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Naim Qassem : le Hezbollah exige un retrait israélien et dénonce les violations du cessez-le-feu

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Le 28 avril 2025, Naim Qassem, secrétaire général du Hezbollah, s’exprime dans un discours relayé par l’Agence nationale d’information (ANI), réaffirmant les priorités du mouvement : obtenir le retrait israélien des cinq positions stratégiques occupées dans le sud du Liban depuis le cessez-le-feu du 27 novembre 2024 et sécuriser la libération des prisonniers. « L’objectif principal est le retrait israélien et la libération des captifs », déclare-t-il, soulignant l’urgence de ces mesures pour stabiliser le pays.

Qassem insiste sur l’engagement du Hezbollah à respecter l’accord de cessez-le-feu, signé sous l’égide des États-Unis et de la France. « Nous n’avons commis aucun manquement, et le monde entier témoigne que le Liban a honoré ses engagements », affirme-t-il. Il contraste cette discipline avec les actions israéliennes, accusant l’État hébreu d’avoir violé l’accord « plus de 3 000 fois », un chiffre non vérifié indépendamment mais reflétant la rhétorique du Hezbollah.

Les cinq positions israéliennes : un point de tension

Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, Israël maintient une présence militaire dans cinq positions stratégiques au sud du Liban, surnommées les « cinq collines ». Ces zones, situées le long de la frontière, sont considérées par Israël comme essentielles pour sa sécurité, mais leur occupation est dénoncée par le Liban comme une violation flagrante de l’accord. Le texte du cessez-le-feu stipule un retrait progressif des forces israéliennes sur 60 jours, mais, cinq mois plus tard, ces positions restent occupées, alimentant les tensions.

Qassem lie explicitement la persistance de cette présence à l’instabilité régionale. « Comment le Liban peut-il se relever alors que l’occupation bombarde nos régions ? », interroge-t-il, pointant du doigt les frappes israéliennes, comme celle sur les banlieues sud de Beyrouth le 27 avril 2025, qu’il qualifie d’« agression sans justification ». Selon lui, ces attaques visent à exercer une « pression politique » pour affaiblir le Liban et le Hezbollah.

Une critique acerbe de l’État libanais

Le secrétaire général du Hezbollah reproche à l’État libanais sa réponse « douce et simpliste » face aux violations israéliennes. « Ce n’est pas acceptable », martèle-t-il, appelant à une mobilisation diplomatique plus robuste. Il exhorte le gouvernement de Nawaf Salam à :

  • Exercer une pression accrue sur les États-Unis, la France, l’ONU et le Conseil de sécurité pour faire cesser les attaques.
  • Déposer des plaintes officielles auprès du Conseil de sécurité.
  • Convoquer l’ambassadrice américaine, accusée de « parti pris pro-israélien ».
  • Mobiliser les pays du Quintet (États-Unis, France, Qatar, Arabie saoudite, Égypte) pour soutenir la position libanaise.

Qassem insiste sur la responsabilité de l’État à protéger ses citoyens. « La souveraineté de l’État est légitime, mais elle doit s’accompagner de la protection du peuple », déclare-t-il, critiquant l’incapacité du gouvernement à contrer les agressions israéliennes. Il appelle à une intensification des contacts diplomatiques pour « renforcer la position de l’État ».

Les élections municipales : un levier pour l’État

Abordant les élections municipales prévues pour mai 2025, Qassem y voit une opportunité de « construire l’État ». « Ces élections doivent être un investissement dans la reconstruction nationale », affirme-t-il, tout en soulignant que le progrès est impossible tant qu’Israël continue de « bombarder différentes régions ».

Cette position reflète une volonté de lier la stabilité politique interne à la fin de l’ingérence étrangère. Qassem suggère que des institutions locales fortes, issues d’un scrutin transparent, pourraient consolider l’autorité de l’État, mais uniquement si les agressions extérieures cessent.

Une mise en garde contre les divisions internes

Qassem critique certains acteurs politiques libanais, qu’il qualifie de « fauteurs de troubles », pour leur silence face à Israël et leurs attaques contre la « résistance ». « Certains n’ont pas élevé la voix contre l’ennemi, mais l’ont fait contre la résistance », déplore-t-il, visant implicitement des factions opposées au Hezbollah.

Il accuse ces groupes de semer la discorde, affaiblissant ainsi la cohésion nationale face à l’adversaire extérieur. « La responsabilité de confronter Israël incombe à l’État et à toutes les forces politiques », insiste-t-il, plaidant pour une unité face aux défis.

Les frappes israéliennes : un soutien américain implicite

Commentant la frappe israélienne du 27 avril 2025 sur les banlieues sud de Beyrouth, Qassem affirme qu’elle a été menée « avec l’approbation américaine », citant des déclarations attribuées à Israël. Il décrit cette attaque comme une tentative de « pression politique » sans valeur militaire, ciblant des civils, des terres agricoles et des habitations.

Selon des rapports libanais, les frappes israéliennes depuis novembre 2024 ont causé des dizaines de morts, majoritairement des civils, et endommagé des infrastructures. Le Hezbollah, bien que militairement affaibli, a limité ses réponses à des « tirs d’avertissement » occasionnels, comme ceux du 2 décembre 2024, pour éviter une escalade.

La résistance : un rempart contre les ambitions israéliennes

Qassem défend le rôle de la « résistance », affirmant qu’elle a forcé Israël à se retirer du Liban en 2000 après 18 ans d’occupation. « Sans la résistance, pourquoi Israël serait-il parti ? », interroge-t-il, accusant l’État hébreu de vouloir « contrôler le Liban » et « établir des colonies » pour affaiblir le pays.

Il rejette toute demande de concessions supplémentaires de la part du Hezbollah. « Nous ne renoncerons pas à la force du Liban », déclare-t-il, ajoutant que même les États-Unis « respectent leurs limites » face à une position ferme. Cette rhétorique vise à galvaniser les partisans du mouvement tout en défiant les pressions internationales.

Une vision pour un Liban fort

Qassem conclut en appelant l’État à « se tenir debout » et à refuser les compromis avec Israël. « Le Liban était fort et le restera grâce à sa résistance, son armée et son peuple », affirme-t-il, rejetant un retour à une époque où « l’Amérique et Israël dictaient leurs volontés ».

Il lie la renaissance du Liban à trois priorités : la stabilité, le développement et la résolution des problèmes hérités de la crise économique et politique. Cependant, il conditionne ces objectifs à la fin des agressions israéliennes et à une action étatique plus déterminée.

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