Un retour attendu après des années de retrait
Saad Hariri, ancien Premier ministre libanais et leader du Courant du Futur, a officiellement annoncé son retour en politique après plusieurs années d’absence. Lors d’un rassemblement à Beyrouth marqué par une affluence importante, il a déclaré son intention de participer activement aux prochaines échéances électorales. Cette annonce intervient dans un contexte où la communauté sunnite, autrefois pilier du système politique libanais, s’est retrouvée affaiblie et fragmentée. Le retour de Hariri pourrait donc redistribuer les cartes au sein du paysage politique libanais, notamment en influençant la formation des alliances électorales et la recomposition du pouvoir au sein du pays.
L’annonce du retour de Saad Hariri a eu un fort retentissement au Liban et dans les pays voisins. Depuis qu’il s’était retiré de la politique en 2022, le pays avait connu une série de crises successives : effondrement économique, paralysie institutionnelle et montée des tensions confessionnelles. Son absence a laissé un vide au sein de la communauté sunnite, qui n’a pas réussi à se structurer autour d’un autre leader capable de fédérer ses différentes composantes.
Le Courant du Futur, fondé par Rafic Hariri dans les années 1990, a toujours joué un rôle clé dans l’équilibre des forces politiques libanaises. Son retrait a donc favorisé l’ascension d’autres figures sunnites, mais sans qu’aucune ne parvienne à occuper l’espace politique qu’il avait laissé. Aujourd’hui, son retour est perçu comme un signal fort, non seulement pour son électorat, mais aussi pour les autres partis qui doivent désormais composer avec un acteur incontournable de la scène libanaise.
Les raisons de son retour sont multiples. Premièrement, il semble répondre à une pression populaire et politique, en particulier de la part de son électorat traditionnel qui voit en lui le seul capable de rétablir une certaine stabilité dans la communauté sunnite. Deuxièmement, son retour intervient alors que des élections municipales et législatives sont prévues dans les mois à venir, un rendez-vous crucial pour redéfinir le paysage politique du pays. Enfin, certains observateurs estiment que ce retour s’inscrit dans une dynamique régionale plus large, où l’Arabie saoudite, partenaire historique de Hariri, cherche à réinvestir dans le jeu politique libanais après plusieurs années de retrait.
Dans son discours, Hariri a insisté sur l’importance de reconstruire l’État et de restaurer la confiance des citoyens dans les institutions. Il a critiqué la corruption et l’inefficacité des administrations publiques, tout en appelant à une refonte du système politique pour mieux répondre aux attentes de la population. Il a également affirmé vouloir travailler avec toutes les forces politiques, y compris celles qui lui étaient opposées par le passé, afin de sortir le pays de l’impasse actuelle.
Le rassemblement organisé pour annoncer son retour a illustré l’ampleur de son soutien populaire. Des milliers de partisans se sont déplacés, scandant des slogans en sa faveur et brandissant des portraits de son père, Rafic Hariri, assassiné en 2005. Cet événement a rappelé à quel point le Courant du Futur reste une force politique majeure, malgré les difficultés qu’il a traversées ces dernières années.
Cependant, si le retour de Hariri est salué par une partie de la population, il suscite aussi des interrogations. Certains analystes estiment qu’il devra faire face à plusieurs défis : regagner la confiance de son électorat après des années de retrait, reconstruire une machine politique affaiblie et surtout, composer avec un paysage politique profondément modifié depuis son départ. De plus, il devra naviguer dans un contexte régional complexe, marqué par les tensions entre l’Iran, l’Arabie saoudite et d’autres acteurs influents au Liban.
Les répercussions sur la scène politique libanaise
Le retour de Saad Hariri ne concerne pas seulement sa base électorale, mais a également un impact sur l’ensemble du paysage politique libanais. Depuis son retrait, la scène politique a évolué, avec une montée en puissance de nouvelles figures et une recomposition des alliances traditionnelles. Son retour pourrait provoquer un rééquilibrage des forces, notamment face au Hezbollah et aux formations chrétiennes qui ont gagné en influence ces dernières années.
Les forces chrétiennes, en particulier les partis comme les Forces libanaises et le Courant patriotique libre, devront désormais recalculer leur stratégie en vue des élections à venir. L’absence de Hariri avait permis à ces formations de capter une partie du vote sunnite, mais son retour change la donne. De même, le Hezbollah, qui a largement profité du vide laissé par Hariri pour renforcer son influence, pourrait voir son hégémonie contestée.
L’un des enjeux majeurs de son retour sera de réunifier la communauté sunnite. Ces dernières années, plusieurs figures politiques ont tenté de s’imposer comme nouveaux leaders du sunnisme libanais, sans succès. Hariri devra donc reconstruire un leadership crédible et rassembler les différentes tendances au sein de sa communauté. Il devra aussi répondre aux attentes de ceux qui lui reprochent d’avoir abandonné la scène politique à un moment critique.
Enfin, son retour pourrait également avoir des implications économiques. L’une des principales critiques adressées aux gouvernements successifs est leur incapacité à gérer la crise économique qui frappe le Liban depuis 2019. Hariri, qui avait mené plusieurs réformes économiques lorsqu’il était Premier ministre, pourrait chercher à repositionner son parti comme une force de proposition pour redresser l’économie.
Un retour facilité par des dynamiques régionales ?
L’un des aspects les plus discutés autour du retour de Hariri est son contexte régional. Depuis son retrait, le Liban a connu une série de bouleversements diplomatiques, notamment en lien avec l’Arabie saoudite, l’Iran et les puissances occidentales. Son retour intervient à un moment où Riyad semble vouloir retrouver une influence plus active au Liban, après une période de désengagement.
L’Arabie saoudite a historiquement été l’un des principaux soutiens de la famille Hariri, en particulier de Rafic Hariri avant son assassinat en 2005. Avec le retour de Saad Hariri, certains y voient un signal d’un réengagement saoudien dans les affaires libanaises, notamment pour contrer l’influence grandissante de l’Iran et du Hezbollah.
D’un autre côté, son retour pourrait aussi être perçu comme un moyen d’offrir une alternative politique crédible face à des figures politiques qui ont perdu en popularité. En effet, le mécontentement envers la classe politique traditionnelle reste fort, et beaucoup de Libanais cherchent de nouveaux leaders capables d’apporter des solutions concrètes à la crise.
Toutefois, Hariri devra également faire face à une opposition intérieure importante. Certains partis politiques ne voient pas d’un bon œil son retour et pourraient chercher à limiter son influence. De plus, il devra convaincre ses anciens alliés de lui accorder à nouveau leur confiance, ce qui ne sera pas une tâche aisée après plusieurs années de retrait.
Un retour facilité par des dynamiques régionales ?
L’un des aspects les plus discutés autour du retour de Hariri est son contexte régional. Depuis son retrait, le Liban a connu une série de bouleversements diplomatiques, notamment en lien avec l’Arabie saoudite, l’Iran et les puissances occidentales. Son retour intervient à un moment où Riyad semble vouloir retrouver une influence plus active au Liban, après une période de désengagement.
L’Arabie saoudite a historiquement été l’un des principaux soutiens de la famille Hariri, en particulier de Rafic Hariri avant son assassinat en 2005. Avec le retour de Saad Hariri, certains y voient un signal d’un réengagement saoudien dans les affaires libanaises, notamment pour contrer l’influence grandissante de l’Iran et du Hezbollah.
D’un autre côté, son retour pourrait aussi être perçu comme un moyen d’offrir une alternative politique crédible face à des figures politiques qui ont perdu en popularité. En effet, le mécontentement envers la classe politique traditionnelle reste fort, et beaucoup de Libanais cherchent de nouveaux leaders capables d’apporter des solutions concrètes à la crise.
Toutefois, Hariri devra également faire face à une opposition intérieure importante. Certains partis politiques ne voient pas d’un bon œil son retour et pourraient chercher à limiter son influence. De plus, il devra convaincre ses anciens alliés de lui accorder à nouveau leur confiance, ce qui ne sera pas une tâche aisée après plusieurs années de retrait.
Les prochains mois seront déterminants pour observer comment cette réintégration dans la vie politique sera perçue par les électeurs et les autres forces en présence. La dynamique qui s’installera dépendra des alliances qui se formeront, des stratégies adoptées et des réponses aux urgences économiques et sociales qui continuent d’alimenter la défiance des Libanais envers leur classe dirigeante.



