judiciaires ». Nida’ Al Watan (17 avril 2025) précise que des « débats intenses » ont eu lieu au sein du Conseil des ministres concernant la coordination avec la FINUL et l’affirmation d’un monopole étatique sur l’usage de la force.

Préparation des élections municipales : mobilisation locale et reconfigurations partisanes

En parallèle, la préparation des élections municipales prévues pour le 4 mai 2025 génère une forte activité au sein des forces politiques traditionnelles. Al Liwa’ (17 avril 2025) cite l’ancien Premier ministre Saad Hariri, chef du Courant du Futur, affirmant qu’il « ne participera pas directement au processus électoral », tout en « soutenant activement des candidats alignés sur la vision réformatrice du mouvement ». Il ajoute : « Notre avenir ne passe pas par une confrontation, mais par un appui au renforcement des institutions locales. »

Selon Ad Diyar (17 avril 2025), plusieurs formations chrétiennes, druzes et chiites sont en phase finale de négociation pour présenter des listes consensuelles dans les municipalités mixtes, en particulier dans les régions de Zahlé, Aley et Tyr. L’article souligne que l’enjeu dépasse la seule gouvernance locale, en raison de l’importance croissante accordée par les bailleurs de fonds à la gestion municipale comme vecteur de développement.

Dans Annahar (17 avril 2025), une enquête détaille les obstacles administratifs rencontrés par certains candidats issus des nouveaux mouvements citoyens, confrontés à des lenteurs dans l’enregistrement de leurs listes et à des interprétations restrictives du ministère de l’Intérieur sur les conditions de validation. Plusieurs ONG ont dénoncé une « entrave au pluralisme politique », tandis que le ministère a répondu que ces contrôles étaient « indispensables à la transparence du scrutin ».

Réformes économiques : le projet de loi sur la restructuration bancaire divise

Une autre thématique centrale de la journée concerne le projet de réforme bancaire discuté au Parlement. Al Joumhouria (17 avril 2025) indique que la première lecture du texte a provoqué de vifs échanges entre les membres de la commission parlementaire conjointe. L’enjeu principal réside dans la hiérarchisation des responsabilités : faut-il prioriser la protection des dépôts ou la sauvegarde des établissements bancaires jugés systémiques ?

Dans un commentaire publié dans Al Sharq (17 avril 2025), un analyste estime que le projet de loi présenté par le gouvernement Salam « souffre d’un déficit de clarté stratégique », et que « le titre même du texte est trompeur, car il ne garantit ni la transparence des restructurations ni une vraie réforme du secteur ». Al Akhbar (17 avril 2025) s’inquiète pour sa part d’une « marchandisation politique du projet, conçu avant tout pour rassurer les institutions financières internationales ».

Selon Al Liwa’ (17 avril 2025), une partie des députés indépendants réclame une consultation nationale préalable à tout vote parlementaire, afin d’éviter une « reconfiguration imposée du secteur bancaire » sans consultation des épargnants ni des syndicats professionnels. L’opposition accuse également certains membres du gouvernement de vouloir « blanchir le système financier sans en tirer les conséquences judiciaires ».

Le spectre du confessionnalisme : positions et polémiques

Enfin, la question du confessionnalisme et de la représentativité demeure une source de tension. Nahar (17 avril 2025) publie un reportage depuis Baalbek-Hermel, dans lequel plusieurs acteurs politiques chiites dénoncent « une tentative d’imposer des représentants naturalisés dans des zones historiquement homogènes », en allusion à des candidatures de binationaux. Certains partis chrétiens répliquent que « la représentativité ne peut plus se mesurer uniquement en termes d’héritage confessionnel ».

Dans une tribune publiée dans Al Binaa’ (17 avril 2025), le politologue Nasser Kandil affirme que « la stabilité du Liban ne passera ni par un désarmement forcé, ni par un confessionnalisme reconfiguré, mais par une redéfinition complète du contrat social, où la citoyenneté serait prioritaire sur l’appartenance ». Le texte appelle à « un dialogue national profond et sans tabou » avant toute réforme structurelle.

Diplomatie : recompositions stratégiques, médiations actives et positionnements régionaux

Le 17 avril 2025, la presse libanaise et régionale a consacré une large place aux dynamiques diplomatiques qui structurent le positionnement du Liban et de ses partenaires dans un contexte régional tendu. Trois axes dominent : la visite du président Joseph Aoun à Doha, perçue comme un jalon dans le repositionnement diplomatique du Liban ; l’évolution du dossier iranien avec la relocalisation des négociations bilatérales vers Rome ; et l’intensification des pressions sur Beyrouth à travers des canaux arabes, occidentaux et onusiens pour le désarmement du Hezbollah.

Le Liban et le Qatar : entente stratégique renforcée à Doha

La visite officielle du président Joseph Aoun à Doha a été traitée en profondeur par plusieurs titres. Annahar (17 avril 2025) évoque une séquence « d’une intensité diplomatique inédite », qui marque selon le quotidien « une volonté claire du Liban de redéfinir ses alliances régionales dans un sens plus équilibré ». Le président Aoun a été reçu avec les honneurs par l’émir Tamim ben Hamad Al Thani, lequel a réaffirmé « l’engagement constant du Qatar envers la stabilité, la souveraineté et l’indépendance du Liban ».

Al Joumhouria (17 avril 2025) rapporte les termes employés par l’émir sur son compte officiel, soulignant des « discussions fructueuses et fraternelles avec le président libanais, visant à renforcer une coopération exemplaire sur les plans économique, militaire et humanitaire ». À cette occasion, Doha a confirmé l’octroi d’un soutien immédiat de 100 millions de dollars destiné au financement des salaires militaires.

Selon Ad Diyar (17 avril 2025), la visite visait également à formaliser une nouvelle phase de coordination régionale impliquant le Liban, le Qatar, la Jordanie et l’Irak, notamment autour des flux d’informations liés à la sécurité régionale. Le journal rapporte que l’émir a proposé « une feuille de route commune pour stabiliser les pays du Croissant fertile », en insistant sur « le rôle pivot de Beyrouth comme point de passage diplomatique ».

Réalignements tactiques : les effets de la médiation qataro-jordanienne

En parallèle, la coopération sécuritaire entre le Liban et la Jordanie, dans le cadre de l’affaire de la cellule présumée du Hamas, a eu des implications diplomatiques immédiates. Al Liwa’ (17 avril 2025) explique que cette affaire a conduit à une « coordination intensive entre les ministères de la Justice des deux pays ». Le président Aoun a confirmé depuis Doha avoir « donné mandat au ministre de la Justice Adil Nassar pour collaborer étroitement avec son homologue jordanien ».

Al Akhbar (17 avril 2025) adopte un ton critique à l’égard de cette coopération, qu’il décrit comme « une tentative de criminalisation de la résistance, encouragée par les chancelleries occidentales et les pétromonarchies ». Le quotidien parle d’un « harcèlement judiciaire coordonné » visant à préparer le terrain à un nouveau cycle de sanctions, notamment contre des entités libanaises soupçonnées de soutien logistique à des factions palestiniennes.

Dans Nida’ Al Watan (17 avril 2025), une source diplomatique anonyme évoque une proposition de Doha visant à organiser une réunion quadripartite entre le Liban, la Jordanie, le Qatar et la Turquie, pour établir un mécanisme régional de traitement des cas transfrontaliers impliquant des milices ou des organisations non-étatiques. Ce cadre, selon le quotidien, pourrait servir d’alternative aux dispositifs bilatéraux existants, jugés insuffisants.

Négociations américano-iraniennes : Rome remplace Mascate

La dimension la plus marquante des développements diplomatiques du jour concerne la relocalisation des négociations entre les États-Unis et l’Iran. Al Binaa’ (17 avril 2025) indique que les pourparlers prévus à Mascate ont été déplacés vers Rome, avec le soutien discret d’Oman, mais aussi sous l’influence des Européens, désireux de redonner une impulsion à la diplomatie multilatérale.

Selon le journal, ce changement géographique traduit « une évolution des lignes rouges américaines » : l’administration Trump, bien qu’hostile à tout retour à l’accord de Vienne de 2015, cherche désormais à encadrer de manière plus pragmatique les ambitions nucléaires iraniennes, tout en évitant une confrontation militaire directe. Al Binaa’ insiste sur les dissensions internes au sein de la Maison Blanche, entre « faucons pro-interventionnistes » et « partisans d’un gel tactique des tensions ».

Al Sharq (17 avril 2025) complète cette analyse en soulignant que « l’Iran a exigé une reconnaissance implicite de ses avancées nucléaires comme précondition à toute relance du dialogue ». Téhéran cherche également, selon cette source, à négocier une levée progressive des sanctions dans les secteurs de l’aviation civile, de la santé et de l’énergie.

Les implications régionales sont évidentes. Comme le souligne Al Quds (17 avril 2025), Israël a réagi en intensifiant ses bombardements sur Gaza, mais aussi en multipliant les pressions diplomatiques sur Washington, afin d’éviter tout accord susceptible de renforcer l’axe Téhéran-Beyrouth-Damas. Le Liban, dans cette équation, est perçu comme un terrain d’ajustement indirect entre grandes puissances.

Multiplication des pressions diplomatiques sur Beyrouth : acteurs et intérêts

Au-delà de la question iranienne, les positions exprimées par plusieurs diplomaties occidentales à l’égard du Liban ont convergé vers une exigence explicite de désarmement des groupes armés non étatiques. Annahar (17 avril 2025) indique que « plusieurs ambassades européennes à Beyrouth ont remis à la présidence et au ministère des Affaires étrangères des notes verbales exprimant leur inquiétude face au rôle croissant du Hezbollah dans les affaires de sécurité intérieure ».

Al Quds (17 avril 2025) rapporte en parallèle que la France, l’Allemagne et le Canada ont évoqué la possibilité de « conditionner l’aide au développement à la mise en œuvre de mesures de sécurité crédibles ». Ces pays plaident pour un renforcement de la coopération tripartite entre l’armée libanaise, la FINUL, et les services de renseignement locaux, avec un rôle accru pour la cellule de coordination de Naqoura.

Le journal Ad Diyar (17 avril 2025) indique par ailleurs que le représentant spécial de l’ONU pour le Liban aurait demandé une réunion urgente du Conseil de sécurité pour discuter des « retards accumulés dans la mise en œuvre des résolutions onusiennes », et notamment du rôle de certains groupes dans le sud du pays.

Politique internationale : conflits régionaux, tensions internes en Israël, et pressions globales sur Gaza

Les journaux du 17 avril 2025 ont accordé une large place aux dynamiques internationales qui redéfinissent les rapports de force au Moyen-Orient et au-delà. Le traitement des sujets reflète une montée des périls : intensification de la guerre à Gaza, montée en puissance de la crise institutionnelle en Israël, progression de la fracture entre grandes puissances autour de l’Iran, et pressions croissantes sur les institutions onusiennes face aux accusations de double standard dans la gestion des conflits.

Guerre à Gaza : poursuite de l’offensive et verrouillage humanitaire

Les derniers développements du conflit dans la bande de Gaza occupent une place centrale dans les éditions de Al Quds(17 avril 2025), Al Sharq (17 avril 2025), Al Akhbar (17 avril 2025), Ad Diyar (17 avril 2025), et Al Binaa’ (17 avril 2025). Israël a intensifié ses opérations militaires sur le terrain, tout en confirmant qu’elle maintiendrait son contrôle sur les zones dites « tampons » créées depuis le mois de mars.

Dans une dépêche depuis Gaza, Al Quds (17 avril 2025) indique que les attaques israéliennes ont visé « plusieurs quartiers d’habitation densément peuplés, faisant des dizaines de morts, dont de nombreux enfants ». Le ministre israélien de la Défense, Yisrael Katz, a annoncé que « toute forme d’aide humanitaire sera bloquée tant que le Hamas n’aura pas rendu les otages et déposé les armes ». Selon la même source, cette stratégie vise à accentuer la pression sur les populations civiles afin de briser le soutien à la résistance.

Al Sharq (17 avril 2025) précise que des avions-cargos américains ont déposé, en l’espace de cinq jours, « plusieurs tonnes de munitions, y compris des bombes de type MK84 », destinées à renforcer l’arsenal israélien dans le cadre d’un scénario d’escalade. Le journal évoque également des consultations israélo-américaines autour d’une éventuelle action préventive contre des installations iraniennes si les négociations de Rome échouent.

Ad Diyar (17 avril 2025) rapporte que l’armée israélienne affirme désormais « contrôler environ 30% de la superficie de la bande de Gaza », qu’elle qualifie de « zone de sécurité », excluant toute perspective de retour pour les habitants déplacés. Cette déclaration a suscité de vives réactions au sein du Conseil de sécurité de l’ONU, dont plusieurs membres redoutent une politique de fait accompli.

Israël : crise interne, désobéissance militaire et polarisation politique

Un autre angle majeur de la couverture concerne la crise politique et sociale en Israël. Al Sharq (17 avril 2025) publie une tribune de l’écrivain Mohamed Al-Samak, selon laquelle « Israël s’approche d’un point de rupture interne inédit, en raison de la conjonction d’une polarisation politique extrême et de désobéissances militaires croissantes ».

Selon l’analyse, des pilotes et officiers de l’armée de l’air israélienne ont exprimé leur refus de participer aux frappes sur Gaza, qualifiant certaines opérations de « punitives et contraires à l’éthique militaire ». Cette tendance est confirmée par Al Quds (17 avril 2025), qui signale « une série d’initiatives de refus de mission », notamment parmi les unités de réserve. Ces gestes suscitent une forte réaction du gouvernement, le Premier ministre Benyamin Netanyahou les qualifiant de « sabotage orchestré de l’intérieur ».

Al Binaa’ (17 avril 2025) décrit un climat de défiance généralisée, où l’extrême droite israélienne instrumentalise la guerre pour renforcer son emprise sur l’appareil d’État. Le journal indique que plusieurs ministres du gouvernement réclament une réforme constitutionnelle pour renforcer l’exécutif, face à ce qu’ils perçoivent comme « une tentative d’insubordination militaire ».

Al Akhbar (17 avril 2025) complète ce tableau en soulignant l’isolement diplomatique croissant d’Israël. Le journal rapporte que plusieurs chancelleries européennes ont convoqué les ambassadeurs israéliens pour exiger « des clarifications sur les actions militaires contre des hôpitaux et des écoles à Gaza ». Par ailleurs, des organisations de la société civile en France, en Allemagne et au Royaume-Uni ont lancé des appels à la suspension des livraisons d’armes vers Israël.

États-Unis – Iran : nouvelle phase de confrontation diplomatique

La dimension internationale du dossier iranien est abordée par Al Binaa’ (17 avril 2025) et Al Sharq (17 avril 2025), qui analysent la relocalisation des pourparlers américano-iraniens de Mascate à Rome. Ce déplacement géographique serait, selon les deux sources, le résultat de tensions internes au sein de l’administration américaine, opposant les partisans d’un durcissement au profit d’Israël à ceux favorables à une solution diplomatique.

Al Sharq (17 avril 2025) évoque une « guerre froide larvée » entre conseillers du président Trump, certains souhaitant capitaliser sur la faiblesse économique de l’Iran, tandis que d’autres, plus proches des milieux d’affaires, craignent une flambée des prix du pétrole si le conflit devait s’étendre au Golfe.

Al Binaa’ (17 avril 2025) analyse également le rôle de la Russie et de la Chine, toutes deux désireuses de préserver l’accord nucléaire de 2015, mais sans exclure un nouveau format tripartite. Pékin, selon le journal, propose d’héberger une « conférence de sécurité régionale » sous l’égide des BRICS, en intégrant pour la première fois le Liban comme observateur.

Scène européenne : islam et controverses autour du projet « Coran européen »

Sur le continent européen, Al Quds (17 avril 2025) revient sur la controverse suscitée en France par un projet de recherche universitaire intitulé « Le Coran européen », soutenu par le Conseil européen de la recherche. Selon le journal, plusieurs députés du parti d’extrême droite Rassemblement national accusent ce programme de « vouloir déconstruire les racines chrétiennes de l’Europe ».

Le programme, piloté par une équipe pluridisciplinaire, entend analyser l’évolution de la réception du texte coranique dans l’histoire européenne, du XIIe au XIXe siècle. Al Quds rapporte que la polémique a pris un tour politique, certains responsables européens ayant demandé une évaluation de l’utilisation des fonds publics.

Selon le journal, les critiques ignorent le caractère strictement académique du projet, qui ne vise pas à promouvoir une vision confessionnelle, mais à comprendre les mécanismes historiques d’interprétation croisée entre cultures. La controverse soulève des interrogations plus larges sur la liberté académique en Europe et sur la capacité de l’Union à défendre un espace pluraliste face aux discours identitaires.

Économie : défis industriels, incertitudes bancaires et enjeux des réformes au Liban

La presse libanaise du 17 avril 2025 a mis en évidence plusieurs dynamiques économiques majeures qui affectent le pays, parmi lesquelles l’ampleur du secteur industriel informel, les débats autour du projet de réforme bancaire, et la pression croissante sur l’exécutif pour définir une feuille de route économique claire. Les articles de Al SharqAl JoumhouriaNida’ Al WatanAl Liwa’Annahar et Ad Diyar rendent compte d’une réalité économique fragmentée, où les blocages structurels côtoient des tentatives réelles, bien que limitées, de relance et de régulation.

Le secteur industriel informel : un risque sanitaire et économique

Al Sharq (17 avril 2025) publie un dossier détaillé sur le secteur manufacturier au Liban, mettant en lumière le nombre élevé de « manufactures clandestines », en particulier dans les domaines alimentaire, chimique et pharmaceutique. Selon le journal, « des centaines d’usines opèrent sans licence, en violation des normes sanitaires et des exigences de qualité ». Cette situation engendre non seulement un danger direct pour la santé publique, mais constitue aussi un frein à l’exportation, les produits libanais se trouvant souvent disqualifiés sur les marchés internationaux.

Dans un article signé par Ibrahim Rayhan, le quotidien souligne que ces établissements « échappent aux contrôles du ministère de l’Industrie, ne paient aucune taxe, et contribuent à une image négative de l’industrie nationale ». Al Liwa’(17 avril 2025) relaie les appels des organisations professionnelles à « lancer un recensement national de ces structures et à créer un guichet unique pour leur régularisation ».

Ad Diyar (17 avril 2025) ajoute que la prolifération de ces ateliers illégaux est particulièrement marquée dans les périphéries urbaines, notamment à Baalbek, Saïda et Tripoli, où des réseaux communautaires protègent parfois ces activités au nom de la « survie économique ». Le journal appelle à une approche équilibrée : sanctions pour les contrevenants, mais aussi incitations fiscales pour ceux qui choisiraient la voie de la régularisation.

Réforme bancaire : incertitudes autour du projet de loi

Le projet de loi sur la restructuration du secteur bancaire, débattu en commission parlementaire, a généré des positions contrastées. Al Joumhouria (17 avril 2025) explique que le texte, porté par le gouvernement Salam, vise à « restaurer la confiance dans le système bancaire libanais en classifiant les banques selon leur viabilité et en organisant la hiérarchisation des pertes ».

Cependant, les débats sont âpres. Nida’ Al Watan (17 avril 2025) évoque des tensions entre les blocs parlementaires, certains députés accusant le gouvernement de vouloir « blanchir les fautes du passé sans tirer les conséquences judiciaires ». Le journal cite un député indépendant affirmant que « le projet ne garantit ni les dépôts, ni la transparence du processus de sélection des établissements à maintenir ».

Annahar (17 avril 2025) rapporte que les syndicats des employés de banque ont manifesté devant le Parlement, dénonçant « un plan qui sacrifie les travailleurs et protège les actionnaires ». Dans une analyse, le journal note que la communication gouvernementale reste floue, en particulier sur la source de financement du mécanisme de compensation des petits déposants.

Pour Al Liwa’ (17 avril 2025), une sortie de crise durable exige une approche concertée impliquant l’ensemble des acteurs concernés : Banques, BDL, Parlement, FMI et société civile. Le journal prévient que l’absence d’une telle coordination pourrait aboutir à « une restructuration bancale, génératrice d’inégalités nouvelles et de méfiance accrue ».

Finances publiques et coopération internationale : tensions et conditionnalités

Plusieurs articles reviennent sur la relation entre le Liban et ses partenaires financiers internationaux. Ad Diyar (17 avril 2025) souligne que l’émissaire spécial du FMI a réitéré la nécessité pour le Liban de « finaliser son audit des comptes publics avant la fin du mois de mai », comme condition préalable au versement d’un nouveau décaissement. Le journal ajoute que le FMI demande également « des mesures concrètes sur la fiscalité, la lutte contre l’évasion et la rationalisation des subventions ».

Al Sharq (17 avril 2025) indique que des discussions discrètes sont en cours avec la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, autour d’un possible financement destiné aux infrastructures municipales, à condition que les élections du 4 mai se tiennent dans des conditions jugées crédibles. Le journal précise que la communauté internationale souhaite « des signaux clairs sur la stabilité politique et la capacité de l’État à gérer les fonds selon des critères transparents ».

Annahar (17 avril 2025) ajoute que les États-Unis ont, de leur côté, « suspendu temporairement une ligne d’assistance logistique au ministère des Finances », en raison de retards dans la réforme de la TVA. Cette suspension est symbolique mais reflète, selon le journal, « un agacement croissant de la part des partenaires occidentaux face à la lenteur des réformes ».

Marché du travail, fiscalité et pauvreté : signaux d’alerte

Plusieurs articles insistent sur la dégradation continue du marché de l’emploi. Nida’ Al Watan (17 avril 2025) publie les résultats d’une enquête menée par l’Observatoire du travail et de la sécurité sociale, selon laquelle « plus de 37% des jeunes diplômés de 2024 n’ont pas trouvé d’emploi formel six mois après leur sortie d’université ». Le journal cite aussi une hausse significative du travail informel, particulièrement dans les secteurs de la restauration, du bâtiment et des services de transport.

Al Liwa’ (17 avril 2025) signale une recrudescence des protestations locales dans plusieurs districts, en lien avec la précarisation croissante des services de base. Le journal rapporte des coupures d’eau prolongées à Nabatieh et des pénuries de médicaments à Zahlé, que les autorités locales imputent à « un sous-financement chronique et à une centralisation excessive des ressources ».

Enfin, Ad Diyar (17 avril 2025) révèle que le taux d’imposition effectif sur les grandes entreprises n’a pas dépassé les 9% en 2024, contre un taux théorique de 17%. Le journal appelle à une réforme urgente du système fiscal, pour rétablir l’équité et élargir l’assiette contributive.

Justice : enquêtes antiterroristes, réformes judiciaires et gestion sécuritaire

Le 17 avril 2025, la presse libanaise a largement traité des affaires judiciaires en cours, dominées par l’enquête autour de la cellule liée au Hamas arrêtée en Jordanie, les répercussions judiciaires au Liban, les débats sur les réformes structurelles de la justice, ainsi que les suites données à des affaires de corruption et de délinquance économique. Les journaux Al AkhbarAl Liwa’Ad DiyarNida’ Al WatanAl Joumhouria et Annahar présentent une vision contrastée de la manière dont l’État libanais tente d’affirmer l’autorité judiciaire dans un contexte de fortes pressions politiques et diplomatiques.

Affaire Hamas-Jordanie : ramifications judiciaires bilatérales

L’arrestation par les autorités jordaniennes d’une cellule soupçonnée d’appartenance au Hamas a provoqué une onde de choc dans les milieux judiciaires libanais. Selon Al Liwa’ (17 avril 2025), la Jordanie a transmis à Beyrouth des éléments démontrant que « les membres de la cellule avaient suivi des entraînements au Liban et utilisé son territoire pour préparer leurs opérations ». Cette transmission a déclenché une enquête parallèle lancée par le parquet militaire.

Le président Joseph Aoun, depuis Doha, a déclaré avoir « chargé le ministre de la Justice, Adil Nassar, de coordonner avec son homologue jordanien afin de partager les informations disponibles et d’assurer une réponse judiciaire conforme aux engagements bilatéraux » (Ad Diyar, 17 avril 2025). Il a aussi évoqué la possibilité de signer un protocole judiciaire commun, centré sur la coopération en matière de lutte contre le terrorisme.

Al Akhbar (17 avril 2025) adopte un ton critique, dénonçant « une instrumentalisation politique de l’appareil judiciaire » et qualifiant les accusations portées contre la cellule de « prétexte pour légitimer une campagne régionale contre la résistance ». Le journal cite des sources proches du Hezbollah qui considèrent cette coopération comme « un pas dangereux vers la criminalisation de la cause palestinienne au Liban ».

Ad Diyar (17 avril 2025) confirme que les services de renseignement libanais ont lancé plusieurs perquisitions dans la banlieue sud de Beyrouth et dans la région de Saïda. Des interpellations ont été menées, mais aucune inculpation formelle n’a encore été annoncée.

Réformes judiciaires : lenteurs, résistance et enjeux structurels

Au-delà des questions sécuritaires, les débats sur la réforme de la justice ont refait surface à la Chambre des députés. Nida’ Al Watan (17 avril 2025) rapporte que la commission des lois et de l’administration a rouvert le dossier de la réforme du Conseil supérieur de la magistrature, avec pour objectif de « renforcer l’indépendance des magistrats face aux influences politiques ».

Selon Al Joumhouria (17 avril 2025), les principales propositions incluent l’instauration d’un concours national unique pour l’entrée à l’Institut de la magistrature, la révision du mode de nomination des procureurs, et la limitation des pouvoirs discrétionnaires du ministre de la Justice. Cependant, le quotidien note que « plusieurs groupes parlementaires, notamment ceux liés aux partis traditionnels, freinent ces propositions sous prétexte de préserver l’équilibre communautaire ».

Annahar (17 avril 2025) publie un éditorial dénonçant « la mainmise persistante de l’exécutif sur les affaires judiciaires », et cite des statistiques montrant que plus de 37% des décisions du Conseil de la magistrature en 2024 ont fait l’objet de blocages administratifs. L’éditorialiste plaide pour une « restructuration en profondeur du système disciplinaire interne à la justice ».

Corruption et détournement : enquêtes en cours et blocages

Plusieurs affaires de corruption restent à l’agenda de la justice. Al Joumhouria (17 avril 2025) revient sur le dossier de surfacturation dans les marchés publics attribués au ministère des Travaux publics en 2023. Selon le journal, le juge d’instruction financier a auditionné l’ancien directeur général du ministère, lequel aurait validé des paiements sans appel d’offres. L’affaire est toujours en phase d’enquête, faute de levée d’immunité pour deux anciens ministres impliqués.

Al Akhbar (17 avril 2025) s’intéresse à un dossier relatif au Fonds du développement du Sud, soupçonné d’avoir octroyé des subventions à des associations fictives. Le journal affirme que les pièces comptables saisies révèlent un « écart de plus de 18 millions de livres libanaises non justifié », mais que « des pressions politiques ont jusqu’ici empêché toute inculpation ». Des ONG réclament la nomination d’un juge d’instruction indépendant.

Al Liwa’ (17 avril 2025) rapporte une action du parquet financier concernant la fraude dans les appels d’offres de l’Électricité du Liban, en particulier dans les contrats de maintenance des générateurs. Deux entreprises ont été suspendues, et le juge chargé du dossier demande une extension de ses compétences pour élargir l’enquête aux sous-traitants.

Détention provisoire, conditions carcérales et droits fondamentaux

Le traitement des détenus provisoires revient également dans l’actualité. Annahar (17 avril 2025) révèle que plus de 64% des détenus dans les prisons libanaises sont en attente de jugement. Le journal évoque le cas d’un jeune homme incarcéré depuis plus de 16 mois sans que son audience ne soit fixée, en raison de l’absence d’un procureur disponible. Ce chiffre a été confirmé par l’Ordre des avocats de Beyrouth.

Ad Diyar (17 avril 2025) publie un reportage depuis la prison de Roumieh, où les conditions de détention sont qualifiées de « catastrophiques » : cellules surpeuplées, accès limité aux soins, violences internes non sanctionnées. L’administration pénitentiaire affirme manquer de moyens, mais les associations de défense des droits de l’homme estiment que « l’inaction relève d’une politique d’abandon ».

Al Joumhouria (17 avril 2025) rappelle qu’un plan de rénovation pénitentiaire avait été approuvé en 2022 avec un financement partiel de l’Union européenne, mais que l’appel d’offres n’a jamais été publié.

Société : fragmentation urbaine, mémoire collective et tensions sociales

La couverture médiatique libanaise du 17 avril 2025 révèle un ensemble de tensions sociales à la fois anciennes et renouvelées. Entre les défis de l’unité nationale, les débats sur la mémoire de la guerre, les déséquilibres urbains croissants, et les débats sur l’espace public, les journaux AnnaharAl QudsAl AkhbarAd Diyar et Al Liwa’ brossent un tableau dense d’un pays toujours travaillé par ses fractures internes, mais aussi par une volonté persistante de redéfinir le vivre-ensemble.

L’espace public au cœur des tensions politiques

Dans un reportage de Annahar (17 avril 2025), Manal Chayaa décrit une opération menée à Beyrouth par la police municipale : le retrait systématique des bannières partisanes et des panneaux affichant slogans politiques et portraits de leaders. L’opération, déclenchée à la suite de directives du ministère de l’Intérieur, visait à « libérer les espaces publics de toute marque d’appropriation confessionnelle ou partisane ». Le journal note que cette mesure a été accueillie avec soulagement par certains citoyens, qui y voient « une tentative de restaurer la neutralité de l’espace collectif ».

Cependant, Annahar (17 avril 2025) rapporte aussi des réactions plus critiques, notamment dans les quartiers périphériques où certaines forces politiques accusent l’État d’« effacer les identités locales sous prétexte de modernisation urbaine ». L’article rappelle qu’un décret sur la régulation des affichages publics a été adopté en 2015, mais que son application avait jusqu’alors été aléatoire, chaque municipalité interprétant différemment les règles.

Selon Al Liwa’ (17 avril 2025), la remise en question des symboles visibles dans l’espace public est aussi une tentative de réduire les tensions à l’approche des élections municipales. Plusieurs élus locaux affirment que cette démarche vise à éviter « une exacerbation des rivalités entre clans dans les zones mixtes ».

Mémoire de la guerre : le 13 avril ravive les plaies

Le 13 avril 2025 a marqué le 50e anniversaire du déclenchement de la guerre civile libanaise. Ad Diyar (17 avril 2025) consacre une page entière à la déclaration du président Joseph Aoun à cette occasion. Il y affirme que « seule l’État, à travers son armée et ses institutions, peut garantir la paix et la justice », et appelle à « tirer les leçons du passé sans instrumentalisation politique ».

Le journal publie aussi un commentaire signé par Abdel Hadi Mahfouz, qui revient sur les propos du président et les inscrit dans une tradition historique d’« appel à la refondation du pacte national par la centralité de l’État ». Selon lui, le chef de l’État tente de réactiver un discours de cohésion nationale au moment où « la fragmentation sociale menace de devenir structurelle ».

Al Akhbar (17 avril 2025) adopte un ton plus pessimiste, dénonçant « la mise en scène d’un consensus mémoriel superficiel, incapable de prendre en compte les souffrances réelles des communautés ». Le journal publie les témoignages de rescapés de la guerre, en particulier de la banlieue sud, qui estiment que « les blessures restent ouvertes tant qu’aucun travail de justice transitionnelle n’a été entrepris ».

Al Quds (17 avril 2025) évoque en parallèle les commémorations informelles organisées dans les régions frontalières, notamment à la Qaa et dans la Békaa, où des familles de disparus ont organisé des veillées et des lectures publiques. Le journal met en lumière « la demande persistante de vérité » concernant les milliers de personnes portées disparues entre 1975 et 1990.

Urbanisme et marginalisation : inégalités structurelles

Les déséquilibres sociaux se manifestent aussi dans l’urbanisme. Annahar (17 avril 2025) publie une enquête sur le développement inégal des infrastructures entre les quartiers centraux de Beyrouth et les périphéries densément peuplées. Le journal cite des chiffres du ministère des Travaux publics indiquant que « plus de 42% des routes classées comme prioritaires dans le Grand Beyrouth n’ont pas fait l’objet de maintenance depuis 2018 ».

Ad Diyar (17 avril 2025) s’intéresse à la situation des quartiers populaires de Tripoli, où les réseaux de distribution d’eau et d’électricité présentent des défaillances chroniques. Le journal note que « les associations locales pallient les carences de l’État, mais au prix d’une structuration communautaire renforcée qui accroît la segmentation territoriale ».

Dans un article d’analyse, Al Akhbar (17 avril 2025) insiste sur « la financiarisation de l’urbanisme » et dénonce les projets de luxe à Beyrouth, qui « accentuent la gentrification et déplacent les populations modestes vers des zones sous-équipées ». Le journal cite notamment un projet de marina à Dbayé, actuellement bloqué par un recours judiciaire déposé par des riverains.

Jeunesse et précarité : crise silencieuse

La précarité des jeunes est également au cœur des préoccupations sociales. Al Liwa’ (17 avril 2025) publie un article sur les difficultés rencontrées par les jeunes diplômés à intégrer le marché du travail. Le journal cite les chiffres d’une enquête menée par le Centre libanais d’études sociales : « 41% des jeunes actifs âgés de 18 à 35 ans travaillent dans l’économie informelle, sans contrat ni couverture sociale ».

Selon le même article, cette situation pousse un nombre croissant de jeunes à envisager l’émigration. Le journal mentionne une hausse des demandes de visa vers le Canada, la France et l’Allemagne depuis janvier 2025, confirmée par les ambassades concernées.

Al Quds (17 avril 2025) aborde la question sous l’angle de la santé mentale. Le journal publie un entretien avec un psychiatre de l’hôpital Hôtel-Dieu, qui signale « une augmentation inquiétante des consultations pour anxiété, troubles du sommeil et dépression chez les jeunes adultes, notamment dans les zones urbaines sinistrées économiquement ».

Culture : initiatives libanaises, mémoire littéraire et agenda artistique

Le paysage culturel libanais du 17 avril 2025 se distingue par une série d’événements, d’initiatives littéraires et d’interventions artistiques qui réaffirment la centralité du Liban dans la scène créative régionale, malgré les crises successives. Les journaux AnnaharAl QudsAl Akhbar et Al Liwa’ consacrent des articles à la fois à la production culturelle libanaise contemporaine, à l’entretien de la mémoire littéraire nationale, et à l’animation d’un agenda riche en expositions et spectacles.

Mémoire littéraire : retour sur l’œuvre de Gibran Tuéni et la presse comme projet culturel

Annahar (17 avril 2025) rend hommage à l’héritage de Gibran Tuéni, ancien directeur du quotidien, assassiné en 2005. Le journal republie une sélection de ses éditoriaux les plus marquants, en les accompagnant de commentaires d’intellectuels contemporains. Ce travail de mémoire s’inscrit dans le cadre de l’anniversaire des 100 ans du quotidien Annahar, fondé en 1933. Les textes de Tuéni, selon le journal, « témoignent d’un projet culturel autant que politique, où la presse devient espace d’émancipation et de conscience nationale ».

Le sociologue Bilal Nasser, interrogé par le journal, estime que « la figure de Tuéni illustre l’idée d’une presse écrivante, qui dépasse la simple transmission de faits pour assumer une fonction pédagogique dans la société libanaise ». L’initiative est saluée dans les milieux littéraires comme une tentative de réarticuler journalisme et littérature dans un pays où les repères symboliques sont en recomposition.

Création musicale : Maher El Khalil, entre oud et électro

Dans Al Akhbar (17 avril 2025), un article de fond est consacré à Maher El Khalil, musicien libanais de 36 ans, qui fusionne musique orientale traditionnelle et textures électroniques. Son dernier album, intitulé Lignes brisées, mêle oud, synthétiseurs analogiques et percussions samplées. Le journal décrit l’album comme « une tentative de redonner au oud une fonction de narration contemporaine, dans un langage sonore ouvert sur le monde ».

Selon l’interview publiée, Maher El Khalil affirme que son travail est influencé par la topographie de Beyrouth : « les interstices de la ville, les friches, les sons de la rue, sont mes partitions ». L’artiste annonce une tournée dans plusieurs villes libanaises, en commençant par un concert le 21 avril à l’Académie libanaise des beaux-arts (ALBA), suivi de Halba et Saïda. Ce projet est soutenu par le ministère libanais de la Culture et par l’Institut français de Beyrouth.

Arts visuels et photographie : regards croisés sur les marges

Al Quds (17 avril 2025) présente une exposition collective inaugurée à la galerie ArtLab de Gemmayzé, rassemblant huit photographes libanais autour du thème des « territoires incertains ». Le commissaire de l’exposition, Nadim Abboud, explique que le projet vise à « cartographier visuellement les zones négligées du Liban, entre résilience et abandon ». Parmi les œuvres, une série de clichés consacrés aux vestiges des camps palestiniens du sud, un portrait de la vallée de Qadisha après l’hiver, et une installation sur les quartiers informels de Tripoli.

Al Liwa’ (17 avril 2025) souligne que cette exposition a été conçue pour circuler ensuite dans des centres culturels régionaux, notamment à Tyr, Baalbek et Nabatieh. Le journal cite l’un des artistes participants, Leïla Dabbous, qui insiste sur « la nécessité de documenter la géographie affective du Liban, en dehors des clichés touristiques ».

Théâtre et écriture dramatique : nouvelle scène, nouveaux auteurs

Al Akhbar (17 avril 2025) rend compte d’une pièce de théâtre intitulée Les Oubliés de la plaine, jouée au théâtre Monnot, qui raconte l’histoire de travailleurs agricoles syriens installés dans la Békaa. La pièce, écrite par Rabih Tawk et mise en scène par Rania Mallat, aborde de manière poétique la question du déracinement, de la langue et de la mémoire familiale.

Le journal décrit une mise en scène « dépouillée, proche du récit documentaire », où les comédiens s’adressent tour à tour au public et à un interlocuteur absent. L’œuvre est saluée par la critique pour sa capacité à créer un espace d’écoute, sans céder au pathos. Le théâtre Monnot prévoit d’intégrer cette pièce à sa saison itinérante dans les écoles publiques, en collaboration avec l’Institut libanais d’éducation civique.

Agenda culturel : expositions, concerts, festivals

Voici les principaux événements en cours ou à venir, relevés dans les pages culturelles des journaux du 17 avril 2025 :

  • Concert de Fayrouz Khoury à l’Université Saint-Joseph, le 19 avril. La pianiste proposera un programme mêlant musique baroque et compositions libanaises.
  • Exposition « Ligne de faille » de l’artiste plasticien Omar Saab à la galerie Tanit, jusqu’au 28 avril. Sculptures inspirées des ruines industrielles du Liban.
  • Rencontre littéraire avec l’écrivain Charbel Dagher, organisée par la librairie Antoine le 22 avril autour de son dernier essai Langues du feu : écriture et guerre.
  • Festival du court-métrage libanais à Zahlé du 25 au 30 avril, avec une compétition nationale et des projections en plein air.
  • Journées du patrimoine de la montagne à Deir el Qamar, du 26 au 28 avril, incluant visites guidées, concerts de musique traditionnelle et cuisine locale.

Sport : dynamique locale, compétitions régionales et visibilité des clubs libanais

Le paysage sportif libanais du 17 avril 2025 est marqué par une activité importante sur la scène nationale, notamment en basketball, en football et dans le domaine de la préparation olympique. Les journaux Ad DiyarAl Liwa’Al Akhbaret Annahar mettent en avant les performances des clubs libanais, les ambitions croissantes de certains athlètes, et les défis structurels que traverse le sport dans un contexte économique difficile.

Basketball : domination du Riyadi et tensions régionales

Ad Diyar (17 avril 2025) rapporte la victoire écrasante du club Riyadi face à l’équipe de Harajel dans le championnat libanais de basketball. Le match, qui s’est tenu au stade Michel Murr, s’est terminé sur un score de 96 à 58 en faveur du Riyadi, consolidant sa première place au classement. Le journal salue une « démonstration de maîtrise collective et de gestion tactique », attribuant ce succès au coach Fadi Tabet, qui a misé sur une rotation rapide et une défense haute.

Le joueur américain naturalisé libanais, Marcus Georges-Hunt, a été élu homme du match avec 27 points, 8 rebonds et 5 passes décisives. Selon Al Liwa’ (17 avril 2025), la fédération libanaise de basketball envisage de convoquer le joueur pour renforcer l’équipe nationale dans les éliminatoires de la Coupe d’Asie 2025, qui se tiendront en juillet à Dubaï.

Parallèlement, des tensions sont signalées entre certains clubs de première division et la fédération concernant la répartition des revenus des droits télévisés. Al Akhbar (17 avril 2025) rapporte que trois clubs, dont Sagesse et Homentmen, ont menacé de boycotter les prochains matchs si leurs revendications financières ne sont pas entendues.

Football : enjeux régionaux pour Nejmeh et Ansar

En football, les clubs libanais engagés dans des compétitions internationales attirent l’attention. Annahar (17 avril 2025) consacre un article au club Nejmeh qui affrontera l’équipe jordanienne d’Al-Faisaly en demi-finale de la Coupe de l’AFC. L’entraîneur du Nejmeh, Wissam Rizk, a déclaré que « l’objectif n’est pas seulement la victoire, mais redonner à Beyrouth sa place dans le football régional ». Le match est prévu pour le 21 avril au stade Camille Chamoun.

De son côté, le club de l’Ansar a été éliminé en quarts de finale après une défaite 2-1 face à l’équipe koweïtienne Al-Kuwait SC. Al Liwa’ (17 avril 2025) critique les choix tactiques du coach portugais Paulo Menezes, pointant un « manque de discipline défensive et une mauvaise gestion du milieu de terrain ». Malgré cette élimination, l’Ansar annonce le recrutement de deux joueurs africains en vue de renforcer son effectif pour la saison 2025-2026.

Le journal indique également que la Fédération libanaise de football a tenu une réunion d’urgence pour discuter du renouvellement du contrat du sélectionneur national, Jamal Taha. Son bilan est jugé mitigé, avec deux victoires et trois défaites lors des matchs de préparation pour les qualifications à la Coupe du monde 2026.

Préparation olympique : athlètes et disciplines émergentes

La préparation des athlètes libanais pour les Jeux olympiques de Paris 2024 est suivie de près. Ad Diyar (17 avril 2025) revient sur les performances d’entraînement de la nageuse Mayssa Hneineh, spécialisée en 200 mètres papillon. L’athlète s’entraîne actuellement à Montpellier en France dans le cadre d’un partenariat entre le Comité olympique libanais et la Fédération française de natation. Elle vise une qualification directe après avoir manqué de peu les minimas aux Championnats arabes à Alger.

En athlétisme, Al Akhbar (17 avril 2025) salue le retour à la compétition du sprinteur Khalil Saleh, qui s’est remis d’une blessure musculaire. Il a remporté la médaille d’or aux Jeux universitaires libanais en courant le 100 mètres en 10,64 secondes. Son entraîneur espère l’inscrire au prochain meeting international de Doha.

Le journal signale également que les disciplines émergentes comme l’escalade, le skateboard et le tir à l’arc connaissent un regain d’intérêt. Un centre d’entraînement spécialisé sera inauguré en juin à Zouk Mosbeh, avec le soutien de la délégation allemande pour la coopération sportive.

Sports féminins : dynamique en construction

Annahar (17 avril 2025) consacre un article aux avancées récentes du sport féminin au Liban. L’équipe nationale féminine de handball vient de remporter un tournoi amical en Arménie, battant successivement les équipes de Tbilissi et Erevan. La capitaine d’équipe, Lina Ayyash, a déclaré que « cette victoire prouve que les Libanaises peuvent performer à l’étranger, même avec des moyens limités ».

Dans le domaine du basketball, Al Liwa’ (17 avril 2025) évoque la montée en puissance de l’équipe féminine du club Homenetmen, qui a remporté son sixième match consécutif dans le championnat local. L’entraîneure Mira Samaha affirme que « les obstacles ne sont plus uniquement logistiques, mais aussi médiatiques : il faut plus de visibilité ».

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