Les États-Unis, selon Axios, auraient été contactés par Israël afin de dissuader l’Iran de réagir à l’assassinat de Nasrallah, les responsables américains et israéliens exprimant leurs craintes que cette frappe puisse précipiter Téhéran vers une confrontation directe. Les Houthis du Yémen ont également réagi en déclarant que l’assassinat de Nasrallah ne ferait que renforcer la résistance, tout comme la tentative israélienne de viser Ismaïl Haniyeh du Hamas, déjà condamnée à l’échec selon les observateurs.
De l’autre côté, la perspective d’une intervention militaire américaine se précise alors que le secrétaire à la Défense des États-Unis a reçu l’ordre de renforcer la posture des forces américaines dans la région pour dissuader toute agression et éviter l’escalade d’un conflit plus large.
Les Signes d’une Offensive Terrestre Imminente
Selon CNN, citant un porte-parole de l’armée israélienne, une offensive terrestre est « sur la table » alors que l’État hébreu se prépare à une guerre plus large avec le Hezbollah. Cette opération, si elle est lancée, viserait à neutraliser les infrastructures et les bases militaires du Hezbollah, largement disséminées dans le sud du Liban. Depuis l’assassinat de Nasrallah, les tensions sont à leur paroxysme, et Israël semble déterminé à mettre à mal les capacités du groupe armé chiite, qu’il considère comme une menace directe à sa sécurité nationale.
Les frappes aériennes israéliennes, qui se sont intensifiées dans les districts de Marjeyoun, Deir Seryan, Markaba, et Bani Haiyyan, visent à affaiblir les défenses du Hezbollah avant une éventuelle incursion terrestre. Des bombardements autour de l’aéroport de Beyrouth et des frappes répétées sur la banlieue sud de Beyrouth laissent présager que l’armée israélienne se prépare à un assaut plus massif pour pénétrer en profondeur sur le territoire libanais.
Réactions Diplomatiques et Risques d’Escalade
L’annonce d’une éventuelle opération terrestre a suscité de vives réactions au sein de la communauté internationale. Le ministère des Affaires étrangères français a fermement condamné cette perspective, appelant à un arrêt immédiat des frappes israéliennes et exprimant son opposition à toute incursion terrestre au Liban. Paris craint qu’une telle offensive ne conduise à une escalade incontrôlable du conflit, entraînant des conséquences désastreuses pour la région tout entière. Kamala Harris, vice-présidente des États-Unis, a réitéré que la diplomatie reste la meilleure solutionpour protéger les civils et maintenir la stabilité dans la région, malgré les préparatifs israéliens pour une action militaire plus vaste.
La Russie, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, a également exprimé son inquiétude face à l’escalade des tensions au Moyen-Orient, avertissant que l’opération israélienne pourrait pousser l’Iran à intervenir directement dans le conflit. Lors d’une interview à MTV, Lavrov a souligné que des discussions sur la situation libanaise étaient en cours à l’ONU, avec pour objectif de prévenir un conflit régional de grande ampleur impliquant l’Iran.
Objectifs Stratégiques d’une Offensive Terrestre
Israël justifie une potentielle opération terrestre par la nécessité de neutraliser une fois pour toutes les capacités militaires du Hezbollah, en particulier après l’assassinat de Nasrallah. Des informations rapportées par ABC Newsindiquent que l’armée israélienne prépare une offensive terrestre limitée au Liban, visant des infrastructures clés du Hezbollah tout en cherchant à minimiser les pertes civiles.
Le Hezbollah, cependant, reste une force à ne pas sous-estimer. Malgré la perte de son leader, l’organisation bénéficie d’un soutien populaire et est bien armée, disposant notamment de missiles capables de frapper profondément en territoire israélien. Une offensive terrestre israélienne pourrait donc déclencher une réponse militaire massive de la part du Hezbollah, ainsi qu’une possible intervention de l’Iran, ce qui pourrait embraser l’ensemble de la région.
Conséquences Humanitaires et Risques pour les Civils
La perspective d’une offensive terrestre fait craindre une catastrophe humanitaire au Liban, où des milliers de civils pourraient être pris au piège dans les zones de combat. Les bombardements israéliens ont déjà causé des destructions massives dans le sud du pays et dans la banlieue sud de Beyrouth. L’attaque israélienne près de l’aéroport de Beyrouth, qui visait un autre membre du Hezbollah, bien que d’un rang inférieur à celui de Nasrallah, a déjà semé la panique dans la capitale libanaise.
Des frappes sur les villes de Yohmor dans la Bekaa, et de Kfar Melki dans le district de Saïda, ajoutent à la pression sur les populations civiles. Les agences internationales de secours se préparent déjà à une vague de déplacés internes alors que les affrontements s’intensifient. Les frappes israéliennes ont également touché Aanqoun, où trois martyrs auraient été tués, exacerbant encore les tensions.
Israël face à la Riposte Internationale
En dépit des appels internationaux à la retenue, Israël semble déterminé à poursuivre ses opérations militaires. Les autorités israéliennes, tout en faisant face à la réprobation croissante de la communauté internationale, continuent de justifier leurs actions en tant qu’effort pour protéger leur population contre les attaques du Hezbollah. La radiodiffusion israélienne a rapporté que l’armée considère les Houthis comme une cible future, bien que la priorité actuelle soit de poursuivre l’offensive contre le Hezbollah.
Les discussions se poursuivent également entre Israël et les États-Unis pour s’assurer que l’Iran ne réagisse pas à l’assassinat de Nasrallah par des actions militaires directes. Les sources de Axios indiquent que les responsables israéliens sont préoccupés par le fait que la frappe contre Nasrallah pourrait pousser Téhéran à intervenir, menaçant ainsi de déclencher une guerre régionale.