Un chef du gouvernement sur le terrain : inspection stratégique à l’aéroport
Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a effectué une visite d’inspection au Mouvement Rafic Hariri International Airport, accompagné du ministre des Travaux publics et des Transports, Fayez Rassamni. Cette visite de terrain s’inscrit dans un double objectif : assurer la sécurité des passagers et garantir la fluidité des opérations au sein de cette infrastructure vitale pour le Liban.
Lors de cette tournée, le chef du gouvernement s’est entretenu avec le commandant du service de sécurité de l’aéroport, le général Fadi Kfoury, ainsi que les responsables des différentes unités concernées. Ensemble, ils ont examiné en détail les mesures de sécurité en place, les dispositifs de contrôle aux frontières, et les efforts déployés pour réduire les temps d’attente.
Dans un contexte de regain de fréquentation touristique et de pressions logistiques croissantes, ces efforts visent à optimiser l’expérience des voyageurs tout en garantissant des standards élevés de sûreté. Nawaf Salam a salué « les efforts continus du personnel » et réaffirmé l’engagement de son gouvernement à moderniser cette porte d’entrée du Liban.
Sécurité, coordination, efficacité : moderniser le système aéroportuaire
La visite du Premier ministre à l’aéroport s’est doublée d’un message clair : renforcer la coordination inter-institutionnelle. Le chef du gouvernement a insisté sur la nécessité d’une meilleure synergie entre les douanes, la sécurité générale, la police de l’aéroport et les services de maintenance.
Ce travail en réseau permettra de réduire les délais de traitement, d’améliorer la gestion des flux et de sécuriser les espaces sensibles. Des discussions ont porté sur l’usage des technologies intelligentes, la modernisation des équipements de détection, ainsi que le renforcement des ressources humaines formées aux standards internationaux.
Parallèlement, le ministre Rassamni a supervisé la réactivation du Centre de formation en sécurité de l’aviation civile (CERSA). Ce centre, adossé aux recommandations de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), a relancé son programme de formation en contrôle aérien, exploitation des terminaux, météorologie et sûreté aérienne.
Lancement symbolique : la première session de formation en surveillance aérienne a officiellement commencé, marquant une étape clé vers l’autonomisation du secteur et l’établissement de la future Autorité nationale de l’aviation civile.
Réformer l’État : objectif central du programme gouvernemental
Au-delà des aspects logistiques, le gouvernement Salam poursuit un agenda ambitieux de réforme structurelle, dont les grandes lignes ont été exposées lors d’une rencontre avec la délégation de l’association des diplômés de l’Association islamique Makassed, conduite par Dr. Mazen Charabji.
Le Premier ministre a rappelé que le Liban « ne peut plus continuer sur la voie du passé ». Le cœur de son message : une réforme effective et vérifiable est incontournable.
Il a précisé que le redressement du secteur bancaire est le point de départ : l’État s’engage à restituer progressivement les fonds des déposants, selon un calendrier plus court que les dix ans initialement évoqués. Ce rétablissement de la confiance passe par une restructuration des institutions bancaires, accompagnée de réformes législatives.
Transparence, nomination, indépendance judiciaire : l’ossature du changement
Un autre pilier des réformes mises en œuvre par Nawaf Salam concerne la restructuration de la haute administration. La mise en place d’un mécanisme clair pour les nominations publiques marque la fin des pratiques de favoritisme et de clientélisme.
Cette approche vise à restaurer la méritocratie au sein de l’État, en s’appuyant sur des procédures transparentes et des critères objectifs. Le Premier ministre a aussi souligné l’importance du processus enclenché pour former les organismes de régulation, souvent bloqués depuis des années par des conflits politiques.
Sur le plan judiciaire, l’adoption du projet de loi sur l’indépendance du pouvoir judiciaire a été saluée comme un signal fort envoyé aux citoyens comme aux partenaires internationaux. Ce texte, ainsi que la levée du secret bancaireet la révision des lois financières, constituent les fondations du programme de réforme.
Une gouvernance sécuritaire repensée pour la capitale
En matière de sécurité urbaine, Nawaf Salam a évoqué l’importance de renforcer la présence de l’État à Beyrouth, notamment dans les zones à forte densité. Il a plaidé pour une reprise en main des espaces publics, en coordination avec les forces de sécurité, afin de prévenir toute dérive.
La mise en place d’un plan de circulation intelligent fait également partie des priorités à court terme. Ce dispositif, qui repose sur un meilleur usage des signalisations, des patrouilles mobiles et des capteurs de trafic, vise à désengorger la capitale et à garantir une mobilité plus fluide.
Un dialogue renforcé avec la société civile et les syndicats
La politique réformatrice du Premier ministre bénéficie également d’un soutien syndical et associatif croissant. Nawaf Salam a reçu une délégation conjointe de la réseau « Amali Houkouki » et du regroupement des travailleurs et syndicalistes indépendants, qui lui ont présenté un document revendicatif complet.
Ce texte propose une feuille de route pour une véritable justice sociale : réforme du droit du travail, généralisation de la protection sociale, reconnaissance des droits syndicaux, et inclusion des travailleurs domestiques et migrants.
Il est aussi question de restructurer le syndicat national des travailleurs et de renforcer sa démocratie interne par des élections sous supervision judiciaire. La délégation a salué l’élection de Joseph Aoun à la présidence comme « une opportunité historique » pour relancer la dynamique sociale.
Coopérations internationales : la France et l’UNRWA en soutien
Sur le plan diplomatique, Nawaf Salam a poursuivi ses consultations avec des partenaires étrangers stratégiques. Il a reçu le conseiller économique du président français auprès du Liban, Jacques de La Jaugie, accompagné de l’ambassadeur Hervé Magro.
Les échanges ont porté sur l’état d’avancement des réformes économiques et financières. La partie française a exprimé sa disponibilité à accompagner l’organisation d’un futur sommet international dédié à la relance du Liban.
Par ailleurs, le Premier ministre a rencontré Ian Martin, chef de l’évaluation stratégique de l’UNRWA, ainsi que Dorothy Klaus, directrice des opérations de l’agence onusienne au Liban. Ensemble, ils ont évoqué les conditions de vie dans les camps de réfugiés palestiniens, à la lumière de la récente visite à Ain el-Héloué.
Cette rencontre a permis d’étudier des pistes concrètes pour améliorer les services, renforcer la sécurité et soutenir le Dialogue libano-palestinien, coordonné par l’ambassadeur Ramiz Dammoussié.
Relance économique : tourisme, agriculture, industrie
En guise de perspective, Nawaf Salam a partagé sa vision d’une relance multisectorielle lors de ses entretiens avec divers acteurs économiques. Il a déclaré vouloir transformer le tourisme saisonnier en tourisme durable, en s’appuyant sur une stratégie interministérielle articulée autour de la qualité de service, de la connectivité régionale et du soutien aux opérateurs locaux.
Le gouvernement met également l’accent sur la réactivation des filières agricoles et industrielles, en allouant des fonds spécifiques à l’innovation, à l’exportation et aux coopératives rurales.
L’objectif à terme est de diversifier les sources de croissance, tout en favorisant les initiatives individuelles et collectives capables de générer de l’emploi, de la valeur ajoutée et de renforcer la résilience du pays.