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Liban : tensions autour des nominations sécuritaires sous le gouvernement de Nawaf Salam

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Un enjeu crucial pour la stabilité politique et sécuritaire

Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a rencontré mardi le président Joseph Aoun à Baabda pour discuter des nominations sécuritaires à des postes clés. Ces désignations, qui concernent notamment la Sécurité générale et les Forces de sécurité intérieure (FSI), revêtent une importance majeure dans un pays où les nominations aux postes de sécurité sont souvent le reflet des équilibres politiques et confessionnels.

Alors que ces discussions se déroulent dans un contexte économique et politique extrêmement fragile, la question des nominations suscite déjà des tensions entre les différents blocs politiques.

Les acteurs en lice pour les postes clés

Selon MTV, le président du Parlement, Nabih Berri, n’a pas encore totalement abandonné son soutien à Morshed al-Hajj Sleiman pour prendre la tête de la Sécurité générale. Cependant, d’autres candidats, comme Fawzi Chamoun, semblent avoir des chances élevées d’obtenir le poste.

Concernant la direction des Forces de sécurité intérieure (FSI), aucun consensus définitif n’a encore été trouvé. Toutefois, plusieurs sources indiquent que le général Mahmoud Qobrosli pourrait être un choix privilégié pour diriger cette institution.

D’autres nominations sont également en discussion :

  • Brig. Gen. Raed Abdallah est pressenti pour prendre la tête de la branche du renseignement des FSI.
  • Brig. Gen. Khaled al-Sabsabi reste une option considérée, sans confirmation définitive à ce stade.

Un enjeu hautement politique et confessionnel

Au Liban, la nomination aux postes de sécurité ne repose pas uniquement sur des critères de compétence, mais est souvent le résultat de négociations entre les différentes factions politiques et communautés religieuses. Le système politique libanais, basé sur le confessionnalisme, impose un équilibre délicat dans toutes les hautes nominations.

Traditionnellement :

  • Le poste de directeur de la Sécurité générale est occupé par un chiite, avec un soutien politique important du Hezbollah et du mouvement Amal.
  • Le chef des Forces de sécurité intérieure est habituellement un sunnite, ce qui en fait un enjeu de négociation clé entre les partis sunnites et leurs alliés.
  • Les nominations aux services de renseignement sont souvent soumises à un partage d’influence entre les principaux acteurs politiques et confessionnels.

Toute décision prise dans ce contexte doit donc éviter d’exacerber les tensions internes et de provoquer des blocages politiques supplémentaires.

Un contexte politique tendu et des négociations complexes

Les négociations actuelles se déroulent alors que le Liban fait face à une crise institutionnelle majeure. Le pays est sans président depuis plusieurs mois avant l’élection récente de Joseph Aoun, et le gouvernement de Nawaf Salam tente de stabiliser l’appareil sécuritaire dans un climat de profonde défiance politique.

L’absence d’un accord rapide sur ces nominations pourrait avoir plusieurs conséquences :

  • Un blocage politique qui affaiblirait encore davantage l’État.
  • Une fragilisation des institutions sécuritaires, cruciales pour la lutte contre le terrorisme et la criminalité.
  • Des tensions entre les différentes forces politiques, pouvant impacter la sécurité intérieure.

L’équilibre des forces en jeu

Les discussions autour des nominations sont également influencées par des dynamiques régionales et internationales. Le Liban, pris entre l’influence de l’Iran (via le Hezbollah) et celle des puissances occidentales et arabes, doit composer avec ces pressions dans la gestion de ses institutions sécuritaires.

Les prochaines semaines seront déterminantes pour savoir si un compromis peut être trouvé entre les différentes factions politiques, ou si le Liban risque de connaître un nouvel épisode de blocage institutionnel.

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Newsdesk Libnanews
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